Congo : Fuite de la maman likelemba en France avec 3 millions de FCFA

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Les tontines (ristournes) ou Likelemba, une solidarité « micro crédit » efficace entre congolais (image d’illustration).

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Elle était chargée de gérer la participation financière des 25 femmes membres de leur ristourne. Ayant 3 millions de FCFA dans ses mains, elle a fait ses valises et serait en France via l’Italie. A Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, le reste des membres, qui ne savent plus à quel saint se vouer, sont dans la désolation totale.

Profitant qu’elle venait d’être la dernière bénéficiaire, elle a demandé le visa d’Italie, qu’elle a obtenu sans problèmes.

On rappelle que pendant quatre (04) ans, leur ristourne a fonctionné sans faille attirant les convoitises d’autres tontines.

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Le principe des tontines est simple : un groupe d’amis ou de proches décident de se réunir régulièrement pour mettre leur épargne en commun. Chacun cotise une somme fixe, déterminée à l’avance. Une seule personne empoche l’intégralité du magot. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que tous les adhérents aient «bouffé la tontine».

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Véritables institutions de solidarité traditionnelle, les tontines congolaises font office non seulement de système d’épargne et de crédit, mais aussi de protection sociale, de lieu d’échange culturel et de réseau d’influence.

Il y a des tontines pour tous, selon l’origine géographique, l’ethnie et, bien sûr, les finances de chacun.

Ces associations ne sont généralement pas déclarées. En cas d’abus, aucun recours en justice n’est donc possible.

Contactée à travers les réseaux sociaux, la maman Likelemba aurait promis rembourser cet argent et justifié son acte ignoble et ignominieux, à cause des problèmes familiaux.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville

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Congo : Les tontines (ristournes) ou Likelemba, une solidarité « micro crédit » efficace entre congolais

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Les tontines (ristournes) ou Likelemba, une solidarité « micro crédit » efficace entre congolais (image d’illustration).

Les difficultés dues essentiellement au peu de revenus financiers que connaissent les congolais, les poussent à embrasser les tontines.

Les uns les appellent « tontines » d’autres, « ristournes ». Peu importe le nom qu’on leur donne. C’est une forme de microcrédit avant l’heure, entre particuliers, en usage dans des milliers de familles aujourd’hui au Congo. La tontine est un regroupement de personnes qui, chaque mois, s’engagent à verser une certaine somme d’argent. L’argent récolté sera alors versé à l’un des membres et ainsi de suite. Chacun des cotisants aura un jour sa part.

Les tontines sont devenues de nos jours incontournables, dans cette société où les cas de veillées mortuaires et hospitalisations sont devenus légions. Ajouté à cela la cherté de la vie, la scolarisation des enfants dans le privé à cause de la forte dégradation de l’enseignement publique.

Thérèse, 50 ans, habitante de Talangai dans le sixième arrondissement, participe à des tontines depuis plus de 15 ans. « Dans notre tontine, nous sommes dix et chaque mois, nous devons donner 100000 Fcfa. » Un million de Fcfa, voilà la somme que perçoivent les cotisants chaque mois, chacun son tour. 

Les tontines sont plutôt bien organisées : « Il y a la maman de ristournes, c’est elle la gérante », explique Thérèse Cette gérante est chargée de récolter l’argent tous les mois, elle tient également la liste établissant l’ordre dans lequel les membres vont recevoir les 1000000 de Fcfa, l’ordre pouvant être bousculé en cas de gros pépin. Quand il s’agit d’argent, il faut toujours tout bien faire. Rien n’est laissé au hasard et surtout pas la sélection des membres.

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« Je ne connais pas tout le monde mais ceux que je connais connaissent ceux que je ne connais pas. N’importe qui ne peut pas rentrer dans la tontine, il faut que l’on soit sûr que la personne mettra l’argent tous les mois, poursuit Thérèse. C’est pour ça que les nouveaux sont toujours les derniers sur la liste, on veut voir s’ils participent correctement à la tontine, on ne peut pas prendre le risque de leur donner l’argent de suite et de ne plus les revoir. »

En effet ! J’en connais des histoires où des membres de cette épargne volontaire, après avoir reçu leur part, ont disparu de la circulation ou n’ont plus cotisé. C’est un gros risque, quand on sait combien l’argent de la tontine est important dans la vie de celui qui la reçoit.

Comme l’indique Thérèse, « l’argent des tontines n’est pas fait pour être économisé par celui qui le reçoit. Il doit servir à quelque chose de concret : payer des dettes, faire construire une maison, financer les vacances, ce n’est pas juste pour la vie de tous les jours ». Bien souvent aussi, une partie de la somme est servie pour venir en aide à la famille en cas de situation de détresse quelconque. « Vraiment, la ristourne, c’est utile, assure Thérèse. Il n’y pas d’intérêts, c’est mieux que de prendre un crédit à la banque. »

Ce système repose que sur la parole des uns et des autres, mais cette parole, sauf cas isolés, n’est pas trahie. C’est pourquoi aujourd’hui les tontines existent encore. « Il y a des gens qui participent à deux ou trois tontines raconte Esthelle, une habitante de Siafoumou à Pointe Noire. De mon côté je participe à deux, dans l’une d’elle chaque membre doit verser 20000 Fcfa chaque deux jours et nous sommes quinze. Et le paiement se fait aussi chaque deux jours »

Esthele qui s’apprête à faire un voyage d’affaires à Dubaï renchérit « Dans la deuxième tontine à laquelle j’appartiens, chaque membre verse 50000 Fcfa chaque quinze jours. Cela me permet de m’en sortir et de bien élever mes deux enfants ». Il n’est plus rare de voir aussi les hommes s’arrimer à cette mode, contrairement dans le passé où c’était une affaire des femmes.

Et pour ne pas tomber dans le piège voilà quelques conseils :

• Prendre la tontine parmi les 3 premières ;

• Savoir rembourser l’argent de l’autre ;

• Vérifier la capacité de remboursement de chacun ;

• Éviter d’avoir plus de deux tontines, car on le sait très bien, trop de tontine tue la tontine ;

• Et pour finir, mieux vaut investir l’argent reçu que de le dépenser.

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