L’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, a invité, mercredi à Brazzaville, les parlementaires congolais à s’impliquer dans la mise en œuvre de l’accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), à l’issue d’un entretien avec le président du Sénat, Pierre Ngolo, a annoncé la radio publique.
« La mise en œuvre du programme du FMI supposera une forte implication des deux Chambres du parlement », a déclaré le diplomate français, avant d’ajouter : « Et maintenant, une nouvelle page commence et ce sera celle d’amitié entre la France et le Congo ».
Le 11 juillet dernier, le FMI a approuvé un programme de trois ans du Congo. Cet accord, d’un montant de 448,6 millions de dollars (399 millions d’euros) sur trois ans, « doit permettre à la République du Congo de retrouver une stabilité macroéconomique et de poser les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive », estime le FMI dans un communiqué, rappelle-t-on.
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Cette signature, en présence du ministre des Finances, Calixte Ganongo, met un terme à plus de deux ans de négociations entre Brazzaville et l’institution de Bretton Woods.
Les discussions, engagées en mars 2017, avaient en effet été suspendues quelques mois plus tard, après la découverte par le FMI de l’ampleur de la dette du Congo.
Le FMI avait depuis conditionné son retour à une politique de rigueur budgétaire et d’assainissement des finances publiques, ainsi qu’à une renégociation de la dette du Congo auprès de ses créanciers.
Les Sénats congolais et français se sont engagés, mercredi, à Brazzaville, à renouer le dialogue distendu depuis vingt-cinq ans.
Les chambres hautes des parlements des deux pays se sont engagés, le 17 avril à Brazzaville, à renouer le dialogue distendu depuis vingt-cinq ans, au terme de l’échange que la délégation du groupe interparlementaire d’amitié France-Afrique centrale, conduite par Christophe-André Frassa, a eu avec le président du Sénat congolais, Pierre Ngolo.
« Nous avons une relation qui est longue, ancestrale et il y avait un constat de part et d’autre avec le président Ngolo, c’est qu’il n’y avait plus de visite du groupe France-Afrique centrale depuis, hélas vingt-cinq ans. Et donc, c’était une décision que nous avons prise au groupe France-Afrique au Sénat français que nous avons exprimée lors de la visite du président Pierre Ngolo, au mois de septembre de l’année dernière, quand il a été reçu par le président Gérard Larcher, de venir ici à Brazzaville pour retisser le lien, pour le retendre pour qu’il ne soit plus distendu et c’est le but de cette visite », a déclaré Christophe-André Frassa au sortir de l’entretien.
La même délégation a également rencontré le groupe d’amitié Congo-France conduit par son président, le sénateur Daniel Abibi. Les deux parties ont passé en revue les différents domaines qui pourront être approfondis afin d’asseoir cette coopération, notamment au niveau d’échange d’expériences dans les domaines législatif, de contrôle de l’action gouvernementale, de la représentation des collectivités locales et bien d’autres.
Christophe-André Frassa est revenu sur le message du président du Sénat français, Gérard Larcher, qui a invité son homologue congolais et une partie de sa délégation à prendre part, le 13 juin prochain; à la réunion des Sénats d’Europe qui se tiendra à Paris, plus précisément au Sénat français.
Les travaux de la 5e session ordinaire administrative des deux chambres du Parlement, ouverts le 1er février, ont été clôturés le 10 avril 2019 au Palais des congrès, à Brazzaville, par Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale et Pierre Ngolo, président du Sénat. Ils ont invité les députés et sénateurs à l’unité et les Congolais à se convertir à la religion du dialogue et à s’abstenir «de se laisser déchaîner les passions et de recourir à la violence».
Dans son mot, Isidore Mvouba est revenu sur l’ambiance qui règne à l’hémicycle. «La liberté d’expression avec laquelle se discutent les problèmes qui caractérisent notre cité, illustre la force de jugement des élus du peuple qui font les débats», a déclaré le président de l’Assemblée nationale qui pense que le pays a des atouts pour être un candidat sérieux et crédible à l’émergence, «si et seulement si, à l’unisson, chacun apporte sa pierre à l’édifice».
Pour lui, la contradiction est essentielle au changement, et la critique fait vivre la démocratie. «Nous devons croire au Congo; croire, pour surmonter les obstacles liés à la conjoncture économique du moment. Croire et espérer, car l’espoir est la racine de l’espérance, laquelle espérance est le moteur du courage. Armons-nous donc de courage; car à cœur vaillant rien d’impossible», a-t-il indiqué.
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Parlant de la paix dans la Pool, Isidore Mvouba a émis le vœu de voir le programme de démobilisation, de désarmement, de réinsertion et réintégration se poursuivre de manière résolue, à l’instar du dialogue intercommunautaire qui prend racine. «On voit les bourreaux et les victimes d’hier dialoguer. L’effort du Gouvernement dans la mobilisation de la contrepartie congolaise est fortement attendu par les partenaires au développement qui sans désemparer nous accompagner dans cette entreprise d’une grande délicatesse», a dit le président de l’Assemblée nationale qui a invité les députés à être plus unis que jamais.
Du côté des sénateurs, Pierre Ngolo, clôturant les travaux, a fait savoir que sa chambre a, tout au long de la session, veillé à ce que la persistance de la crise économique et financière «ne vienne pas brouiller le climat social. Les importantes séances de travail avec le secrétaire permanent du conseil national du dialogue et la délégation d’Unicongo sont à mettre à l’actif de notre volonté d’installer confortablement notre conseil de la nation qui prêche inlassablement le dialogue comme seule voie de résolution des conflits. Il est requis que les citoyens du Congo se convertissent tous à la région du dialogue et s’abstiennent partout et quelles que soient les circonstances de se laisser déchaîner les passions et de recourir à la violence».
Dans cette perspective, il a invité les sénateurs à porter le message ce la pondération dans toutes leurs initiatives et leurs prises de position pour que priorité soit donnée au Congo à sortir absolument de la passe difficile.
A noter que la rencontre avec la délégation d’Unicongo, ce syndicat patronal regroupant 12 fédérations du commerce, conduite par Christian Barros, a porté, essentiellement, sur le décret n°2019-39 du 28 février 2019, instituant le paiement des taxes sur les sept péages de la Route nationale n°1.
Unicongo pense que les tarifs, tels que fixés, pourraient à la fois impacter négativement le panier de la ménagère et renchérir les coûts des biens et services.
Au terme de leurs sessions, les députés ont adopté 25 affaires sur 34 inscrites à l’ordre du jour, et 11 affaire sur 18 pour les sénateurs.
Ouvrant les travaux de la 5e session ordinaire administrative, le 1er février à Brazzaville, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a prié cette chambre d’accompagner sans réserve le chef de l’Etat dans sa dynamique enclenchée pour la bonne gouvernance.
« Le pari pris par le Congo de sortir victorieux des turbulences que nous vivons fait obligation au parlement, notamment à la chambre haute, d’accompagner sans réserve le mouvement qui se développe dans notre pays sous la très forte impulsion de son Excellence Denis Sassou N’Guesso, mouvement ayant pour postulats : la rectitude dans les pensées et les actes, la promotion de la justice et de la bonne gouvernance», a indiqué le président du Sénat.
Ce mouvement, a-t-il signifié, tire sa force de la détermination des Congolais à atteindre le mieux-être de chacun, de chaque société et dicte une attitude de tolérance zéro à l’égard de tout acte et de toute pensée susceptibles d’impacter négativement les efforts de développement.
Le président du Sénat a, en outre, demandé aux sénateurs d’agir pour un climat social apaisé, de veiller à ce que les délibérations, les initiatives diverses prises à tous les niveaux soient inspirées et demeurent toujours guidées par la quête de la justice et de l’intérêt du plus grand nombre. « Il convient que nous intériorisions tous notre devoir de servir et de mieux servir ceux qui, aux capacités limitées, fondent leur espoir sur notre action. Evitons donc toute inclination à la démission », a lancé le président du Sénat.
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« Notre pays ploie encore sous les sévices d’une conjoncture économique et financière austère. Mais le climat général de détente, de paix et de confiance qui prévaut en ce début d’année, sous-tendu par le traitement par le gouvernement de la dette intérieure et l’augmentation de la production pétrolière, semble promoteur d’une sortie certaine des incertitudes. Il y a nécessité que les Congolais de tout bord, mus par le sentiment patriotique, saisissent l’intérêt de conjuguer leurs énergies dans une perspective de levée des obstacles aux efforts jusque-là consentis pour atteindre le bout du tunnel», a souhaité Pierre Ngolo.
Le président de la chambre haute a exhorté le gouvernement à tout entreprendre pour la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international. « A contrario, nous ne pouvons tolérer que certains compatriotes se complaisent du statu quo et s’activent même à faire échec au processus enclenché par les institutions de la République », a-t-il averti.
Pierre Ngolo a conclu son propos en appelant les sénateurs à plus de discipline et de sérieux. « Je voudrais interpeller notre conscience collective pour une méditation profonde sur le vœu émis par le chef de l’Etat en rapport avec la concertation permanente entre les deux chambres et les synergies entre les pouvoirs législatif et exécutif» a-t-il dit.
Rappelons que la chambre haute aura à examiner, au cours de cette cinquième session, quatorze affaires parmi lesquelles, le projet de loi autorisant la ratification de la convention de Minamata sur le mercure et l’accord de financement relatif au projet d’appui au développement des entreprises.
Lancé le 2 mai à Brazzaville, par Denis Christel Sassou N’Guesso, « Le Congo que nous voulons »
Le parti au pouvoir a apporté la clarification, le 22 août à Brazzaville, par la voix de son secrétaire général, Pierre Ngolo, répondant à un journaliste sur la question à l’occasion d’une conférence de presse animée par le collège des présidents de la majorité présidentielle.
« Avez-vous suivi une instance du Parti congolais du travail se prononcer pour » Le Congo que nous voulons »? C’est une initiative d’un citoyen, fut-il membre du Parti congolais du travail sur laquelle il répondra devant le parti », telle a été la réponse de Pierre Ngolo au journaliste qui voulait savoir si « Le Congo que nous voulons » était un projet du Parti congolais du travail (PCT), entendu qu’il est développé par un cadre de ce parti et membre du bureau politique. Pierre Ngolo a signifié que le PCT n’avait pas un autre projet en dehors de celui sur la base duquel leur candidat à la présidentielle, Denis Sassou N’Guesso, a été élu en 2016, à savoir « La marche vers le développement ». Aussi, engagé à soutenir la mise en oeuvre de ce projet en dépit de la situation économique présente, le secrétaire général du PCT a demandé à ses militants de respecter la discipline du parti, les invitant à se tenir en dehors de l’initiative « Le Congo que nous voulons. « Nous demandons aux nôtres, à tous les niveaux, de se tenir en dehors de ce qui se passe qui n’engage en rien le Parti congolais du travail. Ceux qui ont pris l’option de suivre ce chemin-là rendront demain compte devant le parti », a notamment prévenu Pierre Ngolo.
Outre cette question, l’échange entre la presse et le collège de la majorité présidentielle a porté sur d’autres problématiques telles celles abordées récemment par une frange de l’opposition, précisément la situation du Congo qui serait en banqueroute, l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Pour la majorité présidentielle, ces propos ne sont qu’une basse manœuvre.
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Sur l’accord que le Congo entend signer avec le FMI, le ministre d’Etat, président du Rassemblement Citoyen (RC), Claude Alphonse Nsilou, membre de la majorité présidentielle, a laissé entendre que les négociations sont en bonne voie avec la Chine et que le Congo va bientôt signer avec l’institution de Bretton Woods.
Le Congo ne peut pas connaître la banqueroute, a pour sa part indiqué le ministre des Hydrocarbures, Jean-Marc Thystère-Tchicaya, président du Rassemblement pour la démocratie et le progrès social, parti de la majorité présidentielle. Pour lui, le pays a beaucoup de ressources et une telle hypothèse ne serait pas envisageable aujourd’hui. Quant à la question sur le retour de la paix dans le département du Pool, le ministre Landry Euloge Kolélas, président du MCDDI, a, lui, signifié que l’apparition de l’ex-chef rebelle, Frédéric Bintsamou, à Mihété (Vindza) n’était pas spontanée, preuve que le pays est engagé pour le retour définitif de la quiétude dans ce département.
« Nous ne pouvons que saluer l’étape atteinte aujourd’hui. Le projet de la consolidation de la paix dans le Pool habite aujourd’hui toutes les consciences. La paix revient dans ce département et c’est même le vœu du président de la République qui veut mettre fin à cette crise, en mettant un accent sur la réinstallation des ex-combattants et plusieurs projets ont été mis en place à propos avec nos partenaires du système des Nations unies », a-t-il fait savoir.
Le Parti Congolais du Travail (PCT) de Pierre Ngolo et le Front Patriotique (FP) de Destinée Doukaga ont signé aujourd’hui un protocole d’accord de partenariat
Le Parti Congolais du Travail (PCT) de Pierre Ngolo et le Front Patriotique (FP) de Destinée Doukaga ont signé aujourd’hui un protocole d’accord de partenariat. Le jeune FP fondé en 2015 et le vieux PCT fondé en 1969 vont travailler main dans la main notamment pour l’élection de DSN car la présidente du Front Patriotique Mme Destinée Doukaga a déclaré sa disponibilité à accompagner le candidat Denis Sassou nguesso dans les futures batailles.
Pierre Ngolo, secrétaire général du Parti congolais du travail
La maison de Pierre Ngolo et la voiture de son fils incendiée en France à Cergy Saint Christophe dans la nuit du 24 Octobre . La deuxième voiture de sa fille , une scenic grise a été épargnée du fait que c’était stationnée à coté de la voiture (Laguna) de son voisin .
Le domicile de Pierre Ngollo à Cergy St Christophe où réside sa famille aurait été le théâtre d’un incendie perpétré par un groupe d’indignés constitué en commando invisible décidé de s’en prendre aux familles des dignitaires résidentes en Occident.
Pierre Ngolo, le secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) continue de défendre le changement de constitution à partir d’un référendum. Au micro de RFI jeudi, M. Ngolo pense que la question, ce n’est pas de permettre à Denis Sassou-Nguesso de briguer un nouveau mandat, mais la consolidation de la démocratie congolaise.
«Ceci appelle un changement de Constitution. Malheureusement, tous ceux qui réagissent ne posent le problème que par rapport à Denis Sassou-Nguesso. Mais on le redoute tant parce qu’il est le meilleur de tous. Etre le meilleur n’est pas une faute», a avancé le dignitaire du régime de Sassou Nguesso
Alors que les observateurs de la scène politique congolaise et certains opposants au projet de changement de constitution estime que le dialogue national de Sibiti au mois dernier n’a pas mobilisé grand monde, Pierre Ngolo soutient le contraire.
«Sibiti a été un grand moment de mobilisation. On avait là-bas la majorité présidentielle, l’opposition dans sa plus grande partie, même le MCDDI, dont vous avez parlé, était à Sibiti et on avait là-bas tous les partis du Centre», a-t-il dit.
Pourtant, il manquait à l’appel à Sibiti, des personnalités comme Mathias Dzon de l’UPRN, Guy Brice Parfait Kolelas du MCDDI, Tsaty Mabiala de l’UPADS.
Le responsable du parti de Denis Sassou Nguesso accuse ces personnalités de faire preuve d’un radicalisme excessif et de refuser toute offre de dialogue.
Revenant sur l’opposition du ministre de la Fonction publique, Guy Brice Parfait Kolelas au changement de Constitution, M. Ngolo pense qu’il est normal qu’il y ait de divergences d’opinions. Mais selon lui, c’est la tendance majoritaire.
«Mais est-ce que consensus veut dire unanimité absolue ? Je ne pense pas. Je dis que dans le pays il y a consensus. La preuve : nous étions à Sibiti, et je dis à Sibiti c’était l’essentiel de la classe politique congolaise», défend le secrétaire du parti au pouvoir qui soutient que la situation en cours au Congo n’est pas la même chose que ce qui s’était passé au Burkina Faso.
«Mais il n’y a pas de raison. Avant Sibiti, il y a eu l’étape des consultations présidentielles. Ça n’a rien à voir avec la démarche du Burkina. Le Burkina, c’était: ‘nous voulons ceci et nous y allons, peu importe’. Ce n’est pas la logique du Congo », a-t-il ajouté.
Pierre Ngolo qualifie le dialogue alternatif de Brazzaville d’un véritable monologue, parce que regroupant seulement les partis de l’opposition radicale. Alors que e dialogue a connu la participation du ministre Guy-Brice Parfait Kolelas, de l’ancien ministre de la Défense, Charles Zacharie Bowao et d’André Okombi Salissa
«Mais tous ceux que vous citez là ce sont ceux qui disent non au changement de la Constitution. Vous n’avez personne investie par le Parti congolais du travail qui était là-bas. Nous étions en bureau politique du Parti congolais du travail sur la question. Le camarade que vous citez, le camarade Charles Bowao, était le seul du bureau politique à avoir une opinion contraire», soutient M. Ngolo.
Le Secrétaire du PCT reconnait qu’en principe, la démocratie est en danger quand les dirigeants refusent de quitter le pouvoir à l’issue de leur mandat, comme l’indiquait il y a quelques jours Barack Obama en Ethiopie. Mais selon lui, il n’y a pas de démocratie sans peuple.
Pour Pierre Ngolo, il faut changer la Constitution pour permettre à Denis Sassou Nguesso de continuer à régner pour éviter que le Congo revive la guerre civile comme en 1997.
Faut-il adopter une nouvelle Constitution par référendum pour permettre au président Sassou N’guesso de briguer l’an prochain un 3e mandat ? Au Congo-Brazzaville, le débat est sur toutes les lèvres. Hier, Guy-Brice Parfait Kolelas, le numéro 1 du MCDDI, qui est ministre et est hostile à ce projet, était l’invité de RFI. Voici le point de vue de Pierre Ngolo, le secrétaire général du Parti congolais du travail, le PCT, le parti au pouvoir.
RFI : pourquoi voulez-vous changer la Constitution afin que le président Sassou-Nguesso puisse solliciter un troisième mandat l’année prochaine ?
Pierre Ngolo : Je dis que le problème n’est pas le problème de Denis Sassou-Nguesso. Le problème, c’est le problème de la démocratie congolaise qu’il faut consolider et ceci appelle un changement de Constitution. Malheureusement, tous ceux qui réagissent ne posent le problème que par rapport à Denis Sassou-Nguesso. Mais on le redoute tant parce qu’il est le meilleur de tous. Etre le meilleur n’est pas une faute !
Vous estimez que le président sortant est le meilleur de vos candidats pour l’année prochaine ?
Pourquoi cet acharnement ? Si on ne le redoutait pas ? Si on n’avait pas conscience de ce qu’il est le plus fort de tous ceux qui sont là ?
Vous dites que le changement constitutionnel doit se faire par consensus, mais il manquait beaucoup de monde lors du dialogue national de Sibiti le mois dernier ?
Sibiti a été un grand moment de mobilisation. On avait là-bas la majorité présidentielle, l’opposition dans sa plus grande partie, même le MCDDI, dont vous avez parlé, était à Sibiti et on avait là-bas tous les partis du Centre.
Quand il manque à ce type de dialogue des personnalités comme Mathias Dzon de l’UPRN,Guy Brice Parfait Kolelas du MCDDI, Tsaty Mabiala de l’UPADS, est-ce qu’on peut parler de consensus ?
Je ne sais pas. Je dis qu’à Sibiti il y a eu consensus. Et je dis qu’il est quelques personnalités que vous citez qui font preuve d’un radicalisme excessif et qui refusent toute offre de dialogue. Mais ce n’est pas eux l’essentiel de la classe politique congolaise. Vous parlez de monsieur Mathias Dzon, qui est un frère que je connais bien, que je respecte, je sais qu’il a sa dimension que vous lui donnez, mais sur place quelle est sa dimension réelle ? Et on peut comme ça, multiplier les exemples.
Il y a même des ministres comme Guy Brice Parfait Kolelas qui sont hostiles à ce changement de Constitution. Ce qui veut dire qu’au sein du gouvernement il n’y a même pas de consensus aujourd’hui.
C’est tout à fait normal qu’il y ait divergence d’opinions. Mais le plus important ce n’est pas cela. Le plus important, c’est qu’elle est la tendance majoritaire ? Si c’est un ou deux membres du gouvernement qui disent non, ce n’est pas pour autant qu’on peut dire qu’il n’y a pas consensus.
Mais comment pouvez-vous parler de consensus dans le pays s’il n’y a même pas de consensus dans le gouvernement ?
Mais est-ce que consensus veut dire unanimité absolue ? Je ne pense pas. Je dis que dans le pays il y a consensus. La preuve : nous étions à Sibiti, et je dis à Sibiti c’était l’essentiel de la classe politique congolaise.
Il y a dix mois, les partisans de Blaise Compaoré disaient qu’il y avait consensus au Burkina pour la réforme constitutionnelle. On a vu le résultat : la rue a fait tomber le régime. Est-ce que vous ne craignez pas qu’il arrive la même chose à Brazzaville ?
Mais il n’y a pas de raison. Avant Sibiti il y a eu l’étape des consultations présidentielles. Ca n’a rien à voir avec la démarche du Burkina. Le Burkina c’était : nous voulons ceci et nous y allons, peu importe. Ce n’est pas la logique du Congo.
Vous vous appuyez sur ce dialogue national de Sibiti, mais vous ne dites pas un mot sur le dialogue alternatif qui a eu lieu deux semaines plus tard à Brazzaville et qui, au contraire, a dénoncé ce projet de changement de Constitution en le qualifiant de coup d’Etat constitutionnel !
Je pense qu’il y a là un double langage. Ils ont dialogué avec qui ? Avec le gouvernement, avec la majorité, quels étaient les contradicteurs ? Il s’agit là de l’opposition radicale. S’ils se retrouvent entre eux, c’est un véritable monologue.
Dans ce dialogue alternatif de Brazzaville, il y avait tout de même un ministre en exercice, Guy-Brice Parfait Kolelas, un ancien ministre de la Défense, Charles Zacharie Bowao et un de vos camarades du PCT, André Okombi Salissa ?
Mais tous ceux que vous citez là ce sont ceux qui disent non au changement de la Constitution. Vous n’avez personne investie par le Parti congolais du travail qui était là-bas. Nous étions en bureau politique du Parti congolais du travail sur la question. Le camarade que vous citez, le camarade Charles Bowao, était le seul du bureau politique à avoir une opinion contraire.
Que répondez-vous à ceux qui disent que la Constitution actuelle – la Constitution de 2002 – a amené la paix au Congo et qu’en voulant changer de Constitution on va amener une crise là où il n’y en a pas ?
La Constitution du 20 janvier a amené la paix au Congo parce que jusque-là on a à la tête de la République Denis Sassou-Nguesso !
Que répondez-vous à Barack Obama quand il dit : « La démocratie est en danger quand les dirigeants refusent de quitter le pouvoir à l’issue de leur mandat » ?
C’est une position de principe, mais il n’y a pas de démocratie sans peuple. Les dirigeants le sont du fait de la volonté du peuple.
Donc quand Barack Obama dit : « Personne ne devrait être président à vie », vous n’êtes pas d’accord avec lui ?
Mais est-ce que la présidence à vie, c’est une simple volonté du dirigeant ? Si d’aventure un peuple pense que le dirigeant qu’il a c’est celui qu’il mérite pour l’instant, il n’y a personne pour dénier au peuple ce droit et cette prérogative.
Quand Blaise Compaoré voulait modifier la Constitution pour rester au pouvoir il disait lui aussi qu’il ne faisait que suivre la volonté du peuple !
Je voudrais dire que c’est deux cas différents. Le parallélisme que vous faites entre le Burkina et le Congo procède de la non-prise en compte de ce qu’il y a une vingtaine d’années le Congo a vécu avec douleur.
Vous pensez à la guerre civile de 1997 ?
Il faut faire que demain le Congo ne revive pas ce qu’il a déjà vécu et qu’il reste gravé dans la mémoire des Congolais.
Pierre Ngolo, secrétaire général du PCT et André Okombi Salissa
Le dialogue national initié par le président Denis Sassou-Nguesso s’ouvre ce lundi 13 juillet à Sibiti, capitale du département de la Lékoumou au sud-ouest de Brazzaville. Officiellement, il s’agit de débattre de l’avenir des institutions et de l’organisation des élections, notamment de la présidentielle de 2016. L’opposition pose des préalables et boude le lieu choisi pour ces assises qui vont durer cinq jours.
Les discussions qui s’ouvrent ce lundi à Sibiti, cité qui a abrité les festivités de l’indépendance du Congo l’an dernier, sont loin d’être inédites. Il s’agit en fait d’un énième « dialogue » que le Congo-Brazzaville organise régulièrement depuis la Conférence nationale souveraine, qui a ouvert la voie au multipartisme en 1991.
Les débats seront axés sur deux principaux thèmes : l’avenir des institutions et la méthodologie à employer pendant les élections à venir, notamment pour la présidentielle de 2016. Le premier a divisé la classe politique. L’opposition, regroupée au sein du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel, a exigé le retrait de ce thème de l’ordre du jour. Mais jusqu’à ce lundi matin, elle n’a pas obtenu gain de cause et a donc annoncé officiellement ce lundi 13 juillet qu’elle ne partciperait pas au «dialogue national».
Les participants à la réunion qui s’ouvrent à Sibili ne sont donc issus que des partis de la majorité, du centre et de la société civile. Tous doivent débattre et prendre des recommandations, mais celles qui avaient été prises lors des concertations de Ewo en 2011et celles de Dolisie en 2013 attendent toujours d’être appliquées. « Sibiti sera une étape pas comme les autres », assure cependant un dirigeant de la majorité.
Fronde interne au PCT
Le Parti congolais du travail fait face aussi à des voix discordantes en interne, des critiques venant notamment de l’un de ses membres les plus éminents : André Okombi Salissa. Dans une déclaration solennelle lue devant la presse samedi, celui qui fut ministre de façon ininterrompue entre 1997 et 2012 a qualifié de « monologue et de divertissement » le dialogue national qui s’ouvre à Sibiti. André Okombi Salissa, toujours député du PCT, prend là un peu plus ses distances vis-à-vis de la majorité, après sa suspension du bureau politique fin 2013 pour « divergences de vue ».
Pour Pierre Ngolo, secrétaire général du PCT, André Okombi Salissa est « un camarade qui s’égare ». « Le camarade Okombi, on sent aujourd’hui que ses prises de positions sont véritablement aux antipodes de celles du parti. Donc, s’il considère qu’il n’est plus membre du Parti congolais du travail, c’est à lui de tirer les conséquences », estime le secrétaire général du PCT au micro de RFI. Pour ce dernier, « à toutes les concertations, nous nous sommes retrouvés, majorité, opposition, le centre, la société civile et le gouvernement. Donc, il n’y a jamais eu de monologue. Et cette fois-ci aussi, c’est un dialogue qui se tient, qui a été demandé avec insistance par toutes les forces vives nationales. »