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“Peloton à l’honneur! À gauche, gauche!” Les cantiques de louange qui ont résonné pendant plusieurs heures dans l’immense temple de Nkamba ont fait place à une musique plus militaire et la foule des fidèles vient présenter les honneurs au Saint-Esprit lui-même.
En ce jeudi 25 mai, les kimbanguistes fêtent Noël. Dans leur uniforme blanc et vert, les membres du Mouvement social et de surveillance kimbanguiste (MSSK) défilent devant leur Dieu réincarné en un sexagénaire congolais replet, Simon Kimbangu Kiangani, vêtu pour l’occasion d’un costume africain uni bleu sombre.
Nul n’est trop jeune pour défiler. Succédant à ses aînés, un gamin haut comme trois pommes, jambes à l’équerre et le regard altier, effectue un salut impeccable, suivi par quatre garçonnets moins assurés.
Après le MSSK, ce sont tous les “mouvements” des fidèles (anciens, femmes, enseignants, secouristes, scouts…) qui vont défiler sur l’esplanade du temple pavoisée de vert et blanc, et baignée par un soleil généreux au son entêtant d’une fanfare de cuivres, puis de flûtes.
Au total, ils sont environ 4.000 à s’être réunis en République démocratique du Congo, sur la colline sainte de Nkamba, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Kinshasa.
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Berceau du kimbanguisme, Nkamba est le lieu de naissance de Simon Kimbangu, fondateur de cette religion née au XXe siècle dans ce qui était alors le Congo belge et qui, selon un de ses dirigeants, apporte au monde le véritable message de la révélation divine “voilé” en partie par Jésus-Christ, en qui les Kimbanguistes reconnaissent le sauveur de l’humanité.
Chaussures interdites
Pendant que l’on défile, une trentaine de “papas” (anciens) apporte en offrande une vache bringuebalée sur un brancard de fortune. Mais l’animal est trop lourd pour leurs bras fatigués. Il finit par être abandonné au sol les pieds entravés, muet, tandis que la joyeuse procession continue.
Deux bassines en ferraille posées sur des tabourets en bois recueillent les dons des fidèles. La plupart lâchent des billets (l’équivalent d’un dollar ou moins, ce qui est déjà une somme pour bien des Congolais), mais plusieurs déposent des blocs de chikwangue (pâte de manioc fermentée). On donne selon ses moyens: une famille arrive avec des paquets de spaghettis.
Un homme apparemment déséquilibré sort des rangs, le bras levé en direction de la tribune ombragée du Saint-Esprit. Rapidement maîtrisé, il disparaît escorté par des “surveillants” blanc et vert sans que les instruments s’interrompent. Ruffin Asumbe, président général du MSSK n’est guère impressionné. Les incidents de ce genre, “c’est fréquent”, dit-il à l’AFP: on “isole” un temps les trouble-fêtes et on les relâche.
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