Congo : le ministre de l’Enseignement dément les rumeurs sur la suppression de la bourse universitaire

Bruno Jean Richard Itoua

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Bruno Jean Richard Itoua, le ministre de l’Enseignement supérieur a démenti, mercredi, les informations selon lesquelles, le gouvernement congolais va supprimer la bourse universitaire. Pour le ministre, il s’agit de rumeurs non fondées et a invité les étudiants à ne donner aucun crédit à cette allégation. 

«C’est de la désinformation totale, de l’intox, de la manipulation de l’information. Le président de la République a dit et redit que malgré la crise financière due à la baisse drastique du prix du baril du pétrole, qui est la principale ressource du pays, il y a un certain nombre d’acquis, d’engagements sociaux sur lesquels il ne reviendrait pas », a indiqué le ministre cité par « Les Dépêches de Brazzaville ».

Bruno Jean Richard Itoua dit ne pas comprendre d’où est parti un tel bruit. Il précise que depuis son arrivée à la tête du ministère, il y a eu plusieurs sessions de la sous-commission d’attribution, de suspension et rétablissement de bourse, normalement.  « Plusieurs listes d’attribution des bourses ont été publiées et signées par le ministère de l’Enseignement supérieur », dit-il. Pour les étudiants qui n’ont pas perçu de bourse pour le compte du premier trimestre, le ministre dit que les travaux se font sur les réclamations. 

« Ce sont des étudiants qui ont eu des résultats en retard ou qui ont envoyé les dossiers incomplets que nous avons rejetés. Donc, une session devrait se tenir assez rapidement pour traiter les dernières réclamations et nous nous préparons pour l’année académique prochaine, avec la tenue solennelle de la session de la sous-commission mais aussi je l’espère de la commission nationale des ressources humaines qui est sous l’autorité du ministère du Plan », détaille le ministre.

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Bruno Jean Richard Itoua insiste sur le fait qu’il n’y a ni suspension ni suppression ni réduction de moitié de la bourse, tout cela est de la simple manipulation. Pour le ministre, ses services travaillent plutôt pour une augmentation du nombre de bourses attribuées. «Aujourd’hui, nous attribuons environ 16 000 bourses nationales auxquelles s’ajoutent celles de la coopération. Nous travaillons avec nos partenaires pour que ces bourses de la coopération soient plus nombreuses, plus diversifiées», a-t-il annoncé.

Quant à la  grève du personnel et des étudiants à l’université Marien-Ngouabi, le ministre indique que le Trésor public s’emploie à ce que le paiement de la bourse soit effectif d’ici à la fin septembre ou au plus tard le mois prochain. Le troisième trimestre échu en fin septembre devrait être payé rapidement, assure-t-il.

Le ministre appelle l’opinion nationale, notamment les étudiants à se rendre compte que le pays traverse un moment un peu difficile. 

« Ce n’est un secret pour personne, notre principale ressource qui s’appelle le pétrole est aujourd’hui vendu à peu près à la moitié du prix auquel il était il y a à peine de deux ans. Cela modifie forcément nos engagements, nos équilibres et constitue une difficulté claire pas seulement pour le Congo mais pour tous les pays producteurs du pétrole partout dans le monde », avance Jean Richard Itoua qui assure que malgré les retards, les bourses seront toujours payées.

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Congo – Brazzaville : la suspension des masters professionnels fait grincer les dents

La suspension des masters professionnels fait grincer les dents
La suspension des masters professionnels fait grincer les dents

La réunion qui a regroupé le 15 avril à Brazzaville, les cadres du ministère, les promoteurs des établissements privés, les étudiants et l’Association des parents d’élèves et d’étudiants du Congo (APEEC), n’a pas fait l’unanimité entre les différentes parties. 

 En effet, le ministère de l’Enseignement supérieur justifie cette démarche par, entre autres, le manque d’enseignants qualifiés et des structures appropriées dans le secteur privé. Au cours de la rencontre présidée par le conseiller à l’enseignement supérieur du ministre, Jean Ngoma-Maniogui, il a été question de rappeler aux promoteurs de ces écoles ainsi qu’aux étudiants, la réglementation en vigueur, notamment les conditions à remplir pour l’ouverture d’une école ; la démarche qualité.

Les participants ont aussi échangé sur l’épineuse question d’agrément définitif. Ces deux sujets ont suscité des échanges houleux  entre d’un côté les représentants du ministre de l’Enseignement supérieur, et de l’autre les promoteurs d’écoles et les représentants d’étudiants, appuyés par le président de l’APEEC, Christian Grégoire Epouma. Au terme des discussions, il a été retenu quelques propositions dont le changement des méthodes de travail en ce qui concerne l’agrément définitif et la mise en place d’un chronogramme au cas par cas pour les établissements. Ils ont également retenu la mise en place d’une commission mixte technique ainsi que le coaching du ministère.

« Aujourd’hui, nous disons qu’il s’agit d’aller à un examen assez rapide au cas par cas par rapport à tous les établissements qui ont introduit les dossiers complets parce que le reproche qui a été fait concerne par exemple la qualification du personnel enseignant. Nous pensons que le ministère gagnerait à mettre en place une commission technique qui regarderait assez rapidement ces questions pour permettre aux établissements qui le méritent de continuer à dispenser les enseignements liés aux masters professionnels », a expliqué le président de l’APEEC, dénonçant la décision unilatérale qui a consisté à fermer tous les masters.

S’agissant de l’agrément définitif, Christian Grégoire Epouma, a déploré le fait que certains établissements privés sont à plus de sept ans d’agrément provisoire alors que le décret du 23 juin 2008 a placé la barre à deux ans. Selon lui, l’article 14 de ce texte stipule : « Lorsqu’on a accordé un agrément provisoire, on continue à suivre ces établissements et 2 ans après, on est censé donner soit l’agrément définitif, soit retirer l’agrément provisoire ». C’est ainsi qu’il a invité le ministère à respecter ce décret  car l’agrément définitif permettrait aux établissements privés de pouvoir s’ouvrir vers l’extérieur. « Pour nous, que les enfants soient dans le public ou dans le privé, ce sont des enfants congolais, il ne faut pas créer des conditions pour  les bloquer, les emmener à réagir en disant que nous sommes considérés comme des parias. Ils ne sont pas des parias parce que le chef de l’Etat accorde de l’importance au secteur de l’éducation », a-t-il conclu.

« On ne peut pas continuer d’exercer au moment où le licencié enseigne le licencié »

Pour rappel, cette réunion fait suite aux menaces que les étudiants des écoles privées regroupés au sein d’un collectif, proféraient à l’endroit du ministère depuis le 26 mars dernier. Pour le coordonnateur de ce collectif, Aurélien Matouala, cette réunion n’a pas produit des résultats escomptés puisqu’il n’y a rien eu de nouveau.« Nous nous heurtons encore à un mur, celui de l’irrationalité pure et simple parce que nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi, les autorités nous obligent d’aller étudier à l’étranger alors que nous avons des moyens nécessaires pour étudier chez nous au Congo. Mais nous allons combattre cette situation jusqu’à notre dernière énergie en faisant recours à toutes les entités possibles », a-t-il laissé entendre.

Le ministre a suspendu les masters sur la base d’un certain nombre de critères afin de doter le pays d’un enseignement supérieur public ou privé de qualité.  Rappelant les conditions d’ouverture d’un établissement privé, le directeur général de l’enseignement supérieur, Joachim Massamba, a précisé qu’on : « ne peut pas continuer d’exercer au moment où on n’a pas d’enseignants ; au moment où le licencié enseigne le licencié ». En effet, dans certaines écoles, les licenciés occupent même les fonctions de vice-doyen, a- t-on appris.

© Adiac-Congo

Brazzaville-Enseignement supérieur : l’Institut national du travail social ouvre ses portes

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Congo l’Institut national du travail social (INTS)Les 60 premiers étudiants de cette structure, sélectionnés après concours, seront, formés, pendant trois ans, dans trois filières pour devenir : assistants de service social, éducateurs spécialisés et animateurs de développement social local.

Mis en place grâce à l’expertise de l’Institut social de Lille (France), l’Institut national du travail social (INTS) sera érigé à Ignié, dans le département du Pool, à 45 Km de Brazzaville. En attendant sa construction, les étudiants suivront les cours au Centre de promotion sociale de Bacongo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville. Placé sous une double tutelle, cet institut a officiellement ouvert ses portes le 15 décembre à Brazzaville. Administrativement, c’est le ministère des Affaires sociales qui devrait s’assurer que les compétences développées répondent bien aux besoins d’accompagnement social des populations vulnérables. Sur le plan académique, la tâche revient au ministère de l’Enseignement supérieur qui est le garant de la certification et du contenu de la formation ainsi que de la reconnaissance des diplômes qui y seront délivrés.

Quelles missions pour l’INTS ?

Cet institut aura pour missions d’assurer la formation initiale des étudiants admis au concours d’entrée ; assurer la formation continue dans le domaine du travail social ; développer la recherche-action et la recherche appliquée au travail social. « Les formations en travail social à l’Institut national du travail social sont des formations supérieures, en alternance, préparant à la licence professionnelle, au master et au doctorat en travail social. Ces formations sont articulées autour d’un enseignement théorique de 1620 heures et d’une formation pratique de 1680 heures, soit douze mois de stage sur des sites qualifiants », a expliqué la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Émilienne Raoul.

En effet, les produits sortis de cet institut permettraient au ministère bénéficiaire de mener des activités de prévention, de protection, de prise en charge et de promotion à l’autonomisation des groupes vulnérables. Il s’agit précisément des enfants en difficultés, les personnes handicapées, les personnes âgées, les femmes en situation de précarité, les ménages démunis, les populations autochtones. Ils permettront également de combler le déficit en personnel qualité dans les affaires sociales. « À l’horizon 2016, uniquement pour les circonscriptions d’action sociale de la ville de Brazzaville, les besoins en professionnels qualifiés s’élève à 452. Or, actuellement le ministère des Affaires sociales compte 2500 agents dont seulement 284 sont titulaires du diplôme d’État d’assistant social, soit un pourcentage de 11% », a rappelé Émilienne Raoul.

Elle a également annoncé les ambitions de la tutelle consistant à augmenter progressivement le nombre d’apprenants pour atteindre en quelques années 385 étudiants en formations initiale et 300 en formation continue et celle recevoir par ailleurs des étudiants étrangers. Après l’ouverture, le ministère des Affaires sociales envisage de poursuivre la recherche sur l’analyse des besoins des populations afin de les faire correspondre aux formations en accompagnement social.

« Résoudre de façon significative et progressive le déficit très important en personnel spécialisé »

Présidant la cérémonie au nom de son homologue de l’Enseignement supérieur, le ministre de la Recherche scientifique et l’Innovation technologique, Bruno Jean Richard Itoua, a rappelé que la création de l’INTS s’inscrivait dans le cadre de l’application de la circulaire du président de la République, du 18 septembre 2009, portant feuille de route du gouvernement. En effet, ce document prescrivait la relance, la redynamisation et la modernisation des écoles de formations des infirmières et auxiliaires sociales existantes ; et programmait la création de trois autres écoles dans le sud-ouest, dans le centre et dans le nord du pays. « L’ouverture, ce jour, de cet institut vient donc concrétiser la volonté du chef de l’État de rendre le système éducatif plus performant et de résoudre de façon significative et progressive le déficit très important en personnel spécialisé dans le domaine des affaires sociales », a indiqué Bruno Jean Richard Itoua.

Rappelons que le projet de création de l’INTS deux grands ensembles : le référentiel pédagogique et la construction des bâtiments. Au terme des études sur le référentiel pédagogique, il s’est avéré la nécessité urgente de former les agents sociaux en qualité et en quantité pour accomplir la vision de l’action sociale. Quant à la construction des bâtiments et leur financement, le projet bénéficie d’un apport financier dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement, signé en septembre 2010 entre la République du Congo et la République française. La convention d’affectation des fonds entre le Congo et l’Agence française de développement a été signée le 11 juin 2013.

© Adiac-Congo