Congo : Vendeur ambulant de musique sur clés USB, une activité purement congolaise

Vendeur ambulant de musique sur clés USB

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Vendeur ambulant de musique sur clés USB
Vendeur ambulant de musique sur clés USB, une activité purement congolaise ©Rey Mangouta

Au Congo, la clé USB se vend désormais avec de la musique. Une astuce que les vendeurs ambulants ont développée afin de booster leurs ventes et maximiser par la même occasion les recettes.

On les voit dans les rues, leur marchandise à la main. En jean et t-shirt, ces vendeurs ambulants se fixent un objectif et une cible à atteindre quotidiennement. Ils ne sont pas diplômés d’une école de commerce et pourtant, ils ne manquent pas de créativité pour convaincre les clients.

Pour eux, «il faut suivre la tendance». La vente de clés USB contenant de la musique fait fureur dans les rues de Brazzaville. La clé USB présente plusieurs avantages : elle est légère, peu chère et et rapporte beaucoup de bénéfices en peu de temps. Ces clés se vendent en moyenne, à dix par jour, contrairement à d’autres articles qui mettent une semaine avant d’être liquidés.

Les vendeurs achètent les clés USB au prix de gros, entre 700F et 1000F, puis ils s’approvisionnent en musique chez des professionnels.. Une chanson leur coûte 50F. Ils chargent au moins 40 à 50 chansons dans une clé USB. Le prix final de vente, dépend de la façon dont le client a été amadoué, de 5000F à plus.

La clé USB attire et divise

La vente de musique sur clé USB, est une « mine d’or », pour ces vendeurs. Certains, ne vivent que de ça. Eslain Hombessa, est vendeur ambulant depuis l’an 2000. Il a troqué la vente des sandales contre la vente de la musique. Il se balade avec sa vielle radiocassette et passe toutes sortes de chansons pouvant intéresser les clients.

«Je pense avoir fait un bon choix. Cette activité est très rentable. Je vends plus de 5 clés USB par jour. Pour une clé, j’ai un bénéfice d’environ 4000F», raconte ce vendeur.

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…Entre les stratégies utilisées et les difficultés rencontrées

Mais Eslain, n’est pas le seul à avoir découvert ce créneau. La concurrence a engendré une perte de gains. Pour pallier à cela, il multiplie les stratagèmes. D’abord, il a commencé par baisser ses prix. «J’ai réduit mes prix parce qu’il y a une forte concurrence sur le marché. Je vendais une clé USB à 15000F. Aujourd’hui, je la vends à 5000F», ajoute-t-il.

Ensuite, Eslain se concentre sur la cible et définit la catégorie de musique pour chacune d’entre elles. D’un côté, il y a les femmes trentenaires par exemple à qui il propose les slows, les Zouks et les chansons religieuses. Il y aussi les hommes, cinquantenaires et plus. Pour eux, ce sera plutôt des vieux tubes des années 60 à 80.

Et finalement, comme dernière stratégie, il y a le choix des horaires et des lieux de vente. Il quitte son domicile aux aurores et rentre chez lui peu avant minuit. Dans la journée, il sillonne les salons de coiffure pour dames. Et la nuit, il cible les vieux restaurants, là où il est sûr de rencontrer des hommes d’un certain âge.

Chaque vendeur y va de sa stratégie pour accroître ses revenus. Pendant qu’Eslain cible les restaurants les week-ends, Brice Massamba, lui, va du côté de Nzassi, frontière avec le Cabinda.

«Tous les week-ends, je me rends à Nzassi. Je réalise 120.000F de recette en un week-end. Une recette que je ne peux pas faire à Pointe-Noire », confie ce vendeur. 

Rien ne se perd, tout se conserve», Ghislain MBOU, vendeur sédentaire depuis 2004, achète un CD original à 25000F, qu’il duplique en plusieurs copies. Il télécharge aussi des chansons sur internet et sur les chaînes de musiques étrangères qu’il revend ensuite à 50F l’unité aux vendeurs ambulants.

Cependant, il trouve que ces vendeurs affichent des prix trop élevés. «Je me demande comment ils font». s’interroge-t-il. «Alors que, nous vendons 200 chansons à 8000F, eux, arrivent à les vendre à 1500F parfois 2000F. En plus, ils sont présents partout, même dans les villages», confie-t-il.

Les maisons de production sont tout aussi touchées par ce phénomène. La contrefaçon impacte significativement leurs projets. «C’est désolant de voir nos efforts s’ébranler. Nous sommes les victimes de la technologie. Je pense que d’ici peu, d’autres maisons de productions mettront la clé sous la porte, car les recettes sont en bernes », confie Cliff Hombessa, Directeur Commercial à LETI.OK Production.

Chaque vendeur ambulant, ambitionne à réaliser son projet de vie grâce à l’argent gagné par la vente de musique sur clés USB. Ceci dit, ils doivent affronter au quotidien les intempéries et aussi, faire face aux autorités policières.

Certains ont mêmes été arrêtés ou accostés par la police. Selon eux, les autorités, considèrent que les vendeurs ambulants concurrencent les autres commerçants qui exercent leurs activités en toute légalité. «Tout métier à un est à risque » et ces vendeurs sont prêts à se mettre en danger pour s’assurer un avenir meilleur.

Avec Brazzamag

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Pointe-Noire : un jeune homme meurt subitement en pleine rue

Un vendeur ambulant

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Un vendeur ambulant
(Image d’illustration).

Un vendeur ambulant de poulets sautés a succombé brusquement en pleine activité, le 10 avril, au quartier Mbota Raffinerie de Pointe-Noire,  sur la nationale n°5, précisément dans la zone située entre le carrefour Siafoumou-Raffinerie et l’arrêt Camille-Delho.

L’identité et la nationalité de la victime n’ont pas encore été révélées, ce dernier n’habitant pas le quartier et ne disposant ni de téléphone portable ni de pièce d’état civil sur lui. Selon des témoignages, il aurait fait une crise. «Il vendait du poulet à un client, tout à coup, il s’est senti mal et est allé se mettre sous ce hangar. Juste après, il s’est écroulé. Les gens ont tout fait pour le sauver mais il était déjà mort », a témoigné un des passants.

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Les avis divergent sur ce qui serait la cause de cette mort inopinée. D’aucuns ont estimé que la victime a dû faire une crise d’épilepsie, d’autres ont pensé à une crise cardiaque. La dépouille a été conduite à la morgue après le constat fait par la police.

Il faut dire que ce phénomène de mort brusque devient fréquent depuis un certain temps. Il est souvent provoqué, d’après bon nombre de Ponténégrins, par des crises cardiaques. Il y a lieu, selon eux, que chacun ait connaissance des causes de ces arrêts ainsi que des mesures préventives pour éviter les risques qui y sont liés ou simplement les réduire.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga
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