Diaspora-Société : Landry Kouloufoua, de l’informatique à la cuisine « Hikissin »

Landry Kouloufoua

D’origine congolaise, Landry Kouloufoua, à la lisière de la cinquantaine, vit en région parisienne depuis pas mal d’années. Tour à tour agent de logistique, informaticien, il est devenu Chef cuisinier en créant son propre concept, la « cuisine Hikissin », une cuisine de qualité à des prix (relativement) accessibles.

« Je n’en pouvais plus, c’était plus fort que moi, il fallait que je me lance. Faire de ma passion une vocation était devenu l’enjeu majeur pour moi », avoue Landry Kouloufoua sans se départir de son léger sourire, avant de répondre à un appel téléphonique sur un devis.

Chef à domicile, traiteur événementiel, c’est depuis chez lui, à Massy dans le département de l’Essonne, que Landry Kouloufoua réalise sa cuisine. Sa cuisine, il l’a dénommée de « Hikisin », dont la particularité consiste en la fusion de la gastronomie française et de la diversité culinaire africaine. En quelque sorte, «une cuisine Fusion », comme il aime à le répéter, concoctée à base de produits frais et d’ingrédients de qualité qu’il va chercher lui-même au marché de Rungis. Jamais de produits congelés. De fait, c’est une cuisine tirée au cordeau. « Pour moi, la cuisine c’est un mélange d’art et de science. Ce n’est pas qu’une question de cuisson d’aliments au sens littéral du mot, non ! C’est à la fois de la gestion d’information qui allie chimie, physique, mathématiques et une technique exigeante d’organisation logistique », écrit-il sur son site « Hikissin ».

Chaque prestation est personnalisée. Mariage, retrait de deuil, anniversaire ou repas de famille, sommets ou réunion de travail, tout est fait selon les besoins du client « roi, et ça n’est pas qu’un simple lieu commun », ajoute-t-il. Ce faisant, Landry Kouloufoua est à la tête d’une équipe pleinement investie dans ce projet. Et pour cause : le goût de nourrir les autres passe nécessairement, forcément, par le partage des rôles aux fourneaux, dans le but aussi de tisser un lien en cuisine.

Formateur culinaire

Certes, l’idée majeure du projet reste l’obsession tenace de « raconter une histoire, de faire voyager en prenant le temps d’apprécier une scénographie culinaire colorée, généreuse et savoureuse », mais il s’agit aussi de transmettre, une entreprise à laquelle Chef Landry consacre énormément du temps. Oui, parce que le temps constitue un ingrédient majeur dans l’art de concocter les mets, il ne s’agit pas de distiller quelques notions en peu de temps pour acquérir un savoir-faire culinaire. « Réaliser des plats c’est comme écrire un livre, ça demande application, méthode et patience et non en une semaine, un mois ou un trimestre », rappelle Landry Kouloufoua.

Parce qu’on est toujours le maillon d’une longue chaîne, continue-t-il, il est important de répondre à l’envie de partager son « savoir-faire culinaire acquis en mémorisant odeurs et saveurs aux côtés d’une mère, dans une famille de cuisiniers, et, plus tard, après une formation suivie en France, en travaillant avec différents chefs qui ont su » lui apporter techniques et maîtrise d’un leadership à la hauteur de ses ambitions. Toutefois, c’est à celui qui veut recevoir d’être apte et réceptif au message. Un exercice pas toujours évident !

Toujours est-il qu’à long terme, l’objectif est d’animer des ateliers culinaires au Congo-Brazzaville, voire d’ouvrir une école de cuisine de haut niveau. Sans oublier la tentation d’une émission télé exclusivement culinaire.

Bedel Baouna

Liens utiles : HIKISSIN COMPAGNIE /Traiteur – Restaurateur

5, Avenue de Bourgogne 91300 Massy

Téléphone: +336 581 593 22

Courriel: hikissin@gmail.com

Page Facebook : Hikissin

Pluie diluvienne à Brazzaville: une vingtaine de morts électrocutés

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Les corbillards transportant les dépouilles mortelles des victimes

Dans la matinée du 1er avril à la commune de Kintélé, dans la périphérie nord de Brazzaville, le silence du confinement a été brisé par des pleurs. Sous la pluie qui s’est abattue sur la capitale la veille, une foudre a désagrégé des câbles à haute tension de la société Energie électrique du Congo (E2C). Les sources de la sécurité civile font état de sept morts et trois personnes inconscientes qui ont été transférées à l’Hôpital de référence de Talangaï dans le sixième arrondissement de la capitale.

Selon les témoignages, certains sont morts dans leurs domiciles, d’autres dans la rue en pataugeant dans les marres d’eau. Ces derniers sont sortis de chez eux pour apporter assistance aux voisins. Ils ont laissé leurs vies dans les flaques d’eau dans lesquels sont tombés certains câbles.

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Avant l’intervention des agents de la sécurité civile et les techniciens de la société E2C pour prendre la situation en main, les corps sans vie de quelques victimes étaient étalés à même le sol, les populations riveraines se sont amassées sur les lieux pour se rassurer si parmi les morts leurs parents ou proches y figurent. Les services des pompes funèbres ont transporté les dépouilles mortelles à la morgue.

Rominique Makaya 

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Congo : le Sénat exhorte le gouvernement à résoudre les problèmes sociaux

Pierre Ngollo

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Pierre Ngollo
Le Sénat exhorte le gouvernement à résoudre les problèmes sociaux

Le Sénat, chambre haute du parlement congolais, a lors d’une rencontre avec le gouvernement, demandé à ce dernier de consolider la paix en trouvant des solutions aux problèmes sociaux qui secouent actuellement ce pays de l’Afrique centrale.

Durant la rencontre qui a eu lieu mercredi à Brazzaville, le président du Sénat, Pierre Ngollo, et ses collaborateurs, ont face à la délégation gouvernementale, conduite par le Premier ministre, Clément Mouambar, soulevé plusieurs questions liées notamment à la grève des anciens travailleurs de l’ex-ONPT (Office national des postes et télécommunications) qui réclament le paiement de leurs pensions de retraite, à la grogne à l’Université Marien-Ngouabi et au mouvement de protestation contre la cherté des tarifs des péages sur l’axe Brazzaville-Pointe-Noire.

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A l’issue de la réunion, les sénateurs et le gouvernement ont conclu que les prix des péages sont « anormaux » et impactent négativement toute l’économie du pays, notamment le panier de la ménagère.

Pour les anciens travailleurs de l’ex-ONPT, les deux parties ont soutenu qu’au nom de la solidarité nationale, ils doivent bénéficier de leurs pensions de retraite.

A propos de la grogne à l’Université Marien-Ngouabi, le Sénat a demandé au gouvernement d’anticiper sur cette question afin d’apaiser le climat social.

Avec APA 

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Congo : Une société encaisse des milliards et disparaît

Des francs CFA

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Des francs CFA
Des francs CFA. © RFI/Paulina Zid

Au Congo, il y a toujours des opérateurs économiques qui encaissent de l’argent, sans pour autant lancer les travaux pour lesquels ils sont payés. 

C’est ce qui a été par exemple constaté dans la Lékoumou par le directeur général de l’entretien routier. Une société, Afric-pesage, a encaissé plus de 90 milliards de francs CFA correspondant à la construction de 10 stations de contrôle des charges et à la livraison de 10 ponts-bascule de pesage camion. 

Plus d’un an après la signature du contrat, rien n’est fait, l’entreprise est portée disparu.

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Violences conjugales au Congo : un cri étouffé par la société

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Marlène Binta Tchibinda a été agressée par son mari à leur domicile dans le quartier de Bacongo à Brazzaville Ph twitter @danielesng1

Caractérisées par les abus physiques et/ ou psychologiques, les violences conjugales demeurent  un sujet encore tabou en République du Congo. Encore banalisées de nos jours, ces pratiques  gangrènent pourtant la société congolaise et le nombre de victime ne cesse d’augmenter. Tout  récemment, en Janvier 2019, une dénommée Marlène Binta Tchibinda a été attaqué à la machette par son mari pour des raisons obscurcies. Un autre cas avait été recensé dans la ville de Dolisie, où une femme du nom de Olga avait été assassiné par son époux car elle ne voulait  pas « satisfaire au devoir conjugal » du soir. Tous ces abus ne laissent pas la population congolaise indifférente. Un mouvement du nom de #JenesuispasunTamTam a vu le jour sur la sphère virtuelle congolaise en guise de soutien aux victimes des violences conjugales. À cela s’ajoute les structures mis en place par l’Etat, en l’occurrence un guichet unique et un numéro vert permettant de recevoir à distance les victimes. Des Organisation non gouvernementales travaillent également sur ce sujet. De plus, une loi congolaise prévoit des sanctions sur les violences domestiques. Nonobstant toutes ces mesures, le cri de douleur des victimes est asphyxié par le regard de la société et le poids de la tradition.

Le silence des victimes 

Le principal frein à l’expansion des mouvements de luttes contre les violences conjugales à l’égard des femmes est sans aucun doute le silence des victimes. Une partie de population tient à perpétuer l’image archaïque de la femme africaine. Cette image est basée sur une théorie stipulant que le statut et le respect de la femme reposent sur le mariage et la capacité à avoir des enfants. De ce fait, souvent considéré comme une honte, les victimes développent une culture de silence autour de ce sujet. Les conséquences sont multiples tant sur l’état d’esprit de la victime que sur sa personne. Grossesses forcées et non désirées, avortement dangereux, fistules traumatiques, maladies sexuellement transmissibles, constituent les conséquences directes de ce fléau. Il convient de noter qu’à ce stade, les enfants deviennent le seul point d’équilibre du foyer à ce stade. Ces femmes qui sont des mères de famille ont peur d’abandonner leurs enfants ou n’ont tout simplement pas les moyens pour les élever. Jusqu’à aujourd’hui, aucune victime n’a officiellement porté plainte auprès des services de police pour violences conjugales. Ainsi, les services sociaux se sentiraient découragé de sensibiliser les adultes car aucune d’entre elles n’a dénoncé son conjoint.

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Taux d’alphabétisation chez les femmes remis en cause 

Au sein de la société congolaise, le taux de chômage est plus élevé dans les campagnes, tant chez les hommes que chez les femmes. Le risque est plus élevé dans les milieux ruraux où le taux de scolarisation chez les jeunes filles est faible. Elles sont encore moins sensibilisées aux violences conjugales, et ne sont pas forcément au courant de leurs droits. La plupart exercent des métiers issus du secteur informel et ne possèdent pas de revenus importants. Ces jeunes femmes dépendent économiquement de leurs maris. La crainte de « désobéir » à son mari s’explique par le fait qu’elles se verraient ainsi privé de d’argent de popote par leurs maris. Interrogés sur ce phénomène, les hommes justifient leurs actions en affirmant que leurs épouses seraient insolentes et moins « soumises » qu’à l’époque de leurs mamans. Ils rajoutent qu’elles ne participeraient pas financièrement à la vie du foyer. Est-ce pour autant une raison ? Le socle d’un couple est la communication et le respect, si ces deux qualités n’existent pas, il serait préférable de rompre au lieu de lui frapper dessus. La décadence sociale accentuée par le patriarcat et les mauvaises interprétations de la religion contribuent à la perpétuation de ces pratiques immondes.

Justice !

La première étape consiste à briser le silence autour de ce sujet. Il n’y aura pas de justice sans la collaboration de victimes ou de leurs proches. Une action pour lutter contre les violences à l’égard des femmes au foyer serait d’instaurer un système de foyers d’accueil. Un numéro vert existe déjà, l’idéal serait de médiatiser les campagnes de sensibilisation. Un passage au parquet suivi des années de condamnation pour les agresseurs ainsi qu’un versement d’indemnités importante à l’égard de la victime en guise de réparation. Proposer des ateliers de prise de parole dans les quartiers et un suivi psychologique des victimes. La société civile entière est concernée par cette problématique car si les victimes ne désirent pas s’exprimer à ce sujet, leur entourage devrait prendre cette responsabilité. Ainsi chaque citoyen congolais deviendra le gardien d’un autre. Aucun défi sociétal ne se résout sans la participation de la société civile. Il est important de noter que ces femmes vivent non seulement avec une incontinence chronique mais aussi avec un traumatisme psychologique et la stigmatisation. La femme dispose du droit intrinsèque de propriété de son corps.

Deborah BAKALA (Wa Semo )- 

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Total fête en 2019 ses 50 ans de présence au Congo (PDG)

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Une plateforme offshore d’exploitation de pétrole. © Getty Images/HeliRy

Le groupe Total marquera en 2019 ses 50 ans de présence au Congo par «une belle fête», a appris APA mercredi auprès de la présidence congolaise qui cite le Président directeur général de la multinationale française. 

Patrick Pouyanne, précise la même source, a fait cette déclaration hier mardi à Paris (France) au sortir de l’audience avec Denis Sassou Nguesso, le chef de l’Etat congolais, en séjour dans la capitale française depuis le 9 novembre dernier.

« On va organiser une belle fête au Congo en 2019 pour ce cinquantenaire. J’y serai et j’espère que le président de la République nous fera l’honneur d’y assister », a notamment dit M. Pouyanne. 

Au terme de cette audience qui a eu lieu en marge du Forum sur la paix de Paris, le PDG de Total a dit aussi avoir échangé avec le président congolais sur la production de Total au Congo.

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« Nous avons fait le point et nous nous sommes félicités de la production du dernier-né de la famille de Total Congo, à savoir le gisement du Moho Nord dont la production dépasse les prévisions ».

Selon le PDG de Total, en dépit de la conjoncture marquée par la baisse des prix du baril de pétrole, son groupe prévoit une production d’hydrocarbures en hausse avec la multiplication des innovations technologiques.

« Nous avons plusieurs projets. Nous souhaitons poursuivre l’exploration au Congo. On a des projets d’exploration en offshore et onshore pour 2019 ».

Présente au Congo depuis 1969, la firme Total y est le premier opérateur pétrolier avec près de 2/3 de la production nationale. Elle investit toujours sur le long terme pour assurer la pérennité de sa production, contribuant pour une large part, aux efforts de développement du Congo.

Avec APA 

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Face aux délestages, Brazzaville se met en mode groupe électrogène

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Capture d’écran © Zapping Nomade

Les groupes électrogènes sont de mise à Brazzaville et, presque partout dans la capitale congolaise, le ronronnement de ces engins se fait entendre. Que ce soit dans les maisons ou dans les commerces. 

Les habitants de Brazzaville ainsi que ceux de Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, se sont jetés à corps perdu sur les groupes électrogènes, depuis que la société Energie électrique du Congo(EEC), chargée de la distribution du courant, a annoncé qu’elle allait, durant deux mois, soumettre au régime du délestage les deux plus grandes villes du pays.

Rufin Okemba, un propriétaire de bistrot très soucieux de la marche de son commerce, a rapidement dépoussiéré son groupe électrogène pour le mettre en marche en vue, dit-il, de continuer à servir « mes clients en bière fraîche ».

Il a pignon sur rue à Moukondo, un quartier dans l’arrondissement 7 Mfilou, qui jongle avec les délestages depuis le 21 octobre dernier.

Si Rufin a ressorti son groupe électrogène, Omar Bâ, lui, a été obligé d’en acheter un tout neuf pour faire fonctionner 24h/24 son pressing et son cybercafé. Le groupe électrogène lui a coûté 350.000 FCFA et il ne le regrette pas dans la mesure où, souligne-t-il, « Je ne dois pour aucune raison assister à la mort de mon commerce qui me permet de faire vivre ma famille ».

Selon Omar, son « quartier n’est alimenté en courant électrique qu’un jour sur trois et le plus souvent dans la soirée ».

Les ménages les plus nantis se sont également mis au groupe électrogène pour la conservation de leurs aliments, mais aussi et surtout l’éclairage et les ventilateurs qu’il faut faire tourner en permanence en vue de supporter la forte canicule. A défaut de groupe électrogène, c’est la galère car le courant est seulement disponible deux à trois heures de temps chaque matin…

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les vendeurs de groupes électrogènes se frottent les mains devant la bonne marche de leurs commerces. Ainsi, en est-il de Alassane, un ressortissant d’Afrique de l’ouest venu faire fortune au Congo.

« Depuis le début des délestages annoncés par EEC, j’ai vendu près de dix groupes électrogènes en moins d’un mois, alors que d’ordinaire je mettais cinq à huit mois voire une année pour placer un tel nombre d’articles », raconte-t-il, la mine radieuse.

Institués depuis le 21 octobre, les délestages qui dureront jusqu’au 5 décembre procèdent des travaux d’entretien d’une turbine de la centrale à gaz de Pointe-Noire qui produit environ 60% de l’énergie électrique du Congo. 

Au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat, mardi à Oyo, le président directeur général du groupe pétrolier italien, Claudio Descalzi , a annoncé que la capacité de production de la Centrale électrique du Congo passerait de 300 à 450 MW avant d’atteindre 600 MW dans « un proche avenir ».

En attendant la réalisation de cette promesse devant mettre fin aux délestages dans les grandes villes du pays, notamment à Brazzaville et Pointe-Noire, les groupes électrogènes remplissent de leur concert assourdissant la capitale congolaise.

Avec APA 

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Pénurie d’essence au Congo : les chauffeurs casquent, les voyageurs trinquent

Pénurie d'essence au Congo

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Pénurie d'essence au Congo
Pénurie d’essence au Congo : les chauffeurs casquent, les voyageurs trinquent

Cela fait deux semaines que l’essence manque terriblement à Brazzaville, la capitale de la République du Congo, plongeant dans le désarroi les automobilistes ainsi que la population qui éprouve d’énormes difficultés pour se déplacer en voiture. 

Rencontré aux abords d’une station d’essence, Maixent Koud, taximan de profession, a les yeux rouges et hagards. Il n’a presque pas dormi, à force d’errer de station en station à la recherche du précieux carburant. « Je suis contraint, un jour sur deux, de passer la nuit dans une station d’essence pour m’approvisionner en carburant afin de travailler le lendemain », confie Maixent, estimant que sa vie « n’a plus de sens », contraint qu’il est de vivre à la belle étoile 

« Ce qui me fâche le plus, martèle-t-il, c’est que depuis que dure cette situation aucun responsable du département des hydrocarbures n’est monté au créneau pour donner la moindre explication».

Fataliste, il ajoute : «tant que l’insécurité sévissait dans le département du Pool, on pouvait comprendre le manque de carburant mais comme maintenant la paix s’est presque installée on s’interroge sur les raisons de la difficile situation que nous vivons ».

Compagnon d’infortune de Koud, Philippe Gatsé analyse la pénurie d’essence comme une descente de plus dans la conjoncture que vivent les Congolais. « Je ne comprends pas où nous allons dans ce pays », déplore Gatsé, incapable de trouver du carburant pour mettre en marche ses deux minibus, garés de force à la maison. 

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«,Je ne peux pas faire, souligne-t-il d’air résigné, le pied de grue dans les stations d’essence, au regard de mon âge et ma santé. Ainsi, ,je vais faire contre mauvaise fortune bon cœur en attendant dans mon coin le rétablissement de la situation ».

Dans les arrêts, les bus se font rares et, si par miracle ils circulent, ils fractionnent les trajets. Au grand découragement des passagers obligés de payer plus que d’habitude pour voyager. Ainsi, pour se rendre, par exemple, de la zone nord de Brazzaville au centre ville de la capitale, soit une distance d’environ 20 km, le tarif vous revient, après avoir emprunté trois bus, à 450 FCFA contre 150 FCFA, en temps habituel.

A demeurant, tous les chauffeurs ne profitent de l’occasion et pour cause certains n’ayant pas assez de carburant limitent leur zone d’activités, de peur de tomber en pane sèche. 

« Je suis de l’arrondissement deux Bacongo (sud de Brazzaville) et je ne peux aller au-delà puisque ,je n’ai pas assez de carburant », confesse Germain Tsidoko, un taximan qui révèle avoir acheté à 750 FCFA le litre d’essence qui coûte officiellement 495 FCFA.

Pour ce prix fort, il a fallu donner « un pourboire » au pompiste, ajoute Germain, obligé de faire passer la course de 1000 FCFA à 2000 FCFA. 

Avec APA 

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Congo : le manque d’argent plombe la rentrée scolaire

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Des lycées à Savorgnan © DR

De mémoire de Congolais, il faut remonter très loin dans le temps pour trouver une rentrée scolaire aussi morose que celle de cette année. A 24h de l’ouverture des classes, prévue officiellement le lundi 1er octobre 2018, les vendeurs de manuels et les tailleurs spécialisés dans la confection des tenues scolaires se tournent les pouces en attendant l’arrivée des parents d’élèves

Désargentés, ces derniers ne savent pas à quel saint se vouer. La crise financière est passée par là, vidant les poches des pères de famille qui, pour la plupart d’entre eux, n’ont pas perçu leurs pensions de retraite depuis plusieurs mois ou sont victimes du retard du paiement des salaires au sein, surtout, de la fonction publique.

Signe de cette morosité, les librairies et les lieux de vente occasionnels de manuels scolaires sont quasi déserts, de même que les ateliers des confectionneurs de tenues scolaires.

Clément Mackoumbou, un parent d’élèves, ne cache pas son angoisse devant le retard des salaires. Sa solde, il la trouvait généralement dans son compte au plus tard le 25 du mois, mais cette fois-ci il n’y a « aucun signe dans les banques », souligne-t-il

«Les temps sont durs, je n’ai pu avoir jusqu’à ce jour que quelques cahiers et une seule tenue pour mon dernier fils », confie Mackoumbou avant d’ajouter que pour la première fois, ses quatre autres enfants feront la rentrée sans manuels ni tenue. Un manquement à ses obligations qu’il va réparer dès le paiement des salaires.

Hélas, tous les écoliers n’ont pas la même patience que ceux de Mackoumbou. Sébastien N’Dalla, un retraité, confie qu’il ne cesse de «subir le feu roulant des questions» de ses enfants et petits-fils, lui demandant ce qu’il attend pour leur acheter fournitures et tenues scolaires.

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Très angoissé, il lâche : « Même dans le cas où on me vire cette pension, je ne saurai pas par quel bout commencer. D’abord, il faut que je paye les dettes que j’ai contractées pour vivre, puisque l’Etat nous doit près de 13 à 14 d’arriérés de pension. Vraiment avec cette rentrée, je ne sais pas comment m’en sortir puisque tout est cher».

Autant les poches des parents d’élèves sont vides, autant les librairies et autres étals de marchands de manuels manquent de fréquentation.

« Nous attendons les salaires », indique le libraire Rigobert Nsali, signifiant par là que la visite des clients dépend du paiement des soldes et pensions de retraite. 

Trouvé en train de ranger dans leurs rayons ses manuels, histoire de tuer son oisiveté, il reconnait que « la crise financière est là et la population est dépourvue de moyens financiers ».

Du côté des ateliers de couture spécialisés dans la confection des tenues scolaires comme celui de Cyrille Atipoh, on prie également pour que l’Etat vire au plus vite les salaires.

« Dès que les salaires vont passer dans les banques, nous serons débordés. En attendant, et c’est déplorable, beaucoup d’enfants n’iront pas à l’école, faute de tenue comme l’exigent les autorités », déplore Apitoh.

Dans un élan de compassion, il fait cette proposition : « Il faudrait que l’Etat soit indulgent pour permettre aux élèves d’aller à l’école au début sans tenue scolaire surtout pour les nouveaux ».

Du côté de l’administration des établissement scolaires qui a effectué sa rentrée depuis le 25 septembre, l’heure est au nettoyage des salles de classe et des cours de récréation pour l’accueil, demain lundi, des élèves. 

Avec l’APA 

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La friperie fait un tabac au Congo

Un étalage de friperie à même le sol au marché Total de Bacongo

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Un étalage de friperie à même le sol au marché Total de Bacongo
Un étalage de friperie à même le sol au marché Total de Bacongo ©

Considérée il y a quelques années de cela comme la chasse gardée des démunis, la friperie fait de nos jours le bonheur de tous les Congolais qui, toutes classes confondues, s’habillent de pied en cap avec les vêtements de seconde main importés d’Europe ou des Etats-Unis d’Amérique. 

La ruée vers la friperie a pris forme en 2015, année où la république du Congo a été frappée de plein fouet par la crise économique, poussant ses habitants à la débrouillardise pour joindre les deux bouts. Dans cette quête forcée de la réduction de leur train de vie, les Congolais ont, entre recours, découvert et pris goût à s’habiller moins cher via la friperie.

Ainsi, les vestes, pantalons, chaussures et autres jeans, arborés fièrement dans les rues de Brazzaville et d’autres villes du pays, viennent presque tous des ballots de friperie, importés de l’étranger en grande quantité. 

Les commerçants libanais font venir ces ballots avant de les revendre l’unité entre 50.000 à 150.000 FCFA aux détaillants qui, à leur tour, inondent de friperie les grandes villes du pays comme Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie (sud du pays), Oyo et Ouesso dans le nord –Congo.

A l’ouverture des ballots et, du fait de la nouveauté, les pantalons, chemises et autres vêtements et chaussures sont cédés aux clients 1000 à 2000 CFA l’unité. Des prix qui, plus les jours passent, baissent drastiquement jusqu’à osciller entre 500 et 200 FCFA.

Ces prix défiant toute concurrence font l’affaire des Congolais qui y voient une parade pour s’habiller à la mesure de leurs bourses, mises à mal par la crise. Et pour que ces derniers ne loupent pas l’occasion, les détaillants ont mis en branle un marketing agressif consistant à accrocher sur les murs des maisons, des rues et avenues les vêtements de seconde main à vendre.

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Aux anges, Christian Nganga, agent de la fonction publique congolaise, confie : « Aujourd’hui avec la friperie, je peux avoir une culotte à 500 FCFA pour mon garçon, une jupe de 200 F.CFA pour ma fille et, pour moi, je peux m’attraper un costume et un pantalon à 5000 F.CFA au lieu de 150.000 F.CFA dans les grands magasins ».

S’expliquant sur l’engouement pour la friperie, il affirme : « Le revenu du Congolais moyen aujourd’hui (environ 80 .000 F.CFA) ne lui permet plus d’habiller sa famille, d’où le recours à ce type De vêtement qui coûte moins cher».

Hélène Tsiba, ménagère de son état, ne voit, elle aussi, que du bien dans la friperie, au motif qu’elle permet d’habiller ses quatre enfants en déboursant seulement 10.000 FCFA.

« J’ai des habits de bonne qualité qui peuvent durer 6 à 9 mois l’année, ce qui me soulage. Dans les boutiques de la place, pour habiller une grande famille, il faut au moins 100.000 FCFA », exulte Hélène.

De même, tous les commerçants intervenant dans la vente de la friperie se frottent les mains. Des grossistes libanais aux détaillants, pour la plupart des Congolais mais aussi des ressortissants d’Afrique de l’ouest, on a du mal à cacher les bonnes affaires réalisées.

Clarisse Gamba, une jeune diplômée de l’université Marien Ngouabi, confie n’avoir aucun regret d’avoir eu l’idée de se lancer dans ce négoce après un long chômage. « Dès que j’achète un ballot et cela dépend du genre d’articles que contient le ballot, le premier jour de l’ouverture je peux recouvrer mon capital et même avoir un peu de bénéfice. Parfois quand c’est de bons articles, je fais cent pour cent de bénéfice », lâche la jeune fille avant d’ajouter, une pointe de fierté dans le regard, qu’elle a acquis maintenant une indépendance financière lui permettant de se passer de l’aide de ses parents.

Chez les grossistes libanais, l’enlèvement des ballots de friperie est tel que les commandes de livraison depuis l’étranger se font à une cadence effrénée. S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, ce Libanais dont la boutique ne désemplit pas de ballots affirme qu’il lui arrive d’en vendre journellement « pas moins de 30». Surtout à la fin du mois, quand les salaires sont payés. 

Avec l’APA

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