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Une altercation entre le fils d’un général et le gérant d’un cyber-café dans les rues de Brazzaville a failli mal se terminer. Gêné par la présence de cartons à l’entrée d’un parking – l’empêchant de se garer – le premier s’en est pris au second, avant de le menacer avec un pistolet. Filmée par un témoin, cette scène, qui s’est déroulée vendredi 11 décembre, serait emblématique du sentiment d’impunité existant chez les proches du pouvoir, selon de nombreux Congolais.
Dans cette vidéo, on aperçoit deux hommes, l’un vêtu de rouge, un pistolet à la main, l’autre portant une chemise jaune, se disputer violemment à côté d’une grosse voiture, tandis que deux autres personnes tentent de calmer le jeu. Trente secondes plus tard, l’homme armé remonte dans sa voiture et quitte les lieux. Il s’agit d’Adonis Ngatsé, le fils du général Nianga Ngatsé Mbouala.
Ousmane Kamara est l’homme à la chemise jaune que l’on voit dans la vidéo. D’origine congolaise, ce Britannique gère un cyber-café situé sur l’avenue de l’Indépendance, dans le centre-ville de Brazzaville, où s’est déroulé l’incident.
« J’ai appris seulement quelques minutes après l’incident qu’il s’agissait d’Adonis Ngatsé… Quand il est arrivé devant l’immeuble où se trouvait mon cyber-café, il a klaxonné car il voulait se garer dans le parking situé dans la cour du bâtiment, mais il y avait deux cartons qui l’empêchaient de passer.
Du coup, je suis allé voir ce qu’il se passait. Il a abaissé sa vitre et m’a dit : « À qui appartiennent ces cartons ? Je vais rouler dessus ! » J’ai alors commencé à les enlever et il m’a dit de me dépêcher. Je lui ai répondu que c’était ce que j’étais en train de faire, et il a crié : « Tu me connais ? Tu sais à qui tu as affaire ? Tu veux que je te donne une bonne correction ? » Je lui ai répété que j’étais déjà en train d’enlever les cartons, donc il m’a répondu que j’étais mal élevé.
Ensuite, il est descendu de sa voiture, a ouvert un sac se trouvant à l’arrière de son véhicule et en a sorti un pistolet. Je lui ai demandé pourquoi il sortait cette arme, et il m’a répondu : « Parle encore et je te descends ! »
Puis, il a tiré entre mes jambes. Deux agents de sécurité d’une banque située en face sont alors venus pour essayer de lui parler, car ils ont senti que ça commençait à être dangereux. Un attroupement a également commencé à se former. C’est à ce moment-là que la vidéo a été prise, et Adonis Ngatsé est finalement reparti. J’ai eu très peur, car j’ai vraiment cru qu’il allait me tirer dessus. C’est pour ça que je m’agite beaucoup dans la vidéo.
En fait, c’est un policier qui était au restaurant à ce moment-là qui a filmé la scène. Il est venu me voir quelques instants après l’incident. Il m’a dit qu’il avait envoyé la vidéo au porte-parole de la police nationale et qu’il lui avait expliqué ce qui s’était passé. Il m’a dit d’aller le voir et qu’il me recevrait.
Je me suis donc rendu dans les locaux de la Direction de la Sécurité publique, mais le porte-parole ne m’a pas laissé le temps de parler. Il m’a dit : « Je n’ai pas le temps pour ça, j’ai une réunion… » Je pense qu’il ne veut pas s’en occuper car il a sûrement peur de perdre son poste en traitant une affaire impliquant le fils d’un général ».
©FRANCE24
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