Le président de la Fédération libérienne, Musa Bility a annoncé sa candidature pour au poste de présidence de la Fédération internationale de football (FIFA) prévue le 26 février 2016. Alors que plusieurs acteurs ont pensé qu’il devrait compter sur le soutien naturel de la Confédération africaine de football (CAF), c’est une totale surprise ce jeudi. La CAF a annoncé qu’elle décide de ne pas apporter son soutien à Musa Bility.
La CAF d’Issa Hayatou a décidé au terme de la réunion de son comité exécutif tenu jeudi à son siège, au Caire, en Egypte, de ne pas soutenir la candidature libérienne au poste de présidence de la FIFA.
«Après un échange fraternel, empreint de sincérité et de cordialité, le Comité exécutif de la CAF a décidé, à l’unanimité, de ne pas apporter à Monsieur Musa Bility le soutien sollicité de la part de la CAF et le lui a signifié, en lui souhaitant bonne chance dans la suite de son entreprise», indique un communiqué de la CAF.
Pour l’instance continentale du football, la décision a été prise à la suite de l’audition de Bility, à sa demande, pour exposer les raisons de sa candidature à la présidence de la FIFA. La CAF précise qu’elle a décidé de se «donner le temps nécessaire pour étudier toutes les options et se déterminer», afin de «préserver les intérêts et l’unité du football africain».
La CAF annonce une réunion de son Comité exécutif pour les 27 et 28 octobre prochains, soit le lendemain de la clôture du dépôt des candidatures pour la présidence de la FIFA pour se décider.
En dehors du président de la Fédération libérienne de football, plusieurs autres candidatures sont annoncées. Il s’agit notamment de celles de la légende brésilienne Zico, du Sud-Coréen Chung Mong-Joon, du Français Michel Platini, du prince jordanien, Ali Bin Hussein, adversaire malheureux de Blatter en mai dernier, et de l’ancienne star mondiale, Diego Maradona.
Le Comité exécutif de la CAF a donné mandat à son président, Issa Hayatou, pour mener les consultations nécessaires avec les autres présidents de confédérations par rapport à la réflexion sur les réformes en cours à la FIFA.
De même, l’Egyptien Hani Abo Rida et le Congolais Constant Omari Selemani ont été désignés comme représentants de la CAF au sein de la «Task-force réformes» établie par la FIFA.
Présidence de la FIFA : Il ne faut pas déshabiller Blatter pour habiller Platini
Michel Platini veut diriger le football mondial : le Français s’est lancé mercredi dans la course à la présidence de la Fifa, mais a été violemment attaqué par deux autres candidats potentiels qui l’accusent d’incarner le système en place et la « culture des arrangements en coulisses ».
Empêtrée dans un scandale de corruption, la Fifa élira le 26 février 2016 le successeur de Joseph Blatter, et Platini, président de l’UEFA, est vu comme le grand favori. L’ancien joueur de 60 ans a officialisé sa décision dans une lettre aux 209 fédérations membres de la Fifa.
« Il y a des moments où vous devez prendre votre destin en mains. Je suis arrivé à l’un de ces moments décisifs », a écrit l’ancien triple Ballon d’Or, ajoutant vouloir rendre à la Fifa « sa dignité et la position qu’elle mérite ».
La décision de l’ex-N.10 de l’équipe de France est le dénouement logique d’un feuilleton débuté le 2 juin avec la démission surprise de Sepp Blatter, quatre jours seulement après sa réélection pour un 5e mandat.
Adversaire N.1 du Suisse de 79 ans, qu’il avait appelé à se retirer, Platini apparaissait d’emblée comme le prétendant naturel au trône occupé par Blatter depuis 1998.
Le Français a déjà le soutien de quatre des six Confédérations, à l’exception de l’Afrique (CAF) et de l’Océanie (OCF), selon une source proche.
– Le revirement du Prince Ali –
Mais sitôt sa candidature annoncée, Platini a subi une attaque aussi spectaculaire qu’inattendue de la part du prince jordanien Ali bin Al Hussein, battu par Blatter fin mai.
« Platini n’est pas bon pour la Fifa. La culture des arrangements en coulisses, en sous-main, doit prendre fin », a estimé le prince Ali, demi-frère du roi Abdallah II, dans un communiqué.
« La Fifa a besoin d’un leadership indépendant, lavé des pratiques du passé », a-t-il ajouté, laissant entendre qu’il pourrait être lui-même candidat.
Avant cette sortie fracassante, les observateurs s’attendaient à ce que le prince Ali se range derrière Platini. Car il avait été soutenu par l’UEFA dans sa bataille contre Blatter, fin mai.
« Je suis profondément honoré par le soutien du président Platini », avait-il alors affirmé. Il avait réussi à mettre Blatter en ballottage avec 73 voix, mais s’était retiré avant le deuxième tour.
Décidera-t-il de se présenter à nouveau? Pour l’instant, les candidats déjà déclarés ne semblent pas de taille à lutter contre Platini.
Zico, l’ancienne légende brésilienne, ne dispose d’aucune assise au sein des instances internationales.
Le président de la Fédération libérienne de football, Musa Bility, est inconnu hors des cercles africains. Mercredi, il a emboîté le pas du Prince Ali au micro de la BBC: « Platini ne représente pas le changement, il a été vice-président de la Fifa durant 8 ans. Il ne doit pas remplacer Sepp Blatter, ce serait inacceptable. »
L’option Diego Maradona est quant à elle totalement farfelue, même si l’Argentin a fanfaronné: « Attention! Je reviendrai pour la Fifa ».
Platini a en outre pris le soin de s’afficher avec le Koweïtien Ahmad al-Fahad al-Sabah, très influent à la Fifa et au CIO. Cela pourrait dissuader le Sud-Coréen Chung Mong-joon, héritier du groupe industriel Hyundai et personnalité incontournable du football asiatique (ancien vice-président de la Fifa jusqu’en 2011), de se lancer.
La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 26 octobre, quatre mois avant le congrès électif. Tout prétendant devra avoir recueilli l’aval d’au moins cinq des 209 associations membres de la Fifa et fera l’objet d’une enquête par la commission d’éthique.
– Ecueils –
Platini aura deux écueils à surmonter. Primo, son vote en faveur du Qatar pour l’attribution du Mondial-2022, sur laquelle enquête la justice suisse. Secundo, les bâtons que Blatter pourrait être tenté de lui mettre dans les roues.
Le Français a malgré tout des atouts sans équivalent: son charisme, son passé de joueur de légende et son bilan à la tête de la puissante UEFA depuis 2007 (fair-play financier, ouverture de la Ligue des champions, Euro à 24 équipes…).
Le monde du foot français a unanimement salué sa candidature, appuyée également par le président de la Fédération anglaise Greg Dyke.
Son accession au sommet de la pyramide du football international couronnerait un parcours unique.
Ce petit-fils d’immigrés italiens s’est d’abord imposé comme le meilleur joueur de la planète au milieu des années 1980, avec la Juventus Turin et l’équipe de France. Il a ensuite été sélectionneur des Bleus (1988-92), avant de se lancer dans une carrière de dirigeant (coprésident du comité d’organisation du Mondial-98 en France, conseiller de Blatter, président de l’UEFA).
En cas de victoire à la Fifa, sa tâche ne sera pas aisée puisqu’il devra réformer une institution qui fait face au plus grand scandale de son histoire, et gérer les suites des enquêtes judiciaires sur les conditions d’attribution des Mondiaux-2018 (Russie) et 2022 (Qatar).
Le Nigérian Akinwumi Adesina élu président de la Banque africaine de développement
Akinwumi Adesina, ministre de l’Agriculture et du Développement rural de la République fédérale du Nigeria,a été élu, jeudi, président de la Banque africaine de développement (BAD) pour succéder, en septembre prochain, au Rwandais Donald Kaberuka, pour un mandat de cinq ans.
Les gouverneurs de la BAD, représentant les 54 pays membres africains et les 26 pays non-régionaux, ont porté leur choix sur Akinwumi Adesina, ministre de l’Agriculture et du Développement rural de la République fédérale du Nigeria, après plusieurs tours de vote, selon le mode opératoire de la banque, avec une élimination progressive.
Du dernier trio composé d’Akinwumi Adesina du Nigéria, du Tchadien Bédoumra Kordjé, et la seule dame, Cristina Duarte du Cap Vert, les suffrages des gouverneurs sont allés vers le Nigérian qui a obtenu 58,2% des voix, devant Bédoumra Kordjé (31,62%) et la Cap-verdienne Cristiana qui a recueilli 10, 27%.
Samura Kamara de la Sierra Léone, Sufian Ahmed de l’Ethiopie, le Malien Birama Boubacar Sidibé, le Tunisien Jaloul Ayed et Thomas Sakala du Zimbabwé avaient été éliminés progressivement.
Les députés malgaches ont voté à une très large majorité mardi soir la destitution du président Hery Rajaonarimampianina, accusé notamment d’avoir violé la Constitution, au risque de replonger la Grande Ile dans une nouvelle crise politique.
La Haute Cour constitutionnelle doit désormais se prononcer sur le bien fondé de la déchéance du président, votée par 121 députés contre 4, sur 125 votants, parmi les 151 députés de l’Assemblée nationale.
La majorité des deux tiers requise pour obtenir la destitution du président était de 101 voix.
Il est déclaré officiellement que la soumission à la Haute Cour constitutionnelle de la requête de mise en déchéance (de Hery Rajaonarimampianina) est acceptée par tous a annoncé officiellement le président de l’Assemblée Jean Max Rakotomamonjy après le dépouillement du vote des députés.
L’élection démocratique –la première depuis 2006– d’Hery Rajaonarimampianina en décembre 2013 avait laissé croire que Madagascar pourrait enfin sortir de la très grave crise politique et économique dans laquelle elle était plongée depuis le renversement du président Marc Ravalomanana par le maire d’Antanarivo Andry Rajoelina, en 2009.
Expert-comptable de formation, M. Rajaonarimampianina avait promis à la population une vie meilleure. Et il avait promis d’agir vite.
Le président avait été élu avec le soutien d’Andy Rajoelina, battant le candidat de M. Ravalomanana, Robinson Jean-Louis. Mais il a rapidement pris ses distances avec son mentor, se retrouvant sans base politique.
S’il a su renouer avec les bailleurs de fonds étrangers qui avaient tourné le dos au pays après le coup de force de 2009, ses détracteurs et la société civile lui reprochent son inertie, ses tâtonnements et son inefficacité.
Pour moi, s’il est incompétent, il vaut mieux qu’il quitte le pouvoir!, avait tonné mardi le député Tinoka Roberto, avant le vote de l’Assemblée.
Proche d’Andry Rajoelina, Christine Razanamahasoa a cité plusieurs cas de violation de la Constitution par le président, selon elle: non-respect de la séparation du pouvoir entre exécutif et législatif, non-respect du délai de promulgation des lois, ingérence dans les affaires de l’Assemblée nationale, obstacle à l’instauration d’une commission électorale indépendante, menace de dissolution de l’Assemblée nationale.