Isidore Mvouba, le président de l’Assemblée nationale du Congo
Le président de l’Assemblée nationale du Congo, Isidore Mvouba, a invité, samedi, à Brazzaville, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, à aider le Congo à se libérer des « griffes du coronavirus », à l’occasion de l’ouverture de la 4ème session extraordinaire de l’institution, a annoncé lundi la radio publique.
« Madame Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, femme de cœur, est appelée à examiner la situation du Congo avec humanité pour l’aider à se libérer des griffes du Covid-19« , a lancé Isidore Mvouba.
« Le Congo manque de tout pour améliorer le niveau de ses structures sanitaires. Laisser cette situation en l’état revient à ne pas assister une personne, pour ne pas dire, un pays en danger« , a-t-il plaidé.
Le président Denis Sassou N’Guesso a reçu le 8 mars, à Oyo, dans le département de la Cuvette, les patrons de trois banques panafricaines, Benedict Okey Omarah d’Afreximbank, Tony Élumelu du groupe UBA, Henri-Claude Oyima du groupe BGFI, ainsi que le président du groupe Orion-oil, Lucien Ebata.
Les banquiers sont venus rassurer le président Denis Sassou N’Guesso de leur engagement à soutenir le Congo dans le règlement de sa dette et la mise en œuvre du programme des réformes macroéconomiques qu’il a conclu avec le Fonds monétaire international (FMI).
Pour le président du groupe BGFI Bank, Henri-Claude Oyima, une décote de la dette congolaise permet de résoudre la crise et d’aider le pays à exécuter son programme avec le FMI. « C’est pour cela que nous avons proposé de donner une décote à la dette de la République du Congo et de permettre au pays d’ouvrir une nouvelle dette afin de lui permettre de financer son économie. Cette décote nous l’avons acceptée et le groupe des banques est disposé à soutenir de manière forte l’économie du pays et son chef de l’État », a-t-il indiqué.
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En tant que créancières du pays, les banques veulent afficher une marque de confiance vis-à-vis du Congo confronté à la crise économique. C’est le même engagement que veut montrer le président d’Afreximbank, une institution panafricaine de financement du commerce multilatéral créée en 1993 sous les auspices de la Banque africaine de développement.
Afreximbank joue sa partition dans le redressement économique du Congo. « L’objet de notre rencontre est de s’assurer que le pays puisse avec beaucoup d’aisance atteindre les objectifs fixés dans le programme des réformes macroéconomiques du FMI. Nous sommes donc disposés à apporter tout l’appui nécessaire au gouvernement pour que ce programme triennal se réalise », a martelé Benedict Okey Omarah.
Quant au président du conseil d’administration du groupe United Bank for Africa (UBA), Tony Elumelu, la rencontre avec le président congolais contribuera à booster ses activités dans le pays, y compris dans le financement des infrastructures. « Nous avons discuté en long et en large sur la manière d’aider le gouvernement du Congo (…) À travers notre fondation, nous sommes prêts à regarder toutes les opportunités, notamment dans le domaine des infrastructures », a signifié Tony Élumelu.
Le chef de la délégation du Fonds monétaire international (FMI), Alex Segura-Ubiergo a exhorté la République du Congo à poursuivre l’exécution des principales réformes retenues par les deux parties pour la réussite du programme économique conclu le 11 juillet 2019 visant le retour positif de la croissance économique du pays.
Le chef de la délégation du FMI a fait cette exhortation aux autorités congolaises, mercredi dernier, après une séance de travail avec le ministre des Finances, Calixte Nganongo.
Ainsi, après avoir relevé des progrès dans la mise en œuvre du programme économique entre le FMI et le Congo lié au retour de la croissance hors pétrole et à l’exécution des principales réformes, Alex Segura-Ubiergo a déploré le fait que « ce retour de la croissance hors pétrole demeure relativement faible », même s’il peut être qualifié « de positif, après trois ans de récession dans le pays ».
La dernière mission du FMI au Congo a loué « les efforts du régime pour réduire le poids de la dette, maîtriser les dépenses publiques », avant d’inviter les autorités à poursuivre les réformes sur la transparence, de la bonne gouvernance publique et de l’environnement des affaires.
Pour Alex Segura-Ubiergo, « ces efforts sont également à faire pour la dette commerciale extérieure qui a encore un poids très important sur l’économie congolaise ».
Une mission technique du Fonds Monétaire International (FMI), ayant séjourné à Brazzaville du 10 au 16 septembre et conduite par Alex Segura-Ubiergo, a conclu que la situation économique du Congo est « stable » même si elle demeure encore « difficile ».
« Après 3 ans de récession, les premiers signaux d’amélioration et de récupération s’observent », a soutenu Alex Segura-Ubiergo. La délégation qu’il a dirigée a eu des entretiens avec quelques autorités congolaises, dont le ministre des Finances et du Budget, Calixte Nganongo.
Pour ce fonctionnaire du FMI, si le Congo met correctement en œuvre son programme économique, sa situation économique devrait nettement s’améliorer.
Après son tête-à-tête avec l’argentier du Congo, M. Segura-Ubiergo a déclaré : « Nous avons regardé ensemble la possibilité de renforcer le système de recouvrement des recettes hors pétrole, surtout pour pouvoir générer les ressources budgétaires afin de soutenir les dépenses prioritaires de l’Etat».
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Les émissaires du FMI ont évalué la mise en œuvre du programme économique du Congo approuvé par le FMI, il y a seulement deux mois. Le séjour a aussi servi à préparer « la revue semestrielle du programme économique qui aura lieu en novembre 2019».
Si ce pays de l’Afrique centrale réussit à ce test, l’institution financière pourrait effectuer un nouveau décaissement au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec).
Le Programme triennal, conclu le 11 juillet dernier avec le Fonds monétaire international, prévoit des revues semestrielles précédées, tous les trois ou quatre mois, de la visite d’une mission du FMI au Congo.
Mathias Dzon, président de l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD).
Le premier secrétaire national de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN), Mathias Dzon a divulgué le 21 août à Brazzaville trois des 48 mesures prescrites par le FMI au gouvernement congolais pour continuer à bénéficier de la facilitation élargie au crédit du plan triennal afin de sortir de la situation de récession économique actuelle.
Sur les 48 mesures contenues dans l’accord de prêt de 448, 6 millions de dollars, soit 244 milliards de francs CFA du FMI au Congo pour relancer son économie, Mathias Dzon a révélé, entre autre mesures, lors d’une conférence de presse, la réduction du train de vie de l’Etat ; le rapatriement de l’argent public détourné et placé dans des comptes privés à l’étranger et le contrôle des marchés publics allant de la période de 2014 à 2016.
A cette conférence de presse axée sur le discours du Chef de l’Etat à l’occasion du 59ème anniversaire de l’indépendance, Mathias Dzon a également fait mention de l’audit de la Congolaise de raffinage (CORAF) et de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) qui font partie des mesures que le gouvernement congolais devrait exécuter en urgence afin de poursuivre son programme triennal avec le FMI.
Il a estimé que « l’amplification du cancer de la corruption, la mal gouvernance qui est la principale caractéristique de la politique conduite par le pouvoir actuel, amenuisent considérablement les côtes du pays à aller jusqu’à terme de ce programme avec le FMI ».
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Mathias Dzon s’est dit dubitatif quant à la volonté du gouvernement de mettre sur pied les réformes d’urgence recommandées par l’institution monétaire, après la première revue prévue pour fin décembre. Il devrait se contenter, a-t-il poursuivi, des 26 milliards de francs CFA d’allocation d’urgence qui a été accordée au Congo après la signature de l’accord le 11 juillet.
Le chef du département de la permanence de l’UPRN Elo Dacy a pour sa part affirmé que les 48 mesures du FMI étant contraignantes, le gouvernement congolais ne serait pas à mesure de s’y conformer.
Pour lui, contrairement à la déclaration du président de la République qui a indiqué que ce programme « vise à améliorer la situation de nos finances et de l’économie nationale », l’accord avec le FMI ne permettra pas aux autorités congolaises, de reconstituer les réserves internationales de change, de résoudre la crise des devises, de payer régulièrement les charges courantes de l’Etat.
Fédération de l’opposition congolaise a animé samedi 27 juillet dernier, à Brazzaville, une conférence de presse qui a porté sur la signature de l’accord du FMI avec la République du Congo. Clément Miérassa, chef du pôle économique de cette coalition politique, principal conférencier, a indiqué que la Fédération émettait de sérieux doutes quant à la capacité de l’Etat à assurer le remboursement du service de la dette tant intérieure qu’extérieure, c’est-à-dire la capacité de faire face aux engagements déjà pris et à prendre notamment avec la Chine et les Traders.
Clément Miérassa a relevé que la principale retombée financière de cet accord est le crédit de 448,6 millions de dollars, soit près de 262, 2 milliards de francs CFA sur trois ans, équivalant à 87,3 milliards par an avec une mise à disposition immédiate de 44,9 millions de dollars, soit près de 26,2 milliards de francs CFA. «Les décaissements du montant restant seront échelonnés sur la durée du programme, sous réserve des revues semestrielles par le conseil d’administration du FMI. Le pays est donc sous tutelle», a-t-il indiqué. Il estime que les Congolais s’étonnent de l’euphorie «triomphaliste» du pouvoir. «De quelle victoire s’agit-il devant la débâche économico-financière actuelle dont le Gouvernement est pleinement responsable?», s’est-il interrogé.
Pour lui, la réaction du Premier ministre en dit long lorsqu’il déclare: «Le plus dur, c’est de donner notre cadence dans la manière de gérer nos affaires politiques». Pour Clément Miérassa, c’est un véritable aveu d’impuissance du système dont le gouvernement n’a pas été capable de transmettre au parlement, comme convenu lors de la dernière mission du FMI, les documents tels que les contrats de préfinancement conclus par la SNPC; tous les accords particuliers de financement d’infrastructures financés par les prélèvements en nature issus des recettes pétrolières; tous les projets mis en œuvre par le ministère des Grands travaux entre 2014 et 2017. Le conférencier a stigmatisé le non-respect par le Gouvernement des demandes du FMI qu’explique le niveau du programme qui, «convenons-en, est un programme à minima!
Constatons également que le pouvoir tarde à rendre publique la lettre d’intention qui contient l’essentiel des quarante huit (48) mesures drastiques à mettre en œuvre».
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La Fédération de l’opposition congolaise rappelle, en substance, que ce n’est pas la première fois que le Congo recourt au Fonds monétaire international. Le Congo a connu, en 1996, la Facilité d’ajustement structurel renforcé (FASR), deux programmes post-conflit en 1998 et 2000; la Facilité de la réduction de la pauvreté et de la croissance (FRPC) en 2004 et l’Initiative Pays Pauvres très Endettés (IPPTE) en 2005. «Quels en sont les résultats?», s’est-il interrogé, alors que les mêmes causes produisent les mêmes effets. «On tourne en rond», a-t-il affirmé.
Analysant de près le contenu de cet accord, la Fédération de l’opposition congolaise relève que l’apport financier annuel du FMI n’est que de 87,33 milliards de francs CFA en moyenne sur trois ans. «On peut dès lors s’interroger sur son impact réel après que le pays ait engrangé plus de 30.000 milliards de francs CFA et dégagé 14.000 milliards d’excédents budgétaires entre 2003 et 2014, lesquels auraient pu mettre le pays à l’abri de toute intervention extérieure. «Où sont-ils passés?», s’est-il interrogé. Les Congolais en attendent toujours la justification. Le pays a connu des budgets annuels dépassant 4.000 milliards de francs CFA et des budgets d’investissements de plus de 1.000 milliards de francs CFA ; la dette du Congo est qualifiée d’insoutenable. Selon le ministère des Finances et du budget, elle s’élevait à 5780 milliards de francs au 31 décembre 2018. Elle représente non pas 77% du PIB, comme annoncé officiellement, mais plutôt 120% du PIB, chiffre largement supérieur à la norme CEMAC fixée à 70%.
La Fédération de l’opposition congolaise pense qu’il est difficile de comprendre comment on a pu en arriver là après l’atteinte en janvier 2010 du point d’achèvement de l’initiative pays pauvres très endettés qui avait permis l’annulation de 80% de la dette, ramenant le ratio dette/PIB à 20%, largement inférieur à la norme communautaire. «Cela ouvrait de très belles perspectives de développement de notre pays. Mais hélas!», regrette l’opposition.
Devant cette situation triste, la Fédération de l’opposition congolaise émet, cependant, de sérieux doutes quant à la capacité de l’Etat d’assurer le remboursement du service de la dette tant intérieure qu’extérieure, c’est-à-dire la capacité de faire face aux engagements déjà pris et à prendre. «En effet, rien que pour la dette rééchelonnée avec la Chine qui est de 1479,83 milliards de francs CFA, selon le ministère des Finances et du budget, le Congo devra rembourser, au cours de chacune des trois premières années, près de 163 milliards de francs CFA!
Mais sur la gouvernance, la Fédération de l’opposition congolaise rappelle qu’on peut souligner avec force que malgré l’exigence des réformes audacieuses et immédiates pour imprimer un changement positif dans la gestion des ressources publiques, rien ne bouge sur le terrain. La lutte contre la corruption et les antivaleurs demeure au niveau des incantations et d’annonces non-suivies d’effets. La Fédération estime qu’à ce propos, les Congolais attendent toujours la réalisation de l’audit du compte de stabilisation dans lequel étaient censés être logés les excédents budgétaires, ceux des Grands travaux, du Trésor et autres.
«La situation décrite ci-dessus fait apparaître clairement qu’il y a une fracture dans la société congolaise. D’un côté, une minorité qui s’est enrichie et continue de s’enrichir, de l’autre la majorité des Congolais qui chaque jour s’enfonce davantage dans une misère indescriptible. Les Congolais souffrent !», affirme t-il.
Pour la Fédération, il ne faut pas que le pouvoir utilise le programme avec le FMI pour protéger les responsables des scandaleux crimes économiques: détournements de deniers publics, corruption, fraudes, et autres. Elle souligne, une fois de plus, avec «force et vigueur», que la crise multidimensionnelle que traverse le Congo ne saurait se résoudre sans une prise de conscience nationale à travers la décrispation de la situation politique par la libération de tous les prisonniers politiques ; la tenue d’un dialogue inclusif qui touchera tous les aspects de l’avenir du pays en pleine «déperdition» et créera les conditions d’une gestion rigoureuse des affaires publiques. «Il n’est pas possible d’espérer une bonne gestion du pays en l’état actuel des institutions, quelle que soit la hauteur des interventions des bailleurs de fonds internationaux. Il nous faut résolument placer l’intérêt général du pays au-dessus de tous les intérêts personnels et égoïstes», conclut la Fédération.
Le Premier ministre congolais, Clément Mouamba a annoncé, jeudi à Brazzaville, la mobilisation de 780 milliards f cfa par les partenaires après l’accord sur le programme économique signé le 11 juillet 2019 entre le Congo et le Fonds monétaire international(FMI).
«En plus des 259 milliards que va bénéficier le Congo de la part du FMI, d’autres partenaires vont intervenir pour aider le Congo à sortir son économie de l’impasse actuelle. Ainsi, la Banque africaine de développement va octroyer une aide de 262 milliards CFA, la Banque mondiale environ 171 milliards CFA et la France plus de 89 milliards, soit environ près de 780 milliards de F CFA que va bénéficier le Congo à l’issue de son accord économique avec le FMI», a expliqué le chef du gouvernement congolais au cours d’une conférence de presse.
Selon lui, ces aides vont permettre au pays de soutenir les efforts de rétablissement des équilibres macroéconomiques, assainir les finances de l’État mises en branle au lendemain du déclenchement de cette crise en 2014, et reconstituer le niveau des réserves de change du pays au niveau de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).
Clément Mouamba a rassuré l’opinion nationale sur la volonté de son gouvernement à faire face aux problèmes sociaux dont le paiement des pensions des retraités et d’autres charges sociales, et investir de nouveau dans les infrastructures.
« Près de 80% du premier décaissement devraient être alloués au financement des hôpitaux, des écoles, de l’accès à l’eau et à l’électricité, y compris des programmes des filets sociaux +Lisungui+», a-t-il indiqué.
Il a précisé que la dette extérieure et intérieure du Congo est chiffrée actuellement à 5580 milliards FCFA.
L’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, a invité, mercredi à Brazzaville, les parlementaires congolais à s’impliquer dans la mise en œuvre de l’accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), à l’issue d’un entretien avec le président du Sénat, Pierre Ngolo, a annoncé la radio publique.
« La mise en œuvre du programme du FMI supposera une forte implication des deux Chambres du parlement », a déclaré le diplomate français, avant d’ajouter : « Et maintenant, une nouvelle page commence et ce sera celle d’amitié entre la France et le Congo ».
Le 11 juillet dernier, le FMI a approuvé un programme de trois ans du Congo. Cet accord, d’un montant de 448,6 millions de dollars (399 millions d’euros) sur trois ans, « doit permettre à la République du Congo de retrouver une stabilité macroéconomique et de poser les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive », estime le FMI dans un communiqué, rappelle-t-on.
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Cette signature, en présence du ministre des Finances, Calixte Ganongo, met un terme à plus de deux ans de négociations entre Brazzaville et l’institution de Bretton Woods.
Les discussions, engagées en mars 2017, avaient en effet été suspendues quelques mois plus tard, après la découverte par le FMI de l’ampleur de la dette du Congo.
Le FMI avait depuis conditionné son retour à une politique de rigueur budgétaire et d’assainissement des finances publiques, ainsi qu’à une renégociation de la dette du Congo auprès de ses créanciers.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi qu’il allait accorder 448,6 millions de dollars sur trois ans au Congo-Brazzaville pour relancer l’économie de ce pays d’Afrique centrale plombée par la chute des prix du pétrole, en souhaitant une meilleure « transparence » de ses comptes publics.
« La décision du conseil d’administration autorise le déblocage immédiat de 44,9 millions de dollars au profit de la République du Congo », indique un communiqué du FMI publié .
Les négociations avaient été ralenties par le fait que les autorités du Congo-Brazzaville avaient caché une partie de la dette publique du pays.
Autre difficulté et autre singularité: la Chine détient un tiers de la dette externe, selon des spécialistes, soit environ 2 milliards de dollars, selon certaines sources.
Le programme « d’extension des facilités de crédit » veut aider Brazzaville à « restaurer sa stabilité macro-économique », en préservant « le caractère soutenable de la dette », selon le communiqué du FMI.
Il s’agit également, selon l’institution financière de Washington, de « jeter les fondations d’une croissance plus forte et plus inclusive ».
Le programme « cherche également à améliorer la gouvernance, pour parvenir à plus d’efficacité et de transparence dans la gestion des ressources publiques, spécialement dans le secteur pétrolier ».
En septembre 2017, une enquête d’une ONG, Public Eye, avait fait état de corruption et de détournement de fonds présumés dans la gestion des ressources pétrolières.
L’enquête pointait la responsabilité présumée de proches du président Denis Sassou Nguesso, qui cumule 35 ans au pouvoir.
Le programme du FMI fera l’objet d’une évaluation tous les six mois, précise le FMI.
Le FMI avait passé dès 2017 un accord avec le Gabon voisin, frappé comme le Congo-Brazzaville par la chute des prix du pétrole à partir de 2014.
En pleine négociation, il avait été révélé en juillet 2017 que le Congo-Brazzaville cachait une partie de sa dette.
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Celle-ci s’établissait à près de 120% du PIB (8,7 milliards de dollars) et non 77%, selon des révélations à l’époque de Radio France Internationale (RFI).
« C’est un ouf de soulagement, mais ce n’est pas une victoire. Le FMI va devenir plus regardant », a réagi à Brazzaville Léon Mayeko, économiste à l’université Marien Ngouabi.
« Ce qu’il faut craindre, c’est peut-être la réduction des dépenses dans les secteurs comme la santé et l’éducation », a ajouté l’enseignant chercheur.
Les négociations du Congo pour un plan de sauvetage ont traîné pendant deux ans.
Le Fonds a exigé que le Congo assure la pérennité à long terme de la soutenabilité de sa dette comme condition préalable à l’octroi d’un prêt de trois ans.Le Congo est parvenu à un accord pour restructurer une partie de sa dette chinoise en avril.
Selon les termes de l’accord de restructuration, le remboursement de 944 milliards de francs CFA seront prolongés de 15 ans.
Le Congo doit cependant rembourser un tiers de ce montant d’ici la fin de l’année 2021 et la Chine ne réduira pas le montant dû à titre principal. L’allongement de la maturité de la dette permettra également d’alléger le fardeau de la dette du Congo.
De nombreux observateurs considèrent le Congo comme un test pour le FMI.
Un certain nombre de pays africains confrontés à un très fort endettement résultant des emprunts commerciaux, un boom des émissions d’euro-obligations et des années de prêts chinois sur le continent.
Ils pourraient à leur tour se tourner vers le FMI pour obtenir de l’aide dans les années à venir.
« Le FMI accepte tacitement que la Chine n’acceptera pas d’allègement de la dette envers les gouvernements africains », a déclaré un banquier, qui a suivi les négociations.
Le FMI conseille également au gouvernement congolais de se restructurer la dette à fort taux d’intérêt élevé qu’il a contracté auprès de négociants en pétrole, notamment Glencore et Trafigura.
Pour être éligible au programme du FMI, le gouvernement congolais a entrepris une série de réformes visant à améliorer la transparence du processus de gestion des ressources publiques, en particulier dans le secteur pétrolier traditionnellement opaque.
Mais le groupe de plaidoyer en faveur de la transparence dans la gestion des ressources naturelles Global Witness s’est plaint que les détails des accords de prêt garantis par le pétrole et les grands contrats d’infrastructure sont restés en grande partie cachés.
« La décision du FMI d’accorder un nouveau renflouement au Congo est une décision inquiétante relevant de l’amnésie institutionnelle et sape la nouvelle volonté affichée du FMI de lutter contre la corruption « , a déclaré la chercheuse de Global Witness sur le pétrole Natasha White.
Isidore Mvouba, le président de l’Assemblée nationale du Congo
Le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a noté le 20 mai, à l’occasion de la clôture de la deuxième session extraordinaire, la nécessité pour les autorités congolaises de bouger les lignes dans les pourparlers avec les traders.
Après la signature de l’accord sur la restructuration de sa dette envers la Chine, le Congo devrait désormais s’atteler à résoudre la situation avec les autres créanciers. « Le gouvernement doit se pencher à faire avancer ses négociations avec les créanciers commerciaux, en l’occurrence les traders. Il s’agit d’une des conditionnalités dont on ne peut faire l’économie. C’est une voie obligée pour relever le défi», a précisé Isidore Mvouba.
En effet, la deuxième session extraordinaire était consacrée à la ratification de l’accord complémentaire sur la restructuration de la dette du Congo envers la Chine, signé le 29 avril dernier à Pékin. C’est ainsi que le président de l’Assemblée nationale a remercié les députés de l’opposition qui ont voté cet accord stratégique. « Autant que la loi que nous venons de voter est d’une importance cruciale pour conclure avec le FMI un programme soutenu par une facilité élargie de crédit, autant les clauses contraignantes dudit accord devront être respectées avec beaucoup de rigueur », a-t-il rappelé.
Selon lui, il s’agit d’un challenge pour les décideurs surtout pour l’exécutif qui doit s’investir pleinement pour respecter les clauses de l’accord. Concernant les législateurs, Isidore Mvouba les a appelés à exceller dans le rôle de gendarme qui leur incombe. « Le suivi rigoureux des échéances fixées ne pourra se faire que sur la base d’un tableau de bord élaboré avec minutie afin d’éviter des désagréments qui soient de nature à compromettre l’exécution de cet accord. Le député doit veiller sans faille à la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement au nom du peuple congolais pour la sauvegarde des intérêts de notre pays», a-t-il poursuivi, demandant au gouvernement de poursuivre ses efforts d’assainissement des finances publiques.
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Ainsi, le contrôle et l’exécution du budget de l’Etat doivent, a-t-il ajouté, s’effectuer de façon orthodoxe et participative, loin des sentiers battus du saupoudrage. Pour ce faire, la qualité de la dépense doit être d’une grande exigence. Il a, de même, souligné la nécessité pour le gouvernement de faire des principes de bonne gouvernance appliqués aux finances publiques son crédo. Il s’agit notamment de l’obligation de rendre compte au parlement et de mettre en œuvre une politique de gestion axée sur les résultats.
Pour lui, les partenaires sociaux devraient œuvrer avec le gouvernement pour un climat social apaisé et utile à la mise en œuvre des différentes recommandations de sortie de crise visant le bien-être de tous. Quant aux personnels administratifs de l’Etat, ils devraient se convertir à la religion des valeurs qui induisent le progrès. Il s’agit, entre autres, de la ponctualité, la probité, l’esprit d’initiative, l’honnêteté, la rigueur, la discipline et l’amour du travail bien fait. Le but étant de lutter contre la corruption et la concussion de façon acharnée.
Notons qu’en vue du contrôle et de l’évaluation de l’action de l’exécutif, l’Assemblée nationale a mis sur pied des instruments de performance visant à améliorer le travail des députés et celui du gouvernement. « Cela exige hardiesse et détermination, motivés que nous devons être par la réussite et le succès qui ne sont qu’au bout du labeur et de l’effort, sur cette route escarpée qui nous conduit à la prochaine session du Conseil d’administration du FMI dont l’échéance hante désormais nos esprits. En effet, le peuple congolais tout entier est suspendu au verdict de cette institution », a conclu Isidore Mvouba.