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Le fait que Félix Tshisekedi ait envoyé des émissaires auprès de Paul Kagame pour lui faire un compte-rendu de la situation politique en RDC devrait faire réfléchir ceux des Congolais qui ne comprennent pas encore pour qui roule le successeur de Joseph Kabila.
Il y a quelques jours, j’avais posé la question suivante dans mon post du 4 novembre intitulé « La République des amnésiques » : « Mais comment peut-on attendre de Félix Tshisekedi des changements en profondeur quand il roule pour le Rwanda et prouve, via l’affaire Minembwe, que son cœur bat pour la même cause que les Azarias Ruberwa de ce monde ?! »
Cette interrogation s’appuyait sur plusieurs éléments objectifs démontrant que Félix Tshisekedi est trop proche de Paul Kagame pour bousculer l’agenda du Rwanda au Congo. Certains compatriotes me disent : « Mais Mbeko, yo ozalaki kosenga Félix a rompre na FCC, non ! ». Oui, mais personne n’a demandé au même Tshisekedi de devenir le petit valet de Kagame dans la région. Une situation qui a poussé certains pays de la sous-région comme le Burundi et l’Ouganda à se distancer de la RDC. Au Rwanda même et dans la communauté rwandaise, Félix Tshisekedi est surnommé « Gisekeramwanzi Tshisekedi » (en gros, mwana ya zoba). C’est dire…
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Dans les jours à venir, nous allons expliquer pourquoi Paul Kagame a pesé de tout son poids pour que Félix Tshisekedi soit proclamé « vainqueur » d’une élection remportée par Martin Fayulu ? Nous expliquerons aussi pourquoi Denise Nyakeru Tshisekedi s’est rendu au Rwanda peu de temps après l’arrivée au pouvoir de son époux et qu’est-ce qui a été dit à son sujet à son départ du pays des mille collines; pourquoi le Rwanda a envoyé deux bataillons de ses forces spéciales à l’est du Congo, au moment même où Paul Kagame était reçu à Kinshasa par Felix Tshisekedi dans le cadre des obsèques de son père; pourquoi les services burundais et ougandais se gardent de partager certaines informations sensibles avec leurs homologues congolais… et surtout pourquoi la Monusco se tait face à ce qui s’apparente à une complicité manifeste de certains éléments «congolais» dans certaines opérations conduites par les Rwandais (en tenue des FARDC) à l’est du Congo.
En attendant, il faut que les Congolais comprennent que sous Félix Tshisekedi, il n’y aura pas de véritable justice pour les victimes congolaises du Rwanda, et ceux qui pensent que la question de Minembwe sera définitivement réglée sous ce régime peuvent toujours rêver. Si Moise Nyarugabo et son frère Azarias Ruberwa se permettent de menacer 80 millions de Congolais chez eux, c’est parce qu’ils savent qu’ils ont un allié à la tête du Congo. L’arrogance de ces deux rwandais trouve sa substance en partie dans la compromission de Félix et de certains compatriotes du Kasaï pour qui la tribu passe avant la patrie.
Bref. Avec ou sans le FCC, Félix Tshisekedi reste un problème, pour ne pas dire une menace, pour la stabilité et l’intégrité territoriale de la RDC à moyen et à long terme…
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Par Patrick Mbeko