RDC – Cardinal Monsengwo : “La grandeur de l’homme se situe dans la sagesse politique mise au service du peuple et d’un pays”

Laurent Monsengwo

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Laurent Monsengwo
Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya ©DR

Dans un message adressé aux fidèles de l’Eglise catholique de la RDC à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, le cardinal archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo Pasinya a appelé  la classe politique congolaise à la grandeur d’esprit et à mettre leur sagesse au service du peuple.     

«La grandeur de l’homme se situe non dans les astuces politiques pour la conquête du pouvoir, mais dans la mesure où cette sagesse politique est mise au service du peuple, pour le projet de Dieu, pour un peuple et pour un pays» a exhorté le cardinal congolais.

Dans ce message, le prélat invite également le peuple congolais à développer le sens de responsabilité  en dénonçant notamment des projets contraires à la paix et au rassemblement d’une nation.

« Puisque fils dans le Fils, Prince de la paix, dit le cardinal, les chrétiens congolais aujourd’hui ont la lourde responsabilité, devant Dieu et devant l’histoire, d’assurer la paix partout où ils peuvent se retrouver », renchérit-il.

La fête de Noël en RDC intervient dans un contexte politique tendu entre les autorités congolaises et l’église. Cette dernière a appelé les fidèles catholiques à marcher pacifiquement le 31 décembre pour réclamer notamment la décrispation de l’espace politique.

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« Noël en paix »

 L’archevêque de Kinshasa a par ailleurs invité tous les Congolais à fêter la nativité de Jésus-Christ, dans la paix, l’honnêteté et la vérité. Dans ce message lu dimanche 24 décembre en lingala (une des quatre langues nationales de la RDC), il appelle aussi les acteurs politiques à «concentrer ensemble leurs efforts pour unir tout le monde.»

«S’il y a une chose importante que tout le monde aujourd’hui doit avoir, dans une nation et partout dans le monde, c’est la paix. La célébration de la nativité c’est la célébration de la paix», a exhorté le cardinal.

Il affirme que la paix de la nativité est la paix de Jésus-Christ lui-même, une paix promise à tous, avant sa mort.

Dans son message, Mgr Laurent Monsengwo, interpelle les chrétiens congolais sur leur responsabilité à «préserver la paix partout où ils sont et refuser tout ce qui ne favorise pas la paix de Dieu.»

«Ce qui nous pousse à travailler pour la paix n’est pas notre propre initiative mais plutôt notre communion avec celui qui a pris notre corps charnel», a-t-il dit.

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France: décès d’un prêtre congolais pendant la messe de Noël

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©DR

Alors qu’il célébrait la veillée de Noël à la basilique de Sainte-Anne d’Auray (Morbihan), le père Amant Numbi est décédé, dimanche 24 décembre, d’un arrêt cardiaque.

Originaire du Congo et étudiant en théologie à Tolède (Espagne), le prêtre Amant Numbi, 45 ans, avait choisi de passer deux semaines dans le Morbihan, sur conseil d’un ami. « Il m’a écrit il y a deux mois pour me demander s’il pouvait venir chez moi pendant la période de Noël, en échange d’une aide pour les célébrations », indique le père André Guillevic, recteur du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray. L’endroit, situé à une vingtaine de kilomètres de Vannes, est le principal lieu de pèlerinage de la Bretagne. Chaque année, plusieurs centaines de milliers de pèlerins viennent y commémorer l’apparition de Sainte-Anne, mère de Marie et grand-mère de Jésus, à un paysan breton.

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« J’ai tout de suite compris qu’il se passait quelque chose de grave »

Arrivé le jeudi 21 décembre, le père Amant Numbi devait donc découvrir les lieux pendant quelques jours. Mais alors qu’il célèbre une veillée de Noël à la basilique, dans la soirée du dimanche 24 décembre, il s’écroule soudainement. « J’ai tout de suite compris qu’il se passait quelque chose de grave, poursuit, affecté, le père André Guillevic. J’ai interrompu l’homélie de mon confrère en demandant de l’aide. Parmi les fidèles, quatre médecins ont réagi. » Le prêtre est alors transporté dans la sacristie et la messe reprend. Arrivés sur place vers 21 h 30, les secours tentent de le réanimer pendant une heure, en vain.

« Sur ce fond de joie devant la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ, c’est avec tristesse que nous vous annonçons le décès du père Amant Numbi », a-t-il été annoncé, dans la nuit du lundi 25 décembre, sur la page Facebook du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray. D’après le père André Guillevic, les obsèques du prêtre auront lieu au Congo.

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Congo : le cadeau de Noël de Sassou aux populations du Pool « signature d’un accord de cessez le feu »

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Sassou N'Guesso
Le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso|© DR

Le gouvernement congolais et les combattants Nsiloulou du Révérend pasteur Ntumi(Frédéric Bintsamou), ont conclu ce samedi, à Kinkala, chef-lieu du département du pool, un accord de ‘’cessez- le-feu et de ‘’cessation des hostilités ‘’ dans ce département en proie à une crise depuis 2016.

L’accord a été signé par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou et Jean Gustave Ntondo au nom du Révérend pasteur Ntumi(Frédéric Bintsamou).

A travers cet accord, Bintsamou Frédéric (Pasteur Ntumi) s’engage à faciliter le ramassage des armes détenues par les ex combattants(Nsiloulous) et à les remettre à la Commission et aux institutions habilitées ;de ne créer aucune entrave au processus conduisant au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le département du pool.

Le Pasteur Ntumi s’engage selon cet accord à garantir la libre circulation des personnes, des biens et des services dans le département du pool notamment sur les rails du CFCO(Chemin de fer Congo Océan),les routes nationales et secondaires et au déploiement de la force publique dans le département du pool.

A contrario le gouvernement s’engage à travers cet accord à garantir ‘’la sérénité, l’application et le parachèvement du processus de paix ; la mise en place d’une Commission Ad hoc mixte, pour veiller à la poursuite du processus de paix et l’application stricte du présent accord’’.

Le gouvernement congolais va aussi garantir le processus de démobilisation de réinsertion professionnelle, sociale et économique des ex –combattants après le ramassage d’armes ; l’allègement progressif du dispositif militaire sous le contrôle de la Commission ad hoc mixte dans les zones de conflits,(…)la libre circulation des personnes, des biens et des services dans le département.

Au cours de la conférence de presse qui suivie la signature de cet accord, le représentant du Pasteur Ntumi,Jean Gustave Ntondo, a dit que ‘’c’est un grand jour pour le Congo, et les population du pool’’.

Il rassuré les dubitatifs qu’’’ il a été mandaté par Ntumi pour signer cet accord’’, soulignant que ‘’les congolais doivent vivre en paix et dans l’unité dans ces durs temps de crise que traverse le pays’’.

Jean Gustave Ntondo a assuré que rien ne sera plus comme avant. ‘’il n’y aura plus de bousculade, cet accord a tout pris en compte, personne ne devrait empêcher les ex-combattants ninjas –nsiloulous de sortir et vivre dans les sites qui sont aménagés pour eux’’, tout en relevant que ‘’c’est un processus qui sera contrôlé par la Commission Ad hoc.’’

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Cet accord de cessez le feu fait suite à la volonté du chef de l’Etat congolais Denis Sassou N’Guesso exprimée lors de sa rencontre du 13 octobre dernier avec les sages du pool de mettre fin aux souffrances des populations du pool, en tendant la main aux ex-combattants ninjas-Nsiloulous.

Le sort du Pasteur Ntumi qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la justice congolaise n’a pas été clarifié.

La crise sécuritaire dans le département du pool enclenchée le 4 avril 2016, au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle de mars 2011- qui a donné Sassou N’Guesso vainqueur avec plus de 60% des suffrages, a causé des morts d’hommes, des ponts détruits, des villages entiers désertés et causé de nombreux déplacés avec un taux élevé de malnutris.

Avec l’APA

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VIDEO -Congo : Le personnel de l’Hôtel Radisson Blu Brazzaville en grève

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Alors qu’ils sont régulièrement payés en ces temps d’austérité, les travailleurs de Radisson BLU à Brazzaville, propriété de Carlson Rezidor hotels group, ont décidé se mettre en grève pour revendiquer les 10.000 (contre 20.000 fcfa avant la crise financière et économique ) que leur employeur leur a retirés, au titre de la prime destinée à » l’Arbre de Noël « .

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Congo : La veille des fêtes de fin d’année tétanisée par un marasme économique sur fond de crise sociale

Congo : La veille des fêtes de fin d’année

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Congo : La veille des fêtes de fin d’année
Congo : La veille des fêtes de fin d’année tétanisée par un marasme économique sur fond de crise sociale

Les fêtes de Noël et du nouvel an approchent à grand pas. Le scintillement des guirlandes devant les boutiques et le concert des pétards dans tous les coins de rue sont des signes révélateurs. Mais seulement voilà, la crise économique que traverse le pays depuis la chute des prix du baril de pétrole, risque de porter un coup dur aux festivités.

A quelques semaines des fêtes marquant la fin de l’année 2017, des bar-restaurants, des boutiques et autres annoncent les couleurs, les décorations sont visibles dans certaines rues.

Des gadgets et autres jouets pour enfants sont déjà sur le marché. Mais c’est à croire que les congolais ne s’intéressent pas vraiment à la chose.

Le sujet s’invite à peine dans les discussions. A l’instant, beaucoup semblent ne pas être concernés par ces festivités de fin d’année. Surtout que les conditions pour festoyer manquent cruellement.

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Pour bon nombre de congolais, cela est dû à la crise économique qui étrangle actuellement le pays.

«Le manque d’argent ne donne pas envie voire le courage de fêter à l’exception d’un miracle», regrette un père de famille, agent de la fonction publique.

Dans les marchés de Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie, c’est le même refrain. «Avec cette crise presque personne ne fait des affaires. Donc les clients ne viennent pas. Même si tu sors, la probabilité est forte que tu rentres sans revenu», raconte un commerçant au grand marché de Tié-Tié à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo.

Visiblement, tout le monde semble déplorer cette situation et souhaite que les prochaines discussions annoncées entre le gouvernement congolais et le FMI connaissent un dénouement heureux.

Mais quelle que soit la physionomie du mouton, la fête aura bel et bien lieu au Congo-Brazzaville

Edwige KISSINGER 

Les Echos du Congo Brazzaville

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Rencontre Sassou-Macron à Paris, comme un air de Noël

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Emmanuel Macron et Denis Sassou N'Guesso
Denis Sassou N’Guesso, leader africain de la hype écologiste et Emmanuel Macron à l’Élysée, la poignée de main au bas du sapin a du tout l’air d’un geste prémonitoire, en ces temps de noël qui suscitent des espoirs.

A Paris en France où il prend part au sommet sur la planète, le chef de l’État congolais, Denis Sassou N’Guesso mène sans tambours ni trompettes, une action qui tant au plan national qu’international, trace sa dimension d’homme d’État, dessine les contours de ses combats ainsi que les perspectives de sortie de crise pour son pays. Et soudain, l’horizon se dévoile, pas aussi sombre qu’on ne le pensait au bord du fleuve Congo.

Denis Sassou N’Guesso, leader africain de la hype écologiste et Emmanuel Macron à l’Élysée, la poignée de main au bas du sapin a du tout l’air d’un geste prémonitoire, en ces temps de noël qui suscitent des espoirs.

Il va s’en dire qu’au bord de la Seine, en dépit de tous les oiseaux de mauvais augure qui annonçaient une quasi bérézina du séjour parisien du président congolais, les actions qui en découlent sont signes de succès et ouvrent de belles perspectives pour le Congo.

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RDC : La Nouvelle Jérusalem congolaise fête le “vrai Noël”, en mai

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“Peloton à l’honneur! À gauche, gauche!” Les cantiques de louange qui ont résonné pendant plusieurs heures dans l’immense temple de Nkamba ont fait place à une musique plus militaire et la foule des fidèles vient présenter les honneurs au Saint-Esprit lui-même.

En ce jeudi 25 mai, les kimbanguistes fêtent Noël. Dans leur uniforme blanc et vert, les membres du Mouvement social et de surveillance kimbanguiste (MSSK) défilent devant leur Dieu réincarné en un sexagénaire congolais replet, Simon Kimbangu Kiangani, vêtu pour l’occasion d’un costume africain uni bleu sombre.

Nul n’est trop jeune pour défiler. Succédant à ses aînés, un gamin haut comme trois pommes, jambes à l’équerre et le regard altier, effectue un salut impeccable, suivi par quatre garçonnets moins assurés.

Après le MSSK, ce sont tous les “mouvements” des fidèles (anciens, femmes, enseignants, secouristes, scouts…) qui vont défiler sur l’esplanade du temple pavoisée de vert et blanc, et baignée par un soleil généreux au son entêtant d’une fanfare de cuivres, puis de flûtes.

Au total, ils sont environ 4.000 à s’être réunis en République démocratique du Congo, sur la colline sainte de Nkamba, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Kinshasa.

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Berceau du kimbanguisme, Nkamba est le lieu de naissance de Simon Kimbangu, fondateur de cette religion née au XXe siècle dans ce qui était alors le Congo belge et qui, selon un de ses dirigeants, apporte au monde le véritable message de la révélation divine “voilé” en partie par Jésus-Christ, en qui les Kimbanguistes reconnaissent le sauveur de l’humanité.
Chaussures interdites

Pendant que l’on défile, une trentaine de “papas” (anciens) apporte en offrande une vache bringuebalée sur un brancard de fortune. Mais l’animal est trop lourd pour leurs bras fatigués. Il finit par être abandonné au sol les pieds entravés, muet, tandis que la joyeuse procession continue.

Deux bassines en ferraille posées sur des tabourets en bois recueillent les dons des fidèles. La plupart lâchent des billets (l’équivalent d’un dollar ou moins, ce qui est déjà une somme pour bien des Congolais), mais plusieurs déposent des blocs de chikwangue (pâte de manioc fermentée). On donne selon ses moyens: une famille arrive avec des paquets de spaghettis.

Un homme apparemment déséquilibré sort des rangs, le bras levé en direction de la tribune ombragée du Saint-Esprit. Rapidement maîtrisé, il disparaît escorté par des “surveillants” blanc et vert sans que les instruments s’interrompent. Ruffin Asumbe, président général du MSSK n’est guère impressionné. Les incidents de ce genre, “c’est fréquent”, dit-il à l’AFP: on “isole” un temps les trouble-fêtes et on les relâche.

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Message de Noël des évêques du Congo

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Les évêques du Congo
Les évêques du Congo

A tout le peuple de Dieu, Aux femmes et aux hommes de bonne volonté,Chers filles et fils du Congo,

A la veille de Noël, fête de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Nous, Evêques, réunis au sein de la Conférence Episcopale du Congo (CEC), vous adressons un message de paix et de joie. Que notre message rejoigne chacun et chacune de vous, partout où il se trouve, pour vous manifester notre proximité comme Pasteurs et guides du Peuple de Dieu que vous êtes.

1- Depuis quelques temps a surgi, dans notre pays et dans beaucoup d’autres pays du continent, le débat sur le changement ou la révision de la Constitution. Ce débat suscite, à juste titre, au niveau de la classe politique, beaucoup de passions et de réactions, au point d’occulter les vrais problèmes sociaux concernant la vie de nos populations!

2- Nous voulons ainsi inviter tous nos compatriotes à en débattre sereinement, dans la vérité et dans la liberté. La liberté qui est «le droit de faire tout ce que les lois permettent» (1). En tant que Pasteurs, avant tout, nous invitons l’ensemble de la classe politique de notre pays à un sens élevé de la responsabilité. Aux femmes et aux hommes politiques de notre cher et beau pays, ainsi qu’à tous les Congolaises et Congolais, nous disons: malheur à nous, si le sang et les larmes coulent encore dans notre pays.

3- Plus on approche de l’élection présidentielle de 2016, plus le climat social se dégrade, ce qui plonge notre peuple dans un malaise profond et la peur. Dans le même temps, le débat sur le changement ou le maintien de l’ordre constitutionnel s’intensifie. Faut-il changer ou maintenir l’ordre constitutionnel? Quelles sont les raisons qui militent pour ou contre le changement de notre Loi Fondamentale?

1- Notre mission de Pasteurs

4- Le débat sur le changement ou la révision de la Constitution est politique. A ce titre, il concerne l’ensemble des Congolais, chacun selon sa situation sociale et son rang. En ce qui nous concerne, en vertu de notre mission prophétique, «l’Eglise se place, concrètement, au service du Royaume de Dieu» (2), en invitant continuellement les décideurs politiques à privilégier l’intérêt général et la gestion du patrimoine national pour le bien de tous, à «promouvoir dans la société une culture soucieuse de la primauté du droit» (3) et du dialogue.

5- Pour cela, elle apporte, constamment, au monde, la lumière de l’Evangile et de sa Doctrine Sociale. Et comme le déclare le Concile Vatican II, dans sa constitution pastorale Gaudium et Spes: «L’Eglise ne se confond pas avec la communauté politique et n’est liée à aucun système politique. La communauté politique et l’Eglise, chacune dans son propre domaine, sont, en effet, indépendantes et autonomes l’une de l’autre et sont toutes deux, bien qu’à des titres divers, au service de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes» (4). C’est pour cela que nous tenons à lever les équivoques et, à notre tour, à nous adresser à l’ensemble de notre peuple, pour préserver l’intérêt général et l’unité nationale: «Oublions ce qui nous divise, soyons plus unis que jamais», chantons-nous dans notre hymne national «La Congolaise».

2- Appel pressant à la classe politique congolaise

6- Nous, Evêques du Congo, voulons, tout d’abord, exprimer, à chacune et à chacun, notre estime et notre gratitude pour votre engagement dans la gestion des affaires du pays.

Récemment, aux Journées mondiales de la jeunesse, à Rio, au Brésil, le Pape François affirmait: «Lorsqu’un responsable me demande un conseil, ma réponse est toujours la même: dialogue, dialogue, dialogue. Entre l’indifférence égoïste et la protestation violente, il y a une opinion toujours possible: le dialogue». Le dialogue politique constitue la pierre angulaire de toute vraie démocratie. Il vous revient d’inscrire notre pays dans la modernité, la prospérité, parmi les grandes nations.

7- Sans méconnaître tous les efforts fournis par nos dirigeants pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens, il faut admettre que beaucoup reste encore à faire, particulièrement dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’alimentation, et d’une manière générale, de l’accès égal aux biens et aux services sociaux. A tous et à chacun, nous disons: «Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité» (5).

3- Appel à la force publique

8- Il ne nous revient, naturellement pas, de vous rappeler les missions régaliennes qui sont les vôtres, au service du peuple et de la nation. Qu’il nous suffise, néanmoins, de vous rappeler que le peuple congolais a toujours su compter sur vous au tournant les plus critiques de son histoire. Il veut, cette fois-ci également, pouvoir compter sur votre détermination à garantir les valeurs cardinales qui régissent notre nation. Le peuple congolais vous est particulièrement reconnaissant pour votre contribution indéniable au rétablissement et au maintien de la paix dans notre pays. Il vous sera encore plus reconnaissant dans la sauvegarde de cette paix, en disant non à toutes formes de violence susceptibles de perturber la paix sociale. Nous en appelons donc à votre haute conscience du devoir: vous êtes la force publique garante de la sécurité de la nation. Nous osons donc espérer que vous ne ménagerez aucun effort, en cette période où notre pays se trouve à nouveau dans une phase déterminante de sa jeune démocratie, pour préserver la justice, la vérité, la paix et l’unité nationale.

4- Révision ou changement de la Constitution!

9- Loin d’être seulement un moyen d’institutionnaliser le pouvoir, la Constitution est également un moyen de le limiter, de l’encadrer. Une Constitution, c’est un esprit, des institutions, des pratiques… Une vraie démocratie suppose, comme le suggère la Déclaration universelle sur la démocratie: «…que les processus d’accession au pouvoir, d’exercice et d’alternance du pouvoir permettent une libre concurrence politique et émanent d’une participation populaire ouverte, libre et non discriminatoire, exercée en accord avec la règle de droit, tant dans son esprit que dans sa lettre» (6).

10- Aussi, nous tenons à rappeler que l’Eglise a le devoir moral, de faire remarquer qu’en régime démocratique, aucune réforme qui suscite de fortes tensions et oppositions n’a jamais profité au peuple. A qui et à quoi servirait un changement de la Constitution dans la division, sinon qu’à mettre en péril la paix sociale? Ce serait un recul pour notre pays.

11- La Constitution du 20 janvier 2002, certes, peut être révisée pour des motifs légitimes et opportuns. Cependant, nous estimons qu’il y a un certain nombre de dispositions que nous trouvons fondamentales pour toute démocratie et qui méritent d’être toujours sauvegardées. Au nombre de ces dispositions, l’on peut citer: L’article 185, en ses alinéas 2 et 3 qui stipulent, respectivement: «Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie, lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire»; «La forme républicaine, le caractère laïc de l’Etat, le nombre de mandats du Président de la République ainsi que les droits énoncés aux titres I et II ne peuvent faire l’objet de révision». Nous devons considérer ces dispositions comme un acquis précieux que nous avons tous à protéger, à défendre et à promouvoir, pour garantir un avenir stable et serein à notre jeune démocratie. Remettre en cause cet acquis serait provoquer un recul devant l’histoire qui ne ferait pas du tout honneur à notre cher beau pays, dans le concert des nations modernes et qui compromettrait notre avenir politique

5- Nos propositions

12- A la suite de Benoît XVI, nous disons, avec force, que «le non-respect de la Constitution nationale, de la loi et du respect des urnes, là où les élections ont été libres, équitables et transparentes, manifesterait une défaillance grave dans la gouvernance et signifierait un manque de compétence dans la gestion de la chose publique» (7).

13- C’est donc sans parti pris et très respectueusement, que nous interpelons notre classe politique sur le projet du changement de la Constitution de 2002. La démocratie suppose le respect du droit et un consensus partagé autour des valeurs cardinales. Comme le recommande la Déclaration universelle sur la démocratie: «La démocratie est un idéal universellement reconnu et un objectif fondé sur des valeurs communes à tous les peuples. Elle est, donc, un droit fondamental du citoyen, qui doit être exercé dans des conditions de liberté, d’égalité, de transparence et de responsabilité, dans le respect de la pluralité des opinions et dans l’intérêt commun» (8).

14- Finalement, ce qui est en jeu, dans ce débat politique actuel, c’est l’épineux problème de l’alternance au pouvoir. De manière explicite, nous, Evêques du Congo, nous proposons que l’alternance au pouvoir devienne une règle intangible et immuable pour notre démocratie: un mandat renouvelable une seule fois. La grandeur d’une nation s’évalue par sa culture démocratique: organisation libre et transparente des élections, alternance pacifique au pouvoir, garantie des libertés fondamentales, équilibre des pouvoirs, accès libre aux médias, indépendance de la justice… C’est dans cette perspective qu’il est urgent de mettre en place une Commission électorale indépendante et crédible, d’établir des cartes d’électeurs biométriques, pour conjurer les risques de fraude, d’organiser un recensement administratif fiable, et un découpage électoral qui tienne compte de la configuration géographique du pays.

15- C’est, d’ailleurs, la recommandation de l’ensemble de l’épiscopat du continent africain. A ce propos, la lettre pastorale du SCEAM déclare: «Le véritable amour de notre patrie et de notre continent doit nous obliger à préférer une gestion transparente et responsable du pouvoir et à remettre ce pouvoir en toute douceur. Ce qui suppose un strict respect des Constitutions démocratiques nationales» (9).

16- Pour cela, nous attirons l’attention de l’opinion nationale et internationale que ce débat a été la cause des affrontements fratricides de 1993, 1994, 1997 qui ont gravement endommagé le tissu social. Et à l’époque, en 1993, nous avions déclaré, dans notre Appel à la reconstruction: «Notre démocratie sera toujours titubante, si elle ne se construit pas sur le respect total du droit et de la Constitution, et cela de la part de tous les citoyens congolais» (10). Voulons-nous retomber dans cette barbarie humaine? Avons-nous déjà oublié cette parole: «Plus jamais ça»! Quel est ce Congolais qui voudrait revenir à ces malheurs?
Intellectuels chrétiens, hommes et femmes politiques, hommes et femmes de bonne volonté, «Plus jamais ça»! Vous pouvez et devez encore vous asseoir, dialoguer, sereinement, penser aux responsabilités qui vous incombent: celles d’amener notre peuple, notre pays, au bonheur, à la justice, au pardon, à la réconciliation, cette réconciliation sans laquelle il n’y a pas de paix, comme l’avait affirmé le Saint Pape Jean Paul II: «Pas de paix sans réconciliation».
Sommes-nous prêts à la paix? Congolaises, Congolais du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, es-tu prêt pour la paix? Veux-tu la paix?

17- Il est vrai que toute période politique provoque des rancœurs chez l’une ou l’autre catégorie de personnes. C’est pourquoi, il est urgent et même indispensable que des périodes de changement politique soient, en même temps, des périodes de réconciliation et de dépassement des conflits. Nous invitons donc notre classe politique à faire preuve de grande maturité pour épargner à notre pays un climat de haine, de revanche et de vengeance et pour assurer la paix, la sécurité et l’honneur à notre cher Dirigeant qui, malgré les limites humaines, a tant fait pour notre pays (paix, stabilité, embellie économique…). C’est le moment de mobiliser toutes nos ressources intellectuelles, spirituelles, pour privilégier la construction nationale, dans la vérité, la paix et la justice.

18- Pour terminer, nous réitérons cet appel devenu légendaire de notre regretté cardinal Emile Biayenda: «A tous nos frères croyants du Nord, du Centre, et du Sud… Nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toute race et de toute tribu, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous».

19- Aussi, nous tenons à rappeler que le Christ est lumière des nations (Jn 8,12). Il nous demande, à notre tour, d’être «sel de la terre et lumière du monde» (Mt 5, 13.14). C’est cette lumière que le Christ nous apporte par sa Venue dans le monde que nous célébrons à Noël et que nous voulons transmettre à toutes les filles et tous les fils du Congo. Car, l’Eglise est, à la fois, signe et rappel du caractère transcendant de la personne humaine. C’est l’homme, «créé à l’image et à la ressemblance de Dieu» (Gn 1,26) qu’il convient de servir et d’aimer avec toute sa dignité (Cf Gaudium et Spes, n.1). Nous invitons les fidèles chrétiens et tous les croyants à une «croisade de prière» pour la paix, la réconciliation et la justice.

Que le Christ, Verbe de Dieu fait chair (Jn 1,14), bénisse notre beau et cher pays!

Et que la Vierge Marie, notre Mère et Reine de la paix, intercède pour le Congo!
Joyeux Noël et Bonne Année à vous tous!

Fait à Brazzaville, le 8 décembre 2014

Les Évêques du Congo

Notes
1- Montesquieu, L’esprit des lois, P.23.
2- Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, n°426.
3- Benoît XVI, Africae Munus, 81.
4- Concile Oecumenique Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et Spes, 76.
5- Concile Oecumenique Vatican II, Gaudium et Spes, n°69.
7- Benoît XVI, Exhortation post synodale Africae Munus, n°81.
8- Déclaration Universelle sur la Démocratie, Adoptée et signée au Caire, 1996.
9- Lettre pastorale du SCEAM, Gouvernance, Bien Commun et Transitions démocratiques en Afrique, n°40.
10- Appel à la reconstruction, Parole d’Evêques n°10, P.11.

Par lasemaineafricaine

Fête de Noël : Radio Congo aux abonnés absents dans la périphérie Sud de Brazzaville

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(Photo d'illustration)
(Photo d’illustration)

La périphérie sud de Brazzaville n’a pas passé les fêtes dans les conditions idéales. Radio Congo qui a l’habitude de les aiguayer par des dédicaces, des disques demandés et des émissions de divertissement a joué aux abonnés absents.

Les fréquences de Radio Congo dans la périphérie sud de Brazzaville appartiennent désormais au passé. Elles sont aujourd’hui occupées par une chaine du Congo Démocratique (RDC), privant du coup les citoyens des quartiers Mayanga, Kibina, Kombe, Nganga-lingolo et autres de leurs émissions et tranche d’animations préférées. A l’instar du « 7 heures dominicales » de Madila Pandi Niangui, de « Gibécière Antenne » de Richard Mouyeni,  » Tamour des Antilles » de Roch Agouélé…

Et pour la fête de Noel, rien a été fait pour épargner les auditeurs de l’arrondissement 8 Madibou et environnants de ce désagrément qui commence à perdurer depuis plusieurs mois. Déjà, une certaine peur habite actuellement quelques consciences à propos du message de fin d’année du président de la République qui risque de passer inaperçu pour les mêmes raisons.

Ce qui surprend à plus d’un titre, c’est le silence coupable des autorités en charge de la station mère comme si de rien était. Manifester un tel oubli à l’égard des autres congolais, après de nombreux mois de silence, est synonyme à une violation du droit d’information des citoyens garantie par la constitution du 20 janvier 2002 en vigueur au Congo.

A quelques jours de la fin de l’année 2014, il est de bon aloi que cette injustice soit corrigée. Au même titre que les postes récepteurs sont envahis par les Radios étrangères, de la même manière que Radio Congo, média public et de proximité, devait jouer pleinement son rôle d’éducation, d’information et de formation.

C’est pourquoi, il est impérieux pour la chaine mère de revoir sa copie. La balle est donc du côté du Directeur Général, Godefroy Yombi, pour rétablir les auditeurs de la périphérie sud de Brazzaville dans leur droit.

Par rapport aux grands enjeux qui pointent à l’horizon, Radio Congo demeure, tout même, le média privilégié pour remettre les pendules à l’heure sur certaines questions d’intérêt national que d’autres média de certaine obédience n’ont toujours pas la maitrise dans le traitement . La déontologie et le professionnalisme faisant parfois défaut.

Par Mavulanews

Le pape François célèbre Noël sur fond de guerre et de fondamentalisme religieux

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Le pape François célèbre Noël|© Copyright ANSA
Le pape François célèbre Noël|© Copyright ANSA

Le pape François célèbre jeudi la fête de Noël, en envoyant à 1,2 milliard de catholiques sa bénédiction « urbi et orbi », sur fond de guerres et de fondamentalisme religieux.

C’est le deuxième Noël du pape argentin qui vient de fêter ses 78 ans et qui, écouté de certains non croyants et membres d’autres religions, jouit d’une popularité forte dans le monde entier.

A l’occasion de cette fête, célébrant la naissance de Jésus, et la deuxième plus importante du calendrier chrétien après Pâques, il est de tradition que le chef de l’Eglise catholique s’adresse « à la ville et au monde » (« urbi et orbi ») et lance des appels pour remédier à des situations de guerre et d’injustice.

Ces appels sont retransmis par des télévisions du monde entier.

Le drame des chrétiens et des autres minorités religieuses persécutées au Moyen Orient, notamment par l’organisation Etat islamique (EI), la guerre en Syrie, le conflit israélo-palestinien, seront certainement cités par François dans ces appels.

En Afrique, il devrait évoquer aussi la violence fondamentaliste qui ne cesse de s’étendre du Nigeria au Sahel, les autres conflits souvent oubliés, et les 7.500 morts du virus Ebola.

Il pourrait demander aussi aux parties dans le conflit en Ukraine de ne plus céder à la violence.

Parmi les thèmes probables, le drame des migrants qui fuient la misère et sont victimes de passeurs, l’accueil des étrangers par les pays riches, la traite des personnes, les désastres naturels. François doit publier l’année prochaine une encyclique très attendue sur l’écologie et la préservation de la « création ».

Généralement ces appels, prononcés en italien, sont brefs et le pape n’improvise pas. Soucieux de concision, il a mis fin à la tradition qui voulait qu’il lise dans plus de cent langues des voeux de « bon Noël ».

– ‘Le monde a besoin de tendresse’ –

Dans la nuit de mercredi à jeudi, lors de la solennelle « messe de minuit », François avait demandé aux catholiques de réagir aux conflits et aux pires situations par « la douceur », et de répondre au « besoin de tendresse » des personnes en difficulté plutôt que d’offrir « des solutions impersonnelles et efficaces ».

« Comme le monde a besoin de tendresse aujourd’hui! » s’était exclamé le pape argentin, commentant l’Evangile de la Nativité.

Au Moyen Orient, la fête de Noël a été endeuillée par la guerre et l’exode des chrétiens. A Bethléem, ville des territoires palestiniens et lieu de naissance du Christ selon la tradition, le climat de tensions exacerbées a fait fuir les pèlerins étrangers.

Ce Noël est particulièrement difficile pour les 150.000 chrétiens déplacés d’Irak.

François a adressé une longue lettre aux chrétiens d’Orient, les exhortant à la « persévérance ».

En Syrie, les messes de minuit ont été anticipées dans l’après-midi de mercredi pour réduire les risques de violences.

En Sierra Leone, en raison d’Ebola, les rassemblements publics ont été interdits, alors que le confinement de tout le Nord a commencé pour cinq jours. Les rassemblements sont aussi interdits à Conakry, capitale de la Guinée. Au Liberia, s’il n’y a pas d’interdiction des festivités, Noël n’y a pas cette année la même saveur, la population économisant en période d’urgence.

En Chine, une métropole de l’est, Wenzhou, connue pour son importante communauté chrétienne, a interdit aux établissements scolaires de célébrer Noël, tradition trop « occidentale ». Les autorités locales ont dit « vouloir inciter les écoles à porter davantage d’attention aux fêtes traditionnelles chinoises », « plutôt que de se concentrer sur les fêtes occidentales », selon le journal Global Times.

Le pape a envoyé un vidéomessage aux Coréens, leur rappelant son voyage en août en Corée du Sud, retransmis sur la chaîne sud-coréenne KBS: « la grande célébration en l’honneur des martyrs (catholiques aux XVIIIe et XIXe siècles), les rencontres avec les jeunes demeurent vives dans ma mémoire », a-t-il confié.

A Cuba, les célébrations de Noël, longtemps interdites par le régime, se déroulaient dans une atmosphère égayée par un cadeau anticipé: le rapprochement avec les Etats-Unis.

AFP