Centrafrique: 90% de « OUI » à Bangui au référendum constitutionnel

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Centrafrique: 90% de "OUI" à Bangui au référendum constitutionnel
Centrafrique: 90% de « OUI » à Bangui au référendum constitutionnel

Les électeurs de Bangui appelés à se prononcer lors du référendum constitutionnel centrafricain de dimanche ont voté « OUI » à 90%, avec un taux de participation d’à peine 30%, selon des résultats provisoires annoncés jeudi soir par le rapporteur général de l’Autorité nationale des élections (ANE).

Le « OUI » a obtenu 77.979 voix et le « NON » 8.984 voix, soit 90% de « OUI » et 10% de « NON » à Bangui, a déclaré à la presse Julius Ngouadé Baba, soulignant que le taux de participation s’était à peine élevé à 30% dans la capitale.

Les résultats des villes de province « sont en partie parvenus au centre de traitement des données et le reste est en cours d’acheminement », a-t-il ajouté.

Lorsque tous les résultats seront compilés au niveau national, ils devront être validés officiellement.

Près de deux millions de Centrafricains étaient appelés aux urnes dimanche pour approuver une nouvelle Constitution, première étape test avant la présidentielle et les législatives du 27 décembre, censées clore une transition à bout de souffle et sortir le pays de trois ans d’affrontements intercommunautaires.

Le vote a été émaillé d’incidents violents orchestrés par les opposants au processus électoral tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays, notamment dans le nord-est.

Ces opposants appartiennent aux franges les plus radicales de l’ex-rébellion musulmane Séléka et des milices anti-balaka, chrétiennes et animistes, dont les leaders sont exclus de la course à la présidentielle.

En raison de ces violences, le scrutin a été prolongé lundi dans certaines zones, notamment dans le quartier musulman PK5 de Bangui où des opposants au processus électoral avaient attaqué la veille à l’arme lourde des électeurs s’apprêtant à voter, faisant 5 tués et une vingtaine de blessés.

Il s’est également poursuivi lundi en province, sous la protection des Casques bleus de la mission de l’ONU (Minusca), notamment dans plusieurs localités du nord-est où plusieurs incidents violents (tirs, menaces, intimidations) ont été rapportés dimanche.

Le projet de nouvelle Constitution soumis à référendum prévoit notamment la proclamation d’une 6e république, une limite du mandat présidentiel à deux exercices, la formation d’une Haute cour de justice et des dispositifs de lutte contre la corruption et de mise à l’écart des bandes armées.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l’ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014.

Par l’AFP

Députés et sénateurs rwandais en « campagne » pour le référendum devant maintenir Kagame au pouvoir

Le président rwandais Paul Kagame

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Le président rwandais Paul Kagamé
Le président rwandais Paul Kagamé

Le référendum constitutionnel est prévu le 18 décembre 2015. Le seul parti d’opposition homologué se résigne et dénonce le peu de temps pour battre campagne pour le non.

Officiellement, « ce n’est pas une campagne » électorale, explique le sénateur Tito Rutaremara, venu « expliquer » à la population rwandaise le contenu d’une révision constitutionnelle soumise à référendum vendredi et qui doit notamment permettre au président Paul Kagame de briguer un nouveau mandat.

« La population nous a demandé de réviser la Constitution », explique le parlementaire, ponte du Font patriotique rwandais (FPR), le tout-puissant parti du président Kagame, « nous sommes donc venus leur rendre compte et leur expliquer » les changements apportés.

Une des principales dispositions de la nouvelle Constitution adoptée le 17 novembre par le Parlement autorise l’actuel président rwandais à se représenter en 2017 – ce que le texte actuel lui interdit -, mais aussi à potentiellement diriger ensuite le pays jusqu’en 2034.

Une réforme présentée comme une initiative populaire par les autorités qui mettent en avant les 3,7 millions de signatures recueillies par des pétitions réclamant un maintien au pouvoir de Paul Kagame.

Elu à plus de 90% des voix en 2003 puis en 2010, M. Kagame est de fait l’homme fort du pays depuis juillet 1994, quand sa rébellion du FPR a chassé de Kigali les extrémistes hutu et mis fin au génocide qu’ils avaient déclenché trois mois auparavant et qui a fait quelque 800.000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi.

« Bien sûr, lorsque nous leur avons expliqué le contenu de la réforme, ils étaient contents, donc c’est devenu une campagne », reconnaît le sénateur Rutamera, venu avec un de ses collègues sur un terrain de basket de Kigali.

La population rassemblée ne semble pas avoir besoin d’être convaincue de voter « oui » vendredi. « Paul Kagame, Oyé! » (« Hourra!) », lance un orateur, « Oyé! Oyé! Oyé! », approuvent, poing brandi, les 300 personnes assises sur des chaises en plastique ou dans l’herbe. Tour à tour, des habitants s’emparent du micro pour chanter les louanges du chef de l’Etat.

‘Certains ont des vaches’

« Paul Kagame a fait tellement de choses pour nous », résume à l’AFP Jean-Baptiste, un soudeur, créditant le président rwandais du spectaculaire redressement économique du pays, en ruines au sortir du génocide. Et « avant, la population était divisée, tout ceci a changé », ajoute-t-il.

« Il a opéré des miracles », renchérit Jean Bosco Masumboko, un chauffeur de poids-lourd.

Depuis l’annonce, il y a une semaine, de la date du référendum, députés et sénateurs arpentent le pays.

A Musha, localité rurale à une trentaine de km à l’est de Kigali, « les parlementaires sont venus nous demander de voter ‘oui’ », explique Thérèse Nyirahabimana, 44 ans une agricultrice. « C’est normal car le président a fait beaucoup : il nous a amené la paix et, grâce à lui, certains au village ont des vaches », détaille-t-elle, certaine que « toute la population » de Musha votera « oui » au référendum.

A part ces réunions, rien n’indique que les Rwandais votent vendredi pour une révision applaudie par la quasi-totalité des partis enregistrés au Rwanda. Aucun panneau, aucune affiche.

Seule formation politique homologuée à s’opposer à la révision, le petit Parti démocratique vert a renoncé à faire campagne pour le « Non », estimant trop court le délai de 10 jours entre l’annonce du référendum et le vote. « C’est parce qu’ils savent qu’ils vont perdre », raille M. Rutaremara.

Le Rwanda est souvent pointé du doigt pour son manque d’ouverture politique et régulièrement épinglé pour ses atteintes à la liberté d’expression. Nombre d’observateurs doutent donc de la spontanéité de l’engouement populaire pour cette réforme, accusant le FPR, présent à tous les échelons de la société, d’être en réalité à la manœuvre pour permettre un maintien de Paul Kagame au pouvoir.

Le président rwandais a lui balayé les accusations « de manœuvres » et les appels de plus en plus fermes de ses partenaires occidentaux – Etats-Unis en tête – à quitter le pouvoir à la fin de son mandat, répétant que sa décision de se représenter ou non en 2017 dépendrait du seul résultat du référendum.

Quant aux rares Rwandais qui avouent s’opposer à la réforme, ils préfèrent garder l’anonymat, comme cet habitant de Kigali qui affirme qu’il va « voter non » vendredi. « Certes, Kagame a bien travaillé pour le pays, mais d’autres peuvent faire la même chose », estime-t-il.

Par l’AFP

Congo: l’écrivain Alain Mabanckou renvoie le président et l’opposition dos à dos

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L'écrivain congolais Alain Mabanckou
L’écrivain congolais Alain Mabanckou

L’écrivain congolais Alain Mabanckou a appelé vendredi le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso à ne pas s’accrocher au pouvoir malgré la nouvelle constitution qui l’y autorise, tout en fustigeant le comportement de l’opposition qu’il juge discréditée.

« Dans l’intérêt du Congo-Brazzaville, le président Denis Sassou Nguesso ne doit pas se représenter pour un autre mandat. Je pense qu’il faut qu’il favorise une transition vers une nouvelle génération », a-t-il expliqué en marge d’une interview consacrée à son nouveau roman « Petit piment ».

Mais l’auteur s’en est aussi pris vertement à l’opposition congolaise qu’il considère comme « la plus bête du monde », car « elle ne sait pas ce qu’elle veut, elle vit aux dépens du gouvernement donc sa parole n’est pas forcément légitime ».

« L’opposition a pris en otage la jeunesse congolaise. Elle a menti, elle a fait croire que son heure était venue de gouverner et a emmené les jeunes dans la rue. Puis quand ça a commencé à crépiter l’opposition s’est cachée et a laissé la jeunesse congolaise sous les balles », a-t-il dénoncé.

Le lauréat du prix Renaudot 2006 a souligné qu’il parlait « en tant qu’écrivain et en tant que Congolais », et « pas en tant que candidat à quoi que ce soit ».

Âgé de 72 ans cette année, M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 30 ans au pouvoir, a dirigé le Congo sous le régime du parti unique (1979-1992). Après avoir perdu les premières élections pluralistes en 1992, il est revenu au pouvoir par les armes en 1997 à l’issue d’une guerre civile. Il a ensuite été élu en 2002 et réélu en 2009.

Il a fait approuver fin octobre par un référendum, qualifié de « mascarade » par l’opposition, une nouvelle constitution qui lui permet de briguer un nouveau mandat en 2016.

Le 20 octobre, la répression de manifestations contre le référendum à Brazzaville et à Pointe-Noire (sud), la capitale économique du pays, avait fait 17 morts selon l’opposition, quatre selon les autorités.

Le 30 octobre, l’opposition congolaise avait annoncé des marches de protestation contre les résultats du référendum finalement annulées à la dernière minute, officiellement pour pleurer les morts du 20 octobre.

Par l’AFP

Congo: Critiqué par Paris et Washington sur le référendum, Sassou tente de «séduire» Moscou

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Le président congolais Denis Sassou Nguesso fait une déclaration aux médias après avoir voté, le 25 octobre 2015 à Brazzaville
Le président congolais Denis Sassou Nguesso fait une déclaration aux médias après avoir voté, le 25 octobre 2015 à Brazzaville

Denis Sassou Nguesso a envoyé en mission à Moscou, Jean-Claude Gakasso, son ministre des affaires étrangères, qui a été reçu ce mardi par son homologue russe, Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

Alors qu’il est critiqué par Paris et Washington sur la « crédibilité » du référendum organisé le 25 octobre dernier, qui selon le gouvernement congolais, a vu la large victoire du «OUI », à 92,26% et une participation de 72% d’électeurs,-chiffres critiqués par l’opposition qui a, parlé de « Tripatouillages », Denis Sassou Nguesso tente de « séduire », Moscou.

Après Moscou, le président congolais, 72 ans, dont plus de 30 ans passés au pouvoir, envisage d’envoyer son chef de la diplomatie en Chine et dans d’autres pays d’Europe et d’Asie, indique une source introduite.

Pour les congolais, et de nombreux médias locaux, cette mission, a pour objectif de lui procurer le soutien international dont Sassou Nguesso a besoin pour s’accrocher au pouvoir.

(Avec Koaci)

Madzimba : Il est difficile de ramer a contre courant d’une constitution lorsqu’elle est déjà promulguée

Marion Michel Madzimba Ehouango

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Marion Michel Madzimba Ehouango
Marion Michel Madzimba Ehouango

Il est difficile de ramer a contre courant d’une constitution lorsqu’elle est déjà promulguée. Le frocad et l’idc viennent de commettre une grave erreur en acceptant une nouvelle trêve avant la promulgation de la Constitution née du referendum contesté….

Curieuse façon de toujours faire la passe en or à l’ adversaire comme nous l’avions déjà fait lors des jeux africains. Je m’y étais opposé mais en vain.
Il est peut- être temps que je reprenne mon indépendance de ce groupe qui semble jouer à  » …Qui perd- gagne ».
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Au Congo-Brazzaville, il n’y aura plus de mouvements de désobéissance civile, ni d’opérations « villes mortes » jusqu’à nouvel ordre. La décision a été prise par le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), les deux principales plateformes de l’opposition. Les négociations avec le pouvoir ont notamment abouti à la levée du blocus mis en place autour des résidences de deux de leurs leaders assignés à résidence depuis deux semaines.

« Dans un souci d’apaisement, l’IDC et le Frocad décident en toute responsabilité de suspendre à compter de ce jour, 2 novembre 2015, le programme d’action décliné le 29 octobre 2015 ». Jean-Baptiste Bouboutou, un des porte-paroles de l’IDC et du Frocad, n’a délivré ce message qu’après avoir été convaincu que l’étau s’était desserré autour de Guy Brice Parfait Kolélas et André Okombi Salissa. Ces deux anciens ministres, passés à l’opposition, étaient assignés à résidence depuis bientôt deux semaines.

Nouvelle Constitution

La décision de l’opposition de faire machine arrière et d’abandonner ces mouvements de désobéissance civile fait suite à un constat : « Le climat politique qui prévaut actuellement dans notre pays induit à n’en point douter une psychose qui fragilise, qui détériore, gravement le tissu social », constate Jean-Baptiste Bouboutou.

Cette décision est aussi le résultat de longues négociations avec le pouvoir, selon un porte-parole de la police. Les deux partis acceptent désormais de tout régler par le dialogue. Les Congolais peuvent attendre dans le calme et la sérénité la promulgation du projet d’une nouvelle Constitution, récemment adoptée.

Par RFI

Congo: l’opposition suspend ses actions de désobéissance civile

l'opposition congolaise

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l'opposition congolaise
Les leaders de l’opposition congolaise lors de la cérémonie en hommage aux victimes de la répression de la marche du 20 octobre, à Brazzaville, le 30 octobre 2015.|Reuters

Les deux principales coalitions d’opposition au Congo ont annoncé lundi qu’elles suspendaient les actions de désobéissance civile auxquelles elles avaient appelé pour protester contre les résultats du référendum du 25 octobre permettant au président Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016.

« Dans un souci d’apaisement, et en vue de permettre la tenue du dialogue (…) l’IDC et le Frocad, en toute responsabilité, décident de suspendre, à compter de ce jour, le programme d’actions », indiquent les deux mouvements dans une déclaration lue devant la presse.

Le 28 octobre, au lendemain de la proclamation des résultats du référendum, le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) avaient appelé à des « journées villes mortes » tous les lundis, jeudis et vendredis à partir du 2 novembre « jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel ».

Les deux plateformes entendaient ainsi contester les résultats du référendum qu’elles avaient appelé à boycotter.

Vendredi, déjà, les deux plateformes avaient fait machine arrière en annulant les marches auxquelles elles avaient appelé ce jour-là dans tout le pays, justifiant cette volte-face par la nécessité, à leurs yeux, de « pleurer » d’abord les personnes tuées le 20 octobre dans la répression de manifestations contre le référendum.

Ces violences, qui ont fait quatre morts selon les autorités, et dix-sept selon l’opposition, ont ravivé dans l’opinion le spectre des épisodes de guerre civile ayant déchiré le Congo entre 1993 à 2003.

Jules Monkala Tchoumou, porte-parole de la police congolaise, a estimé que la décision annoncée par le Frocad et l’IDC était « un engagement (…) pris par les hommes politiques (d’opposition) pour tourner le dos à la violence ».

Selon les résultats publiés mardi, les Congolais ont approuvé a plus de 92% un projet de nouvelle constitution, faisant sauter les deux verrous interdisant à M. Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat en 2016 : la limite d’âge et celle du nombre des mandats.

M. Sassou Nguesso a dirigé le Congo à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il a perdues. Revenu au pouvoir par les armes en 1997, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.

Par l’AFP

Centrafrique: référendum et 1er tour de la présidentielle avant la fin 2015

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La présidente de transition Catherine Samba-Panza
La présidente de transition Catherine Samba-Panza

Le référendum constitutionnel et le 1er tour des élections présidentielle et législatives en Centrafrique auront lieu avant la fin 2015, a assuré samedi la présidente de transition Catherine Samba-Panza, tout en jugeant préoccupante la recrudescence des violences ces derniers jours à Bangui.

Je peux vous rassurer (et vous dire) que le référendum constitutionnel et le 1er tour des élections groupées (présidentielle et législatives) auront lieu avant la fin de l’année 2015, a déclaré à la presse Mme Samba-Panza.

Compte tenu des délais légaux, de la situation actuelle, il n’est pas possible d’organiser tout le processus électoral en 2015. Il faut être réaliste, a-t-elle reconnu.

Mais nous avons pris l’engagement de commencer les opérations par le référendum et par le 1er tour des élections. J’attends que l’ANE (Agence nationale des élections) en annonce officiellement la date, il y a déjà un consensus sur la tenue de ces opérations en décembre, a précisé Mme Samba-Panza.

Les violences à Bangui, en nette recrudescence depuis fin septembre et ces derniers jours en particulier, ne remettent peut-être pas en cause ces scrutins, mais elles sont préoccupantes, a-t-elle estimé.

Ceux qui les instrumentalisent ne veulent pas qu’on aille aux élections, et nous, nous avons la volonté et la détermination d’y aller. Nous comptons donc sur les forces internationales (Casques bleus de la Minusca et soldats français de Sangaris) et sur nos propres forces pour endiguer ces violences actuelles et surtout protéger les populations qui se sentent un peu abandonnées, selon la présidente de transition.

Par l’AFP

Congo : Annick Girardin exprime « des doutes » sur le taux de participation au référendum

Annick Girardin

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Annick Girardin
La secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie, Annick Girardin

La secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie, Annick Girardin, a déclaré vendredi douter des chiffres publiés par les autorités congolaises après le référendum constitutionnel organisé dimanche 25 octobre, lequel doit permettre à Denis Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat en 2016.

« Nous avons des doutes sur les chiffres qui ont été exprimés en termes de participation », a lancé Annick Girardin, invitée par RFI au micro de Christophe Boisbouvier, vendredi 30 octobre au matin. « Il y a, avec ce qui est arrivé au Burkina Faso, des exemples qui montrent que la démocratie, la transparence, doivent toujours êtres présents dans les scrutins », a ajouté la secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie. « Organiser un scrutin ne suffit pas pour pouvoir cocher la case démocratie », a-t-elle par ailleurs lancé.

Cette déclaration de la secrétaire d’État survient trois jours après le communiqué de l’Élysée, qui soulignait également la même question. « Les conditions dans lesquelles ce référendum a été préparé et organisé ne permettent pas d’en apprécier le résultat, notamment en termes de participation », avait jugé la présidence française, mardi 27 octobre.

Critiques des États-Unis 

Selon les chiffres officiels communiqués par le ministre de l’Intérieur, Raymond Mboulou, le projet de Constitution a été approuvé par 92,96% des voix, avec un taux de participation de plus de 72 %. La fiabilité de ces chiffres contestés par l’opposition avaient également été critiquée par les États-Unis.

Dans un communiqué publié mercredi 28 octobre, Washington s’est dit « déçu par le processus gravement entaché ayant abouti au récent référendum ». Avant d’ajouter que « la crédibilité du référendum a été altérée par la violence, l’intimidation et de graves restrictions des libertés fondamentales ».

Avant le référendum, les États-Unis s’étaient déjà inquietés du scrutin, craignant des risques d’embrasement. De son côté, François Hollande s’était attiré les foudres de l’opposition congolaise, après avoir estimé que Denis Sassou Nguesso pouvait « consulter son peuple ». « Ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre », avait-il précisé.

(Jeuneafrique)

Congo : le gouvernement annonce des poursuites contre les auteurs d’actes de vandalisme port-référendum

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Congo : le gouvernement annonce des poursuites contre les auteurs d'actes de vandalisme port-référendum
Congo : le gouvernement annonce des poursuites contre les auteurs d’actes de vandalisme port-référendum

Le conseil des ministres réuni jeudi sous l’autorité du chef de l’État, Denis Sassou N’guesso, a décidé de poursuivre les auteurs d’appels à la sédition ayant provoqué des pertes en vies humaines, ainsi que les instigateurs et auteurs des dégradations aux biens publics et privés.

« L’insurrection n’est pas un instrument d’expression politique normal dans un État de droit et ne relève donc pas de la démocratie », précise en substance le compte rendu du conseil des ministres.

Le « Oui » a été plébiscité avec 92,28% pour un taux de participation de 72%, lors du référendum constitutionnel dimanche au Congo, selon les résultats officiels.

L’opposition radicale qui avait appelé au boycott du référendum a qualifié les résultats officiels du scrutin de « tricherie ».

Certains actes de violences post-électorales ont été enregistrés dans différentes parties du pays.

(Xinhua)

Congo: Sassou Nguesso subit « un camouflet », le référendum largement boudé

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Le président congolais Denis Sassou Nguesso fait une déclaration aux médias après avoir voté, le 25 octobre 2015 à Brazzaville
Le président congolais Denis Sassou Nguesso fait une déclaration aux médias après avoir voté, le 25 octobre 2015 à Brazzaville

Le président congolais Denis Sassou Nguesso a subi « un camouflet » lors du référendum organisé dimanche au Congo sur un projet de constitution qui lui permettrait de se représenter en 2016, a estimé lundi un des chefs de l’opposition à Brazzaville.

« Il vient d’avoir un camouflet. Les Congolais ont refusé de voter », a déclaré Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), premier parti d’opposition au Parlement, dans un entretien téléphonique avec l’AFP.

« Les Congolais ne se sont pas déplacés, c’était le mot d’ordre que nous avions donné », a ajouté M. Tsaty Mabiala, pour qui la participation dimanche n’a pas dépassé « 10% ».

Selon les observations de plusieurs journalistes de l’AFP à Brazzaville et Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, dans le sud, et les informations récoltées dans plusieurs autres grandes villes dans diverses régions, les électeurs semblent avoir largement boudé le référendum.

Groupés en plusieurs coalitions, les opposants au chef de l’État ont qualifié cette consultation populaire de « coup d’État constitutionnel » et avaient appelé la population à la boycotter.

Le projet de constitution soumis aux urnes fait sauter les deux verrous qui empêchent M. Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat: la limite d’âge et celle du nombre des mandats présidentiels.

Revenu au pouvoir par les armes en 1997, M. Sassou Nguesso, qui avait dirigé le Congo de 1979 à 1992, cumule plus de 31 ans à la tête du pays.

La campagne référendaire a été marquée la semaine précédant le scrutin par l’interdiction des rassemblements publics, l’assignation à résidence de certains dirigeants d’opposition, et des violences meurtrières qui ont ravivé dans l’opinion le spectre des épisodes de guerre civile ayant déchiré le pays entre 1993 à 2003.

Plusieurs ONG locales et internationales ont dénoncé un climat de « répression » rendant impossible la tenue d’un scrutin dans des conditions démocratiques.

Lundi, l’internet mobile, les SMS et le signal FM de la radio française RFI, l’une des stations les plus écoutées du pays, étaient coupés pour le sixième jour d’affilée.

« Après tout ce que nous avons connu comme tracasseries, arrestations, brimades, violences inouïes (…) nous allons continuer la désobéissance civile », a encore déclaré M. Tsaty Mabiala, alors que le pays est dans l’attente des résultats officiels du référendum, qui devraient être connus cette semaine.

Par l’AFP