Finances : Une augmentation de 234 milliards de Fcfa pour le projet de loi de finances 2022

Un changeur de monnaie manipule des billets de francs CFA sous les manguiers de l’allée du Beach, à Brazzaville. © Loïcia Martial

Le budget de l’Etat passera de 1.672 milliards de Fcfa en 2021 à 1.925 milliards de Fcfa pour l’année 2022, soit 234 milliards de plus et 15% d’augmentation, ce qui ramènera le budget au niveau d’avant 2019, a annoncé le ministre des Finances, du budget et du portefeuille public, M. Rigobert Roger Andely.

Présentant le projet de loi de finances exercice 2022, approuvé par le Conseil des ministres le 7 octobre à Brazzaville, il a relevé trois grandes priorités dudit projet, à savoir le rétablissement des grands équilibres financiers du pays, le début de la mise en œuvre du projet de société du président de la République et l’impératif de diversification économique, afin de mieux faire face aux éventuels renversements de conjoncture.

Concernant les recettes non pétrolières, il a indiqué que celles-ci sont attendues à hauteur de 20% de la masse totale avec, par exemple, huit milliards de Fcfa attendus du secteur forestier., Parlant des recettes pétrolières, il a dit qu’elles devraient augmenter de 13% en 2022, sur la base de trois hypothèses, dont une production nationale de 110 millions de barils de pétrole en 2022 et un taux de change de 535 Fcfa pour un dollar américain.

Sur les dépenses, M. Andely a fait savoir que les charges financières, englobant notamment les intérêts des dettes intérieure et extérieure et celles contractées sur le marché financier régional, (…) passeront de 129 milliards de Fcfa en 2021 à 172 milliards en 2022. Les dépenses de personnel augmenteront de 2,4%, pour tenir compte de la priorité donnée à certains recrutements à effectuer dans les secteurs sociaux.

Quant aux dépenses courantes et autres charges communes, elles augmenteront de 16%. Les dépenses d’investissement vont augmenter de 21%, passant de 271 milliards de Fcfa en 2021 à 329 milliards en 2022. Les ressources de trésorerie inscrites au budget intégreront deux volets, a-t-il précisé.

D’une part, il s’agit d’un montant de 131 milliards de Fcfa de financements extérieurs destinés aux projets d’investissement. D’autre part, il s’agit des ressources obtenues du Fonds monétaire international (Fmi), au titre de l’allocation des Droits de tirage spéciaux (Dts) de 2021, soit 119 milliards de Fcfa, pour utilisation à partir du 1er janvier 2022, indique le compte rendu du Conseil des ministres.

Intervenant après cette présentation, le Premier ministre, chef du gouvernement, M. Anatole Collinet Makosso, a dit que ce budget peut être qualifié de réaliste et fondé sur trois postulats, notamment l’efficacité dans le recouvrement des recettes, la rationalisation de la dépense publique et la maîtrise de la dette.

Pour sa part, le Chef de l’Etat, M. Denis Sassou-N’Guesso, s’est félicité de la rigueur soutenue avec laquelle, dans le respect des textes en vigueur, les pouvoirs publics s’attellent à mettre en œuvre les principes de bonne gouvernance dans un domaine aussi essentiel que celui de la gestion des finances publiques.

Avec ACI

Un groupe de banques va racheter une partie de la dette du Congo

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Un changeur de monnaie manipule des billets de francs CFA sous les manguiers de l’allée du Beach, à Brazzaville. © Loïcia Martial

Le président Denis Sassou N’Guesso a reçu le 8 mars, à Oyo, dans le département de la Cuvette, les patrons de trois banques panafricaines, Benedict Okey Omarah d’Afreximbank, Tony Élumelu du groupe UBA, Henri-Claude Oyima du groupe BGFI, ainsi que le président du groupe Orion-oil, Lucien Ebata. 

Les banquiers sont venus rassurer le président Denis Sassou N’Guesso de leur engagement à soutenir le Congo dans le règlement de sa dette et la mise en œuvre du programme des réformes macroéconomiques qu’il a conclu avec le Fonds monétaire international (FMI).

Pour le président du groupe BGFI Bank, Henri-Claude Oyima, une décote de la dette congolaise permet de résoudre la crise et d’aider le pays à exécuter son programme avec le FMI. « C’est pour cela que nous avons proposé de donner une décote à la dette de la République du Congo et de permettre au pays d’ouvrir une nouvelle dette afin de lui permettre de financer son économie. Cette décote nous l’avons acceptée et le groupe des banques est disposé à soutenir de manière forte l’économie du pays et son chef de l’État », a-t-il indiqué.

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En tant que créancières du pays, les banques veulent afficher une marque de confiance vis-à-vis du Congo confronté à la crise économique. C’est le même engagement que veut montrer le président d’Afreximbank, une institution panafricaine de financement du commerce multilatéral créée en 1993 sous les auspices de la Banque africaine de développement.

Afreximbank joue sa partition dans le redressement économique du Congo. « L’objet de notre rencontre est de s’assurer que le pays puisse avec beaucoup d’aisance atteindre les objectifs fixés dans le programme des réformes macroéconomiques du FMI. Nous sommes donc disposés à apporter tout l’appui nécessaire au gouvernement pour que ce programme triennal se réalise », a martelé Benedict Okey Omarah.

Quant au président du conseil d’administration du groupe United Bank for Africa (UBA), Tony Elumelu, la rencontre avec le président congolais contribuera à booster ses activités dans le pays, y compris dans le financement des infrastructures. « Nous avons discuté en long et en large sur la manière d’aider le gouvernement du Congo (…) À travers notre fondation, nous sommes prêts à regarder toutes les opportunités, notamment dans le domaine des infrastructures », a signifié Tony Élumelu.

Fiacre Kombo 

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Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi: « utiliser davantage le Yuan dans la coopération sino-congolaise »

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Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a souhaité mardi à Brazzaville que la Chine et le Congo « explorent les possibilités d’utiliser davantage le Yuan » dans leur coopération.

« La Chine espère aussi promouvoir le règlement en monnaie chinoise, c’est-à-dire le Yuan dans les opérations économiques et financières entre la Chine et le Congo. Et nous espérons aussi que le Congo va utiliser le Yuan comme une devise de réserve, parce que le Yuan fait déjà partie du panier de droits de tirage spéciaux (DTS) et il représente une devise appréciée par le monde », a déclaré Wang Yi, en réponse aux médias.

« Le Yuan est actuellement dans un processus d’internationalisation; la Chine et le Congo développent aussi une coopération financière. Je suis sûr de l’avenir de la coopération financière sino-congolaise », a-t-il souligné.

Une banque dénommée « Banque sino-congolaise pour l’Afrique » (BSCA) a été créée depuis quelques années à Brazzaville où un imposant édifice devant abriter son siège est en construction en plein centre-ville.

Répondant à une question au sujet de l’avenir de cette monnaie qu’est le franc CFA, utilisé en Afrique centrale et de l’ouest, le ministre Wang Yi a fait savoir qu’il n’est pas un spécialiste de la finance, mais que « d’un point de vue historique, la France a une influence traditionnelle sur les différents domaines des pays africains, notamment le domaine financier ».

« Je pense que la France doit se mettre en phase avec le temps et en fonction des besoins des pays africains, les aider à réaliser un développement autonome et développer une coopération mutuellement bénéfique avec les pays africains », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue congolais, Jean Claude Gakosso, à l’issue de leur entretien.

Le ministre chinois est arrivé mardi à Brazzaville pour une visite de travail au Congo, quatrième étape d’un périple dans cinq pays africains, après Madagascar, la Zambie et la Tanzanie.

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Congo : Garder l’espoir en 2017 malgré la crise financière

Denis Sassou N'Guesso

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En dépit de la crise financière ayant contraint, en 2016, le gouvernement à prendre des mesures vigoureuses et responsables afin de ne donner la primauté qu’à l’essentiel, le président du Congo, Denis Sassou N’Guesso a invité les Congolais à la rigueur, afin de surmonter les obstacles pour poursuivre la marche vers le développement avec méthode, détermination.

« Les difficultés sont faites pour être surmontées, les obstacles pour être franchis. Devant nous, il n’y a rien qui ne puisse être surmonté, rien qui ne puisse être franchi. En 2017, nous allons poursuivre notre marche vers le développement avec méthode et détermination, dans la rigueur et la confiance, en veillant à nous concentrer sur l’essentiel et le possible », a déclaré le chef de l’Etat dans son message du Nouvel An.

Conscient que l’année 2016 a été difficile sur le plan économique, Denis Sassou N’Guesso qui prévoit une année 2017 plus difficile, a appelé à la mise en œuvre des réformes pour conforter la marche vers le développement engrangé depuis quelque temps.

« Ces réformes, nous les avons voulues. Elles sont indispensables car elles mettront en lumière le chemin que nous devons emprunter pour sortir de l’ornière. Elles doivent être conduites par tous et dans l’intérêt de tous pour créer une véritable dynamique de diversification de notre économie et de croissance durable « , a-t-il insisté.

En effet au Congo, tout comme dans la sous-région d’Afrique centrale, l’année 2016 a été marquée par de fortes pressions financières conséquence de la baisse continue des cours des pétroles qui ont fortement dégradé les équilibres économiques et financiers, ce qui a fait reculer la production générale de plus de 5%.

Pour faire face à cette situation économique et financière préoccupante, le gouvernement, a annoncé le chef de l’Etat congolais, a privilégié l’essentiel et décidé de réduire les dépenses publiques en particulier, et celle plus générale du budget de l’Etat pour l’ajuster à la diminution des recettes de l’Etat.

« C’est grâce à cela que notre pays a gardé la tête hors de l’eau en 2016 et a pu tenir ses engagements », a souligné le président de la République dans son message de vœux à la Nation.

Pour espérer sortir de cette situation en 2017, il est attendu des autorités congolaises la mise en place d’une réelle politique pour maîtriser la recette et la dépense, mais aussi la mise en place d’un schéma idoine capable de tracer la vision économique qui ne se repose plus essentiellement sur l’or noir.

Quoiqu’un effort collectif est attendu de tous, les autorités congolaises invitent à la rigueur dont le gouvernement devrait donner l’exemple, montrer le chemin, dire la vérité, car, souligne-t-on, « la situation économique et financière sera plus rude en 2017 qu’elle ne l’a été en 2016 ».

Par ailleurs, de l’avis des observateurs locaux, si d’un côté le pétrole, principale source de financement, ne doit plus être l’unique pourvoyeur des fonds dans le budget de l’Etat, la nécessité d’en créer d’autres à travers la diversification de l’économie s’avère une nécessité.

Ceci passe, évoque-t-on, par la promotion des secteurs porteurs, notamment l’agriculture, le tourisme, les services, les forêts, l’énergie, l’approche interne, l’habitat social et l’assainissement ainsi que les mines.

Au regard de la difficile situation financière actuelle, tenir le pari des promesses et engagements pris au plus haut niveau de l’Etat suppose des décisions courageuses de la part des autorités.

Il s’agit entre autres, estiment des spécialistes de la haute finance, de réduire le train de vie de l’Etat ; élargir l’assiette fiscale au secteur informel tout encourageant les PMI-PME source de croissance ; faire appliquer le principe d’unicité des caisses à toutes les administrations qui gèrent les menues recettes.

« L’effort collectif que nous avons engagé tout au long de l’année 2016 doit être poursuivi en 2017. Il doit l’être avec plus d’ampleur et de rigueur. Rigueur pour tous. Rigueur pour le gouvernement qui doit donner l’exemple, montrer le chemin, dire la vérité », a indiqué le chef de l’Etat.

Et d’ajouter : « Notre meilleur rempart contre les aléas de la vie, c’est notre volonté. Notre meilleure arme contre la résignation et la fatalité, c’est l’espoir qui inspire notre action collective, du premier au dernier jour de l’an ».

Avec Xinhua

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Le Congo lance un emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA

Les billets de banque (franc CFA)

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Le Congo a lancé ce 15 décembre par le biais de son ministre des Finances et du Budget, Calixte Nganongo, un emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA de 2016 à 2021 avec un taux d’intérêt de 6,5%.

Les ressources issues de cet emprunt obligataire portant sur l’appel public à l’épargne serviront à financer l’achèvement des travaux d’infrastructures de base engagés dans le pays dont certains ont été suspendus à cause de la crise due à la baisse du cours du baril de pétrole.

Dans son mot préliminaire, M. Nganongo a révélé que le budget de l’Etat congolais pour l’exercice 2016 fixé à plus de 3.000 milliards de FCFA, ne permettait guère de couvrir tous les chapitres.

« Il se dégage ainsi un besoin de financement qui est couvert, notamment par l’émission d’un emprunt obligataire. La présente levée de fonds est principalement destinée à l’achèvement des travaux d’infrastructures déjà engagés », a-t-il indiqué.

Le ministre a fait savoir que cet emprunt obligataire était sécurisé par l’ouverture d’un compte séquestre dans les livres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale. Ce compte, a-t-il expliqué, sera provisionné mensuellement à hauteur de 8% des recettes fiscales et douanières avec un minimum de 5 milliards de FCFA durant la durée de vie de l’emprunt.

La banque Ecobank est l’arrangeur et chef de fil principal de cet emprunt obligataire du Congo. En dehors du Congo, les autres pays d’Afrique centrale comme le Tchad, le Gabon et le Cameroun ont déjà lancé leur emprunt obligataire.

Avec Xinhua

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Congo : passe d’armes sur le budget santé, selon le ministre congolais de la Santé

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Hôpital A. Sicé - Pointe Noire - © Zero Killed
Hôpital A. Sicé – Pointe Noire – © Zero Killed

Selon le ministre congolais de la Santé, les statistiques publiées par la coalition « Publiez ce que vous payez » en conclusion de leur dernière enquête de terrain ne sont pas fiables. Hier matin sur RFI, le coordonnateur de cette coalition Christian Mounzéo affirmait que plus de la moitié des projets prévus dans le budget 2014 de la santé n’auraient pas été entrepris. Pourtant, l’argent affecté aurait bien été dépensé.

« Où est passé l’argent ? », s’interrogeait hier Christian Mounzeo, coordonnateur de « Publiez ce que vous payez ».

Selon les conclusions du rapport de cette plateforme réunissant six organisations de la société civile au Congo-Brazzaville, plus de la moitié des projets prévus dans le budget de la santé n’auraient jamais vu le jour en 2014. Alors que le Congo consacre une large part de ce budget de santé, il n’y aurait que très peu de résultats visibles sur le terrain, déplore Christian Mounzeo. Seulement 8% des projets ont été pleinement réalisés et sont fonctionnels, selon l’enquête de cette coalition qui déplore des problèmes de gouvernance.

« Nous avons été dans tous les départements. Ce qui est dramatique, c’est que 54,2% des projets que nous avons pu visiter et qui ont été prévus pour l’investissement 2014, n’ont jamais démarré, indique Christian Mounzeo. Pour quelles raisons ? Sans doute le gouvernement devrait y répondre. On a besoin de savoir parce qu’il semble que du point de vue de la gouvernance, il y a véritablement des problèmes. On voit également qu’il y a des centres de santé qui n’ont pas toujours de personnels. On voit également que les conditions matérielles ne sont pas toujours réunies. On pense aux ressources que nous avons et qui d’ailleurs peuvent se volatiliser. On se dit qu’il y a mieux à faire avec les ressources à disposition. »

« Statistiques douteuses »

La réponse du ministre congolais de la Santé, François Ibovi, est intervenue ce samedi : « L’association n’est pas déclarée au ministère de la Santé. Nous n’avons jamais reçu une quelconque demande de cette association qui évolue comme une organisation clandestine. Est-ce que cette enquête a réellement existé ? Je n’en sais rien. Ça peut être le produit d’un laboratoire ici à Brazzaville. Je crois qu’il y a une sous-information au niveau de l’association, et qui empêche d’apprécier des efforts du gouvernement en ce moment dans le secteur », s’est-il défendu.

Le ministre estime par ailleurs que leur travail n’est pas fiable et explique que le budget a fait l’objet d’un rectificatif en cours d’année. « En 2014, la ligne forte du budget est constituée par la construction des hôpitaux généraux des départements, des structures lourdes qui coûtent énormément d’argent pour le gouvernement. D’ailleurs, ce que l’association ne dit pas, c’est qu’il y a eu aussi un collectif budgétaire qui tient compte de l’ampleur de la construction effectivement des hôpitaux généraux de départements. Tous les hôpitaux en construction, simultanément dans tous les départements du Congo, il faut le faire ! On n’a jamais fait ça depuis les indépendances. Donc on ne peut pas nous ramener à des statistiques qui sont douteuses », estime-t-il.

Dans son rapport, l’association « Publiez ce que vous payez » déplore par ailleurs le manque de coopération de la part des «administrations des grandes structures de Brazzaville ».

Par RFI