Hydrocarbures toxiques : Brazzaville jette l’enquête de « Public Eye » à la poubelle

[GARD align= »center »]

Le gouvernement congolais rejette en bloc les affirmations de l’Ong Suisse « Public Eye » concernant l’écoulement du carburant toxique dans certains pays africains dont le Congo. Face à la presse jeudi,  le ministre congolais de la Communication et des médias, Thierry Moungalla et son collègue des hydrocarbures, Jean Marc Thystère Tchicaya ont indiqué que les informations de l’ONG sont erronées.

«Le gouvernement de la République du Congo rejette en bloc les allégations formulées par l’ONG ‘Public Eye’, complaisamment reprises par une certaine presse avide d’informations négatives sur notre pays, et rassure les populations congolaises quant à l’observation stricte des règles d’hygiène et de sécurité sanitaire en matière d’importation des produits pétroliers finis », a déclaré Thierry Moungalla relayé par l’agence Adiac-Congo.

Dans son enquête, l’Ong Suisse estime que du carburant toxique est commercialisé dans huit pays africains à savoir le Congo Brazzaville, l’Angola en Afrique centrale ;  le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo en Afrique de l’Ouest. Les conclusions résultent de l’analyse d’échantillons prélevés dans quelques stations-service disséminées dans ces huit pays.

[GARD align= »center »]

Mais pour Thierry Moungalla, le gouvernement congolais émet des réserves extrêmes quant au caractère scientifique et à la bonne foi même des investigations que cette ONG dit avoir effectuées au Congo.

Le porte-parole du gouvernement s’interroge sur la fréquence de prélèvement des échantillons qui auraient été examinés, leur conformité et leur représentativité ; l’identité et le sérieux des laboratoires mis à contribution pour les analyses ; mais aussi des standards utilisés pour ces analyses.

Le gouvernement congolais avance que, tenant compte des statistiques de 2015 et 2016, les carburants (essence, gazole, jet, fioul 180) mis à la disposition des consommateurs congolais proviennent à soixante-dix pour cent (70%) de la Raffinerie nationale (CORAF) et à trente pour cent (30%) des importations, comme source d’appoint.

Le ministre Moungalla  rappelle que la norme de la CORAF est de 124 ppm pour le supercarburant et de 200 ppm pour le gazole (diesel), grâce aux investissements réalisés dans le cadre de l’exécution du contrat de performance signé entre l’Etat et la Congolaise de raffinage.

Pour le gouvernement congolais, le carburant servi est bien propre et non toxique.

[GARD align= »center »]

« Dirty diesel » : le scandale des carburants toxiques suisses vendus à l’Afrique

[GARD align= »center »]

Des sociétés de négoce suisses sont accusées jeudi d’exporter en Afrique des carburants toxiques par l’ONG Public Eye, anciennement connue sous le nom de Déclaration de Berne.

Public Eye, dont le siège est à Lausanne, a publié ce jeudi 15 septembre un rapport de 160 pages dénonçant la vente en Afrique de carburant à haute teneur en soufre par ces sociétés suisses.

Selon l’ONG, les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx « profitent » de la faiblesse des normes légales africaines pour y vendre des carburants de mauvaise qualité et « réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine ».

« Dirty Diesel »

Ce rapport, intitulé « Dirty Diesel », est le résultat de 3 ans d’enquête selon Public Eye, pour qui « les négociants suisses inondent l’Afrique de carburants toxiques ».
Certaines de ces sociétés ont acquis d’importants réseaux de stations-service en Afrique où ces carburants sont vendus.

Public Eye a prélevé des échantillons à la pompe dans 8 pays (Angola, Bénin, Congo Brazzaville, Côte d’ivoire, Ghana, Mali, Sénégal et Zambie) et découvert que la teneur en soufre des carburants est jusqu’à 378 fois supérieure à la teneur autorisée en Europe.

[GARD align= »center »]

Le maximum de concentration a été détecté au Mali, dans une station de pompage d’Addax & Oryx.

Substances nocives

Ces carburants, ajoute Public Eye, contiennent en outre d’autres substances nocives, telles que le benzène à des « niveaux généralement interdits par les normes européennes ».

Public Eye ajoute que les négociants suisses fabriquent ces carburants en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d’autres substances afin de créer ce que l’industrie appelle « la qualité africaine ».

Ces carburants très polluants sont principalement produits aux Pays-Bas et en Belgique, dans la zone ARA (Amsterdam, Rotterdam et Anvers).

Par l’AFP

[GARD align= »center »]