Bissau : l’ONU ne reconnaît pas la victoire de Umaro Embalo à la présidentielle

Umaro Sissoco Embalò et Denis Sassou-N’Guesso, le 04 janvier 2020, à Brazzaville

[GARD align=« center »]

Umaro Sissoco Embalò et Denis Sassou-N’Guesso, le 04 janvier 2020, à Brazzaville
Umaro Sissoco Embalò et Denis Sassou-N’Guesso, le 04 janvier 2020, à Brazzaville

La déclaration du Secrétaire général de l’Organisation des nations unies a le mérite d’être claire. Depuis la présidentielle du 29 Décembre, Bissau retient son souffle sur l’issue du scrutin. 

Si la commission électorale a proclamé trois fois de suite des résultats en faveur du candidat Umaro Sissoco Embalò, ce n’est toujours pas le cas de la plus haute institution du pays, la Cour Suprême. Cette dernière a noté des irrégularités graves dans le déroulement du processus électoral et n’a donc jusque là pas proclamé les résultats définitifs du scrutin. Le Secrétaire général de l’Organisation des nations unies, en marge du sommet de l’Union africaine, s’est exprimé sur l’impasse politique dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.

[GARD align=« center »]

Antonio Guterres dans une déclaration simple et précise: « en ce moment, un processus est en cours et nous attendons calmement les résultats pour que le processus électoral puisse être conclu. C’est pourquoi les Nations unies ne prendront aucune initiative pour l’instant, en attendant la décision finale » a précisé Antonio Guterres en marge du sommet de l’UA. Une déclaration qui rejoint celle du ministère français des affaires étrangères, qui dans un communiqué signé des mains de l’ambassadeur de France près de Bissau a dit vouloir attendre la proclamation des résultats définitifs par la plus haute juridiction du pays, à savoir la Cour Suprême.

[GARD align=« center »]

Congo – crise libyenne : le maréchal Khalifa Haftar réaffirme à Brazzaville son engagement pour la négociation

[GARD align=« center »]

Le maréchal Khalifa Haftar, l’un des protagonistes de la crise libyenne, a réaffirmé samedi à Brazzaville son engagement pour des négociations en vue de la résolution de la crise libyenne.

« Je suis venu à Brazzaville rencontrer le président Denis Sassou Nguesso, pour réitérer mon engagement pour les négociations en vue du rétablissement de la paix en Libye », a déclaré le maréchal Haftar, au sortir d’une audience de plus d’une heure en matinée avec le président congolais, qui est également président du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye.

M. Haftar est arrivé dans la capitale une semaine après la tenue de la 4ème réunion du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, qui s’est tenu le 9 septembre dernier. Il a justifié son absence à la réunion pour des raisons de sécurité en Libye, où il s’employait à combattre les terroristes djihadistes.

Il a foi en l’UA pour le règlement de la crise dans son pays et a sollicité le soutien de l’Union.

« Les problèmes de la crise libyenne trouveront de solution par les médiations que joue l’UA qui n’est pas un individu mais un ensemble d’Etat. Bien qu’il y ait la communauté internationale qui nous aide, les problèmes des Africains ne peuvent être résolus que par les Africains eux-mêmes qui connaissent mieux les problèmes qui les préoccupent », a-t-il souligné.

« Nous avons de la considération pour la médiation de l’UA et nous voulons qu’elle réussisse dans cette voie. Nous comptons beaucoup sur cette organisation et son soutien politique est très important pour nous, car nous combattant le terrorisme qui constitue une menace dans notre pays et dans le monde entier », a-t-il déclaré à la presse à sa sortie d’audience.

L’arrivée à Brazzaville du maréchal Khalifa Haftar est considérée par les observateurs de la crise libyenne comme une avancée vers la sortie de la crise et le retour à la paix dans ce pays miné par des conflits armés entre milices et deux autorités qui se disputent le pouvoir.

« L’UA a entrepris une médiation que je considère comme un devoir de venir en aide au peuple libyen. Contrairement à d’autres médiations de la communauté internationale, notamment les pays occidentaux, ils interviennent que pour leurs propres intérêts et non pour l’intérêt de notre pays », a déploré le maréchal Haftar.

Evoquant par ailleurs les accords de Skhirat (une ville de la Libye) qui arrivent bientôt à leur terme, Khalifa haftar a estimé que « les amender ou les annuler n’a plus aucun sens puisqu’ils arrivent à leur terme échu ».

« Nous pensons que ces accords n’ont pas été bénéfiques au peuple libyen et les parties prenantes n’ont rien fait pour améliorer la situation dans le pays », a-t-il poursuivi.

La Libye est déchirée par des conflits entre milices et deux autorités qui se disputent le pouvoir : d’un côté, le fragile gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et de l’autre, une autorité qui exerce son pouvoir dans l’est du pays avec le soutien du maréchal Haftar.

[GARD align=« center »]

Congo: Brazzaville accueille un sommet africain sur la crise libyenne

Sassou et Idriss Deby

[GARD align= »center »]

Un sommet des chefs d’Etat membres du Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye, s’ouvre le 27 janvier à Brazzaville.

Ce mini-sommet est essentiellement consacré à la crise libyenne, en vue d’une « contribution africaine » à la résolution du conflit qui déchire ce pays depuis 2011. Il est convoqué par le président congolais, Denis Sassou-N’Guesso, en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye.

Deuxième du genre après sa mise en place, lors du sommet de Kigali au Rwanda, ce comité que préside le chef de l’Etat congolais, jettera les bases d’une action africaine en vue d’unifier le peuple libyen.

Au nombre des chefs d’Etat attendus à Brazzaville, Idriss Deby Itno du Tchad, Mahamadou Issoufou du Niger, Jacob Zuma de l’Afrique du Sud et Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie.

Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, sont également attendus dans la capitale congolaise.

Le Comité de haut niveau se fixera une feuille de route à présenter au prochain sommet de l’UA qui s’ouvre le 30 janvier à Addis Abeba.

Le président Denis Sassou N’Guesso a été désigné, par ses pairs africains, à la tête du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, lors de la 27ème session ordinaire de la conférence de l’UA, à Kigali, au Rwanda, les 17 et 18 juillet 2016.

La réunion de Brazzaville est un signal fort pour « montrer que l’Afrique doit avoir une voix forte sur ce dossier, car c’est un problème africain ».

Au début de la crise libyenne, en 2011, un comité identique était chargé de jouer la médiation entre les protagonistes. Le président Sassou-N’Guesso en faisait partie avec ses homologues de la Mauritanie, du Mali, de l’Ouganda et de l’Afrique du Sud.

Présidence de la commission de l’UA: Le Sénégalais Abdoulaye Bathily, « candidat unique » de la Cedeao

[GARD align= »center »]

Le Sénégalais Abdoulaye Bathily a été choisi, samedi à Nairobi (Kenya), comme le « candidat unique » de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), au poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA).

« Le Sommet de la CEDEAO a endossé la candidature du professeur Abdoulaye Bathily comme candidat unique de la Communauté au poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA) lors des élections qui auront lieu au prochain sommet de l’UA prévu les 30 et 31 janvier 2017 à Addis-Abeba (Ethiopie) », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

La Cedeao a pris cette décision lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu, le 27 août à Nairobi (Kenya) sous la présidence du chef de l’Etat du Libéria, Ellen Jonhson Sirleaf, présidente en exercice de l’organisation, renseigne le texte.

Le Sénégal avait formellement présenté le 9 août dernier la candidature officielle du professeur Abdoulaye Bathily pour remplacer l’actuelle présidente de la Commission de l’Union africaine, la Sud-Africaine Nkosazzana Dlamini-Zuma, qui ne s’est pas présentée pour un nouveau mandat.

Lors du 27e Sommet des chefs d’Etat tenu en mi-juillet à Kigal (Rwanda), aucun des trois prétendants, l’Ougandais, le Botswanais et l’Equato-guinéen n’avait pu obtenir la majorité des deux tiers des suffrages pour remplacer Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.

[GARD align= »center »]

Le Mauritanien Mohamed El Hacen Lebatt , nouveau Représentant spécial de l’UA pour la RCA

[GARD align= »center »]

Mohamed El Hacen Ould Lebatt
Mohamed El Hacen Ould Lebatt
Le Mauritanien Mohamed El Hacen Lebatt a été nommé ce samedi Représentant spécial de l’Union Africaine (UA) pour la République Centrafricaine (RCA) et Chef de la Mission de l’UA pour la RCA et l’Afrique Centrale (MISAC),
Il remplace à ce poste le Général-Major Jean-Marie Michel Mokoko, démissionnaire.Professeur de Droit, depuis 1987, M. Lebatt compte une riche expérience tant au niveau national qu’international.

Le nouveau Représentant spécial de l’UA pour la RCA et Chef de la Mission de l’UA pour la RCA et l’Afrique Centrale, a également occupé d’importantes fonctions universitaires, y compris celle de Président de l’Université de Nouakchott et de Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et économiques .

Ex Ministre des Affaires étrangères (1997-1998), il a été ensuite servi comme Ambassadeur en Éthiopie, Représentant Permanent auprès de l’UA (2003-2005) et Ambassadeur en Afrique du Sud (2005-2007).

Il a également assumé des fonctions publiques internationales, ayant successivement été Envoyé spécial au Burundi (1998-200) et en République démocratique du Congo et au Tchad (2008-2013), ainsi que Directeur du Bureau du facilitateur du dialogue national inter-congolais (2000-2002).

 
[GARD align= »center »]

Bujumbura opposé au déploiement d’une mission de l’UA sur son sol

Pierre Nkurunziza

[GARD align= »center »]

Pierre Nkurunziza
Pierre Nkurunziza

Le Burundi a annoncé sans surprise dimanche qu’il n’autoriserait pas le déploiement sur son sol d’une mission de l’Union africaine, qui serait considérée comme « une force d’invasion et d’occupation » si l’UA passait outre le refus de Bujumbura.

Les autorités burundaises, qui ne cessent de dénoncer l’immixtion de la communauté internationale dans la crise politique qui dure depuis huit mois, ont opposé un non ferme à l’initiative de l’UA. Celle-ci avait avalisé vendredi la création d’une mission militaire forte de 5.000 hommes afin d’enrayer le cycle des violences.

« Si les troupes de l’UA venaient sans l’aval du gouvernement, il s’agirait alors d’une force d’invasion et d’occupation » et le gouvernement burundais se réserverait « le droit d’agir en conséquences », a déclaré à l’AFP Jean-Claude Karerwa, porte-parole adjoint du président Pierre Nkurunziza.

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, qui a autorisé cette Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), a donné quatre jours à Bujumbura pour accepter ce déploiement, faute de quoi le bloc panafricain prendrait des « mesures supplémentaires » pour s’assurer qu’il ait lieu.

« La résolution de l’UA ne peut pas s’appliquer automatiquement (car) il faut d’abord l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU », a souligné M. Karerwa.

Le Conseil de sécurité avait indiqué samedi avoir « pris note avec intérêt » de la création de cette mission, tout en condamnant « toute forme de violence, quels que soient ses auteurs, et la persistance de l’impunité ainsi que les déclarations incendiaires des dirigeants politiques burundais ».

La Maprobu aura pour objectif d’éviter « la détérioration de la situation sécuritaire », de contribuer « à la protection des populations civiles en danger immédiat », d’aider à créer les « conditions nécessaires » à la réussite d’un dialogue inter-burundais, et de faciliter « la mise en oeuvre de tout accord » auquel parviendraient les différentes parties.

‘Main tendue’

Le CPS n’a pas précisé quels pays fourniraient des troupes à la Maprobu. Mais il a demandé à l’UA d’ouvrir des discussions en ce sens avec les pays contribuant à la Force est-africaine en attente (EASF), une composante régionale de la Force africaine en attente (FAA).

Or le Burundi fait partie des pays contributeurs à l’EASF, et participe également aux missions de la paix de l’ONU en Somalie (Amisom) et en République centrafricaine (Minusca).

« L’UA ne peut pas imposer des troupes de maintien de la paix au Burundi, alors que le Burundi lui-même participe à de telles missions et qu’il a d’ailleurs des forces en attente pour d’autres missions », a estimé M. Karerwa.

« Le gouvernement du Burundi est capable d’assurer la sécurité et la protection de tous ces citoyens et de toute personne vivant sur son territoire », a-t-il ajouté.

Le porte-parole présidentiel a toutefois semblé laisser une chance à la diplomatie. « Le Burundi garde toujours une main tendue vers la communauté internationale », a-t-il affirmé, en indiquant que les deux chambres du Parlement se réuniraient lundi en Congrès extraordinaire pour débattre de la décision de l’UA.

L’annonce de l’UA est intervenue une semaine après l’attaque le 11 décembre de trois camps militaires à Bujumbura et en province, les affrontements les plus intenses au Burundi depuis une tentative de coup d’Etat militaire en mai.

Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, jugé par ses adversaires contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha ayant permis la fin de la guerre civile (1993-2006) entre l’armée dominée alors par la minorité tutsi et des rébellions hutu.

La mise en échec du coup d’Etat, la répression brutale de six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura à la mi-juin et la réélection de M. Nkurunziza lors d’un scrutin controversé à la mi-juillet n’ont pas empêché l’intensification des violences, désormais armées.

©VOAAFRIQUE
 

 

Fatima Beyina-Moussa plaide pour l’aviation africaine auprès de la présidente de la Commission de l’UA

Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union Africaine et Fatima Beyina-Moussa D.G ECAir

[GARD align= »center »]

Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union Africaine et Fatima Beyina-Moussa D.G ECAir
Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union Africaine et Fatima Beyina-Moussa D.G ECAir

Fatima Beyina-Moussa, directrice générale d’ECAir, Equatorial Congo Airlines, (www.flyecair.com), la compagnie aérienne nationale de la République du Congo, également Présidente de l’Association des compagnies aériennes d’Afrique (AFRAA), a été reçue en audience ce mercredi 19 août 2015 par le Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba (Ethiopie).

Fatima Beyina-Moussa a évoqué  avec le Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, les défis, opportunités et potentialités du secteur en Afrique. Les taxes, charges et frais aéroportuaires excessifs, en plus du déficit infrastructurel et le coût élevé du carburant sont des défis majeurs auxquels les compagnies font face.

« L’Afrique, rappelle-t-on, a adopté la Déclaration de Yamoussoukro relative à une nouvelle politique aéronautique africaine en octobre 1988, et la Décision relative à la libéralisation de l’accès des marchés du transport aérien en Afrique en novembre 1999.  Cependant, la mise en œuvre de cette politique de libéralisation reste timide. La concrétisation de ce projet serait un grand pas en avant pour les acteurs du secteur aérien en Afrique », a également souligné Fatima Beyina-Moussa. 

La Présidente de la Commission de l’UA a assuré à la délégation conduite par Fatima Beyina-Moussa que les portes de l’UA et celles de son bureau resteraient ouvertes à toutes les parties prenantes pour permettre un dialogue continu sur le développement du secteur aérien en Afrique.

ECAir, transporteur officiel du Cinquantenaire des Jeux africains (4-19 septembre à Brazzaville), relie Brazzaville à 12 destinations. La compagnie va étendre son réseau régional avec l’ouverture des destinations Abidjan (Côte d’Ivoire), Yaoundé (Camerorun), Bangui (République centrafricaine) et N’Djaména (Tchad) au cours du second semestre 2015. ECAir, qui a déjà transporté près d’un million de passagers à bord de ses sept avions (1 B767, 2 B757, 4 B737 , organisera la 47ème Assemblée générale de l’AFRAA du 8 au 10 novembre 2015 à Brazzaville. Un événement placé sous le haut patronage de SEM Denis Sassou-Nguesso, Président de la République du Congo.

Sommet de l’UA : Afrique – CPI, la rupture consommée ?

Omar el-Béchir et Sassou

[GARD align= »center »]

Omar el-Béchir et Sassou
Le président soudanais Omar el-Béchir entouré du président du Congo et d’un représentant sahraoui dimanche 14 juin, lors de la photo officiel du sommet pour l’Union africaine. (Photo Gianluigi Guercia. AFP)

Le 25e sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est ouvert dimanche à Johannesburg a une nouvelle fois illustré les relations tumultueuses entre les chefs d’Etats africains et la Cour pénale internationale (CPI).

Cette tension se résumait dimanche à la photo officielle d’ouverture de la rencontre: le président soudanais Omar-el-Béchir souriant au milieu de ses pairs alors même que la justice sud-africaine venait de lui interdire de quitter le pays, en réponse à un mandat d’arrêt de la CPI.

En dépit des poursuites engagées contre lui par la CPI en 2009 et 2010 pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide dans le conflit de la province soudanaise du Darfour, le président el-Béchir s’est déjà rendu depuis dans des États parties à la CPI tels que le Tchad, le Kenya et le Nigeria.
Aucun de ces pays ne l’a inquiété, témoignant du ressentiment de nombreux chefs d’Etats du continent envers la CPI.

Estimant le continent africain injustement ciblé, l’UA, dont le sommet s’achève lundi à Johannesburg, s’est plusieurs fois prononcée contre toute tentative d’arrestation du président soudanais, au nom de son immunité de chef d’Etat en exercice.

La CPI a été créée en 2002 à La Haye pour juger en dernier ressort les génocidaires et criminels de guerre qui n’ont jamais été poursuivis dans leur propre pays. Ses résultats sont inégaux – seules deux condamnations ont été prononcées à ce jour -, mais c’est surtout sa polarisation sur l’Afrique – les huit pays pour lesquels elle a ouvert des enquêtes sont tous africains – qui suscite les plus fortes critiques.

En 2013, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, président en exercice de l’UA, avait ainsi accusé la CPI de mener « une sorte de chasse raciale ».
En décembre 2014, le président ougandais Yoweri Museveni appelait ses homologues africains à quitter la CPI jugeant que les pays occidentaux avaient « détourné » cette juridiction de sa mission originelle, et en avaient fait « un outil pour viser l’Afrique ».

L’année précédente, ce vétéran de la scène politique africaine considérait déjà que certains utilisaient la CPI « pour mettre en place les dirigeants de leur choix en Afrique et éliminer ceux qu’ils n’aiment pas ».

Cet argument selon lequel la CPI serait un fer de lance du néo-colonialisme a d’ailleurs été largement mis en avant par Uhuru Kenyatta lors de sa campagne victorieuse à la présidentielle kényane en 2013. La CPI a abandonné les poursuites à l’encontre du président kényan fin 2014, faute de preuves.

Une juridiction très africaine

En août 2012, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, nouvellement élue à la tête de la Commission de l’UA, avait elle-même jugé qu’il serait néfaste d’arrêter le président soudanais car il devait être associé au processus de paix dans son pays. « C’est plus important de faire la paix au Soudan que de se précipiter pour l’arrêter », avait-elle plaidé.

Une position adoptée dès 2010 par le président en exercice de l’UA, le président du Malawi Bingu wa Mutharika. A Kampala, il avait décrété que l’inculpation du président soudanais en exercice « port(ait) atteinte à la solidarité africaine, ainsi qu’à la paix et à la sécurité en Afrique ».

A toutes ces critiques, les militants des droits de l’Homme rétorquent que la CPI ne peut cibler aucun continent en particulier puisque la grande majorité des investigations sont menées à la demande des gouvernements des pays où les crimes ont eu lieu ou du Conseil de sécurité des Nations unies en raison de la gravité des crimes commis.
Par ailleurs, des observateurs relèvent que la CPI est en fait une institution très africaine: les Etats africains étaient parmi les premiers à adopter le Statut de Rome, fondateur de la Cour, et ils représentent plus d’un quart de ses Etats membres.

Par AFRIKATV

CPI: Le président soudanais Omar el-Béchir interdit de quitter l’Afrique du Sud

Le président soudanais Omar el-Béchir

[GARD align= »center »]

Le président soudanais Omar el-Béchir
Le président soudanais Omar el-Béchir

Un tribunal sud-africain saisi par une ONG a interdit au président soudanais Omar el-Béchir de quitter le pays tant que la justice n’aura pas statué sur une demande d’arrestation formulée par la CPI, indique un jugement publié dimanche.

Le jugement stipule que les autorités sud-africaines doivent empêcher le président Omar el-Béchir de quitter le pays jusqu’à ce qu’une décision soit rendue par cette Cour.

L’affaire devait être examinée en urgence dimanche après-midi.

Omar el-Béchir est en Afrique du Sud pour participer à un sommet de l’Union africaine, mais la Cour pénale internationale (CPI) a appelé Pretoria à l’arrêter, dans le cadre des poursuites engagées contre lui en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et en 2010 pour génocide.

Les deux mandats d’arrêt sont liés aux événements au Darfour, région de l’ouest en proie aux violences depuis 2003. Plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon l’ONU.

Dans une décision rendue publique dimanche, la CPI indique avoir rappelé le 28 mai à l’Afrique du Sud son obligation statutaire, en tant qu’Etat membre de la Cour, d’arrêter et de lui remettre el-Béchir si celui-ci se rendait sur son territoire.

Selon le document, l’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Pays-Bas a rétorqué vendredi à la CPI, qui siège à La Haye, que son pays se trouvait face à des obligations concurrentes et que la loi manquait de clarté.

Mais la CPI ne l’entend pas de cette oreille : Il n’existe aucune ambiguïté ou incertitude quant à l’obligation incombant à la République d’Afrique du Sud d’arrêter et de remettre immédiatement Omar el-Béchir à la Cour, a-t-elle soutenu dans sa décision.

C’est sur cette base que l’organisation de défense du droit Southern Africa Litigation Center a saisi la justice en urgence pour tenter d’obtenir une décision sur le sort du chef d’Etat soudanais.

Par l’AFP