Ces délestages et pénuries d’eau qui agacent

Ces délestages et pénuries d’eau qui agacent

Les coupures d’électricité, les baisses et les pénuries d’eau ont repris avec une certaine intensité dans la capitale. Et pourtant, les deux sociétés, LCDE et E²C, avaient été reformées en 2018 pour de meilleurs services pour répondre aux attente de la population.

En raison de leurs contreperformances, le Gouvernement avait approuvé la dissolution de la Société nationale d’électricité (SNE), créée le 15 juin 1967, et de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE), caractérisées par une situation technique de quasi-faillite, n’eussent été les subventions versées par l’Etat. Leurs contreperformances en matière de distribution et de commercialisation ont eu pour conséquence de détériorer leurs relations avec leurs clients et usagers respectifs, au point de les rendre exécrables», expliquait le ministre Serge Blaise Zoniaba.

En dépit des lourds investissements consentis par l’Etat en matière d’infrastructures de production, de transport et de distribution de l’électricité, et malgré une assistance technique voulue par les pouvoirs publics, avait-t-il poursuivi, «la SNE n’a malheureusement pas pu recouvrer un niveau de rentabilité et de viabilité suffisants. Cet état de fait a entraîné le versement continuel de subventions dont le maintien devient difficile en cette période de resserrement des ressources budgétaires».

C’est dans ce contexte négatif que les pouvoirs publics ont mené les réflexions d’usage en vue de l’amélioration des performances de l’opérateur public d’électricité du pays. Le schéma de réforme finalement retenu était la création d’une société anonyme de droit Ohada, dont l’accent devrait être mis sur une gestion privée et une dimension commerciale plus affirmée.

Malgré la libéralisation du secteur de l’eau avec la loi n°13-2003 du 10 avril 2003 portant Code de l’eau, les difficultés de la SNDE, établissement créé par la loi n°5-67 du 15 juin 1967, avaient déjà été mises en exergue, malgré sa situation de monopole.

De même que pour le secteur de l’électricité, les investissements lourds consentis par l’Etat dans le secteur de l’eau n’ont pas permis l’amélioration de la situation technique et commerciale de l’opérateur public de l’eau.

Confrontée à un endettement qui devait conduire au constat pur et simple du dépôt de bilan, la SNDE ne pouvait plus, comme la SNE, compter sur des subventions d’Etat. Pour améliorer les performances du secteur de l’eau, il a été décidé de créer une société anonyme de droit Ohada, après dissolution de l’actuelle SNDE.

D’où la création de la LCDE et la E2C afin de redorer leur image auprès du public par un service plus efficient. Dans la pratique, les écarts de compétences constatés autrefois n’ont pas changé. La qualité des services pour une meilleure fourniture en eau et en électricité est restée la même.

Les délestages récurrents constatés perturbent énormément l’activité économique dans la ville. Ces coupures d’électricité ont même atteint un rythme insupportable. Lors des matchs de football, des gens à la suite d’une coupure d’électricité dans leur quartier, se déportent dans d’autres quartiers pourvus d’électricité, pour aller suivre le match, au prix de leur risque, en raison du couvre-feu et de l’omniprésence des ‘‘bébés-noirs’’.

A Pointe-Noire, la capitale économique du pays, la situation n’est guère meilleure et cela dure depuis longtemps. On se prendrait presque à rêver de voir nos dirigeants politiques promettre des boulevards énergétiques reliant les pays du continent, alors qu’à l’intérieur de leur propre pays, la fracture énergétique ne cesse de s’aggraver au fil des années, compromettant les efforts de développement national.

Car, l’électricité est au développement ce que la sécurité est à la paix. Sans électricité, pas de développement, comme il est reconnu que sans la paix, il n’y a pas de développement. Dans de nombreux ménages, on a cessé de faire des provisions.

Aux délestages, s’ajoutent les pénuries d’eau potable. Il faut parfois attendre tard dans la nuit pour espérer percevoir un filet d’eau au robinet. Certaines familles se déportent vers les rivières qui entourent Brazzaville, comme le Djoué, pour se désaltérer et faire la lessive.

Dans les quartiers périphériques de Mfilou, par exemple, les populations vont s’abreuver dans les marigots et les sources naturelles. Mais, il s’agit d’une eau dont la potabilité n’est pas prouvée.

Au quartier Batignolles à Moungali, les difficultés d’approvisionnement en eau potable sont grandes, selon les habitants. Tout comme à Moukondo, Diata, Kinsoundi-Barrage où se trouve l’une des deux usines d’eau du pays. Ceux qui ont des forages vendent de l’eau par bidon. Il faut débourser de l’argent pour y accéder. C’est infernal. Le carnaval des bidons jaunes bat le plein dans les quartiers.

Pour la direction de La Congolaise des eaux (LCDE), cette pénurie d’eau potable serait due aux coupures d’électricité. «Les perturbations sont observées dans tout le pays. Cette situation a une raison indépendante de notre volonté. Nous sommes dépendants des services de E²C qui nous permettent de produire et de distribuer de l’eau. Malheureusement, ces derniers temps, cette société traverse des moments difficiles», a expliqué à la presse, le directeur général de LCDE, Parfait Chrysostome Makita.

«Quand Djiri reste à l’arrêt pendant une seule journée, tout le réseau se vide. Pour que celui-ci se remplisse à nouveau, il faut que le complexe soit en fonctionnement sans arrêt pendant sept jours. Malheureusement, ce n’est pas possible parce qu’il y a toujours des coupures. Le réseau ne peut plus être alimenté de façon continue. Ce qui fait que si on lance la machine la matinée, il faut attendre le soir pour que l’eau arrive chez le consommateur. D’où les pénuries», a-t-il ajouté.

A signaler que les pénuries d’eau dans certains quartiers de Brazzaville ne sont pas toujours consécutives aux problèmes de délestages. Il y a des quartiers qui, malgré l’électricité, n’ont pas d’eau depuis des mois. Malgré tout, les factures arrivent.

Cyr Armel YABBAT-NGO

Congo – Eau et électricité : la situation va de mal en pis

[GARD align= »center »]

Les coupures d’eau et d’électricité deviennent de plus en plus fréquentes et longues dans la capitale congolaise.

Que ce soit pour l’eau ou l’électricité, des quartiers entiers en sont dépourvus pendant des heures, des jours ou même des semaines, sans qu’aucune explication ne soit fournie. 

[GARD align= »center »]

Il arrive que les trois quarts de la ville soit plongés dans le noir. C’est sur fond de cette crise d’électricité que des incendies se sont déclenchés dans les transformateurs de la société Energie électrique du Congo à Djiri, lundi 14 décembre.

[GARD align= »center »]

Brazzaville, capitale des pénuries

Brazzaville

[GARD align=« center »]

Brazzaville
Brazzaville, capitale des pénuries © Photo @Jimfoungui

Brazzaville est une ville adossée sur le deuxième fleuve le plus puissant du monde, et pourtant il y a toujours pénurie d’eau dans les robinets de l’ex-SNDE dans plusieurs quartiers.

Le pays est l’un des plus gros producteurs de pétrole du Golfe de Guinée, et pourtant, dans les stations-services à Brazzaville, il y a souvent des queues, à cause des pénuries de carburant. Enfin, les délestages électriques qui plongent des quartiers entiers dans le noir, à tour de rôle, malgré l’existence des grandes rivières au Congo et plusieurs barrage ou centrale hydroélectriques.

Eau, carburant, électricité: en tout cas à Brazzaville, la situation va de mal en pis. Des quartiers entiers en sont dépourvus pendant des jours, souvent sans qu’aucune explication ne soit fournie.

[GARD align=« center »]

Congo – Impfondo : une ville sans électricité, sans eau potable ….

[GARD align=« center »]

©DR

Située à plus de 1000 km au nord-est du Congo, le chef-lieu du département de la Likouala régresse de plus en plus, malgré la cure d’une municipalisation accélérée ratée en 2005. De nos jours, la ville reste, avec Ewo dans la Cuvette-ouest, les deux capitales départementales dans le pays où le courant électrique est un luxe.

Auparavant alimentée par un générateur de la Société nationale d’électricité (SNE), la ville d’Impfondo n’est plus éclairée depuis un moment. Des témoignages recueillis sur place évoquent le manque récurrent de carburant.

La nuit, cette belle cité dressée au bord de l’Oubangui donne l’image d’une vaste forêt, étant totalement dans le noir. A partir de 19 h, certaines avenues et ruelles, elles-mêmes envahies d’herbes, deviennent quasiment désertes. Les quelques citoyens qui bravent ces ténèbres, bien qu’habitués, courent des risques de morsures de serpents et d’agressions physiques.

« Cela fait déjà des mois que nous vivons dans le noir comme des animaux en forêt. Auparavant, la SNE nous lançait le courant à partir de 18 h jusqu’à au moins 23 h, voire minuit mais depuis un moment, l’obscurité est totale. Il se pose, semble-t-il, un problème de carburant. Parfois mon téléphone passe deux à trois jours éteint lorsqu’il me manque 200 FCFA pour recharger la batterie chez un privé, c’est vraiment difficile ici », s’est plaint Floriane, rencontrée à la recherche d’un générateur pour recharger la batterie de son téléphone.

Hormis l’électricité, Impfondo manque aussi de l’eau potable. Depuis fort longtemps, les robinets de l’ex-Société nationale de distribution d’eau (SNDE) sont secs, aucune goutte d’eau n’y coule. Pour des besoins en la matière, la population se contente soit de l’eau du fleuve, de celle des puits ou soit de quelques forages privés érigés dans la ville.

[GARD align=« center »]

« Ici à Impfondo, nous n’avons pas de l’eau potable, la SNDE qui desservait la ville ne le fait plus depuis des mois. La population n’utilise que de l’eau des puits. Ma famille et moi, par exemple, n’utilisons que l’eau de forages privés où nous achetons un bidon de 25 litres à 100 F CFA. Tout est vraiment difficile ici », a affirmé, pour sa part, Rock, notre guide dans la localité.

L’accès à Impfondo par route, un vrai calvaire

En dehors de l’unique vol d’Air Congo qui dessert la localité trois fois par semaine, après deux heures de vol au départ de Brazzaville, mais aussi du bateau qui purge parfois une semaine sur le fleuve, Impfondo est également accessible par route, au prix de trois jours d’extrême souffrance depuis la capitale. Pour y aller, en effet, le meilleur voyage se trouve entre Brazzaville et Ouesso, la voie étant bitumée. Le casse-tête commence au départ de Ouesso pour Impfondo. 

En quittant Ouesso, le véhicule passe environ deux jours en route. S’il prend le départ le matin, d’après les témoignages recueillis des habitants, ce moyen peut arriver à Enyellé dans la soirée où il doit passer la nuit avant d’atteindre Impfondo le jour suivant dans l’après-midi. Un voyage très épuisant mais les habitants de la zone n’ont pas de choix; le coût du billet d’avion n’étant pas à la portée de toutes les bourses.

Rappelons qu’Impfondo a abrité, en 2005, la municipalisation accélérée, couplée à la célébration de la fête tournante de l’indépendance du Congo. La Likouala reste l’un des départements dont la plupart des chantiers n’étaient pas achevés. Sa principale ville est jonchée d’éléphants blancs.

Firmin Oyé

[GARD align=« center »]

Au Congo-Brazzaville, l’eau est partout sauf dans les robinets

 [GARD align=« center »]  

La situation de l’eau potable dans la capitale Brazzaville atteint de plus en plus un niveau inquiétant. En effet, des quartiers entiers sont régulièrement privés d’eau potable.
La SNDE (Société nationale de distribution d’eau) semble avoir adopté le système de délestage servant les quartiers les uns après les autres. Mais, à côté, il y a des quartiers qui demeurent pendant des semaines, voire des mois, sans eau potable.

Au quartier 47 de Moungali, dit du CEG Matsoua, par exemple, il n’y a pas d’eau depuis 1 mois. Les habitants sont obligés de faire de longs parcours pour s’approvisionner. Curieusement, la SNDE leur envoie toujours les états de consommation, les obligeant à payer l’eau qu’ils ne consomment pas. Faut-il payer ou non?


[GARD align=« center »]  

Congo : la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE) déconseillé aux populations de boire l’eau de pluie

[GARD align=« center »]

Le directeur technique et des exploitations de la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE), M. Antoine Oléa, a interpellé, récemment à Brazzaville, la population congolaise sur les dangers de consommer une eau stockée et non renouvelée, indique une source digne de foi.

«Ce que nous déconseillons aux populations, c’est de ne pas boire l’eau de pluie ou laisser de l’eau pendant plusieurs jours dans les bidons, dans les bâches à eau sans la renouveler », a déclaré M. Oléo, le 20 avril dernier.

Pour lui, qui dit bâche à eau dit emmagasinement des réserves d’eaux qui peuvent se quantifier en plusieurs mètres cube, donc en des milliers de litres d’eau endormie chez les populations. Cette eau morte peut générer des algues et rendre l’eau impropre à la consommation, parce qu’elle n’est pas renouvelée.

[GARD align=« center »]

«Je demande à ceux qui ont des bâches à eau chez eux de se présenter à la SNDE, nous avons un laboratoire assermenté qui peut analyser leur eau et leur dire si celle-ci est encore consommable ou non», a précisé Antoine Oléa.

Au Congo-Brazzaville, l’accès à l’eau potable continue à poser des problèmes dans plusieurs villes du pays. Il y a de ces quartiers pour lesquels, l’eau potable est non seulement un luxe mais également absente.

Pour s’approvisionner en eau, les habitants recourent à l’eau de pluie canalisée à défaut des puits d’eau. Ils se sont organisés en développant des stratégies de canalisation d’eau de pluie. Il est installé dans certaines parcelles un dispositif de réception d’eau de pluie sur le toit. Celui-ci appuyé par des cordes en fer ramène jusque dans de petites chambres de réserve loties spécialement pour la conservation des eaux.

Une idée géniale mais dangereuse, car le recours à cette eau non traitée, recueillie et conservée dans des conditions d’hygiène non conformes, expose ces populations surtout les enfants à diverses maladies hydriques. Comme on peut s’en rendre compte, cette eau ne sert pas seulement qu’aux travaux ménagers mais également à la consommation. Imaginez le drame.

(ACI)

[GARD align=« center »]