Congo – Affaire Chacona : « ces jeunes avaient été torturés puis exécutés » (ONG)

Les bébés noirs

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Les bébés noirs
(Photo d’illustration)Les « bébés noirs » © Adiac-congo

Pour l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), les jeunes décédés dans la nuit du 22 au 23 juillet dans le commissariat de l’ancien Chantier de construction navale (CHACONA) au nord de Brazzaville avaient été torturés puis exécutés. L’ONG dit avoir enquêté auprès d’une centaine de familles.

« Ces décès sont intervenus des suites d’actes de torture et de traitements cruels et inhumains et dégradants », écrit l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) dans son rapport qui dénonce l’absence d’autopsie et « une enquête bâclée ».

L’OCDH donne l’identité de 12 des 13 jeunes gens âgés de 16 à 28 ans qui sont morts au commissariat de CHACONA dans le quartier de¨Mpila dans la nuit du 22 au 23 juillet après leur interpellation.

Ils étaient lycéens, étudiants, mécaniciens ou commerçants, d’après le rapport de l’OCDH. Le gouvernement congolais avait dans un premier temps affirmé qu’ils appartenaient à deux bandes de délinquants du gang des « Bébés noirs » à Brazzaville.

Le ministre de l’Intérieur, Raymond-Zéphirin Mboulou, avait ensuite reconnu leur mort au commissariat, sans explication sur leur interpellation ou la cause des 13 décès. Il avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l’enterrement.

»Ces enfants n‘étaient pas des Bébés noirs »

« Les enquêtes menées par notre organisation ont montré que les jeunes tués n’avaient vraisemblablement rien à voir avec les gangs des Bébés noirs. Nous avons enquêté auprès d’une centaine de témoins. Aucune des personnes décédées n’a présenté un profil de délinquant pendant nos recherches sur le terrain », écrit l’ONG.

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L’ONG dénonce encore « une information judiciaire bâclée », et le renvoi en correctionnel de six policiers pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger » : « Le parquet a ainsi transformé une affaire d’ampleur criminelle en délit ».

« Vu la rapidité de l’instruction de cette affaire et le procès annoncé pour le 24 octobre prochain, nous craignons que ce procès ne soit pas à la hauteur et ne soit pas en mesure de dire toute la vérité sur ce qui s’est passé », a indiqué Trésor Nzila directeur exécutif de l’OCDH, en présentant le rapport.

L’ONG demande au parquet de « reconsidérer le procès annoncé pour le 24 octobre et en même temps de poursuivre les enquêtes afin de rendre une justice de qualité ». Les auteurs demandent aussi la démission du ministre de l’Intérieur et recommandent aux « partenaires bilatéraux » du Congo de « suspendre leur soutien aux forces de défense et de sécurité ».

»Comme les disparus du Beach ?

Voilà qui pourrait rappeler aux Congolais la tristement célèbre affaire dite des disparus du beach. Des Congolais s‘étaient réfugiés en RDC du fait des combats entre forces loyalistes (force publique régulière, miliciens cobras, militaires angolais, etc.) et Ninjas de Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi.

Suite à un accord tripartite entre les gouvernements des deux Congo et le HCR, ces réfugiés devraient rentrer au Congo par voie fluviale. Mais, arrivés au débarcadère de Brazzaville, certains disparaissent. Des ONG et des proches avaient estimé à plus de 300 le nombre de disparus alors que le régime de Brazzaville a évoqué un chiffre avoisinant le nombre 80.

Au procès d’août 2005 à Brazzaville, tous les 14 autres accusés sont acquittés « faute de preuves », selon l’expression de Charles Émile Apesse, président de la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Brazzaville. Laquelle chambre condamna toutefois l’État à indemniser les ayants droits des victimes.

Mais, si le régime de Sassou estime que cette affaire est déjà close, en ce « qu’on ne peut pas juger deux fois une affaire », le problème des disparus du beach reste pendant en France. De hautes personnalités congolaises proches de Sassou restent ainsi dans la ligne de mire de la justice française.

Parmi ces dignitaires, Norbert Dabira qui est poursuivi pour crimes contre l’humanité. Mais, l’ex-inspecteur général des armées et proche du président Sassou purge depuis mai dernier une peine de 5 ans de prison ferme pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État.

Avec Africanews

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Congo – drame de Chacona : des ONG pour des sanctions contre les coupables

Vue du centre-ville de Brazzaville. Wikimedi

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Vue du centre-ville de Brazzaville. Wikimedi
Vue du centre-ville de Brazzaville. Wikimedi

Un collectif d’Ong de défense des droits de l’homme a exigé, mercredi à Brazzaville, des sanctions disciplinaires et pénales contre les coupables de la mort de 13 jeunes garçons au commissariat de Chacona situé au nord de capitale.

Après s’être indigné de l’impunité dont bénéficient les policiers mis en cause, ledit collectif demande « des sanction disciplinaire et pénales à l’endroit des coupables », écrit-il dans une note transmise à la presse.

Il estime que « ce drame est un évènement tragique, de violation des droits humains, qui a endeuillé plusieurs familles ». S’appuyant sur le pacte international relatif aux droits civils et politiques qui stipule que « nul ne peut être arbitrairement privé de la vie », ces ONG recommandent aux autorités congolaises «d’établir les circonstances de ces décès et les responsabilités des uns et des autres ; d’ordonner des autopsies de tous les corps ; de demander que toutes ces autopsies soient menées par des médecins légistes indépendants, conformément aux normes internationales ».

Ce collectif « exige aussi la production de la liste de tous les morts et les portés disparus et que celle-ci soit rendue publique ; la destitution du procureur de la République ; (…) ; l’organisation d’une cérémonie officielle des funérailles pour les victimes de ce drame ».

Avec APA

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RDC: une ONG demande aux autorités de restituer le corps d’un opposant

L'opposant Rossy Mukendi

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L'opposant Rossy Mukendi
L’opposant Rossy Mukendi évacué par une équipe de la Croix-Rouge après avoir été blessé par un tir des forces de l’ordre, lors d’une marche à Kinshasa contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, le 25 février 2018 en RDC afp.com – John WESSELS

L’organisation congolaise Voix des sans voix (VSV) a exhorté mercredi les autorités de Kinshasa à restituer le corps de l’opposant Rossy Mukendi, tué il y a deux mois lors de la répression d’une marche anti-Kabila dans la capitale.

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) est « vivement préoccupée par la prise en otage qui ne dit pas son nom par les autorités congolaises du corps de monsieur Rossy Mukendi Tshimanga », tué le 25 février, écrit-elle dans un communiqué.

« Nous demandons aux autorités de donner l’accès libre aux membres de la famille de Rossy au corps de ce dernier en vue de l’identifier et de leur permettre de lui organiser dans un bref délai des obsèques dignes », a déclaré à l’AFP Rostin Manketa, directeur exécutif de la VSV.

Il n’est pas normal que les autorités congolaises « s’approprient indument le corps de l’activiste Rossy Mukendi qu’elles n’ont pas voulu, pourtant, protéger de son vivant », a-t-il ajouté.

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Principale ONG de défense des droits de l’Homme en République démocratique du Congo (RDC), la VSV a en outre « dénoncé fermement les intimidations et menaces » contre la famille du défunt « de la part d’ inconnus se réclamant des services de sécurité ». C’est « inadmissible », selon VSV.

L’AFP n’a pu joindre dans l’immédiat les autorités congolaises sur ces accusations.

Le bureau des Nations unies aux droits de l’Homme en RDC devait rencontrer mercredi la famille du défunt.

« C’est après cette réunion que je pourrais faire les démarches qui s’imposent pour obtenir et faciliter la récupération du corps », a déclaré à la presse Abdoul Aziz Thioye, directeur du de ce bureau de l’ONU.

Rossy Mukendi, 35 ans, initiateur du mouvement « Collectif 2016 », a été tué par balle le 25 février dans la répression de la marche organisée par des catholiques en RDC contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Par l’AFP

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Congo : Des ONG lancent une campagne intitulée « Prisonniers politiques : on ne vous oubliera pas »

Général Jean-Marie Michel Mokoko (G) et André Okombi Salissa (D), candidats à la présidentielle du 20 mars 2016 au Congo-Brazzaville

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Général Jean-Marie Michel Mokoko (G) et André Okombi Salissa (D), candidats à la présidentielle du 20 mars 2016 au Congo-Brazzaville
Général Jean-Marie Michel Mokoko (G) et André Okombi Salissa (D), candidats à la présidentielle du 20 mars 2016 au Congo-Brazzaville

Une plateforme d’ONG, à l’initiative de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), a lancé, vendredi 20 octobre, à Brazzaville, une campagne intitulée « Prisonniers politiques : on ne vous oubliera pas », en vue d’obtenir la libération de ces détenus. Il s’agit d’une centaine de détenus arrêtés, pour l’essentiel, dans la période du référendum constitutionnel de 2015 et de l’élection présidentielle de 2016. Deux candidats à cette élection en font partie, à savoir le général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, officiellement poursuivis « pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ».

Dans la petite salle de conférences de l’OCDH, les responsables des ONG venus prendre part au lancement de la campagne ont arboré chacun, sur son visage, un bandeau sur lequel on pouvait lire l’intitulé de cette campagne initiée par l’OCDH que dirige Trésor Nzila.

« Nous avons décidé de lancer cette campagne de sensibilisation et de mobilisation, campagne intitulée « Prisonniers politiques : on ne vous oublie pas ». Chaque vendredi, jusqu’au 16 mars 2018, nous allons publier une affiche d’un prisonnier politique. Cette campagne commence avec le général Jean-Marie Michel Mokoko. Pour nous, ce dernier est la figure la plus emblématique de la répression contre les opposants au Congo », a-t-il déclaré.

Une centaine de prisonniers environ

Les prisonniers politiques, estimés à une centaine dont les ONG demandent la libération, ont été essentiellement arrêtés dans la période du référendum constitutionnel de 2015 et de l’élection présidentielle de 2016.

« C’est une question politique voilà pourquoi nous les appelons les prisonniers politiques. Le procureur de la république n’a pas le pouvoir pour libérer ces gens-là. C’est donc le gouvernement qui a le dernier mot pour rendre la liberté à ces gens-là », a affirmé Trésor Nzila.

Très souvent les autorités répètent que le pays ne compte aucun prisonnier politique, mais seulement des prisonniers de droit commun.

Par RFI

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