Brazzaville : Les vendeurs du marché Thomas Sankara ne savent plus sur quel pied danser

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© Vox Congo

Tout le monde savait que des hommes se présentant comme agents de la municipalité prélèvaient des taxes arbitraires et abusives au marché Thomas Sankara situé à côté du lycée du même nom, à Mikalou, un quartier de Djiri, le neuvième arrondissement de Brazzaville. Personne, hélas, n’osait lever le petit doigt pour le dénoncer. 

Mardi 29 mai 2018, des éclats de voix ont réveillé le quartier. Vendeurs et vendeuses ont expliqué sur Radio-Congo les tracasseries dont ils sont l’objet, au moment de réceptionner les colis des camions transporteurs provenant de l’intérieur du pays, toutes zones confondues. Ils se disent victimes d’une caste d’agents véreux. Aucun colis ne peut leur échapper. 

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Ils prélèvent sur chaque colis enlevé des taxes bizarres, en marge de celles que s’octroie le comité du marché, prétendument pour l’assainissement du marché et la mairie d’arrondissement alors que l’insalubrité crève les yeux dans ce marché, tous les jours. Ces taxes vont de 500 à 800 francs CFA. A cela s’ajoute le prix du transport du colis proprement dit. 

La non-observation de cette «loi» expose, généralement, les contrevenants à des brimades. Il ne faut plus s’étonner que des denrées locales coûtent à présent les yeux de la tête. Recouvrer des taxes, c’est bien, encore faut-il qu’elles soient réglementaires. 

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Congo – Économie domestique : quand la popote préoccupe les foyers…

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©DR

La popote est un élément clé dans le fonctionnement des foyers ou des familles. Si pour certaines familles, les revenus riment avec l’ensemble des besoins, d’autres peinent à s’accorder sur la gestion quotidienne, ou mensuelle, de l’argent. Tout l’art, pour les uns et les autres, consiste à pouvoir concilier les recettes financières et les besoins généraux du foyer ou de la famille.  En effet, la popote, selon qu’elle est bien organisée, bien tenue ou négligée, est un gage de quiétude. Questions : existe t-il des formules pour réussir sur ce plan ? Un bon salaire est-il une garantie pour éviter d’échouer dans l’organisation de sa popote ? Enquête

Du sens et du poids des mots à la pratique quotidienne

Le mot « popote » est bien connu des Congolais qui l’utilisent presque au quotidien. « Il s’agit de l’argent que mon mari me remet chaque fin du mois pour aller au marché m’approvisionner et garantir le repas de la famille jour après jour », déclare Sylvie, 30 ans et mère de trois enfants. Vu sous cet angle, la popote ne manquera pas de soulever d’autres problèmes. Tenez ! Où peut-on puiser de l’argent s’il arrivait un cas imprévu au sein de la famille : maladie, accident, etc. ? « On va s’endetter ! », répond Henoc, un fonctionnaire à la quarantaine bien sonnée. Une décision qui n’est pas sans conséquence pour l’équilibre du foyer. Bien plus, dans cette approche de la popote par les Congolais, il est fait abstraction d’autres charges tout aussi évidentes que régulières : les factures d’eau et d’électricité, les frais scolaires des enfants (surtout pour ceux qui ont  opté pour les établissements privés), les déplacements, etc.

Que dit le dictionnaire au sujet de la popote ? Il s’agit au départ d’un terme familier qui désigne la cuisine et la nourriture simple qu’on prépare. D’où l’expression connue, faire sa popote quotidienne. Chez les militaires, et même dans le parler courant, la popote désigne un groupe de personnes qui prennent leurs repas autour de la même table. Ainsi définie, les Congolais n’ont pas tort de considérer que la popote revient à régler les problèmes alimentaires de la famille. Les autres situations viennent après.

Quel montant allouer à une popote confortable ?

La question ne vaut vraiment pas la peine d’être posée, car les réponses varient en fonction des individus, du poids de la famille, des habitudes alimentaires de chaque foyer, de la situation du marché et, bien évidemment, du revenu mensuel du mari, ou du couple dans le cas où les deux époux sont salariés et s’accordent pour assumer les charges conjointement. Pourtant, sans voir ces aspects clés, il est des Congolais qui ont leur manière de faire des calculs, à l’instar de Brice, un officier de police : « J’ai cinq gosses. Aujourd’hui, pour vivre bien à Brazzaville, il me faut prévoir quotidiennement 3 000 à 3 500 FCFA pour le marché. Faites la somme sur les trente jours que compte le mois, vous avez le résultat. » Vite dit, vite fait, 90 000 sinon 100 000 FCFA tous les trente jours ! Et notre chef de famille d’ajouter : « Après avoir bouclé ce chapitre, j’attaque les autres : l’école des enfants, l’électricité, l’eau, le gaz, les déplacements et les petits déjeuners… » La liste des besoins à couvrir est longue et incomplète.  Elle traduit à elle seule le poids du problème posé. 

Plus pratique, et plus conséquente, c’est Primaëlle, une employée d’entreprise : « Être maîtresse de la maison ne veut pas dire gouverner son mari. C’est plutôt être capable de bien gérer son foyer. Chaque fin de mois, la femme doit établir ce qu’on appelle le budget. » La dame avoue ne pas avoir un profil de gestionnaire même si elle déclare avoir fait des études d’agronomie. Sa  définition du concept de budget n’en demeure pas moins profonde : « Le budget représente la conversion des activités, ressources et services en valeur monétaire, dit-elle avant d’ajouter : La femme doit établir les besoins de tout le mois. Que ça soit la popote, la maison, l’habillement, la santé… »

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Le sujet qui fâche

« Ce n’est pas le montant de la popote qui nous dérange. Le problème est ailleurs », explique Maguy, 50 ans, divorcée et mère de six enfants. « Mon mari ne m’a jamais dit combien il gagnait. Sur quelle base devais-je alors accepter la somme d’argent qu’il me remettait ? » En effet, éviter la question de la popote c’est pousser à lever le voile sur ce que beaucoup d’hommes considèrent comme leur jardin secret : le montant exact du salaire, ou des revenus en général, qui constitue souvent une arme de maintien de l’ordre. Petit, gros ou moyen, le salaire est géré avec mythe chez les Congolais qui résistent – et les raisons sont nombreuses – à le dévoiler à leurs épouses. Même quand ils sont régulièrement mariés et ont des enfants, peu nombreux sont les hommes qui sacrifient à ce devoir d’informer et à ce droit de l’autre à l’information sur le salaire. Ce qui est vrai pour les hommes l’est aussi pour les femmes. « C’est une honte pour un homme de s’interroger sur le salaire de sa femme ! », dit, non sans sourire, Rosine, 46 ans, agent des douanes. À ce propos, homme comme femme, chacun y va de son commentaire. Sur fond de principes hérités des traditions, tous les arguments sont bons pour dresser un mur autour du revenu de la femme. Malheur souvent à ceux qui brandissent les arguments modernes sur l’égalité des sexes ou la promotion du genre, car c’est le seul sujet sur lesquels les femmes sont intransigeantes. Elles n’hésitent pas à « coller » aux hommes trop regardants des noms comme « Mario » ou « Décothey », deux personnages d’une célèbre chanson congolaise et de la série ivoirienne Ma famille.

Popote ou « économie domestique » ?

Comme on peut le comprendre, la gestion du quotidien, chez les Congolais, n’obéit pas aux canons des Occidentaux assis, eux, sur la planification, l’orthodoxie ou la prévision. Certes, la pratique a cours dans certains foyers, mais en règle générale, la vie se gère au gré des circonstances. Nul besoin de présenter ici la sociologie de la famille congolaise pour mieux cerner son influence sur la gestion de la popote. Pourtant, c’est l’ossature même du ménage, sa composition, son histoire qui décident du reste. C’est quoi alors le ménage ? Réponse de Lisette, fonctionnaire et mère de deux enfants : « C’est un couple de personnes vivant ensemble une union intime et durable. Il est composé du mari, de la femme, des enfants et, parfois des parents. » De l’avis de certaines femmes interrogées, c’est justement ce dernier groupe qui « pèse » dans la balance et « fausse les prévisions » des ménages. 

Quoi qu’il en soit, la donne actuelle invite les Congolais à revoir leurs modes de vie et à considérer la popote comme un enjeu crucial de l’économie domestique et de l’équilibre du foyer. Le succès de la famille passe par l’intériorisation de ce concept. Quelle que soit la manière de tourner ou de retourner ce concept, l’exigence sera la même pour les familles : s’adapter aux réalités de la vie matérielle, dictée elle-même par l’argent et les impératifs de la société de consommation. Peut-être le temps est-il aussi arrivé pour les pouvoirs publics de créer les conditions d’une éclosion véritable de l’économie domestique. Combien sont-ils, ces Congolais qui assurent leurs biens et s’assurent ? Combien sont-ils à savoir et pouvoir épargner ? Le taux de bancarisation dans le pays renseigne suffisamment sur les pratiques.

La question de la popote est d’abord, et en définitive, une question de culture avant d’être une équation matérielle.

Jocelyn-Francis Wabout

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Congo : une « marche pour la parité » à l’occasion de la célébration de la Fête internationale de la femme

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Plus de 20.000 femmes de tous les horizons, vont participer mercredi à une grande marche dite « marche pour la parité », organisée par le gouvernement à l’occasion de la célébration de la Fête internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année.

Cette annonce a été faite lundi par la ministre en charge de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Mme Inès Néfer Ingani, au cours d’un point de presse donné dans la capitale congolaise.

« Le mois de mars est universellement dédié à la femme, c’est à cette date, que les femmes de tous les continents trouvent là, une occasion idoine de revisiter leur passé, évaluer les acquis et se projeter vers l’avenir pour un développement durable », a-t-elle déclaré à cette occasion.

« La marche pour la parité sera pour les femmes, une heureuse opportunité de saluer la vision prémonitoire du président de la République, Denis Sassou-N’guesso, pour avoir élevé le principe de parité aux normes constitutionnelles à travers l’article 17 de la constitution du 6 novembre 2015 », a-t-elle ajouté.

Selon Mme Ingani, le thème de cette année épouse incontestablement l’approche du président Sassou-N’guesso de placer le Congo sur les rails de la modernité et de la civilisation universelle comme le recommande l’Union africaine dans son agenda 2063.

Cet agenda, a-t-elle souligné, place la question de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes au cœur du développement notamment en Afrique.

« En effet, l’un des objectifs du développement durable (ODD), retenu par les pays membres des Nations-Unies en 2015, est celui de parvenir à l’égalité entre les sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles », a soutenu la ministre Ingani.

La célébration du 8 mars cette année est placée au plan international sous le thème « les femmes dans un monde du travail en pleine évolution, planète 50-50 à l’horizon 2030 » et au niveau national, sur le thème « la place de la femme dans le processus électoral, enjeux et perspectives ».

Cette commémoration sera placée sous la houlette de l’épouse du chef de l’Etat, Antoinette Sassou-N’guesso, en vue de lui rendre un hommage solennel, en reconnaissance de son combat mené depuis plus de trente ans en faveur des questions sanitaires et humanitaires.

En effet, la capitale congolaise n’a plus abrité depuis plus de dix ans, la cérémonie solennelle de célébration de la fête du 8 mars, en raison de la célébration tournante depuis 2004, de la fête nationale d’indépendance couplée avec la politique de la municipalisation des départements.

Avec Xinhua

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Marché Total de Bacongo, des vendeurs ont abandonné les tables

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Marché Total de Bacongo, des vendeurs ont abandonné les tables situées au 1er niveau pour s’installer sur les couloirs du marché et aux alentours.|Ph Urbanisec1
Marché Total de Bacongo, des vendeurs ont abandonné les tables situées au 1er niveau pour s’installer sur les couloirs du marché et aux alentours.|Ph Urbanisec1

Prétextant des méventes engendrées par une mauvaise répartition des étals au nouveau marché Total de Bacongo, des vendeurs ont abandonné les tables situées au 1er niveau pour s’installer sur les couloirs du marché et aux alentours. Une situation qui s’étire sous l’œil impuissant des gestionnaires de ce marché moderne. 

Environ 1000 places situées à l’étage sont vides depuis plusieurs semaines au marché Total de Bacongo fonctionnel depuis mi-juillet. Les commerçants concernés, qui font fi des appels à l’ordre de la Direction des marchés, l’organe administratif de la municipalité de Brazzaville pour gérer les marchés, situé dans l’enceinte, évoquent plusieurs raisons.  

À l’étage, braillent t-ils, les recettes sont médiocres. La plupart des acheteurs s’arrêtent en bas où l’on trouve la quasi-totalité des denrées recherchées dans le marché. « Les clients préfèrent acheter aux alentours, cela à des conséquences sur nos ventes.  Pour  un carton de poissons salé de 39 000 FCFA, tu peux faire 3 jours pour attendre un bénéfice de 4500 FCFA soit 1500 FCFA par jour. Or ici, sur le couloir je vends 1 à 2 cartons par jour », explique  Pierrette, vendeuse de poissons salés.

Les commerçants sont unanimes sur le fait que la répartition a été mal faite. « Il fallait mélanger les denrées et permettre qu’un visiteur soit contraint de monter au 1er niveau du marché. Si déjà en bas, on trouve persque tout, pourquoi escalader les marches ? Ailleurs, ce ne sont que les vendeurs de vêtements et chaussures qui sont séparés », souligne Hortense, qui a installé ses poissons fumés par terre, sur le trottoir. 

Des raisons « fallacieuses » selon le comité du marché

Chacun a sa raison. Mais aucune sur le prix de l’étal payé à 41000 FCFA l’année, ni sur la taxe de 50 FCFA le jour prélevée sur chaque table et moins encore sur la charge départementale de 2000 FCFA que verse chaque commerçant par année. On évoque même la situation des personnes âgées et handicapées qui ne peuvent monter. Certains mettent en cause la construction d’un nouveau marché moderne sans tenir compte des habitudes des clients. Des raisons qui laissent perplexe le pPrésident des associations du comité des vendeurs du marché total, Cyriaque Badiabo.

« La répartition est faite en fonction de ceux qui étaient recensés dans l’ancien marché, détenteurs de talons. Il y a ceux qui ont été recensés après. Ainsi, les vendeurs de viande, poissons de mer et d’eau douce sont installés en bas pour favoriser l’évacuation des eaux ; les divers, poissons fumés et salés sont à l’étage, mais aujourd’hui plus personne ne l’accepte  », explique-t-il. « Ce sont des raisons fallacieuses », souligne Cyriaque Badabio, qui estime que les populations ont du mal à s’arrimer à la modernité.

Pour établir les zones de vente en fonction d’aliments, la mairie s’était servi des « responsables de denrées ». Dans le hall principal, on retrouve des vendeurs de légumes, de viande, de poisson frais tandis qu’à l’étage ont été installés les vendeurs de divers, épices et autres poissons fumés ou salés. C’est également là que sont érigés les bureaux du régisseur du marché, chargé de régler les problèmes journaliers et de réguler la vie du marché.

Un espace vide depuis des semaines. C’est plutôt par terre que ses locataires se sont installés obstruant les couloirs du marché. Autre fait corollaire à la situation : des vendeurs grossistes de poissons salés, poisson de mer, viande et poulet congelés se sont transformés en vendeurs détaillants en occupant des espaces non commodes.

Une opération de déguerpissement se prépare

Depuis le 28 août, une circulaire signée du maire de Brazzaville, Hugues Ngouelondélé, appelle les vendeurs installés dans les périmètres à rejoindre le marché moderne. Un appel qui n’a semble-t-il pas toujours d’écho car les espaces par terre et les tables de fortune s’augmentent plus les jours passent. Devant le refus d’obtempérer à la décision, la mairie met déjà en place une opération de déguerpissement en accord avec la Direction des marchés et des Halles, les associations de vendeurs et commerçants des deux marchés et les services de police.

Au marché Total de Bacongo, des observateurs informés de l’opération exhortent la mairie de procéder d’abord par une campagne d’information et d’éducation car, estiment t-ils, la situation serait culturelle. « À Dolisie et Owando où l’on a construit des marchés modernes et où les choses se passent bien, ce ne sont pas les mêmes problèmes. Il y a eu trop d’antécédents ici à Total dans la répartition des tables avec des problèmes que nous avons vécus avec un concessionnaire étranger. Il y a déjà eu des bagarres ici avec un blessé grave », précise Robert, vendeur d’appareils électroménagers d’occasions.

Le premier module de ce marché, avec environ 2 885 places disponibles, a été inauguré en février par le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso. 

L’insalubrité atteint un niveau extrême dans les marchés de Pointe-Noire

Grand marché à Pointe-Noire

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Grand marché à Pointe-Noire
Image d’archive|Grand marché à Pointe-Noire

En tout cas, Pointe-Noire n’est plus la ville où il faisait bon vivre. La deuxième ville du Congo-Brazzaville s’illustre désormais par une insalubrité notoire, surtout dans les marchés. Tous ceux qui passent par ces marchés sont dérangés pour avoir respiré de la pourriture des tas d’immondices. Les personnes que nous avons interrogées à ce dénoncent «l’incapacité des autorités municipales et nationales à trouver de solutions».

Presque tous les marchés de la ville océane sont inondés de tas d’immondices. Le grand marché et les deux marchés de Tié-Tié sont les plus sales. Des vendeurs étalent leurs marchandises à proximité des tas d’immondices, malgré eux. Puisqu’il manque des toilettes dans les marchés, certains endroits sont transformés en urinoirs publics, dégageant ainsi des odeurs nauséabondes. Le pire arrive quand il pleut, avec des ordures et la boue qui se forment.

Certains vendeurs nous ont signifié que les services municipaux et d’hygiène, ainsi que les comités des marchés accusent des faiblesses. Mais, ils ont reconnu aussi leur responsabilité. «Nous, vendeurs, sommes aussi coupables. Car, les jours de lundi et vendredi qui sont consacrés à la propreté des marchés ne sont plus respectés. Pendant ces jours, la majorité des vendeurs vont vendre dans d’autres marchés ouvrables, et négligeant ainsi la salubrité dans leurs propres marchés», a déclaré Mme Rose Tchicaya, vendeuse de poissons de mer. Elle a souligné aussi le manque de politique de désinsectisation ou de désinfection des marchés. Les rares bacs à ordures placés sont toujours débordés et peuvent restés sans être dégagés pendant plusieurs semaines.

«Nous ne consommons pas les aliments, mais les maladies. On mène un combat contre les maladies sans un assainissement d’envergure dans des marchés. Nous nous demandons pourquoi les autorités municipales n’entament pas des opérations d’envergure pour débarrasser ces marchés de ces odeurs. Les épidémies (choléra, poliovirus sauvage, conjonctivite, rougeole) qui frappent souvent Pointe-Noire sont dues à cette insalubrité», a confié M. Mohamed, commerçant au grand marché.

En dehors des marchés, plusieurs rues et avenues de Pointe-Noire sont truffées de poubelles et de marres. Des caniveaux bouchés répandent leurs eaux sales sur les trottoirs des chaussées goudronnées. Les piétons marchent dans ces eaux souillées. Pour les associations écologistes congolais de Pointe-Noire, «la menace est bien là». Ces associations indiquent que cette menace est «aggravée par la morphologie de la côte congolaise qui sablonneuse et basse», occasionnant ainsi la pollution.

En effet, faute d’études fiables, il est encore impossible d’évaluer l’étendue de l’évolution de la pollution des côtes congolaises, surtout par les hydrocarbures. Pour se convaincre de la gravité du problème, on se contente des constats des experts et des plaintes des populations. Martial Makondi, cadre à la Cellule anti-pollution au ministère des Hydrocarbures, indiquait une fois que le phénomène s’exprime en termes d’huiles déversées dans la mer, particulièrement dans les sites où se déroulent les activités pétrolières. Dans la ville de Pointe-Noire, on a constaté qu’il y a du goudron sur la plage. Ces huiles ne sont pas uniquement des déchets de pêche.

Toutes ces menaces de pollution rassemblées, les habitants de Pointe-Noire craignent pour leur santé. Ils appellent les autorités municipales à se soucier de leur santé, en faisant reprendre les travaux de curage des caniveaux bouchés, afin d’assainir la voie publique, et à procéder au nettoyage des marchés.

«Nous nous demandons qu’est-ce le maire de Pointe-Noire fait. Pourtant, il est natif de Pointe-Noire et du Kouilou. Pourquoi ne prend-il pas soin de sa ville? Est-ce ire qu’il manque de moyens pour le faire ? Nous n’arrivons pas à comprendre. Si Bouity Viaudau n’arrive pas à bien travailler chez lui-même, où est-ce qu’il pourra faire mieux?», s’est interrogé M. Loemba, en colère.

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