Congo – Crise du Pool : Le Président Sassou propose au gouvernement de racheter les armes des hommes de NTumi

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À l’initiative des sages et notables du département du Pool, le président Denis Sassou N’Guesso a eu une séance de travail avec leurs représentants, ce 3 octobre à Brazzaville. Les échanges  ont porté sur l’étude des voies et moyens du rétablissement de la paix et de la sécurité dans ledit département.

Trois interventions ont constitué le paquet des doléances portées auprès du chef de l’État par les notables du Pool.

Prenant la parole le premier, l’évêque de Kinkala Louis Portella Mbuyu a rappelé les peines que subissent les populations du Pool du fait de l’insécurité créée par les miliciens de ninjas. Il a indiqué en outre que les ministères de la Défense nationale, de l’Intérieur et de l’action sociale devraient s’impliquer considérablement dans la recherche des moyens devant conduire au rétablissement de la situation sécuritaire et sociale dans cette partie du pays.

De son côté, le représentant des sages, Dominique Loubassou a insisté sur la nécessité de mettre en place un comité de suivi devant contrôler la mise en œuvre des opérations conduisant au rétablissement de la paix dans le Pool, à savoir entre autres l’ouverture des couloirs humanitaires sécurisés ; la libre circulation des biens et des personnes ; l’ouverture du trafic sur le chemin de fer Congo océan ; le retour des populations déplacées dans leurs villages et la sortie des forêts des jeunes égarés.

Le représentant des notables, Paul Goma a mis l’accent sur la situation de précarité dans laquelle se trouvent les populations affectées par la crise humanitaire et sociale. Il a fait savoir en outre à l’assistance que le département du Pool ne constitue pas une entité à part de la République du Congo. Ainsi, a-t-il indiqué, la situation dramatique que vit cette partie du pays doit interpeller tous les Congolais.

Après avoir suivi les interventions de l’Évêque de Kinkala Monseigneur Louis Portella Mbuyu, des sages et des notables, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso a affirmé avoir pris bonne note de leurs doléances, avant de les remercier pour cette initiative qui n’est que la réponse à l’appel qu’il avait lancé aux ressortissants du Pool lors de son message de vœux à la nation. Le chef de l’État a pris l’engagement d’œuvrer pour la sortie des forêts de ces jeunes égarés.

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« Il y a deux semaines, avant que vous ne preniez cette initiative, les ministres de la défense nationale, de l’intérieur, le directeur de cabinet du chef de l’État ainsi que le ministre délégué chargé de la réinsertion des ex-combattants avaient déjà engagé une démarche dans le sens de la sortie des forêts des ninjas. Votre initiative est donc la bienvenue », a déclaré Denis Sassou N’Guesso.

Par ailleurs, le chef de l’État a rappelé à son auditoire que la crise du Pool n’est pas une affaire politique. Il s’agit, a-t-il précisé, d’une crise humanitaire et sociale, parce que, a-t-il renchéri, peu avant l’élection présidentielle, Ntoumi était ministre délégué chargé des réparations des séquelles de guerres, donc collaborateur du président de la République. On ne sait trop comment, a dit le chef de l’Etat, que Ntoumi ait choisi, sans motif réel, de répartir dans les forêts du Pool ; alors qu’il n’était pas candidat à la dernière élection présidentielle.

« À ma connaissance, je sais que Ntoumi a soutenu le candidat Guy Brice Parfait Kolelas sorti deuxième à l’élection présidentielle. Ce dernier vaque tranquillement à ses occupations. Il siège à l’Assemblée nationale. Je me demande donc la motivation profonde qui justifie le retranchement de Ntoumi et son basculement dans la violence aveugle. Vous qui êtes avec lui dans le Pool, vous devrez assurément connaître les principales raisons de sa rébellion », a indiqué le chef de l’État.

Par ailleurs, le président de la République a pris le ferme engagement de créer des conditions pour la sortie des forêts des ninjas. Ils doivent, a-t-il insisté, sortir avec leurs armes même les calibres douze pour que, a-t- il déclaré, l’État les rachète pour leur permettre d’avoir un peu d’argent en vue de se réinsérer socialement.

« Nous allons tous nous mettre à l’œuvre pour créer des couloirs humanitaires sécurisés. Je vous invite, vous qui connaissez les refuges des ninjas de Ntoumi, à aller les sensibiliser que le chef de l’État leur a dit de sortir des forêts. Personne ne sera tué. C’est la parole du père de la nation.  D’ailleurs notre Constitution interdit la peine de mort. Je vous parle avec mon cœur ; parce que je suis sans papier devant moi », a indiqué Denis Sassou N’Guesso, avant de rappeler que la violence sous toutes ses formes ne contribue guère au développement d’un pays.

Source: adiac

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Congo- Crise du Pool: Le roi des Tékés menace de faire réagir les foudres du Nkwembali sur Ntumi

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Au coeur de l’audience accordée aux sages et notables du Pool, mardi 3 octobre, au Palais du peuple, par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso

Au coeur de l’audience accordée aux sages et notables du Pool, mardi 3 octobre, au Palais du peuple, par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, il y a eu des engagements en faveur de la paix, mais aussi des avertissements émanant des dépositaires du pouvoir ancestral.

Parole du roi des Tékés : « si ces enfants « égarés » retranchés dans le département du Pool depuis plus d’une année ne renoncent pas à la violence pour regagner la nation dans la tranquillité, les foudres du Nkwembali s’abattront sur eux sans délai », a averti sa majesté Auguste Ngampio dans un message lu par sa délégation à l’audience accordée par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, aux sages et notables du Pool, mardi 3 octobre, au Palais du peuple.

Par enfants « égarés », le roi Makoko faisait allusion aux ninjas-nsiloulous, adeptes de Frédéric Bintsamou, qui ont pris les armes et commettent des actes crapuleux au nom d’une revendication politique difficile à cerner. Dans la royauté téké, le Nkwembali, totem et esprit divin, incarne au plan moral et culturel, l’essentiel de la norme sociale à la violation de laquelle le contrevenant s’expose aux pires réprimandes, aux inexcusables châtiments.

Pour voir que le Makoko est à peu près au bout de sa tolérance vis-à-vis des ninjas-nsiloulous et de leur chef, il faut dire que le roi n’a presque jamais invoqué la réaction du Nkwembali depuis le déclenchement de la crise du Pool, le 4 avril 2016. Même lorsque le président de la République avait reçu toutes les notabilités congolaises, le 28 novembre, toujours au Palais du peuple, Auguste Ngempio restait mesuré. Ce jour-là, il y avait le Makoko, mais aussi le Mâ Loango et le Ng’àmbom’ de Mbaya.

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On avait cru que ces jeunes « égarés », entendraient la voix de la raison et reviendraient à la République prendre la place qui leur revient. Rien n’y est fait. Ils ont poursuivi les exactions, mais peut-être qu’il y en a qui se rendent compte qu’ils suivent une voie sans issue. C’est en leur direction, sans doute que la nation doit se montrer réceptive. A condition, le chef de l’Etat l’a déclaré avec insistance ; à condition qu’ils rendent les armes qui leur permettent de commettre viols, vols, braquages, destructions de biens publics et privés.

Chose inédite aussi, ce rituel auquel se sont livrés les sages et notables du Pool à l’unisson. Usant des arcanes de leur tradition, ils ont scellé une alliance avec le président de la République, ému comme l’a été l’assistance, avec qui ils ont échangé plus que des symboles : ce tapis rouge sur lequel ils l’ont invité, cette gourmette qu’ils lui ont fait porter, noix de kola et quelques autres instruments de leur terroir recélant tant de secrets qu’ils lui ont partagés.

On a l’impression, en effet, que les ninjas-nsiloulous qui s’obstineront dans la violence ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes. Le temps est venu pour eux d’emprunter les couloirs humanitaires qui seront ouverts pour la circonstance afin qu’ils retrouvent une vie normale. Le chef de l’Etat l’a dit et répété : à ceux qui suivront la voie de la raison, rien ne leur arrivera.

A vrai dire, les sages, les notables ainsi que toutes les bonnes volontés ayant à cœur la situation du Pool ont du pain sur la planche, car cela ne se résume pas qu’aux engagements solennels pris devant le président de la République. Par le passé, de telles promesses avaient été faites qui sont restées lettre morte. Il faut maintenant passer aux choses sérieuses pourrait-on dire.

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Congo : Enième piquet judiciaire de Pierre Mabiala contre Ntumi

Le ministre de la Justice Pierre Mabiala et le pasteur Ntumi

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On craint que le ministre de la Justice Pierre Mabiala ne s’attaque au pasteur Ntumi, pour lui demander les comptes des événements du 4 avril, qu’en présence des médias. Pourtant ce numéro qui commence à prendre corps à chaque sortie médiatique de ce membre du gouvernement qui n’a d’ailleurs pas loupé l’occasion que lui ont offerte le 12 juillet à Brazzaville sa collègue en charge de l’Action humanitaire et le Système des Nations unies sur la situation humanitaire dans le Pool.

Le ministre Mabiala s’est étonné qu’une collecte de dons soit lancée pour reconstruire le Pool, alors que c’est bel et bien « monsieur Ntumi qui a provoqué tout cela ». Pour Pierre Mabiala, les Nations Unies et le gouvernement devraient bien mentionner dans leur rapport humanitaire que le pasteur Ntumi ne devrait pas bénéficier de l’aide que les autorités s’apprêtent à apporter aux sinistrés du Pool.

Dans son réquisitoire apaisé mais rigueux, le ministre Mabiala a plaidé pour que les résidences de ses collègues, les ministres Landry Kolelas, Hellot Mampouya ou Thierry Moungalla soient réhabilitées au moment titre que les cases des populations du Pool. « C’est bien de dire tout ça, mais n’oubliez pas que les auteurs de ces actes sont connus et doivent être poursuivis par la Justice », a rappelé le ministre à l’assistance qui l’écoutait religieusement sans même tousser.

Pour le membre du gouvernement, ce préjudice de maisons brûlées, de cases détruites ou de populations blessées et apeurées est à mettre à la tête de Pasteur Ntumi qui aurait mis le feu à Brazzaville et dans le Pool. Visiblement mécontent que l’aide humanitaire se mette en place en faveur de certains auteurs des crimes dans le Pool, Pierre Mabiala promet la rigueur de la justice contre le pasteur Ntumi et ses hommes.

En fait, le gouvernement et les Nations Unies rendaient à cette occasion les conclusions d’une enquête sur la situation du Pool. On sait désormais qu’il faut au moins 354 millions de francs CFA pour soulager quelque 1700 personnes victimes des opérations militaires dans ce département. Antoinette Dinga Djondo, la ministre en charge de l’Action humanitaire, a profité de cette occasion où se rassemblaient membres du gouvernement, diplomates et agents des Nations Unies, pour lancer un appel de collecte d’aide pour venir en aide aux populations sinistrées du Pool.

Après la présentation du rapport par les experts du ministère en charge de l’Action humanitaire, il était question que les participants réagissent à ce rapport, faire comme les journalistes qui à cette occasion spécialement n’avaient droit à la parole. Pierre Mabiala, l’hôte de la réunion, prend la parole en premier.

Lorsque le tour de parole a été relancé dans la salle, personne n’a osé le reprendre. Les propos du ministre auraient laissé les traces. Pour une énième fois, Pierre Mabiala n’a pas loupé l’occasion de terrifier le pasteur Ntumi, lui rappelant que partout où il se cache, il croisera un jour la justice. Et il paiera pour ses actes.

Par Arsène SEVERIN

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