Brazzaville, la capitale congolaise, est plongée ce mercredi soir dans le noir. Les populations font recours aux lampes torches, lampes lucioles, bougies et autres pour s’éclairer.
Pour le moment, les responsables de la SNE n’ont fourni aucune explication à cette coupure générale d’électricité.
Depuis la deuxième quinzaine du mois d’octobre, les consommateurs de la société Energie électrique du Congo (2EC) ex Société nationale d’électricité de Brazzaville et Pointe-Noire sont contraints de subir le système d’alimentation du courant électrique par intermittence. Après avoir passé quarante cinq jours sans être convenablement alimentés, les abonnés de cette société devront encore supporter l’interminable pénitence pendant 10 jours.
L’on ne dira jamais assez sur les malheurs occasionnés par la pénurie récurrente de la desserte en électricité dans laquelle sont confrontés les milliers d’abonnés de la société Energie électrique du Congo (2EC) ex Société nationale d’électricité. En mi-octobre, les responsables de cette société, à travers un point de presse, avaient annoncé la panne des turbines de la centrale à gaz à Pointe-Noire.
Par conséquent les perturbations en desserte électrique devraient être observées tant à Brazzaville qu’à Pointe-Noire durant quarante cinq jours. Malheureusement avant la fin de la date butoir, prévue pour le 5 décembre, les responsables de 2EC sont à nouveau montés au créneau pour prolonger jusqu’au 15 décembre, la date de la desserte du courant par intermittence. Le motif étant le non achèvement des travaux des turbines endommagées.
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Les coupures intempestives d’électricité plongent certains quartiers dans une obscurité totale. Leur visibilité n’est due qu’à la lumière fournie par les groupes électrogènes qui produisent un ronronnement assourdissant pendant les nuits.
Hormis les zones dites stratégiques, épargnées par les délestages, quelques quartiers de Brazzaville sont aussi privilégiés au détriment d’autres, qui attendent avec impatience la fin du « calvaire », d’autant plus qu’ils n’ont droit à l’électricité que pendant quelques heures de la journée. La nuit, ils sont obligés de se familiariser avec l’obscurité, pendant que les autres abonnés sont constamment desservis en énergie électrique.
A l’allure où la réparation de ces turbines à gaz traîne encore, les populations risqueraient de passer les fêtes de fin d’année sans que cette situation ne soit résolue.
Pourtant la mise en service du barrage hydroélectrique d’Imbolou en 2011, avait permis aux populations d’espérer voir la fin des problèmes d’électricité. Les coupures intempestives demeurent encore une épine qui sape les efforts consentis par l’Etat dans le maillage du pays en infrastructures énergétiques.
Le directeur de la société chinoise s’adressait samedi à la presse congolaise, au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat, Denis Sassou N’guesso.
La société chinoise Global Energy interconnection development and Cooperation Organization projette de créer au Congo à l’horizon 2050, un réseau hydroélectrique de plus de 25.000 mégawatts (MW), a annoncé Lui Zhenya.
Le directeur de la société chinoise s’adressait samedi à la presse congolaise, au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat, Denis Sassou N’guesso.
« Je suis venu, a-t-il dit, présenter la nouvelle collection de l’Afrique, notamment au Congo en matière d’électricité qui projette de créer un réseau hydroélectrique de plus de 25.000 mégawatts dans votre pays qui pourront servir pour le réseau domestique et source de revenus par la vente à l’étranger ».
« Ce projet qui sera qui aura deux pôles d’implantation, d’abord sur le fleuve –Congo à Brazzaville et dans le département du Kouilou, pourra aussi servir au traitement des minerais de fer et de potasse au Congo», a ajouté le directeur de Global Energy.
« D’après les analyses de la société chinoise Global Energy, ce projet hydroélectrique, a-t-il indiqué, est un projet à long terme puisqu’il va s’étendre jusqu’ en 2050 et apportera des revenus complémentaires au budget de l’Etat Congolais a raison de plus 5milliards de dollars et va employer plus de sept mille travailleurs ».
Les groupes électrogènes sont de mise à Brazzaville et, presque partout dans la capitale congolaise, le ronronnement de ces engins se fait entendre. Que ce soit dans les maisons ou dans les commerces.
Les habitants de Brazzaville ainsi que ceux de Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, se sont jetés à corps perdu sur les groupes électrogènes, depuis que la société Energie électrique du Congo(EEC), chargée de la distribution du courant, a annoncé qu’elle allait, durant deux mois, soumettre au régime du délestage les deux plus grandes villes du pays.
Rufin Okemba, un propriétaire de bistrot très soucieux de la marche de son commerce, a rapidement dépoussiéré son groupe électrogène pour le mettre en marche en vue, dit-il, de continuer à servir « mes clients en bière fraîche ».
Il a pignon sur rue à Moukondo, un quartier dans l’arrondissement 7 Mfilou, qui jongle avec les délestages depuis le 21 octobre dernier.
Si Rufin a ressorti son groupe électrogène, Omar Bâ, lui, a été obligé d’en acheter un tout neuf pour faire fonctionner 24h/24 son pressing et son cybercafé. Le groupe électrogène lui a coûté 350.000 FCFA et il ne le regrette pas dans la mesure où, souligne-t-il, « Je ne dois pour aucune raison assister à la mort de mon commerce qui me permet de faire vivre ma famille».
Selon Omar, son « quartier n’est alimenté en courant électrique qu’un jour sur trois et le plus souvent dans la soirée ».
Les ménages les plus nantis se sont également mis au groupe électrogène pour la conservation de leurs aliments, mais aussi et surtout l’éclairage et les ventilateurs qu’il faut faire tourner en permanence en vue de supporter la forte canicule. A défaut de groupe électrogène, c’est la galère car le courant est seulement disponible deux à trois heures de temps chaque matin…
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les vendeurs de groupes électrogènes se frottent les mains devant la bonne marche de leurs commerces. Ainsi, en est-il de Alassane, un ressortissant d’Afrique de l’ouest venu faire fortune au Congo.
« Depuis le début des délestages annoncés par EEC, j’ai vendu près de dix groupes électrogènes en moins d’un mois, alors que d’ordinaire je mettais cinq à huit mois voire une année pour placer un tel nombre d’articles », raconte-t-il, la mine radieuse.
Institués depuis le 21 octobre, les délestages qui dureront jusqu’au 5 décembre procèdent des travaux d’entretien d’une turbine de la centrale à gaz de Pointe-Noire qui produit environ 60% de l’énergie électrique du Congo.
Au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat, mardi à Oyo, le président directeur général du groupe pétrolier italien, Claudio Descalzi , a annoncé que la capacité de production de la Centrale électrique du Congo passerait de 300 à 450 MW avant d’atteindre 600 MW dans « un proche avenir ».
En attendant la réalisation de cette promesse devant mettre fin aux délestages dans les grandes villes du pays, notamment à Brazzaville et Pointe-Noire, les groupes électrogènes remplissent de leur concert assourdissant la capitale congolaise.
Brazzaville est une ville adossée sur le deuxième fleuve le plus puissant du monde, et pourtant il y a toujours pénurie d’eau dans les robinets de l’ex-SNDE dans plusieurs quartiers.
Le pays est l’un des plus gros producteurs de pétrole du Golfe de Guinée, et pourtant, dans les stations-services à Brazzaville, il y a souvent des queues, à cause des pénuries de carburant. Enfin, les délestages électriques qui plongent des quartiers entiers dans le noir, à tour de rôle, malgré l’existence des grandes rivières au Congo et plusieurs barrage ou centrale hydroélectriques.
Eau, carburant, électricité: en tout cas à Brazzaville, la situation va de mal en pis. Des quartiers entiers en sont dépourvus pendant des jours, souvent sans qu’aucune explication ne soit fournie.
Située à plus de 1000 km au nord-est du Congo, le chef-lieu du département de la Likouala régresse de plus en plus, malgré la cure d’une municipalisation accélérée ratée en 2005. De nos jours, la ville reste, avec Ewo dans la Cuvette-ouest, les deux capitales départementales dans le pays où le courant électrique est un luxe.
Auparavant alimentée par un générateur de la Société nationale d’électricité (SNE), la ville d’Impfondo n’est plus éclairée depuis un moment. Des témoignages recueillis sur place évoquent le manque récurrent de carburant.
La nuit, cette belle cité dressée au bord de l’Oubangui donne l’image d’une vaste forêt, étant totalement dans le noir. A partir de 19 h, certaines avenues et ruelles, elles-mêmes envahies d’herbes, deviennent quasiment désertes. Les quelques citoyens qui bravent ces ténèbres, bien qu’habitués, courent des risques de morsures de serpents et d’agressions physiques.
« Cela fait déjà des mois que nous vivons dans le noir comme des animaux en forêt. Auparavant, la SNE nous lançait le courant à partir de 18 h jusqu’à au moins 23 h, voire minuit mais depuis un moment, l’obscurité est totale. Il se pose, semble-t-il, un problème de carburant. Parfois mon téléphone passe deux à trois jours éteint lorsqu’il me manque 200 FCFA pour recharger la batterie chez un privé, c’est vraiment difficile ici », s’est plaint Floriane, rencontrée à la recherche d’un générateur pour recharger la batterie de son téléphone.
Hormis l’électricité, Impfondo manque aussi de l’eau potable. Depuis fort longtemps, les robinets de l’ex-Société nationale de distribution d’eau (SNDE) sont secs, aucune goutte d’eau n’y coule. Pour des besoins en la matière, la population se contente soit de l’eau du fleuve, de celle des puits ou soit de quelques forages privés érigés dans la ville.
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« Ici à Impfondo, nous n’avons pas de l’eau potable, la SNDE qui desservait la ville ne le fait plus depuis des mois. La population n’utilise que de l’eau des puits. Ma famille et moi, par exemple, n’utilisons que l’eau de forages privés où nous achetons un bidon de 25 litres à 100 F CFA. Tout est vraiment difficile ici », a affirmé, pour sa part, Rock, notre guide dans la localité.
L’accès à Impfondo par route, un vrai calvaire
En dehors de l’unique vol d’Air Congo qui dessert la localité trois fois par semaine, après deux heures de vol au départ de Brazzaville, mais aussi du bateau qui purge parfois une semaine sur le fleuve, Impfondo est également accessible par route, au prix de trois jours d’extrême souffrance depuis la capitale. Pour y aller, en effet, le meilleur voyage se trouve entre Brazzaville et Ouesso, la voie étant bitumée. Le casse-tête commence au départ de Ouesso pour Impfondo.
En quittant Ouesso, le véhicule passe environ deux jours en route. S’il prend le départ le matin, d’après les témoignages recueillis des habitants, ce moyen peut arriver à Enyellé dans la soirée où il doit passer la nuit avant d’atteindre Impfondo le jour suivant dans l’après-midi. Un voyage très épuisant mais les habitants de la zone n’ont pas de choix; le coût du billet d’avion n’étant pas à la portée de toutes les bourses.
Rappelons qu’Impfondo a abrité, en 2005, la municipalisation accélérée, couplée à la célébration de la fête tournante de l’indépendance du Congo. La Likouala reste l’un des départements dont la plupart des chantiers n’étaient pas achevés. Sa principale ville est jonchée d’éléphants blancs.
S’il n’y a pas d’électricité dans certaines maisons à Mossendjo dans le département du Niari (sud), il y en a plein dans l’air. Un bras de fer oppose les populations de la localité à la Société nationale d’électricité (SNE). Les premières, dénonçant l’insuffisance de fourniture d’électricité dans leurs maisons depuis plus d’un an, refusent de payer les factures en cours.
Une crise qui incite ainsi la SNE à recourir à la police pour tenter de mettre un terme à cette situation et exiger que la facture d’électricité en cours soit payée sans délai fixé, sans pénalité et selon les possibilités du client.
Les députés ont approuvé le 16 janvier, en séance plénière, une convention de crédit de 45 milliards 920 millions de FCFA, destinée au financement du programme d’investissement de la Société nationale d’électricité (SNE). Le gouvernement congolais et l’Agence française de développement ont signé cette convention, le 25 juillet 2015.
Ce programme d’investissement, défini par le ministère de l’Energie et de l’hydraulique, la SNE et Electricité de France (EDF), a pour but d’améliorer les performances de la SNE, notamment à fiabiliser l’approvisionnement; à rétablir la qualité de fourniture de l’électricité; à réduire les pertes techniques; à améliorer le recouvrement et la gestion de la société.
La durée de remboursement de ce prêt est de quinze ans avec un différé de cinq ans. Le Congo pourra opter à chaque versement pour l’application d’un taux d’intérêt fixe ou variable.
Les investissements à réaliser dans le cadre de ce financement portent notamment sur la réhabilitation de la ligne 220 kv Loudima-Pointe-Noire, visant à fiabiliser l’interconnexion entre Pointe-Noire et Brazzaville; la réhabilitation de la ligne 110 kv Moukoukoulou-Mindouli, visant à fiabiliser l’évacuation de l’hydroélectricité produite au barrage de Moukoukoulou ; la réhabilitation des postes du « réseau sud », visant à mettre fin aux délestages dans les zones saturées et à augmenter les capacités de distribution ; la mise à niveau du dispatching, de façon à permettre à la SNE de piloter à distance l’ensemble de ses postes et de ses moyens de production ; la réhabilitation de quatorze départs moyenne tension à Pointe-Noire et à Brazzaville, visant à sécuriser l’approvisionnement et réduire les pertes; la fourniture de 50 mille compteurs à prépaiement et la mise en place de moyens logistiques et informatiques.
Pour veiller à la bonne exécution de ce programme d’investissement, le gouvernement va s’atteler à assurer la maîtrise d’ouvrage du projet par le ministère de l’Energie et de l’hydraulique.
En ce qui concerne la capacité financière de la SNE à contribuer au remboursement du prêt, le gouvernement a indiqué que : « la SNE, établissement public à caractère industriel et commercial, est appelée en principe, à réaliser des bénéfices et à contribuer en conséquence au budget de l’Etat en versant des dividendes au Trésor public. Aujourd’hui, cette société est une préoccupation nationale au regard de ses faibles performances techniques et managériales. C’est ce qui justifie la signature en juin 2013 d’un contrat avec EDF pour l’appuyer dans le domaine du transport, de la distribution, de la formation et de la tarification. Cette convention s’inscrit presque dans ce sens ».
En outre, le gouvernement a expliqué que la période de grâce de cinq ans permettra à la SNE d’être en capacité d’exploiter et de générer des ressources susceptibles de rembourser ce prêt. Ainsi, il est prévu l’ouverture d’un compte séquestre où seront logés les fonds garantissant ce remboursement.
Au cours de cette même séance plénière, les députés ont examiné et adopté le projet de loi autorisant la ratification de la convention entre l’Agence française de développement et le Congo relatif au financement du programme de drainage des eaux pluviales à Brazzaville. C’est une convention de crédit de 40 milliards de FCFA.