Les jeunes médecins du Zimbabwe ont accepté de reprendre le travail après avoir accepté une offre du milliardaire zimbabwéen des télécommunications.
Le milliardaire Strive Masiyiwa a accepté de payer les salaires des médecins du Zimbabwe, mettant ainsi fin à une grève qui dure depuis plus de quatre mois.
Les jeunes médecins du Zimbabwe ont accepté de reprendre le travail après avoir accepté une offre du milliardaire zimbabwéen des télécommunications.
La grève a été l’une des plus longues de l’histoire du pays et a mis à genoux un système de santé publique déjà en difficulté.
L’entreprise britannique Strive Masiyiwa versera à chaque médecin une indemnité de subsistance d’environ 300 dollars et leur fournira un moyen de transport pour se rendre au travail, grâce à un fonds qu’il a créé.
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La plupart des médecins en grève gagnaient moins de 100 dollars par mois.
Le milliardaire paiera de « sa poche » les médecins pendant six mois mais on ne sait pas ce qui se passera ensuite.
Selon les observateurs et l’association des médecins seniors, la grève aurait conduit à la mort de certaines personnes.
Ils l’ont même qualifiée de « génocide silencieux ».
Les médecins se sont mis en grève pour demander que les salaires soient indexés sur le dollar américain afin d’amortir une hausse sans cesse croissante de l’inflation dans la pire crise économique que le Zimbabwe ait connue.
Des supporters des Diables rouges ont été blessés, le dimanche, lors d’une bousculade à l’entrée du complexe sportif peu avant le démarrage du match. (Le Dr Okandzé Elenga soignant l’un des blessés)
Des supporters des Diables rouges ont été blessés, le dimanche, lors d’une bousculade à l’entrée du complexe sportif peu avant le démarrage du match. La sécurité est pointée du doigt.
Les Diables rouges ne s’étaient plus produits au stade Alphonse-Massamba-Débat depuis la fin des Jeux africains de Brazzaville 2015. Trois ans après, les gestionnaires des sports ont pris la décision d’y faire jouer le match Congo-Zimbabwe comptant pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations.
À l’entrée du stade, les personnes chargées d’assurer la sécurité des spectateurs en dehors des terrains ont chacun un rôle. Il y a d’une part des stadiers pour effectuer le contrôle des billets et, d’autre part, les policiers pour faciliter l’accès. Les deux services doivent travailler en intelligence pour éviter les cas de force majeur. Le 9 septembre, le système sécuritaire a fait défaut. Car avant même le coup d’envoi de la rencontre, le Centre médico-sportif affirmait avoir enregistré une dizaine des blessés à cause de la bousculade.
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« Beaucoup de gens voulaient suivre le match et puis il y a eu la bousculade à l’entrée du stade. Certains se sont retrouvés au sol, écrasés par leurs camarades. Et l’on s’est retrouvé avec des blessés », a expliqué le directeur du Centre médico-sportif. Selon lui, il n’y a pas de cas graves à signaler car il s’est agi des blessures légères sauf deux blessés qui ont été évacués au Centre hospitalier universitaire (CHU).
« Je viens d’envoyer deux malades au niveau du CHU pour suturer les plaies. Il s’agit de grosses blessures très profondes qui ont besoin des sutures. Le premier a une blessure ouverte avec son fémur dehors. Je ne pouvais pas le suturer ici . C’était la même chose pour le second. Pour les autres, ce sont des blessures superficielles », a assuré le Dr Okandzé Elenga avant de poursuivre que deux qui souffraient des problèmes de respiration et de vertige étaient en observation.
Le Dr Okandzé Elenga a, par ailleurs, souhaité que les responsables accordent l’attention au Centre médico-sportif en lui dotant du matériel dont il a besoin. Et ce, dans le but de permettre aux blessés de recevoir les premiers soins. « Quand on parle de volet santé, il est souvent négligé… La partie médicale, c’est d’avoir les moyens de la politique. Pour arriver à prendre en charge ce genre de personnes, il faut les moyens humains et matériels. Souvent les moyens humains, nous les avons parce que la Croix-Rouge et les pompiers nous viennent en aide. Mais l’accompagnement qui est le matériel fait parfois défaut », a expliqué le directeur du Centre médico-sportif.
Le Congo a concédé le match nul 1-1 à domicile face au Zimbabwe lors de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2019. Déjà battus (3-1) d’entrée par leurs voisins Léopards de la RDC lors de la première journée, les Diables rouges n’ont pas pu faire mieux qu’un match nul face aux Warriors.
Ce sont ces derniers qui ont d’ailleurs ouvert le score par Khama Billiat à la 21e minute. Les locaux ont égalisé grâce à leur homme providentiel, Thievy Bifouma (50e).
Le Congo, avec un seul point, est troisième de la poule G dominé pour l’instant par le Zimbabwe.
Le sélectionneur national du Congo, le Brésilien Valdo Candido à rendu public, vendredi, la liste des 23 Diables rouges devant êtres associés au 13 de la diaspora pour préparer le match comptant pour la deuxième journée des éliminatoire de la Coupe d’Afrique des Nation (CAN) 2019, devant opposer le Congo au Zimbabwe le 9 septembre 2018 au stade Alphonse-Massamba-Débat de Brazzaville
Cette liste des 23 Diables rouges locaux se présente comme suite :
Gardiens : Pavelh Ndzila (Étoile du Congo); Chancel Massa (Cara); Mavoungou (Cheminots);
Attaquants : Guy Mbenza (La Mancha); Cabwey Kivutuka (Cara); Roland Okouri (Étoile du Congo); Droveny Costod (Étoile du Congo); Bercy Obassi (AS Otoho); Matheus Botamba (AS Otoho); Béni Makouana (Diables noirs)/
Selon Valdo Candido, les joueurs présélectionnés seront en stage du 25 août au 1er septembre.
À l’issue de ce premier stage, il va retenir les meilleurs qui constitueront avec les treize de la diaspora, un groupe qui débutera, à compter du 3 septembre, le dernier stage de préparation pour ce match contre le Zimbabwe.
Les autorités zimbabwéennes ont publié lundi la liste de ceux qui ont refusé de rapatrier les capitaux sortis illégalement du pays pendant le règne de l’ex-président Robert Mugabe, notamment des compagnies minières et des entrepreneurs chinois.
Sitôt arrivé au pouvoir en novembre, le nouveau chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa avait lancé un ultimatum de trois mois aux entreprises et particuliers pour qu’ils rapatrient ces fonds.
L’objectif était de ramener de l’argent frais au Zimbabwe, plongé dans une grave crise économique et financière qui se caractérise par un taux de chômage de plus de 90% et un manque criant de liquidités.
L’ultimatum a expiré et le verdict est tombé : au total 1,4 milliard de dollars de revenus a quitté illégalement du pays, a annoncé lundi le président. Sur cette somme, seuls 591 millions ont été rapatriés dans le cadre de l’amnistie offerte aux fraudeurs, a-t-il ajouté.
Les autorités ont publié la liste des 1.403 contrevenants qui ont « refusé, ignoré ou négligé » l’offre d’amnistie.
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Elles « n’ont pas d’autre solution que de contraindre ces entités et individus à répondre et, si nécessaire, de veiller à ce que les responsables de transferts illégaux soient jugés », a poursuivi le chef de l’Etat dans un communiqué.
Les compagnies minières sont les principaux contrevenants, selon la liste dans laquelle figurent notamment African Associated Mines (62 millions de dollars) et l’entreprise diamantifère Marange, une joint venture entre le gouvernement zimbabwéen et des investisseurs chinois (54,2 millions de dollars).
La liste comprend également plusieurs hommes d’affaires chinois et des personnalités zimbabwéennes dont Elias Musakwa, un musicien connu, candidat aux législatives de cette année sous l’étiquette du parti au pouvoir, la Zanu-PF.
Le « Bureau national d’indigénisation », chargé de l’application d’une loi controversée visant à contraindre les entreprises étrangères à céder la majorité de leurs parts à des investisseurs locaux, est aussi épinglé par les autorités.
L’expatriation des capitaux « constitue un crime économique contre le peuple du Zimbabwe », a récemment estimé M. Mnangagwa.
Robert et Grace Mugabe assistent à Harare, le 12 août 2014, à un rassemblement à l’occasion de la journée dédiée aux forces armées. Reuters/Philimon Bulawayo
Après la démission de Robert Mugabe de la présidence du Zimbabwe, Grace Mugabe, son épouse depuis plus de 21 ans, demande le divorce. C’était le mercredi 29 novembre 2017 à Harare, la capitale zimbabwéenne, selon une information confirmée par une source proche de la famille et rapportée par la presse zimbabwéenne. « Elle a été très bouleversée après que son mari a abandonné le pouvoir à son vice-président évincé », précise la source
Dans une déclaration de presse, le porte-parole de la magistrature, Lawrence Brown, a indiqué que les procédures de divorce étaient en cours.
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« Si les deux parties étaient d’accord, elles pourraient se séparer en un mois environ » a-t-il fait savoir. En initiant une procédure de divorce, Grace Mugabe entend se prémunir de situations déshonorantes pouvant l’affecter du fait de son lien matrimonial avec l’ex président.
Ancienne secrétaire de Robert Mugabe, Grace Murufu d’origine sud-africaine devient première dame du Zimbabwe en 1996 après le décès de Sally Mugabe (1992), ex-épouse de Robert Mugabe. Connue pour son goût prononcé au luxe, Grace Mugabe (52 ans) n’entend pas subir davantage l’humiliation de la perte du pouvoir de son mari âgé de 93 ans.
Emmerson Mnangagwa a prêté serment vendredi à Harare. Mike Hutchings / Reuters
Le nouveau président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a mis vendredi un point final aux trente-sept ans du règne autoritaire de Robert Mugabe, en promettant de redresser l’économie du pays et de tourner le dos à l’ancien régime.
Costume noir et cravate rouge sur chemise blanche, le nouveau maître du pays a prêté serment devant plusieurs dizaines de milliers de partisans enthousiastes, massés dans un stade de la banlieue de la capitale Harare.
« Moi, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, jure qu’en tant que président de la République du Zimbabwe je serai loyal à la République du Zimbabwe et obéirai, soutiendrai et défendrai la Constitution et les lois du Zimbabwe, » a-t-il déclaré
A 75 ans, M. Mnangagwa prend les rênes du pays trois jours à peine après la démission historique du plus vieux dirigeant en exercice de la planète, 93 ans, poussé vers la sortie par son armée, son parti et la rue.
Dans un pays qui sort ruiné de l’ère Mugabe, les attentes des 16 millions de Zimbabwéens sont immenses. Mais les doutes persistent sur l’aptitude du nouveau chef de l’Etat, longtemps aux commandes de l’appareil répressif de Robert Mugabe, à rompre avec les habitudes de l’ancien régime.
« Nous voulons que nos enfants aient des emplois, nos hôpitaux des médicaments et nos écoles des livres », a résumé Prisca Siyapenda, un retraité de 52 ans venu acclamer le nouveau président dans un National Sports Stadium plein à craquer.
« Nous espérons un nouveau départ », a-t-il ajouté.
Conscient de la tâche titanesque qui l’attend, le « Crocodile », ainsi qu’il est surnommé pour son caractère impitoyable, a profité de son premier discours pour multiplier les promesses.
« Nous allons créer des emplois pour notre jeunesse et réduire la pauvreté pour toute la population », a lancé M. Ngangagwa, « les actes de corruption doivent cesser sur le champ ».
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– ‘Père de la nation’ –
Il a aussi annoncé qu’il indemniserait les fermiers blancs expulsés manu militari de leurs propriétés au début des années 2000. Cette réforme, emblématique de l’ère Mugabe, avait valu à son prédécesseur une volée de critiques et de sanctions internationales.
M. Mnangagwa s’est par ailleurs engagé à protéger les investissements étrangers et à renouer avec la communauté internationale. « Dans ce monde global, aucune nation n’est, ne peut ou ne doit être une « île », a-t-il insisté.
Le nouveau chef de l’Etat n’a pas non plus manqué de rendre hommage à son prédécesseur, « père de la nation ». « Acceptons et reconnaissons tous son immense contribution à la construction » du pays, a-t-il lancé à la foule.
A la veille de son entrée en fonction, M. Mnangagwa s’est entretenu jeudi avec Robert Mugabe, à qu’il a promis, ainsi qu’à sa famille, les « conditions de sécurité et de bien-être maximales », a rapporté le quotidien gouvernemental The Herald.
Trois jours après la chute du régime, le sort réservé au couple présidentiel restait toutefois encore mystérieux.
« Je ne sais pas ce qui a été négocié mais je peux vous dire qu’aucun Zimbabwéen ne souhaite que Mugabe soit poursuivi en justice ou pendu ou lynché », a déclaré à l’AFP un de ses ministres, Supa Mandiwanzira, « les gens veulent tourner la page ».
Robert Mugabe a été poussé vers la sortie par un coup de force de l’armée, qui a pris le contrôle du pays dans la nuit du 14 au 15 novembre après le limogeage de M. Mnangagwa.
Cacique du régime depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980, le « crocodile » a été sèchement remercié sur ordre de la Première dame Grace Mugabe, qui lui disputait la succession de son mari, à la santé de plus en plus fragile.
– ‘Coterie’ –
Après avoir résisté plusieurs jours aux pressions des militaires, de son parti, la Zanu-PF, et de la rue, « camarade Bob » a fini par capituler mardi en présentant sa démission, menacé par une procédure de destitution devant le Parlement.
« Il (M. Mugabe) a été victime de sa femme et de la coterie de conseillers qui l’entouraient », a commenté vendredi à l’AFP le ministre de la Cybersécurité Patrick Chinamasa, « nous ne voulions certainement pas que cela se termine comme ça ».
M. Mugabe a laissé derrière lui une économie ruinée par ses réformes dévastatrices. Avec un taux de chômage à 90%, les Zimbabwéens vivent de petits boulots, l’argent manque et le spectre de l’hyperinflation rôde.
« La priorité du nouveau gouvernement, c’est de redresser la situation économique et financière catastrophique du pays », a souligné l’analyste Robert Besseling, de EXX Africa.
Malgré son discours, le profil et la personnalité du nouveau maître du Zimbabwe suscitent quelques inquiétudes.
Fidèle parmi les fidèles du régime, Emmerson Mnangagwa, proche de la hiérarchie sécuritaire, plusieurs fois ministre, traîne derrière lui une sinistre réputation d’exécuteur des basses oeuvres de l’ex-président Mugabe.
« Des dizaines de milliers de personnes ont été torturées, ont disparu ou ont été tuées », a rappelé Amnesty International.
Soucieux de rassurer, M. Mnangagwa a une nouvelle fois appelé vendredi ses concitoyens « reconstruire le pays ensemble ».
Le principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), plaide pour un gouvernement d’union nationale jusqu’aux élections prévues en 2018.
Mnangagwa n’a pas encore levé le voile sur ses intentions mais il a promis que le scrutin se tiendrait « comme prévu ».
Contrairement à ses homologues du Mozambique ou de Zambie, le président sud-africain Jacob Zuma n’a pas assisté à l’investiture du nouveau chef de l’Etat zimbabwéen. Mais il a souligné « la nécessité de maintenir la paix et la stabilité »
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, démissionne de son poste selon une source officielle, issue de son entourage.
C’est la conclusion d’un feuilleton politique aux multiples rebondissements. Robert Mugabe, président du Zimbabwe depuis 1980, quitte officiellement son poste selon une source officielle proche des négociations sur la transition au sommet du pays d’Afrique australe.
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La nouvelle survient quelques heures après la décision du Comité central du Zanu-PF, le parti au pouvoir, de démettre le dirigeant de 93 ans de ses fonctions de chef du mouvement, au profit de Emmerson Mnangagwa, ex-vice-président du Zimbabwe.
Elle se décrivait comme une «villageoise» chanceuse d’avoir été choisie par le chef d’Etat. La Première dame du Zimbabwe Grace Mugabe a révélé sur le tard une inextinguible soif de pouvoir qui a poussé le régime de son mari au bord du gouffre.
Ex-secrétaire du président Robert Mugabe, Grace, 52 ans, a longtemps été considérée comme une femme frivole, sans intérêt pour la politique.
Profitant de la santé vacillante de son époux nonagénaire, elle s’est imposée ces dernières années dans le premier cercle du pouvoir et ne cachait plus son intention de prolonger la dynastie Mugabe, déjà longue de trente-sept ans, en lui succédant le jour venu.
«J’étais très jeune quand j’ai commencé à vivre avec le président Mugabe. Mais il a été patient avec moi et il a pris le temps de faire de moi la femme que je suis aujourd’hui», déclarait-elle en 2012 lors de ses premiers pas dans l’arène politique.
Etre une Mugabe n’a toutefois pas suffit à la porter jusqu’aux instances suprêmes. «Etre président ne se transmet pas sexuellement», rappelait samedi une pancarte lors de manifestations historiques organisées pour obtenir le départ de «Grand-père» et de «Lady Gaga».
Au contraire, «son ambition l’a perdue», estime l’expert Shadrack Gutto de l’université d’Afrique du Sud. Selon lui, «elle n’a réussi qu’à accélérer la chute de son mari», en obtenant le limogeage de son principal rival il y a deux semaines.
Pour contrer l’ascension programmée de Grace Mugabe, l’armée a en effet pris mercredi le contrôle du pays.
Samedi, des dizaines de milliers de Zimbabwéens ont manifesté pour soutenir les militaires. Et dimanche, le parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, la Zanu-PF, a déchu d’un même coup Robert et Grace Mugabe de leurs fonctions.
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– ‘Gucci Grace’ –
Très impopulaire auprès des Zimbabwéens, Grace Mugabe a toujours souffert de la comparaison avec la première épouse du chef de l’Etat, la respectée Sally Hayfron Mugabe, une ancienne militante de la lutte contre le régime blanc, éduquée et très investie dans la sphère sociale.
Jeune dactylo à la présidence, elle a semble-t-il entamé sa relation avec le maître incontesté du Zimbabwe, de 41 ans son aîné, en 1987, alors que Sally luttait contre un cancer.
Des années plus tard, elle s’étonnera d’avoir été choisie, elle, «la villageoise».
La liaison du chef de l’Etat n’est révélée qu’à la mort de sa première épouse en 1992.
Le couple, qui a déjà deux enfants, se marie en 1996 lors d’une luxueuse cérémonie à laquelle participe le président sud-africain de l’époque et héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela. Un troisième enfant naîtra ensuite de leur union.
Longtemps, Grace se contente de jouer les premières dames de luxe. Baptisée «Gucci Grace», «la Première acheteuse» ou encore «Disgrace», elle s’attire les critiques pour ses extravagantes dépenses et un goût prononcé pour les affaires financières.
Protégée par son époux, à la santé de plus en plus fragile, elle fait ses premiers pas sur la scène politique en 2014, en prenant la tête de la puissante Ligue des Femmes de la Zanu-PF.
– Coup de colère –
La même année, elle s’en prend à la vice-présidente Joice Mujuru, alors pressentie pour prendre la relève de son époux.
Sans détour, la Première dame l’accuse de complot et de corruption et précipite l’éviction de celle qui était pourtant l’une des héroïnes historiques de la guerre d’indépendance.
Véritable pasionaria, elle parcourt le pays en fustigeant tous ceux qui ne se rangent pas derrière le chef de l’Etat.
Les observateurs de la vie politique locale la disent soutenue par un groupe de jeunes quadras ambitieux réputé pour ses actions violentes, baptisé par certains le «G40».
Forte de la protection de son mari, Grace Mugabe devient très redoutée au sein du régime, d’autant plus que ses coups de colère sont légendaires.
En 2009, elle frappe un photographe britannique qui prenait des photos d’elles dans un hôtel de luxe à Hong Kong. En août dernier, elle est accusée d’avoir agressé un mannequin à Johannesburg. L’affaire fait scandale et contraint l’Afrique du Sud a lui octroyer l’immunité.
Lors d’un entretien accordé depuis à la télévision publique sud-africaine SABC, elle a assuré ne plus se préoccuper de ce que les autres pensent d’elle. «J’ai la peau dure, ça m’est égal», dit-elle, «mon mari dit que l’ignorance est source de félicité».
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a été démis de son poste de président de la Zanu-PF et remplacé par l’ex-vice-prédient zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, a rapporté l’AFP dimanche.
La présidence de Mugabe ne tenait plus qu’à un fil après les manifestations de la veille exigeant son départ et la perte de ses derniers soutiens au sein de son parti, qui s’apprêtait à l’écarter de sa direction.
Jusque-là un des piliers de son régime, les anciens combattants de la guerre d’indépendance, très influents, lui ont lancé un ultimatum sans équivoque dimanche.
«Il ferait mieux de renoncer», a lancé leur chef, Chris Mutsvangwa. «S’il ne le fait pas, l’armée doit en finir avec lui aujourd’hui».
Depuis le coup de force de l’armée qui l’a placé mercredi en résidence surveillée, Robert Mugabe, 93 ans, a catégoriquement refusé de quitter la présidence. Il devait s’entretenir dimanche une deuxième fois avec les militaires aux commandes du pays, qui tentent de lui arracher une reddition en douceur.
«Il cherche à trouver une sortie digne», a expliqué M. Mutsvangwa.
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La direction du parti présidentiel, la Zanu-PF, s’est réunie dans la matinée pour se prononcer sur la révocation de son chef Robert Mugabe et la destitution de son épouse Grace, présidente de la puissante ligue des femmes du parti.
Avant-même le coup d’envoi de cette séance cruciale, l’influente ligue des jeunes du mouvement a donné le ton et «exigé» la démission de chef de l’État de la présidence de la République et «l’expulsion à tout jamais» de son épouse.
La pression n’a jamais été aussi forte sur le président Mugabe, qui dirige le pays d’une poigne de fer depuis 37 ans.
Samedi, le pays a connu l’une des plus grandes manifestations jamais organisées depuis son indépendance en 1980.
«Repose en paix»
Des dizaines de milliers de personnes de tout bord politique – partisans de la Zanu-PF comme de l’opposition – ont déferlé dans les rues d’Harare pour appuyer l’intervention de l’armée et demander au vieux dirigeant de partir.
«Repose en paix Mugabe», «Non à la dynastie Mugabe», «L’armée du Zimbabwe, voix du peuple», proclamaient des affiches brandies par des manifestants euphoriques.
L’armée est intervenue dans la nuit de mardi à mercredi après la destitution le 6 novembre du vice-président Emmerson Mnangagwa, ennemi juré de la Première dame.
Les militaires n’ont pas accepté la perspective que Grace Mugabe se retrouve en position de favorite pour succéder, le moment venu, à son mari, le plus vieux dirigeant en exercice au monde.
«Il est fâcheux que le président lui ait permis d’usurper son autorité, détruisant ainsi le parti et le gouvernement», a déploré dimanche la ligue des jeunes du parti.
Grace Mugabe et ses «proches associés ont profité ces cinq dernières années de la santé fragile» du président pour «piller», a déclaré dimanche un cadre du parti, Obert Mpofu, en ouvrant la réunion de sa direction.
Son adversaire, Emmerson Mnangagwa, est désormais pressenti pour prendre la tête d’une éventuelle transition politique. À 75 ans, cet ancien fidèle du président Mugabe n’a pas été vu en public depuis son éviction.
Mais ses portraits ont été acclamés samedi dans les rues de la capitale, où des manifestants arboraient fièrement tout objet en forme de crocodile, le surnom de l’ancien vice-président.
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Jusqu’à présent, l’armée tente de négocier à l’amiable le départ du président Mugabe. Elle l’a même laissé se rendre vendredi à une cérémonie de remise de diplômes universitaires à Harare.
L’armée tente de «le traiter avec respect et dignité», selon Anthoni van Nieuwkerk de l’université de Witwatersrand à Johannesburg, afin de mettre au plus vite un terme à ce coup de force militaire.
L’affaire n’est pas cependant aisée. Le «camarade Bob» a la réputation d’être coriace et un fin tacticien. Avant la crise, il avait déjà annoncé son intention de briguer un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle en 2018.
Il a plongé le pays dans une crise économique abyssale. Le pays manque cruellement de liquidités, obligeant les citoyens à faire la queue pendant de longues heures devant les banques, et affiche un taux de chômage d’environ 90 %.