Brazzaville : Les vendeurs du marché Thomas Sankara ne savent plus sur quel pied danser

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© Vox Congo

Tout le monde savait que des hommes se présentant comme agents de la municipalité prélèvaient des taxes arbitraires et abusives au marché Thomas Sankara situé à côté du lycée du même nom, à Mikalou, un quartier de Djiri, le neuvième arrondissement de Brazzaville. Personne, hélas, n’osait lever le petit doigt pour le dénoncer. 

Mardi 29 mai 2018, des éclats de voix ont réveillé le quartier. Vendeurs et vendeuses ont expliqué sur Radio-Congo les tracasseries dont ils sont l’objet, au moment de réceptionner les colis des camions transporteurs provenant de l’intérieur du pays, toutes zones confondues. Ils se disent victimes d’une caste d’agents véreux. Aucun colis ne peut leur échapper. 

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Ils prélèvent sur chaque colis enlevé des taxes bizarres, en marge de celles que s’octroie le comité du marché, prétendument pour l’assainissement du marché et la mairie d’arrondissement alors que l’insalubrité crève les yeux dans ce marché, tous les jours. Ces taxes vont de 500 à 800 francs CFA. A cela s’ajoute le prix du transport du colis proprement dit. 

La non-observation de cette «loi» expose, généralement, les contrevenants à des brimades. Il ne faut plus s’étonner que des denrées locales coûtent à présent les yeux de la tête. Recouvrer des taxes, c’est bien, encore faut-il qu’elles soient réglementaires. 

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Burkina: pour la visite de Macron à Ouagadougou des étudiants débaptisent symboliquement l’avenue Charles De Gaulle en Thomas Sankara

Le Boulevard Charles De Gaulle à Ouagadougou a été débaptisé et rebaptisé Boulevard Thomas Sankara, le lundi 27 novembre 2017.
Le Boulevard Charles De Gaulle à Ouagadougou a été débaptisé et rebaptisé Boulevard Thomas Sankara, le lundi 27 novembre 2017.
Le Boulevard Charles De Gaulle à Ouagadougou a été débaptisé et rebaptisé Boulevard Thomas Sankara, le lundi 27 novembre 2017.

Le Boulevard Charles De Gaulle à Ouagadougou a été débaptisé et rebaptisé Boulevard Thomas Sankara, le lundi 27 novembre 2017. Cet acte « illégal » mais « légitime » posé par le cadre « Deux heures pour Kamita » intervient à quelques heures de l’arrivée du Président français Emmanuel Macron. Une arrivée que l’organisation estudiantine dénonce.

Serges Bayala, secrétaire général du cadre « Deux Heures pour Kamita » une organisation estudiantine, qui s’est confié à Burkina24, a expliqué que cet acte vise à une « rupture de conscience » et manifester leur volonté d’en découdre avec les « relents de paternalisme », dans les relations entre la France et l’Afrique.

« Nous ne voulons plus de la France-Afrique. Nous ne voulons plus de relations incestueuses entre la France et l’Afrique », et pour Serges Bayala, tout commence par la décolonisation des mentalités à travers la décolonisation des édifice. D’où leur acte.

Ainsi, l’organisation estudiantine a, de sa seule volonté, changé le nom du Boulevard Charles de Gaulle en Boulevard Thomas Sankara. Même illégal, le cadre dit s’assumer. « Si nous avons choisi la journée pour le faire et le faire à découvert, explique M. Bayala, c’est un acte qui relève de la responsabilité du cadre « Deux Heures pour Kamita ».

Aussi poursuit-il, « tous ceux qui étaient sur le Boulevard, personne n’était cagoulé. C’est pour dire que nous sommes conscients que si cela peut paraitre illégal, [l’acte] relève d’un fondement très solide qui est sa légitimité. Nous pensons que de cet acte, peut naitre le désir de le légaliser ».

Le secrétaire général du cadre « Deux Heures pour Kamita » a réaffirmé la volonté de liberté de ses membres. « Désormais, sur la terre de nos ancêtres, dit-il, nous allons nous assumer. Nous avons décidé nous mêmes d’être libres ». Et pour l’être, il explique que l’un des actes majeurs et symboliques, c’est celui par exemple de débaptiser « un boulevard qui porte le nom d’un de nos tortionnaires qui est le général Charles de Gaulle ».

Et pour mieux faire valoir ses idées, M. Bayala poursuit avec cet exemple : « De la même manière qu’il ne peut y avoir de Boulevard Adolphe Hitler à Paris, il ne peut pas y avoir l’inverse chez nous. La réciprocité respectueuse, c’est cela que nous voulons revendiquer ».

Ignace Ismaël NABOLE et Jules César KABORE

© Burkina 24

VIDÉO – Les déclarations fortes de Kémi Séba depuis les terres de Thomas Sankara

Kémi Séba
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Kémi Séba, le président de l’ONG Urgences panafricanistes, vient d’effectuer une tournée au Burkina Faso sur les terres de Thomas Sankara. L’occasion de remobiliser les troupes autour du front anti-CFA. Dans une conférence publique, le leader panafricaniste a présenté la monnaie commune aux pays de l’UEMOA et de la CEMAC comme le «plus grand vestige du colonialisme ».

Le peuple burkinabè est fier, digne et plein d’espérance. On espère qu’avec le temps, il sera plus que jamais la cheville ouvrière de cette démarche de résistance. C’est en train, d’ailleurs, d’être le cas et on espère que cela va continuer”, a déclaré M. Seba, reçu notamment par le président de l’assemblée nationale du Burkina Faso. 
 

Pour l’activiste, auteur et chroniqueur, le franc CFA  handicape le continent car il «favorise plus les entités exogènes que les entités endogènes». Et de rappeler la faiblesse du commerce intra-africain, à savoir 15%. Le front anti CFA a fait la promesse d’un lendemain meilleur et surtout d’un lendemain sans CFA. L’ONG Urgences Panafricaniste a initié une série de manifestations depuis le 26 décembre 2016 pour mobiliser la jeunesse africaine autour du front anti-CFA. “A ce jour, nos espérances ont été dépassées. Plusieurs dizaines de milliers de gens et d’organisations de la société civile africaine se sont mobilisés et c’est ce qui a constitué le Front anti-CFA”.

© Financialafrik

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Affaire Thomas Sankara: la justice burkinabè lance un mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré (avocats)

Blaise Compaoré

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Blaise Compaoré
L’ex-président du Burkina Faso Blaise Compaore

La justice militaire du Burkina Faso a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ex-président Blaise Compaoré pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors du coup d’Etat qui porta au pouvoir M. Compaoré, a annoncé lundi à l’AFP une source judiciaire.

Il y a un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, chassé du pouvoir en 2014 et qui vit en exil en Côte d’Ivoire, a indiqué cette source sous couvert d’anonymat.

Une autre source proche du dossier judiciaire interrogée par l’AFP a confirmé l’existence de ce mandat d’arrêt, ajoutant que le président déchu était également inculpé d’assassinat, d’attentat et de recel de cadavre.

Le capitaine Thomas Sankara, arrivé au pouvoir lors d’un putsch en 1983, a été tué le 15 octobre 1987 avec 12 autres responsables lors d’un coup d’Etat qui porta au pouvoir Blaise Compaoré.

Les corps ont été exhumés fin mai afin de lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de la mort du père de la révolution burkinabè.

Les résultats de l’autopsie livrés mi-octobre 2015 indiquent que la dépouille du président Sankara était criblée de balles.

L’enquête sur la mort de Sankara a été ouverte fin mars 2015, après la chute de M. Compaoré en octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir. Le sujet de sa mort était tabou pendant l’ère Compaoré, ancien frère d’arme de Sankara parfois soupçonné d’avoir commandité son assassinat.

Au moins une demi-douzaine de personnes majoritairement des anciens soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré, ont été inculpées pour assassinat, attentat et recel de cadavres.

Le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré et auteur du putsch manqué de septembre 2015, figure parmi les inculpés.

Par l’AFP

Burkina: 28 ans après, premières inculpations dans l’assassinat de Sankara, criblé de balles

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L'ex-président burkinabè Thomas Sankara
L’ex-président burkinabè Thomas Sankara

Les premières inculpations ont été annoncées mardi dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara, 28 ans après la mort de l’ancien président charismatique du Burkina Faso, dont la dépouille est criblée de balles selon le rapport d’autopsie, ont annoncé les avocats de la famille.

Icône du panafricanisme, Thomas Sankara a été assassiné, après 4 ans au pouvoir, le 15 octobre 1987 lors d’un putsch qui a porté son compagnon d’armes Blaise Compaoré au pouvoir.

L’enquête sur sa mort a été ouverte fin mars 2015, après le renversement de M. Compaoré en octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir. Les ossements de M. Sankara ont été exhumés fin mai.

Cette enquête, dont les résultats étaient très attendus, vise à lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de la mort de Thomas Sankara. Le sujet était entièrement tabou pendant l’ère Compaoré, qui a été soupçonné d’avoir commandité son assassinat.

Il y a huit ou neuf inculpés, dont certains sont déjà déférés, a indiqué Me Bénéwendé Stanislas Sankara, un des avocats de la famille. Parmi les inculpés figurent des militaires de l’ex-RSP (Régiment de sécurité présidentielle), l’unité qui a perpétré le coup d’Etat avorté du 17 septembre, a-t-il ajouté.

Au niveau des impacts, ce qu’on a pu relever en ce qui concerne le corps de Thomas Sankara, c’est vraiment ahurissant. On peut dire qu’il a été purement et simplement criblé de balles, a déclaré Me Ambroise Farama, un des avocats de la famille.

En ce qui concerne les autres (personnes assassinées en même temps que Sankara), on a pu retrouver par-ci par-là un ou deux impacts de balles. Mais en ce qui concerne Thomas Sankara, il y en avait plus d’une dizaine à tous les niveaux, et même en bas des aisselles. Ce qui montre qu’il avait certainement levé les bras, si en tout cas c’est bien lui. Il y en avait partout, dans la poitrine, les jambes. Tout porte à croire que c’est lui, il a été simplement et purement criblé de balles, a-t-il expliqué.

L’avocat a souligné qu’il fallait attendre le résultat de tests ADN, en cours en France, pour formellement identifier le père de la révolution burkinabè.

Pour Me Bénéwendé Stanislas Sankara, il y a beaucoup d’éléments qui concourent à pouvoir dire que c’est le corps de Thomas Sankara qui se trouvait dans la tombe.

Le médecin colonel-major Fidèle Guébré, directeur de la santé militaire à l’époque des faits, a été inculpé pour faux en écriture publique pour avoir déclaré que le président Sankara était décédé de mort naturelle dans le certificat de décès qu’il avait établi.

L’ex-dirigeant burkinabè avait été enterré en catimini au cimetière de Dagnoën, en banlieue est de Ouagadougou.

Par l’AFP

Burkina Faso: le corps de Thomas Sankara exhumé

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L'ex-président burkinabè Thomas Sankara
L’ex-président burkinabè Thomas Sankara

C’était une promesse du gouvernement burkinabè, elle est tenue depuis ce lundi matin. Les exhumations du corps du président Sankara et de ses douze compagnons assassinés en 1987 ont débuté dans la capitale. Il s’agit d’élucider les circonstances de ces décès.

Les travaux d’exhumation ont commencé ce lundi matin. La supposée dépouille duprésident Thomas Sankara et celles de ses douze compagnons, tombés le 15 octobre 1987, doivent être extraites du cimetière de Dagnoën à Ouagadougou. Les travaux sont supervisés par deux médecins légistes burkinabè et un français. Les médecins légistes sont assistés par la police scientifique burkinabè et la gendarmerie nationale.

Seuls les avocats et les membres des familles sont autorisés à assister aux travaux. Mais la famille du président Thomas Sankara est représentée par son avocat. Selon Blandine Sankara, l’une des sœurs de Thomas Sankara rencontrée par RFI le week-end dernier, sa famille ne souhaitait pas assister aux travaux.

Des journalistes et des centaines de curieux venus très tôt au cimetière de Dagnoën. Ils sont tenus loin de la clôture par les forces de sécurité. Selon des témoins, les exhumations ont commencé par deux tombes situées juste derrière celle de Thomas Sankara. La supposée sépulture du président Thomas Sankara n’a pas encore été touchée.

Ces opérations de fouilles doivent durer entre 48 et 72 heures. Après ces exhumations, les médecins légistes procéderont à des prélèvements ADN et examineront les restes pour recueillir tous les éléments utiles à la manifestation de la vérité sur les circonstances de la mort de Thomas Sankara et de ses douez compagnons. Les différents résultats seront ensuite reversés dans les dossiers pour les suites judiciaires.

Par RFI

Brazzaville : Des « laveurs de pieds » au marché du lycée Thomas Sankara

Brazzaville - Marche Thomas Sankara

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Brazzaville - Marche Thomas Sankara
Brazzaville – Marche Thomas Sankara| Image d’archive

Les rares pluies restantes qui continuent de tomber sur Brazzaville ajoutent à l’insalubrité des rues et des marchés à l’instar de Thomas Sankara dans le 9è arrondissement.

Difficile alors de mettre les pieds dans ce marché après chaque pluie à cause de la boue qui se produit. Se mêlant aux nombreuses immondices, cette boue prend des proportions importantes au grand malheur de tous ceux qui y mettent leurs pieds. Ne pouvant l’éviter ni échapper, les femmes sont contraintes d’accepter de se salir dans le seul dessein de se procurer quelques vivres.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, cette situation a donné des idées à certaines personnes qui, munies de bidons et de seaux remplis d’eau, se placent à des endroits stratégiques pour proposer leurs services : le nettoyage des pieds salis par la boue. « Vous n’imaginez pas une femme traverser des rues entières avec des pieds noircis par la boue. Nous proposons 25 frs pour un pied et 50 frs pour les deux. L’idée semble ravir de nombreuses personnes qui non seulement n’hésitent pas de nous chercher ou de faire la queue pour attendre  », explique avec un sourire une jeune femme « laveuse de pieds ».

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Et Sylvie de reconnaître : « on fait avec. 50 frs ce n’est rien car l’hygiène ou la santé n’a pas de prix. » À propos de la santé, certaines femmes ont avoué avoir souvent eu des problèmes d’allergies aux pieds après avoir pataugé dans la boue. « Il n’est pas exclu que cette boue soit infectée. Il s’agit d’un mélange de plusieurs éléments », ajoute-t-elle.

« Nous ne proposons pas que de l’eau. Nous avons des savonnettes antiseptiques pour celles qui acceptent. C’est pour éviter des démangeaisons aux pieds », dit fièrement une laveuse de pieds. Et que ferez-vous quand arrivera la saison sèche ? Rires, avant de lancer : « Nous vivons au gré des saisons et des besoins des individus. On verra quoi faire », conclut, un tantinet optimiste, une autre « laveuse de pieds ».

On peut lui donner raison, car Brazzaville est pleine d’exemples de gens qui pratiquent des métiers de fortune. « On voit des ‘’traverseurs’’ ou ‘’porteurs au dos’’ lorsqu’il pleut ; des ‘’boucheurs de nids de poule’’ sur les avenues à qui les automobilistes versent un centime ; des ‘’pousseurs de voitures embourbées’’, bref des ‘’solutionneurs à tout’’ selon le vocabulaire de circonstance  chez ces jeunes »,décrypte Anicet qui reconnaît avoir déjà libéré une pièce de 100 frs pour se faire porter au dos après qu’une pluie avait sorti la rivière Tsiémé de son lit.

© Adiac-Congo

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Burkina Faso : le tribunal militaire lance un appel à témoin dans l’ affaire Thomas Sankara

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L'ex-président burkinabè Thomas Sankara
L’ex-président burkinabè Thomas Sankara

La justice militaire du Burkina Faso a convoqué les ayants droit du président Thomas Sankara (1983- 1987), tué dans un putsch le 15 octobre 1987, à prendre attache avec les autorités compétentes, deux semaines après la mise sous scellés de la tombe de celui-ci, selon un communiqué officiel.

Le Commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouagadougou invite également les ayants droit de 12 personnes tuées lors du coup d’Etat du 15 octobre 1987, indique le communiqué rendu public mardi.

La famille Sankara demande depuis 1997 l’exhumation du corps de ce héros national, icône du panafricanisme, pour vérifier que le corps enterré est bien le sien, ce que la justice de l’ancien régime avait refusé.

Le président de la transition, Michel Kafando, dès sa prise de fonction le 21 novembre dernier, avait rassuré que des investigations seront menées pour identifier le corps de Thomas Sankara, afin donner une suite favorable aux poursuites judiciaires.

(Xinhua)