Congo – Devoir de mémoire : l’abbé Fulbert Youlou, quarante-sept ans déjà dans l’au-delà

[GARD align=« center »]

Le 15 août, à 15 heures, le président Fulbert Youssou annonce sa démission au téléphone sous les yeux et l’objectif de notre envoyé spécial. Daniel Camus

Décédé le 5 mai 1972 à Madrid, en Espagne, le premier président du Congo a totalisé, le 5 mai, quarante-sept ans de vie sous terre. Pour honorer sa mémoire, une messe eucharistique a été organisée en son mausolée, situé à Madibou, le huitième arrondissement de Brazzaville.

Initiée par le maire de Madibou, Alain Milandou, en collaboration avec l’association « Les amis du Pool » et la famille biologique du défunt, la messe d’actions de grâce a été officiée par le prêtre Mampouya. Elle a été une nouvelle occasion pour célébrer la mémoire du défunt président, l’abbé Fulbert Youlou, qui a dirigé le Congo de novembre 1959 au 15 août 1963.

La cérémonie à laquelle aucun membre du gouvernement n’a pris part a été tout de même pour quelques Congolais qui y ont pris part, un moment fort, empreint d’évocations et de témoignages au profit de l’illustre disparu.

« Pour le Cercle les amis du Pool, cet événement s’inscrit dans le cadre du devoir citoyen qui consiste à rappeler au commun des mortels ce que fut l’abbé Fulbert Youlou, ce digne Congolais déjà réhabilité par la Conférence nationale souveraine. C’est à ce titre que nous voulons qu’il soit aussi réhabilité par la mémoire collective des Congolais », a indiqué Hemilembolo Paraclet Milos, secrétaire à la stratégie du Cercle des amis du Pool.

« En tant qu’homme politique, je considère qu’il était indispensable de commémorer le 47e anniversaire de la disparition de feu abbé président Fulbert Youlou. Un homme considéré comme parmi les pères fondateurs de notre République car la nation ne peut se construire que lorsqu’il y a une capacité de transcender certains aspects passionnels de l’histoire, en regardant ce qu’il y a de fondamental », a affirmé pour sa part, l’ancien ministre Alain Akouala Atipault, qui a estimé que cette commémoration rentrait dans le cadre de la réconciliation de la mémoire collective des Congolais.

Cette messe d’actions de grâce s’est tenue en présence du haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Landry Kolélas, et quelques administrateurs-maires d’arrondissement de Brazzaville.

Firmin Oyé

[GARD align=« center »]

En images – Infrastructures de Sounda : le pont et les vestiges de l’ébauche du barrage

[GARD align=« center »]

Infrastructures de Sounda : le pont et les vestiges de l’ébauche du barrage. © Kiki Lawande

Le pont de Sounda a été construit en 1960 par Paindavoine, entreprise lilloise spécialisée en constructions métalliques et matériel de levage. Formé d’une cage métallique, il est composé d’une seule voie de circulation. 60 ans plus tard, on remarque la vétusté de ce pont ; l’usure du temps et l’absence d’entretien ont fortement atteint cet ouvrage.

Depuis le pont de Sounda, il est possible d’apercevoir les prémices du barrage de Sounda, projet hydroélectrique vieux de 130 ans.

[GARD align=« center »]

Les travaux préliminaires de construction du barrage ont été lancés le 24 mars 1961 par l’Abbé Fulbert Youlou, qui déclarait lors de la cérémonie de lancement : « Nous voici ici rassemblés en un site unique au monde. Ici, à Sounda, la nature a réalisé l’un de ses plus extraordinaires exploits. Un fleuve langoureux a tranché une montagne et ce, faisant, a décuplé ses forces. » 

L’Abbé Youlou voulait faire de ce projet d’envergure le fer de lance de sa politique économique, mais il ne le concrétisera pas pendant sa présidence. La construction du barrage hydroélectrique le plus important du Congo (puissance estimée à 1000 MW) est toujours d’actualité. Le 8 avril dernier, le PDG de la société chinoise China Railways a annoncé la disponibilité de sa structure à réaliser les travaux de cette infrastructure.

© Photo Kiki Lawande 

[GARD align=« center »]

Congo – Barrage hydroélectrique de Sounda: énième espoir de construction, mais à quel prix?

Barrage hydroélectrique de Sounda

[GARD align=« center »]

Barrage hydroélectrique de Sounda
Barrage hydroélectrique de Sounda

La semaine en cours est marquée par un important événement à caractère économique. Il s’agit de l’annonce, pour la énième fois, de la construction du barrage hydroélectrique de Sounda, sur le fleuve Kouilou. 

Une entreprise publique chinoise, s’est dite capable de commencer les travaux avec ses propres capitaux. Son directeur général a été reçu par le président Denis Sassou Nguesso, qui est décidé lui aussi à réaliser le vieux projet du premier président du Congo, l’abbé Fulbert Youlou, et que le président Pascal Lissouba a tenté de relancer en 1997 avec l’aide de partenaires sud-africains. Ce barrage devrait combler intégralement, et même au-delà, les besoins du pays en électricité et mettre fin aux délestages récurrents.

[GARD align=« center »]

Mais, il y a un débat d’experts qui doit démontrer s’il est nécessaire que le Congo s’endette de nouveau pour une telle réalisation. «Pendant les années de l’embellie économique, c’est dans l’euphorie que se sont faites les grandes réalisations qui ont conduit à un endettement excessif. Aujourd’hui, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets», a fait remarquer un expert, sous couvert de l’anonymat. 

[GARD align=« center »]