Congo : Brazzaville sous le poids des érosions

Erosions à Brazzaville: la population de Ngamakosso en voie d'être coupée du reste de la ville

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Erosions à Brazzaville: la population de Ngamakosso en voie d'être coupée du reste de la ville
Erosions à Brazzaville

L’expansion urbanistique non concertée de nos villes entraîne des problèmes d’érosion, dus pour leur plus grande part à l’élimination du couvert végétal qui fixe les sols. Malgré les travaux pharaoniques entrepris par le gouvernement pour lutter contre ce phénomène, il ne cesse de prendre de l’ampleur.

Dans la capitale congolaise, les pluies intempestives accroissent les érosions des sols, menaçant habitations, quartiers, canalisations, etc. Auparavant perçue comme une manne du ciel, bien que nécessaire, la pluie constitue désormais une menace pour les Brazzavillois. Nul n’est épargné.

Les érosions sont dues au lotissement anarchique, au déboisement, à l’insuffisance des systèmes de drainage des eaux pluviales, à la défectuosité de communication sur leur problématique, à la caducité du plan de développement urbain.

Le gouvernement congolais a lancé, en juillet 2011, un projet de lutte contre les érosions, glissements de terrain et autres phénomènes naturels dus à l’occupation anarchique des terres. Intitulé « Aménagement des bassins versants et stratégies de lutte contre l’érosion hydrique à Brazzaville », ce projet a été mis en œuvre et vise un aménagement intégré durable des terres urbaines et périurbaines de la ville. Mais les résultats, à ce jour, ne sont toujours pas palpables.

Les zones d’érosions se multiplient

Au départ sectoriel, ce phénomène gagne du terrain, causant au passage des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels. Dans les quartiers Ngamakosso, Massengo, Kombo-Matari, Maman-Mboualé, Jacques-Opangault, Mikalou, Emeraude, Casis, Kahounga, Mfilou ou Moukondo, Mouhoumi, Sadelmi, Kinsoundi, Moukoundji-Ngouaka, Mayanga… les habitants vivent la peur dans le ventre pendant la saison des pluies, au prix d’abandonner leurs maisons.

En attendant une évaluation précise, il est possible d’anticiper les besoins, en cherchant des solutions pour sauver les habitations à risque et en mettant en place des abris d’urgence. Pour ne pas en arriver là, la population tente, tant bien que mal, de faire face à ce phénomène, très difficile à maîtriser par la seule volonté des particuliers. Pour empêcher l’évolution des érosions, les habitants font recours aux sacs de ciment bourrés de sable, aux pneus usés, ainsi qu’aux ordures ménagères.

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Outre l’insuffisance de politique d’aménagement en matière de systèmes de drainage des eaux pluviales, on peut déplorer que les canalisations ne soient pas toujours curées à temps. Toutefois, les autorités sont pointées du doigt, car la résurgence de cette calamité naturelle est aussi la conséquence directe des chantiers abandonnés par l’Etat. La population riveraine dénonce, pour cela, l’inertie des pouvoirs publics qui, selon elle, n’ont pas su financer jusqu’à terme la réalisation effective des travaux.

Pour y remédier, un comité interministériel chargé de gérer le problème des érosions à Brazzaville et à Pointe-Noire a été mis en place en juin dernier. Une ligne budgétaire (un milliard F CFA) a été prévue dans la loi de finances exercice 2018, pour résoudre ce problème dans les grandes villes. Une enveloppe qui ne fera certainement pas le poids au regard de l’envergure de la situation sur le terrain. En effet, le gouvernement est critiqué par la population vivant dans ces quartiers précaires, car depuis la reprise de la saison des pluies, aucune réponse concrète et pratique n’a été observée.

Des canaux de drainage en construction à Ngamakosso

Pour mieux résister aux érosions devenues monnaie courante dans ce quartier, situé dans le 6e arrondissement de Brazzaville, l’entreprise CRBC (China road and bridge corporation) a débuté la construction des canaux de drainage.

Les habitants de Ngamakosso ont été touchés de plein fouet par les érosions et inondations, ensablements, conséquences des pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours dans la capitale, laissant au passage des sans-abri, des pertes très lourdes de matériel, etc., pour une population à majorité pauvre.

La principale voie d’accès quasiment coupée, les habitants sont aujourd’hui obligés d’effectuer des transbordements pour joindre l’un et l’autre bout du tronçon.

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Emeraude : une érosion à pas feutré

Depuis le début des années 2000, l’érosion dans ce quartier de l’arrondissement 9, Djiri, ne cesse de prendre de l’ampleur, même si elle a été ralentie grâce aux remblais réalisés par l’Etat, pendant cinq ans en vain. Jadis un quartier populaire, mais sinistré aujourd’hui à cause d’une érosion qui a emporté les habitations, l’école spéciale Case-Vincent, l’école Emeraude – don de la société pétrolière Elf Congo.

Non loin de là, le lycée Thomas-Sankara, dont le mur est régulièrement menacé par l’érosion, ainsi que le Centre inter-Etats d’enseignement supérieur en santé publique d’Afrique centrale ne sont pas épargnés.

La voie reliant ce quartier à Moukondo est actuellement très endommagée, malgré les engagements pris publiquement par le gouvernement de finaliser les travaux. Pour cause : l’ouvrage de canalisation déjà construit s’affaisse, parce que corrodé par l’érosion.

La voie de la station terrienne de Moungouni quasi-inexistante

A Massengo, sur la route menant à la station terrienne de Moungouni, le constat est alarmant. Cette route se comportait pourtant bien, avant que l’Etat n’engage des travaux d’aménagement. Sa destruction est préjudiciable pour les maisons riveraines dont elle sert de rempart. Malgré une route de contournement née de la volonté des habitants de ce quartier, où presqu’aucune rue n’est praticable en voiture et tricycle, à cause des érosions, cette solution intermédiaire ne rassure pas les conducteurs et même la population.

Josiane Mambou Loukoula
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Brazzaville : Folles rumeurs de la présence des Ninjas au quartier Massengo créent la panique

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La panique s’est emparée des habitants du quartier Massengo, au nord de Brazzaville, victimes d’une fausse information sur une supposée présence des ninjas Nsiloulous, de Bintsamou Frederic, alias pasteur Ntumi.

Cette rumeur, entretenue par quelques « bébés noirs » qui dictent leur loi dans la zone, s’ est répandue telle une poignée de poudre, au point de faire fuire quelques habitants du quartier. Selon de sources concordantes, des éléments de la force publique ont dû tirer quelques coups de sommation pour, semble t-il, rassurer les populations.

Ce qui les a davantage apeurées. « Nous avons alors cru à une attaque des ninjas », confie, d’une voix chevrotante, un habitant que nous avons eu par téléphone. Le calme est à présent revenu. D’autant que la force publique sécurise entièrement le quartier.

Mais la peur dans le ventre, certains habitants de Massengo préfèrent, sacs sur le dos, trouver refuge auprès des leurs, dans des quartiers paisibles, le temps d’évacuer la folle rumeur de ce soir.

AN

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Congo : le lycée scientifique de Massengo ouvre officiellement ses portes

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Le lycée scientifique de Massengo ouvre officiellement ses portes
Le lycée scientifique de Massengo ouvre officiellement ses portes

L’épouse du Chef de l’Etat congolais, présidente de la Fondation Congo-Assistance (FCA), Mme. Antoinette Sassou-N’guesso,  a inauguré le 17 novembre à Brazzaville, le lycée scientifique de Massengo, dans le 9ème arrondissement de la ville capitale.

Cet établissement devant recevoir uniquement les élèves des séries scientifiques, est un édifice de type R+2 construit en forme de U, comprend trois paliers identiques ayant chacun 12 salles de classes avec une capacité d’accueil chacune de 40 élèves, soit 1.440 élèves pour tout l’établissement en vague unique ou 2.880 en deux vagues.

Les 36 salles de classes sont électrifiées et équipées en tables avec pupitre et chaises contenant un système d’aération. Pour éviter l’éloignement de l’élève des cours, chaque palier à un bloc sanitaire construit selon le genre avec salle d’eau de propreté. Tout l’établissement, indique-t-on, comprend 11 blocs toilettes modernes et urinoirs.

A côté de ces blocs toilettes sont installés des salles d’eau potable. Outre les salles des classes, chaque palier a deux salles de laboratoires pouvant accueillir 40 élèves. Au total, cet établissement comprend deux laboratoires de biologie, cinq de chimie et cinq de physique. Ces 12 laboratoires ont chacun 40 postes de travail, 40 robinets, 40 tabourets, 1 salle de préparation, et des systèmes d’aération.

Aux premier et deuxième niveaux sont érigés au centre deux grandes bibliothèques d’une capacité de 20.000 livres avec système informatique de contrôle de sortie et d’entrée des livres. Il faut ajouter à cela deux salles multimédias équipées chacune de 41 cabines, 41 ordinateurs qui serviront des salles de cours d’informatique, de laboratoire, de langues et de salle de Technique d’information et de Communication.

Pour les conférences animées, aussi bien des apprenants que des enseignants, un amphithéâtre équipé d’un micro-projecteur, pouvant accueillir 165 personnes a été construit au rez-de-chaussée. Outre les bâtiments, cet établissement dispose de plusieurs ordinateurs, des copieurs, des bureaux, des armoires, des lutrins, deux locaux de réseaux téléphoniques, un château d’eau, 34 climatiseurs, 3 micro-projecteurs, 144 ventilateurs pour aérer les salles ordinaires de classe.

Pour pallier le problème d’électricité, un premier groupe électrogène de 250 KW de 470 litres de gasoil est prévu. Pour l’adduction d’eau, un deuxième groupe électrogène de 450 KW de 1.020 litres de gasoil permettra d’alimenter l’établissement.

 

(ACI)

Congo – Brazzaville : la pluie fait encore des dégâts matériels à Massengo

La pluie fait encore des dégâts matériels à Massengo
La pluie fait encore des dégâts matériels à Massengo

Le mur de clôture de la parcelle des sœurs auxiliaires de Marie immaculée, une propriété de l’église catholique au quartier Massengo, a été emporté par l’érosion, suite à la pluie qui s’est abattue dans la nuit du 13 avril à Brazzaville.

Des dégâts du genre ensablement, pertes de murs de clôture ou d’habitations ont été enregistrés. Tout est parti des eaux ruisselantes, mal canalisées qui ont débordé le caniveau. Au stationnement de bus Bongonoira, ces eaux ont occasionné, aux abords de la route nationale numéro deux, un trou béant de plusieurs mètres de large.

« Très souvent quand la société Andrad confectionne les canalisations d’eaux, elle ne fait pas sitôt des remblais sur les parties vides, séparant les maisons des particuliers des caniveaux. Et, comme il peut pleuvoir brusquement, l’eau ruisselante creuse et approfondit ces crevasses en occasionnant des dégâts énormes »,explique Fermiche Kimva, une habitante du quartier Massengo.

Deux ans auparavant, le même phénomène s’était produit à dix mètres de là et les populations avaient subi d’énormes partes matérielles et humaines. Selon le témoignage des habitants du quartier, une personne du troisième âge avait été engloutie dans du sable.

Un peu plus loin encore, à l’arrêt de bus marché Massengo, cette pluie a occasionné l’ensablement sur la chaussée et l’inaccessibilité des populations par voiture sur cette partie de la route nationale II. Les habitants de cette partie de la ville ont été contraints de faire de longues marches avant d’emprunter le bus.

Dans ces quartiers victimes d’érosion, les fissures causées par l’affaissement du sol, sont visibles sur les murs de certaines habitations.

En tout cas, une partie de la ville de Brazzaville est bâtie sur des collines sablonneuses de faible altitude. Et, au regard de la porosité du sable mouvant, il est nécessaire qu’un plan de lutte contre les catastrophes naturelles soit urgemment mis en œuvre. Il est également nécessaire que l’Etat mène, sur l’ensemble du périmètre urbain de Brazzaville, des  grandes réflexions pour la stabilisation des sols, la canalisation des eaux pluviales, et œuvre pour la mise en place d’un plan d’urgence de réhabilitation des quartiers à risques et insalubres.

Pour l’instant, à chaque saison de pluie à Brazzaville, on enregistre soit des inondations soit des cas d’ensablement ou d’érosions et l’on lit sur les visages des populations vivant dans ces quartiers, la désolation, la peur, l’angoisse et le désespoir.

© Adiac-Congo