Congo-Droits de L’homme : Le gouvernement appelé à élaborer une politique pour la lutte contre les violations des droits humains

Trésor Nzila

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Trésor Nzila
Trésor Nzila, directeur exécutif de l’OCDH, lors de la publication du rapport et répondant à la presse, le 9 mai 2019 à Brazzaville. © RFI/ Loïcia Martial

L’Observatoire Congolais des droits de l’Homme (Ocdh), dans son rapport annuel 2019, a fait, le 9 mai à Brazzaville, des recommandations au gouvernement, entre autres l’élaboration d’une politique nationale des droits de l’Homme en vue de rendre possible la lutte contre les violations en la matière.

Ce rapport de 105 pages, publié par le directeur exécutif de l’Ocdh, M.Trésor Nzila Kendet, au cours d’une conférence de presse sur le thème «Droits de l’homme au Congo Brazzaville : la terreur et la répression permanentes conjuguées avec la manipulation de l’opinion publique internationale par les gouvernants », a également recommandé la mise en place d’une commission d’enquête indépendante encouragée par les Nations Unies, afin d’enquêter sur la situation des droits de l’homme depuis la tenue du référendum.

Au nombre de ces recommandations figurent aussi l’achèvement, d’ici décembre 2019, du processus de réforme des codes pénal et de procédure pénale en y intégrant une infraction autonome de la torture en tant que crime imprescriptible, ainsi qu’une peine sévère en conformité avec les principes énoncés par le droit international, en veillant à ce que le décret n°2016-380 portant remise totale ou partielle de peines soit réellement appliqué et prendre d’autres mesures visant à désengorger les maisons d’arrêt en libérant les personnes en situation de détention abusive.

De même, le rapport de l’Ocdh recommande au gouvernement d’encourager le travail des organisations de la société civile en adoptant une loi sur le financement des associations et une autre sur la protection des défenseurs des Droits humains.

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Certaines recommandations ont été réservées aux organismes internationaux, comme l’Organisation des Nations unies, pour mettre un mécanisme de surveillance de la situation des Droits humains au Congo. A la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, l’Ocdh a recommandé d’envoyer une mission d’évaluation de la situation des droits humains au Congo pour en apprécier et proposer des solutions.

S’agissant de l’Union européenne (Ue), de ses Etats membres et de l’Administration américaine, le rapport les exhorte à demander des améliorations concrètes auprès des autorités congolaises sur la situation des droits humains, à entreprendre un audit des coopérations sécuritaires avec les forces armées congolaises.

«Toutes ces recommandations ont été formulées à la suite des investigations et observations faites par les animateurs de l’Ocdh, suite aux violations des droits humains dans le traitement de certains cas qui deviennent parfois emblématiques», a déclaré M. Nzila Kendet qui a indiqué que le rapport traite des droits civils et politiques ainsi que des droits économiques et sociaux.

Dans la catégorie des violations des droits humains, M.Nzila Kendet a déploré «l’accès à la justice qui reste problématique, relevant de l’ingérence politique ainsi que de la réalité en matière de détention arbitraire des personnes».

Par ailleurs, il a salué quatre décisions judiciaires rendues d’une manière équitable. «Ces décisions signifient qu’avec un peu de volonté, la possibilité et le courage d’esquiver l’influence politique, la justice congolaise peut constituer un véritable rempart pour les victimes des violations des droits humains.

Les pourcentages des atteintes à l’intégrité physique enregistrés par l’Ocdh sont de 441cas, à savoir 201cas pour la détention arbitraire, soit 46% ; 155 cas pour les arrestations arbitraires, soit 35% ; 60 cas de torture, soit 14% ; et 25 cas d’autres atteintes aux droits humains, tel que le viol, 5%.

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Concernant les droits économiques et sociaux, un constant amer a été fait à propos de la corruption, de la santé, de l’accès à l’eau potable, à l’électricité, ainsi que de la situation des travailleurs et des cas de licenciements.

Selon M. Nzila Kendet, ce rapport a été publié grâce au soutien des partenaires, à savoir l’Ue et National endowment for democracy (Ned).

«Les observations et les analyses exprimées dans ce rapport n’engagent que l’Ocdh et ne peuvent en aucun cas être considérées comme reflétant l’implication des deux institutions sus-citées», a fait savoir le représentant de l’Ocdh, signifiant que «ce rapport n’a nullement la prétention d’avoir couvert toute la situation du Congo» a-t-il conclu. 

(ACI/Honorine MAVOUNGOU)

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Congo : le gouvernement relève d’importants progrès en matière de promotion des droits de l’homme ces dernières années

Aimé Ange Wilfrid Bininga

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Aimé Ange Wilfrid Bininga
Le ministre de la Justice, Aimé Ange Wilfrid Bininga

L’humanité célèbre le 10 décembre, le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. A l’occasion, le gouvernement a délivré un message dans lequel il salue les avancées enregistrées par le Congo dans le domaine, ces dernières années.

Cette année, la 70e journée internationale des droits de l’homme est commémorée sur le thème « La pertinence de la déclaration universelle des droits de l’homme à la lumière des droits de l’homme aujourd’hui, des inégalités, des changements climatiques et de nouvelles technologies ».

Dans son message, rendu public par le ministre de la justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Aimé Ange Wilfrid Bininga, le gouvernement relève d’importants progrès enregistrés ces dernières années, en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.

Ces améliorations, selon le gouvernement, portent sur le cadre normatif et institutionnel, la coopération avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme, l’égalité des genres, la promotion et la protection des droits de l’enfant.

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Les mêmes efforts sont constatés, poursuit-il, dans la promotion et la protection des droits des catégories sociales vulnérables, les droits économiques, sociaux et culturels, sur le respect des droits de l’homme dans l’administration de la justice et de l’administration pénitentiaire. Une volonté qui lui a valu des éloges de la part de la communauté internationale.

« Réunie au sein du Conseil des droits de l’homme, la communauté internationale a constaté avec satisfaction les progrès accomplis et les évolutions importantes enregistrées par le Congo dans le domaine des droits de l’homme », a indiqué le gouvernement dans cette déclaration.

Hormis la Commission nationale des droits de l’homme, note la déclaration, le système national de protection et de promotion des droits de l’homme s’est enrichi davantage avec la Constitution du 25 octobre 2015, à travers la création de plusieurs autres institutions nationales.

Le gouvernement dit aussi être très attentionné en ce qui concerne l’égalité entre les sexes, la non-discrimination, l’élimination des violences faites aux femmes, la protection des réfugiés, des personnes vivant avec handicap et des populations autochtones.

Pour justifier sa volonté de continuer à garantir et promouvoir les droits des citoyens, le gouvernement dit avoir ratifié et adhéré, ces dernières années, la majorité des instruments juridiques internationaux y afférents.

Dans le cadre de ses engagements internationaux, martèle-t-il, le Congo corrobore parfaitement et en toute transparence avec les mécanismes internationaux et régionaux des droits de l’homme.

Pour le même intérêt, conclut la déclaration, le pays a poursuivi le processus de réforme de son cadre normatif interne. L’une de ces réformes a concerné la nouvelle Constitution adoptée par référendum le 25 octobre 2015.

Firmin Oyé

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