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Le Conseil Supérieur de la Liberté de Communication (CSLC), organe de régulation des médias au Congo, a demandé le 12 octobre 2015 aux médias congolais, de «s’élever au-dessus de la médiocrité politicardiste, de devenir le soleil qui réchauffe tout le monde sans discriminer personne».
Dans une communication faite aux professionnels des médias dans le cadre de la couverture de la campagne référendaire lancée depuis le 9 octobre dernier sur toute l’étendue du territoire national, le président du CSLC, M. Philippe Mvouo, a invité ces derniers à se mettre du côté du peuple, car ils sont préparés pour être avec le peuple et le servir de bonne foi.
«La campagne référendaire est ouverte : couvrez-là comme il se doit», a dit M. Mvouo aux hommes des médias, tout en les obligeant de couvrir toutes les activités des partis politiques et de la société civile en toute impartialité. «Analysez, commentez, diffusez avec détachement dans l’optique que commande votre profession», a-t-il insisté, tout en leur demandant d’être dans la vérité afin d’éviter toute crispation, tout compromission.
Pour le président du CSLC, «être dans la vérité, c’est être honnête, dire la réalité en toute simplicité dans sa densité ambiante et selon le poids de son influence sur le quotidien des hommes».
M. Mvouo qui a stigmatisé des dérapages constatés ces derniers temps au niveau de la presse congolaise, a invité les hommes des médias à être des «défenseurs de la cité contre le mal politique qui ronge les espoirs des citoyens». «Parlez, expliquez la démocratie, débarrassez la des scories du mensonge, de l’imposture, des contre-vérités, des dogmatismes et de la perversion intellectuelle qui plongent le peuple dans le vertige de la psychose, de la peur et du désespoir», s’est-il exprimé.
«Dites aux politiques que les démocrates ne sont pas des ennemis, qu’ils ne peuvent prôner la guerre que pour se dominer (…). Notre démocratie est encore trop jeune, fragile et vulnérable pour être de tout temps soumise à l’épreuve de la construction, déconstruction ou à l’épreuve de Sisyphe», a-t-il déclaré.
Le président du CSLC a dénoncé le comportement de l’audiovisuel du service public, Télé-Congo et Radio-Congo, qui selon lui, ne fait point l’effort de laisser place à l’équité après les différents échanges que le Conseil a eus avec les partis, groupements des partis politiques.
Tout en rappelant à l’ordre ces médias publics, il les a invités à appliquer l’égalité en temps de passage et en temps de parole, car le CSLC attend d’eux l’organisation des débats contradictoires. Ces tribunes sont le seul moyen d’arrêter l’imposture et la démagogie des politiciens, et leur rôle est d’éclairer le peuple sur la réalité et la vérité des enjeux, a-t-il expliqué.
En ce qui concerne l’audiovisuel privé, M. Mvouo a fustigé le comportement des deux radios qui, pour lui, se sont inscrites dans l’ordre des radios incendiaires. «Il s’agit de la Radio Divouba à Nkayi dans la Bouenza, qui incite au désordre public à travers des ragots, des commentaires de situations politiques fictives, des sécrétions de germes de haine et de divisions ethniques, d’insultes gratuites».
La deuxième radio épinglée par le CSLC comme média à problèmes c’est la Radio Forum Droits de l’Homme basée à Bacongo, deuxième arrondissement de Brazzaville. Selon le président Mvouo, cette radio s’est détournée de sa vocation thématique pour se lancer dans une course folle pour la conquête «de on ne sait quoi». «C’est la totale schizophrénie qui transpire de la pratique journalistique actuelle qui n’éduque pas mais déconstruit l’intelligence des populations»,a-t-il relevé.
Parmi les émissions épinglées par le CSLC figure celle intitulée «La tribune des leaders», une des émissions traumatisantes, entretenant un débat à sens unique sans une partie contradictoire, a souligné M. Mvouo.
Pour une meilleure couverture de la campagne référendaire, le Conseil a publié trois décisions, à savoir :«La Décision n°019 portant réglementation des spots de propagande électorale du référendum du 25 octobre 2015, à travers les médias» ; «La décision n°020 portant désignation des organes de presse audiovisuels autorisés à assurer la couverture médiatique du référendum du 25 octobre 2015 sur le projet de Constitution» ; «La Décision n°021 portant interdiction de la retransmission en direct de toute activité de campagne des partis, groupements ou associations politiques sur le projet de constitution» et «Les directives pour la couverture du référendum du 25 octobre 2015 ainsi que le projet de Constitution, par les médias audiovisuels».
(ACI)