Selon les fins limiers des finances publiques, le directeur du trésor public a commis une faute administrative lourde en procédant au virement, dans un compte privé, d’une subvention de l’Etat congolais à la mairie de Brazzaville. Pis encore, il a superbement ignoré la Recette Municipale chargée de jouer, conformément aux textes, le rôle de comptable public auprès de la Mairie de Brazzaville. De manière normative, les subventions reçues de la mairie sont envoyées à la Recette Municipale (comptable principal du trésor) par le Trésorier payeur général, Albert Ngondo(80 ans) via un procès verbal d’envoi de fonds. La Recette Municipale accuse, par conséquent, réception des fonds. Il revient alors à l’ordonnateur (Maire), d’engager des dépenses en respectant le circuit administratif: engagement, liquidation et ordonnancement. Ces dépenses engagées doivent respecter les lignes budgétaires votées par les élus, notamment les conseillers municipaux.
C’est le même principe appliqué au niveau national. Au regard de la procédure expéditive engagée par le directeur général du Trésor, garant de la gestion des fonds publics, force est de reconnaître qu’il a, dans le cas d’espèce, fait montre d’une légèreté blâmable en ordonnant le versement de cette subvention de l’Etat à la société AF-Nora dont le compte est domicilié à la banque sino congolaise pour l’Afrique(Bsca ) à Brazzaville. Certaines indiscrétions font état d’une entreprise appartenant à la fille du maire Christian Roger Okemba. Le directeur du trésor a t-il des injonctions à recevoir d’un maire? C’est la question que se posent les experts en finances publiques.
Par Alphonse Ndongo
