Congo : La consommation du tabac interdite dans les lieux publics

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©DR

Le gouvernement congolais vient d’interdire la consommation du tabac dans les lieux publics. Cette interdiction qui vise à renforcer le système de prévention médicale, en application de la loi relative à la lutte anti-tabac, a été validée par le Conseil des ministres du 11 avril 2018. 

Le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant interdiction de fumer dans les lieux à usage public.

«Aux termes du projet de décret en examen, il est strictement interdit de fumer dans les espaces à usage public ou collectif, dans des lieux de travail, dans les transports en commun ainsi que dans les lieux ouverts ou fermés à usage commun d’habitation», indique le compte rendu du Conseil des ministres.

Présenté par la ministre de la Santé et de la Population, Jacqueline Lydia Manolo, le texte établit les responsabilités des exploitants des points de vente du tabac, des détenteurs des lieux publics, de l’Etat et des collectivités locales et rappellent les sanctions encourues par les auteurs et complices des violations de la législation anti-tabac. 

Le Conseil des ministres a également adopté un projet de décret portant conditionnement et étiquetage du tabac et ses produits dérivés. Ce projet de décret est une application de la loi 12-2012 du 4 juillet 2012, relative à la lutte anti-tabac. Il fixe les modalités d’exécution de cette loi concernant le conditionnement et l’étiquetage du tabac et de ses produits dérivés.

Le texte établit les normes du conditionnement et d’étiquetage devant comporter sans exception, des mises en garde sanitaires et des images décrivant les effets nocifs de la consommation du tabac.

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L’article 2 de ce projet de décret indique que tout paquet, cartouche et carton de tabac, de ses produits dérivés et toutes autres formes de conditionnement, d’étiquetage extérieur et intérieur des produits du tabac doivent comporter, sans aucune exception, des mises en garde sanitaires et des images décrivant les effets nocifs de la consommation du tabac, en français et en langue vernaculaire.

Dans son article 6, le projet de décret prévient que les avertissements sanitaires ne doivent être en aucune manière dissimulés, voilés ou séparés par d’autres indications. Le conditionnement doit être neutre et ne doit ne contenir au plus que deux couleurs contrastées et rien d’autres.

L’article 7, quant à lui, rappelle que l’emballage pour la vente en détail ne doit pas inclure de caractéristiques conçues pour changer l’emballage après la vente en détail, y compris les étiquettes pliables ou détachables, les étiquettes conçues pour être rayées ou frottées pour laisser voir une image ou un texte.

Le tabagisme entraine plus de décès à travers le monde que l’infection par le VIH/Sida, la tuberculose, les accidents de voiture, les suicides et les homicides combinés, selon l’OMS.

Valère Lékoumou

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Le Congo renforcera sa lutte anti-tabac

tabac au Congo

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« Le pays se propose d’adopter incessamment les textes d’application de la loi relative à la lutte anti-tabac et d’octroyer une ligne budgétaire dédiée exclusivement à cette fin », a fait savoir la ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo, lors de la journée mondiale sans tabac, le 31 mai, célébrée sur : « Le tabac une menace pour le développement ».

La loi 12-2012 du 4 juillet 2012 sur la lutte anti-tabac avait déjà été promulguée. Il ne reste plus que les textes d’application qui sont d’une grande nécessité dans cette lutte car les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquent que d’ici à 2020, le tabac sera la principale cause de décès et d’incapacité, avec plus de 10 de victimes par an. Le tabagisme entrainera alors plus de décès à travers le monde que l’infection par le VIH/Sida, la tuberculose, les accidents de voiture, les suicides et les homicides combinés, a expliqué la ministre de la Santé et de la population.

Au plan local, Jacqueline Lydia Mikolo a rappelé que selon le rapport d’enquête par grappes et indicateurs multiples, le taux de prévalence du tabagisme est de 8% de la population. En milieu scolaire, par ailleurs, les enquêtes de surveillance du tabagisme réalisées en 2009 chez les jeunes de 13 à 15 ans et le personnel enseignant ont montré que la prévalence tabagique était de 15, 4%. « L’OMS estime que cette dernière prévalence atteindra 39% d’ici à 2025 si rien n’est fait par les pouvoirs publics », a-t-elle indiqué, tout en soulignant les mesures institutionnelles, juridiques et opérationnelles déjà prises par le gouvernement pour endiguer l’épineux problème. Il s’agit, entre autres, de la création d’un comité technique interministériel de lutte anti-tabac depuis 2010, de l’existence d’une taxe spécifique sur le tabac depuis 2013… Ces mesures méritent d’être renforcées.

La représentante de l’OMS au Congo, Fatoumata Binta Diallo, a pour sa part salué les efforts du gouvernement qui avait : ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac en janvier 2006 et qui est entrée en vigueur en mai 2007 ; adhérer au protocole pour l’élimination du commerce illicite des produits du tabac, en mars 2015 ; interdit les affiches de promotion du tabac. « Nous espérons que ces efforts vont se poursuivre », a déclaré Fatoumata Binta Diallo.

Par ailleurs, la ministre de la Santé et de la population a souligné : « Le tabac est une menace pour nous tous, il tue le fumeur et le non-fumeur, notamment l’entourage qui est un fumeur passif ».

Rominique Nerplat Makaya
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