Le Niger va changer d’hymne national, 60 ans après son indépendance

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Réunion du Comité national chargé de réfléchir sur l’hymne national du Niger avec le président Mahamadou Issoufou, au Palais de la présidence, le 21 novembre 2019. © Présidence du Niger

De nombreux Nigériens estiment que certains vers de « La Nigérienne », adopté en 1961 après la proclamation de l’indépendance du pays, marquent une inféodation à la France. Un Comité est en charge de trouver un nouvel hymne.

Le Niger a décidé de changer son hymne national, « La Nigérienne », adopté au lendemain de l’indépendance en 1960, pour supprimer une allusion à l’ancien colonisateur français, a annoncé jeudi soir le gouvernement.

« Il y a des parties de l’hymne qui font à l’unanimité l’objet de critiques. Il faut trouver un hymne qui puisse galvaniser la population, être pour nous une sorte de cri de guerre pour toucher notre fibre patriotique », a expliqué le ministre nigérien de la Renaissance culturelle, Assoumana Malam Issa, à la télévision d’Etat.

Le ministre a fait l’annonce à l’issue d’un entretien entre le président Mahamadou Issoufou et un Comité chargé d’élaborer le nouvel hymne.

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« Appel » aux compatriotes

Les paroles de « La Nigérienne » ont été écrites par le Français Maurice Albert Thiriet en 1961, un an après l’indépendance du pays en 1960.

De nombreux Nigériens critiquent surtout les troisième et quatrième vers, « Soyons fiers et reconnaissants / De notre liberté nouvelle ! », estimant que ce mot de « reconnaissant » marque une inféodation à la France.

Le Comité chargé du nouvel « va réfléchir sur l’hymne actuel en lui apportant des correctifs » et « si possible trouver un nouvel hymne qui réponde au contexte actuel du Niger », a poursuivi le ministre. Il a lancé « un appel » à ses compatriotes à faire parvenir au Comité des « contributions » pour l’élaboration de « l’oeuvre principale (finale) en langues nationales ».

Le Niger, un des États les plus pauvres au monde, est confronté sur six de ses sept frontières à des attaques jihadistes ou de bandits armés notamment le groupe islamiste nigérian Boko Haram dans l’Est ou des groupes jihadistes sahéliens dans l’Ouest. Le pays célèbrera le 18 décembre le 61e anniversaire de la proclamation de sa république en 1958.

Avec AFP 

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Mahamadou Issoufou : « Les Occidentaux ne nous ont pas demandé notre avis avant de renverser Kadhafi »

Mahamadou Issoufou

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Mahamadou Issoufou
Le président du Niger, Mahamadou Issoufou

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a accordé une interview à Jeune Afrique, à lire dans l’édition n°2816-17 en kiosque du 28 décembre au 11 janvier.

Quatre ans après son arrivée au pouvoir, Mahamadou Issoufou est en première ligne sur le front de la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel. Le chef de l’État sait bien qu’il doit chaque jour veiller à la sécurité du Niger, tout en maintenant un équilibre délicat entre le respect de la souveraineté de son pays et l’indispensable appui militaire français.

Mais sa grande inquiétude, c’est la situation en Libye. Et sur le sujet, il n’y va pas par quatre chemins. Il faut, dit-il, une nouvelle intervention militaire : « Les Occidentaux ne nous ont pas demandé notre avis avant de renverser Kadhafi en 2011. Mais mon opinion est claire : nous ne pouvons pas laisser la situation se dégrader indéfiniment. À trop hésiter, c’est tout le Sahel qui, dans quelques mois, risque de se transformer en chaudron. »

Zaki (« le lion », en haoussa) n’a donc rien d’un fauve endormi, lui dont personne ne doute qu’il sera candidat à un – deuxième et dernier – mandat de cinq ans, en 2016. Et il n’a éludé aucune des questions de Jeune Afrique, ni sur la fuite à l’étranger d’Hama Amadou, l’ancien président de l’Assemblée nationale réfugié en France et recherché dans le cadre de l’affaire dite des « bébés volés » (« Ce monsieur a des problèmes avec la justice de son pays, pas avec moi »), ni sur l’accord signé avec Areva, ni même sur l’achat d’un avion présidentiel à 30 millions d’euros (« Pourquoi, chaque fois qu’un chef d’État africain achète un avion, faut-il qu’il y ait polémique ? », s’agace-t-il).

Mahamadou Issoufou sait qu’il a encore fort à faire et appelle ses concitoyens, en des termes finalement bien peu politiquement corrects, à une véritable « révolution culturelle » : « Il faut mettre les gens au travail, les rendre ponctuels et responsables, leur faire prendre conscience que la richesse vient de ce qu’ils sont susceptibles de produire par eux-mêmes et non de l’assistanat. »

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