De nombreux Nigériens estiment que certains vers de « La Nigérienne », adopté en 1961 après la proclamation de l’indépendance du pays, marquent une inféodation à la France. Un Comité est en charge de trouver un nouvel hymne.
Le Niger a décidé de changer son hymne national, « La Nigérienne », adopté au lendemain de l’indépendance en 1960, pour supprimer une allusion à l’ancien colonisateur français, a annoncé jeudi soir le gouvernement.
« Il y a des parties de l’hymne qui font à l’unanimité l’objet de critiques. Il faut trouver un hymne qui puisse galvaniser la population, être pour nous une sorte de cri de guerre pour toucher notre fibre patriotique », a expliqué le ministre nigérien de la Renaissance culturelle, Assoumana Malam Issa, à la télévision d’Etat.
Le ministre a fait l’annonce à l’issue d’un entretien entre le président Mahamadou Issoufou et un Comité chargé d’élaborer le nouvel hymne.
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« Appel » aux compatriotes
Les paroles de « La Nigérienne » ont été écrites par le Français Maurice Albert Thiriet en 1961, un an après l’indépendance du pays en 1960.
De nombreux Nigériens critiquent surtout les troisième et quatrième vers, « Soyons fiers et reconnaissants / De notre liberté nouvelle ! », estimant que ce mot de « reconnaissant » marque une inféodation à la France.
Le Comité chargé du nouvel « va réfléchir sur l’hymne actuel en lui apportant des correctifs » et « si possible trouver un nouvel hymne qui réponde au contexte actuel du Niger », a poursuivi le ministre. Il a lancé « un appel » à ses compatriotes à faire parvenir au Comité des « contributions » pour l’élaboration de « l’oeuvre principale (finale) en langues nationales ».
Le Niger, un des États les plus pauvres au monde, est confronté sur six de ses sept frontières à des attaques jihadistes ou de bandits armés notamment le groupe islamiste nigérian Boko Haram dans l’Est ou des groupes jihadistes sahéliens dans l’Ouest. Le pays célèbrera le 18 décembre le 61e anniversaire de la proclamation de sa république en 1958.
Le Congo a atomisé vendredi, son homologue du Niger sur le score de (4-1) au stade Robert Champroux de Marcory, en match de première journée dans la Poule B des 8e jeux de la Francophonie qui ont débuté ce vendredi, à Abidjan.
Il prend ainsi la tête de ce groupe car dans l’autre rencontre, le Cameroun et le Mali se sont séparés sur un nul vierge. En ouverture des compétitions sportives dans la matinée de vendredi, la Côte d’Ivoire a été battue par la Guinée (3-2) quand le Burkina Faso et le Liban se neutralisaient sur le score de (1-1).
Samedi, quatre autres matchs sont prévus. Dans la Poule C, à 15H, le Maroc croisera le Sénégal pendant que l’Ile Maurice en découdra avec le Gabon.
Les premiers soldats tchadiens d’un contingent de 2.000 hommes sont arrivés mercredi au Niger pour prêter une nouvelle fois main-forte à leur voisin, cible vendredi d’une attaque massive et meurtrière des islamistes nigérians de Boko Haram contre la ville de Bosso (sud-est).
« Les premiers soldats tchadiens, à bord d’une trentaine de véhicules tout-terrain lourdement armés, sont déjà arrivés à Bosso. Ils ont traversé la frontière (tchado-nigérienne) vers 16h30 locales (14h30 GMT) », a affirmé une source sécuritaire nigérienne à l’AFP.
Aguerries et habituées au combat contre les jihadistes, les troupes tchadiennes – environ 2.000 hommes « lourdement équipés » – « empruntent visiblement la route de N’guigmi », contournant le lac Tchad par le Nord, a poursuivi cette source.
Selon une source militaire tchadienne à N’Djamena, les soldats ont pour mission de « traquer partout les Boko Haram » dans une zone que l’armée tchadienne connait bien, pour avoir déja porté secours au Niger à plusieurs reprises, notamment à Bosso, en 2015.
L’attaque à Bosso, proche de la frontière nigériane, est une des plus meurtrières menées par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est officiellement entré en guerre contre ces insurgés en février 2015.
Selon les autorités nigériennes, le bilan de l’attaque est de 26 morts « côté ami » (24 soldats nigériens et deux miliaires nigérians) et de 55 morts du côté de Boko Haram.
Mardi, des témoins près de Bosso assuraient que le groupe occupait encore la petite ville alors que le gouvernement nigérien avait assuré lundi que « Bosso était totalement sous contrôle ».
A Diffa, capitale régionale située à 140 km à l’ouest, un enseignant, Ari Issa, a affirmé à l’AFP avoir observé un « balai aérien d’avions de chasse ».
« Les avions militaires vont et viennent entre la zone du Lac Tchad et l’aéroport de Diffa », a confirmé la radio privée Anfani.
L’information n’a pu être confirmée par l’armée tchadienne.
A Diffa, la population craint une progression de Boko Haram. « Les gares sont noires de monde, notamment des femmes et des enfants qui veulent à tout prix quitter la zone », a témoigné mercredi un chauffeur d’une compagnie de transport de Diffa.
Quelque 50.000 personnes ont fui la zone après l’attaque et la situation humanitaire est dramatique, selon l’organisation Médecins sans Frontières (MSF).
« On a des témoignages sur des gens qui sont morts de soif et de faim mais on n’a pas encore de preuves. Les gens ont fui à pied (…) Le climat est très hostile (sec et chaud). Il y a des enfants, des vieillards, des femmes… », a déclaré mercredi à l’AFP Elmounzer Ag Jiddou, chef de mission de MSF au Niger.
« S’il n’y a pas une action (humanitaire) forte, on pourra déplorer beaucoup de morts de faim et de soif », a-t-il résumé.
– Soutiens français et américains –
Les pays riverains du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun) auxquels s’est joint le Bénin, ont formé une force régionale contre ces islamistes nigérians, qui ont prêté allégeance en mars 2015 à l’organisation Etat islamique (EI).
Dès samedi, le président tchadien Idriss Déby s’est rendu à Bol, sur les rives du lac Tchad, pour « donner les consignes » à l’armée tchadienne, selon une source militaire tchadienne.
Mardi, le président nigérien Mahamadou Issoufou a fait une brève visite à N’Djamena pour s’entretenir avec M. Déby, en première ligne de la lutte contre les groupes jihadistes en Afrique subsaharienne.
En 2015, l’armée tchadienne est déjà intervenue au Cameroun, au Nigeria et au Niger pour contrer l’avancée territoriale de Boko Haram.
Les armées de la région ont infligé de sérieux revers aux islamistes, contraints d’abandonner certains de leurs bastions nigérians.
Mais le groupe a continué de multiplier les attentats-suicide meurtriers et s’est retranché dans des zones difficiles d’accès, comme les îles du lac Tchad, ou la forêt de Sambisa, à la frontière camerouno-nigériane.
A la mi-mai, lors d’un sommet à Abuja, le président français François Hollande avait jugé que les résultats de la lutte contre Boko Haram étaient « impressionnants » mais qu’il fallait faire « davantage » pour aider les pays de la région, promettant « de soutenir la force » régionale, à travers de l’assistance, de la formation et du renseignement.
La France est très présente militairement au Niger et au Tchad, où est basé l’état-major de la force Barkhane, chargée de traquer les groupes jihadistes sahéliens.
Les Etats-Unis fournissent également une assistance militaire avec des drones basés au Niger et au Cameroun.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a affirmé qu’une tentative de coup d’Etat a été déjoué au Niger, justifiant une vague d’arrestations de militaires à travers le pays, au cours d’une allocution à la télévision nationale jeudi soir.
Le gouvernement vient de déjouer une tentative malheureuse de déstabilisation des institutions, a déclaré M. Issoufou dans un message traditionnel diffusé à la veille des cérémonies de l’indépendance.
Les réseaux sociaux et la presse locale avaient évoqué lundi des arrestations de militaires, informations qui n’avaient pas été pas jusqu’à présent confirmées par les autorités.
Aucun représentant de l’opposition n’était joignable dans l’immédiat.
L’objectif de ces individus animés par je ne sais quelle motivation était de renverser les institutions démocratiquement élues en utilisant les moyens mis à leur disposition par le peuple pour assurer sa sécurité, a ajouté M. Issoufou.
Une élection présidentielle est prévue le 21 février 2016. M. Issoufou, qui a été élu en 2011, brigue un second mandat lors de ce scrutin.
Alors que toutes les institutions, qui en ont la charge préparent activement les élections afin que le peuple nigérien puisse faire son arbitrage dans la transparence, une poignée d’individus qui ont la tête dans les années 1960 ont décidé de substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain, a poursuivi le président.
Ces derniers envisageaient notamment d’utiliser la puissance de feu des moyens aériens, a-t-il ajouté.
Les principaux auteurs de cette folle aventure ont pu être tous identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul en fuite. La situation est calme et sous contrôle, l’enquête en cours permettra d’identifier les autres acteurs et complices éventuels de ce funeste complot contre la sûreté de l’Etat, a-t-il conclu.
Parmi les personnes arrêtées selon la presse et les réseaux sociaux, figurent le général d’aviation Souleymane Salou, 62 ans, ancien chef d’état-major des armées sous le régime militaire du Général Djibo Salou (2010) auquel M. Issoufou avait succédé au pouvoir, le lieutenant-colonel Idi Abdou Dan Haoua, commandant de la Base aérienne de Niamey ou le Commandant Naré Maidoka, chef du 1er Bataillon d’Artillerie de Tillabéri, une ville située à une centaine de km à l’ouest du pays et proche de la frontière avec le Mali.
En 2011, le président Issoufou avait déjà annoncé dans un message à la Nation avoir déjoué un putsch contre son régime. Selon les autorités, dix militaires dont des officiers avaient alors été arrêtés pour tentative de renversement du régime et tentative d’assassinat du chef de l’Etat.
Les relations sont tendues entre le pouvoir et l’opposition à l’approche des élections de février. Mardi, l’opposition a suspendu sa participation au comité sur l’audit du fichier électoral réclamant des experts internationaux et critiquant les délais trop courts.
En outre, les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection alors qu’un des principaux opposants Hama Amadou, candidat à la présidentielle, est emprisonné depuis son retour au Niger il y a trois semaines. Il est accusé de trafic présumé de bébés avec le Nigeria mais l’opposition dénonce un procès politique.
En août, l’opposition avait rejeté le calendrier fixé par la commission électorale, dénonçant une absence de consensus. Elle avait auparavant critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son allégeance au président.
Vendredi, le Niger va célébrer le 57e anniversaire de son indépendance dans la sobriété en compassion pour les victimes des attaques jihadistes et du groupe islamiste nigérian Boko Haram, selon le Premier ministre, Brigi Rafini.
Depuis février, Boko Haram mène des attaques meurtrières dans la zone de Diffa, frontalière du fief des insurgés islamistes dans le nord-est du Nigeria, alors que l’armée nigérienne peine à contenir ces incursions.