« C’est un escroc et Dieu va le punir ! » ne cesse de répéter sa fiancée. Une déception inattendue après cinq ans de relation sentimentale très mouvementée. Pour la famille de la pauvre fille, la réaction de son fiancé était prévisible. On lui a toujours vu comme un profiteur.
La maman de la fiancée affirme qu’il y a des hommes pauvres qui ne méritent pas l’amour de certaines femmes riches. Celui qui devrait être son futur beau-fils vient de le démontrer en fuyant au Maroc avec les 5 millions de cfa remis par sa fiancée et qui valaient pour la Dot.
Les deux sortaient ensemble depuis plus de 5ans. Une relation que la famille voyait d’un mauvais œil à cause du statut social de l’homme. Il était professeur de français dans un lycée privé de Brazzaville avec un salaire insignifiant.
La fille, par contre, était une femme d’affaires ayant accumulé une richesse assez importante. Lui, vivait d’ailleurs chez elle.
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Pour couper court aux commérages de sa famille et voisinage, elle avait pris la décision de financer elle-même sa Dot. Elle a remis à son fiancé 5 millions de Cfa pour lui permettre de paraître crédible devant sa famille.
Lui, s’est rendu vers sa belle famille remettre la lettre de demande de la main et a reçu quelques jours plus tard la liste de Dot. La famille attendait alors que le couple fixe la date de la Dot. La nouvelle s’est répandue partout. Enfin, il venait s’acquitter de la Dot, lui, l’homme moins considéré.
C’est depuis Rabat au Maroc, qu’il a annoncé à sa fiancée avoir renoncé à tout au profit de son avenir professionnel. Évoquant toutes les humiliations subies, il a promis revenir un jour épouser sa fiancée avec ses propres moyens financiers. Il devrait d’abord atteindre la France, son rêve de toujours.
Brazzaville : Il glisse une ordonnance de 120.000 FCFA dans la liste de Dot de sa nièce
Incapable de se rendre en pharmacie pour se procurer des produits prescrits par le médecin à cause de leur cherté, un oncle a profité de la Dot de sa nièce pour résoudre ce problème. Il a inclu dans la liste de la Dot cette ordonnance, faisant de lui une exception en la matière.
La scène s’est déroulée à Brazzaville et plus précisément au quartier Plateau de 15 ans.
Au Congo, on a vu des familles exiger des choses hors du commun dans la liste de Dot, mais jamais une ordonnance médicale. Une première qui n’a pas laissé la famille du fiancé indifférente, laquelle malgré s’en être moqué a quand même fini par satisfaire la volonté de l’oncle.
Ayant élevé sa nièce après la mort de sa mère, cet oncle se disait dans son droit d’exiger tout ce qui lui semblait bon pour la Dot.
Avec une santé précaire depuis quelques années, l’oncle n’a pas jugé utile de compliquer la vie sentimentale de sa nièce par une Dot exagérée. Ce comportement jugé idiot par sa famille a entraîné leur absence à la cérémonie.
La dot, à entendre ce mot, certains hommes diront que c’est un malheur, d’autres ne se plaindront pas.
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La dot, pour faire simple, c’est un bien apporté par un tiers homme à ses beaux-parents pour sceller son union avec leur fille. Ce rituel existe depuis très longtemps dans les cultures africaines et cela prouve que l’homme est prêt à conquérir sa future femme. Chaque ethnie, possède sa manière de doter au Congo.
Doter une congolaise, c’est en quelque sorte sceller une certaine alliance entre deux familles différentes, entre celle de l’homme et celle de la femme. Avant qu’un homme puisse épouser une fille, il faut qu’il aille doter cette dernière auprès de ses parents afin d’obtenir leurs bénédictions.
Selon les exigences culturelles, il devra présenter à la famille un certain nombre d’articles que ces derniers auront demandés.
De nos jours encore, cela existe et la plupart des gens fuient cette étape du circuit pour le mariage mais finissent toujours par s’y soumettre.
Certaines communautés ont gardé leurs rites intacts que certaines personnes trouvent très rigides, mais d’autres ont « dilué leur vin » afin d’alléger la tâche au futur gendre.
Des préjugés autour de ce rituel, certains trouvent que le caractère traditionnel de la dot est une manière pour les beaux-parents d’escroquer le futur époux, d’autres pensent que les beaux-parents ne veulent pas offrir leurs fille en mariage. Les avis divergent.
Un homme a vu sa dot être refusée par la famille de sa fiancée qui l’accuse d’être un homme à femmes. Les frères de sa fiancée l’ont surpris plusieurs fois avec ses nombreuses maîtresses. La quantité et qualité de la dot, n’a pas changé l’avis de la famille, qui s’est concertée quelques semaines plus tôt pour prendre cette décision.
En relation depuis trois ans avec sa fiancée, un homme sous la pression de celle-ci avait décidé de l’honorer en formalisant leur idylle. Quand la jeune fille a émis l’idée à ses parents, ceux-ci ne l’ont pas du tout approuvé, au vu des nombreux rapports reçu sur la vie sentimentale désordonnée de son fiancé.
Nombreuses étaient des rencontres fortuites entre son fiancé et ses frères dans les lieux d’ambiance de Brazzaville, et il était toujours en compagnie féminine. La famille imaginait une vie difficile au foyer de leur fille, avec un homme tireur d’élite.
Mais, la situation sociale très stable de l’homme influençait sa fiancée au point où, elle s’est arrangée à corrompre son oncle pour établir la liste de dot. L’oncle aurait confirmé à sa nièce avoir bénéficié de l’accord de ses parents à cet effet.
C’est le même oncle qui a convaincu le reste de la famille de se réunir afin de recevoir leur futur beau fils. La famille s’attendait à une demande de la liste de dot et non à autre chose.
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Grande a été leur surprise de voir le fiancé de leur fille débarqué avec un camion contenant la liste de dot et un autre de la boisson. On pouvait remarquer facilement la présence des vêtements pour les deux parents, tantes et oncles, mais aussi des ustensiles de cuisine et électro-domestiques.
Accompagné de sa famille, le fiancé à travers son porte-parole a remercié la famille d’avoir accepté sa demande en mariage avant de signifier avoir respecté scrupuleusement la liste de dot.
Étonné, le père de la fiancée a nié avoir émis une quelconque liste de dot et demandé une minute de concertation avec sa famille. De cette concertation est sortie la décision de ne pas accepter la dot.
Prenant la parole, le frère aîné a brossé devant l’assemblée la vie désordonnée de son beau-frère qui conduirait droit à la souffrance de sa sœur au foyer. Le fiancé et sa famille ont été priés de repartir avec leur dot.
«Si tu veux réellement de ma fille, change de vie et reviens nous voir » lui a suggéré son beau-père.
La célébration d’une union entre une personne vivante et l’autre morte est ancrée dans les traditions au Congo. La société voudrait qu’un homme qui a recouru au concubinage épouse sa conjointe qu’il n’a pas pu honorer par le mariage de son vivant.
Célébrer un mariage avec une concubine défunte consiste, en Afrique, à verser la somme équivalente de la dot en espèce pour compenser le déshonneur causé à cette dernière. Monnaie courante au Congo et dans bon nombre de pays africains, cette pratique dérange certains Congolais qui estiment que l’union entre un vivant et une morte ne relève pas de la normalité. « Le mariage estun événement béni et heureux qui ne doit pas être fait dans des circonstances aussi tragiques. Cette idée d’épouser le cadavre de sa femme est une tradition absurde qui mériterait d’être bannie. Une amende raisonnable peut être acceptée dans la mesure du possible mais lier un homme vivant par les liens sacrés du mariage avec une morte n’est pas normal », estime Laura Lossele, une jeune étudiante de la diaspora.
Richie Ondon, une chrétienne résidant à Brazzaville, renchérit:« Ce n’est pas biblique cette action et le mieux pour nos frères et pères, c’est de ne pas consentir au mariage clandestinement ».
Selon Gurney, un jeune Congolais, « il est judicieux de réaliser la dot pour ne pas avoir à se soumettre à ce genre de pratique car ne peut être victime que celui qui n’est pas reconnu manifestement par sa belle-famille comme gendre. Le plus souvent, c’est une amende de dédommagement pour mariage officieux et aussi pour bénéficier de quelques rituels de protection, même si certaines ethnies en abusent ».
Le montant à verser pour la dot posthume varierait entre quatre cent mille et sept cent mille FCFA, voire plus, selon les avis de quelques citoyens congolais, témoins des faits pour certains. Le gain l’emporte souvent sur le chagrin et les modalités diffèrent suivant les ethnies ou les classes sociales des familles concernées.
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L’application du code de la famille simplifierait l’officialisation des unions
Selon la loi, « la dot a un caractère de symbole. Elle est facultative. Elle peut être payée en nature ou en espèce ou sous les deux formes. En aucun cas son montant ne pourra dépasser la somme de cinquante mille francs. Elle n’est pas remboursable. La demande d’une dot supérieure à ce montant ou son versement est réprimée conformément aux dispositions du code pénal », rappelle l’article 140 de la loi n°073-84 du 17-10-1984 portant code de la famille congolais.
Cette résolution juridique existe mais elle n’est pas appliquée par une majeure partie de Congolais. Dans les faits, la somme à verser pour la dot est démesurément élevée que celle fixée par la loi. Un véritable frein auquel se heurtent les jeunes hommes aspirant à officialiser leur union. « Je fréquente une fille depuis deux ans et je voudrais faire d’elle mon épouse car elle répond fortement à mes attentes. Ma seule préoccupation, c’est le coût total des frais de cérémonies coutumière et officielle qui représentent des millions. Je pense que si du côté des parents de la femme l’on revoyait cette situation en respectant les textes de loi, de nombreuses jeunes filles ou femmes ne s’éterniseraient pas à résider chez leur père ou encore ne recourraient pas à un mariage non reconnu. Car même lorsqu’on veut faire simple, c’est difficile d’y arriver », en juge un jeune Congolais qui a requis l’anonymat.
Mamie Dimi, une étudiante en droit, ajoute: « Même lorsqu’on veut négocier, il ne faut pas jouer les durs en fâchant les chefs de famille sinon ce sont des difficultés qui s’en suivront avec des cas bizarres de sorcellerie à travers la stérilité, l’échec, la maladie et biens d’autres ».
C’est dans un élan de conscientisation face au problème que le message de la 42eassemblée plénière de la Conférence épiscopale du Congo exhortait les chefs de famille à s’appliquer avec courage, avec force et à accomplir dignement leur mission. « Chers chefs de famille, votre place n’est plus à démontrer et votre responsabilité est capitale. L’impact de votre action peut être positif ou négatif, selon que vous agissez conformément ou non à la volonté de Dieu. C’est sur vous que repose la cohésion de la famille, en matière de dot, de gestion d’héritage et de conflits, de traitement des veuves, des veufs et des orphelins. Dans cet ordre d’idées, à la lumière de la tradition et de l’Évangile, nous dénonçons la pratique illégale qui consiste à demander une dot trop élevée. Respectez ce que prévoit le code de la famille (art. 140). Nous condamnons la pratique du mariage posthume (versement de la dot lors du décès de la conjointe) »,soulignait l’assemblée plénière.
Scène surréaliste à Vouka, dans le département du Niari (sud). Romuald Nzimba, 18 ans, et deux complices ont pénétré, dans la nuit de mercredi dernier, dans la cuisine de sa tante paternelle, pour y voler un cabri réservé exclusivement pour la dot de sa propre mère samedi dernier dans l’après-midi.
Pour éviter de souiller la honte devant ses beaux-parents et autres invités, Appolinaire Nzimba, très fâché contre son fils aîné, a reporté le mariage coutumier, le temps pour lui de trouver l’argent pour acheter un autre cabri exigé par la belle famille.
Le report de l’événement a été validé par la belle famille.
La dot, à entendre ce mot, certains hommes diront que c’est un malheur, d’autres ne se plaindront pas. La dot, pour faire simple, c’est un bien apporté par un tiers homme à ses beaux-parents pour sceller son union avec leur fille. Ce rituel existe depuis très longtemps dans les cultures africaines et cela prouve que l’homme est prêt à conquérir sa future femme. Chaque ethnie, possède sa manière de doter au Congo.
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Doter une congolaise, c’est en quelque sorte sceller une certaine alliance entre deux familles différentes, entre un homme et une femme. Avant qu’un homme puisse épouser une fille, il faut qu’il aille doter cette dernière auprès de ses parents afin d’obtenir leurs bénédictions.
Selon les exigences culturelles, il devra présenter à la famille un certain nombre d’articles que ces derniers auront demandé.
De nos jours encore, cela existe et la plupart des gens fuient cette étape du circuit pour le mariage mais finissent toujours par s’y soumettre. Certaines communautés ont gardé leur rite intact que certaines personnes trouvent très rigides, mais d’autres ont « dilué leur vin » afin d’alléger la tâche au futur gendre.
Des préjugés autour de ce rituel, certains trouvent que le caractère traditionnel de la dot est une manière pour les beaux-parents d’escroquer le futur époux, d’autres pensent que les beaux-parents ne veulent pas offrir leurs fille en mariage. Les avis divergent.
Après trois ans de relation et vie de couple ponctuée par la naissance d’une fille âgée aujourd’hui de deux ans, un homme originaire de Brazzaville, a été obligé de programmer un voyage au Congo où il comptait aller s’acquitter de la dot auprès de sa belle-famille. Sa liste de dot atteignait 10.000 euros et avait enchaîné plusieurs boulots en France pour les réunir sous la pression de sa fiancée qui exigeait d’être honorée.
Selon Sacer Info qui rapporte les faits, la fiancée qui a vécu toute sa vie à Bacongo dans le deuxième arrondissement de Brazzaville exigeait d’être honorée. Au quartier Mbimi de Bacongo, la famille s’était concertée avant de faire parvenir au fiancé via sa famille la liste de la dot évaluée à plus de 6.500.000 frs (10000 euros).
Malgré tout l’amour que le fiancé donnait à Claudine M, cette dernière ne le trouvait pas suffisant jusqu’au point de menacer de quitter le foyer conjugal si la dot ne se faisait pas dans les délais qu’elle avait donné.
Fabrice dit Fabolo pour ses intimes qui est lui originaire du plateau des 15 ans s’était plié en quatre pour réunir les 10000 euros, sans compter qu’il devrait à lui seul supporter les frais des billets d’avion de sa fiancée et sa fille.
Claudine M qui pourtant travaillait à temps partiel jurait d’être au rouge, et ne pouvoir l’aider. Mais un coup de fil venant de Brazzaville va tout bousculer. L’interlocuteur au bout du fil de l’autre côté de Brazzaville n’avait pas su garder sa langue. Il a livré au fiancé le secret jalousement gardé de Claudine M.
Dans la conversation, Fabolo va apprendre que sa fiancée qui jurait être au rouge venait de s’acheter une parcelle à Diata d’une valeur de 15000 euros (10.000.000 frs). Celui qui livrait ce secret n’était entre autre que l’oncle de Claudine qui s’était occupé de l’achat dudit terrain. Un achat effectué à deux semaines de leur arrivée.
Très remonté et se sentant un peu exploité par sa fiancée qui du reste en gardant ce secret prouvait le peu de confiance qu’elle avait en son homme, Fabolo après consultation avec sa famille a décidé de l’annulation du voyage et de la dot.
Il a préféré envoyer son argent à sa famille afin d’acquérir aussi une parcelle. Malgré tout le bruit et les menaces de sa fiancée, Fabolo est resté sur sa décision, estimant même que la séparation lui viendrait bien.
Claudine M sans gêne aucun a quand même trouvé des prétextes pour se défendre et n’a pas toujours quitté son fiancé pour le moment.
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Devrait-on encore payer la dot au Congo ?
La question vaut son pesant d’or, tant la pratique s’est répandue comme une traînée de poudre depuis longtemps au Congo où cette pratique est incontournable dans l’organisation d’un mariage. Dans la société africaine et particulièrement congolaise, sans la dot le mariage n’aurait pas de valeur car il constituerait l’atout majeur pour honorer la famille de la fiancée.
Au fil des années, la pratique de la dot a connu plusieurs revirements selon les traditions et coutumes. Rien ne dit qu’il faut payer une dot pour valider l’union entre deux personnes. Nous pouvons donner des présents sans contraintes, sans liste préalable et sans que la belle famille ne s’attende déjà à recevoir quelque chose pour les honorer. Cela doit se faire librement et sans contrainte de la part du futur marié.
Pourquoi aujourd’hui au Congo la dot est devenue une affaire de famille ? Pourquoi ce caractère commercial aux allures de ventes de nos mères, filles, sœurs, cousines et tantes ? Veut-on nous faire croire que les femmes congolaises seraient supérieures au reste de la junte féminine mondiale au point de les acheter ?
Aujourd’hui, plusieurs personnes n’arrivent pas à contracter les liens sacrés du mariage au Congo-Brazzaville à cause de la dot, d’autres brisent leurs fiançailles parce que le jeune homme n’a pas pu fournir tout ce que les parents ont exigé dans la liste.
Certaines sommes de cette dot atteignent même les 5 à 6 millions de nos francs. C’est dommage, quand on sait que Dieu nous a donné cette bénédiction gratuitement. Personne ne lui a donné quoi que ce soit en retour.
Au lieu d’aider les jeunes fiancés à construire leur avenir, la dot, serait soit disant une manière d’honorer la belle famille et de prouver aux parents que l’on aime sa future épouse. Drôle de manière quand on sait que le véritable amour est immatériel.
Nous reconnaissons le mariage familial, il faut bien comprendre notre logique. Nous ne disons pas que le mariage au niveau de la famille ne doit pas être célébré au détriment de la Mairie ou de « l’église », loin de là. Le mariage familial est le plus important aux yeux de Dieu, car c’est au père de marier sa fille. Mais étant donné que ce dernier ne procure aucune garantie et ne donne pas lieu aux actes d’état civil, la loi ne reconnaît donc juste que le mariage à l’état civil, et ce n’est pas un péché d’aller se marier à la Mairie. D’ailleurs, ce n’est que deux papiers à signer : l’acte de mariage et le livret de famille.
Alors nous réfutons cette autre forme de l’esclavagisme autour de cette pratique. Nous refusons la vente de la femme au Congo, et nous pensons que les autorités compétentes devraient simplement encadrer cette tradition par une loi pour éviter de déformer le vrai sens même de la dot et son caractère originel.
D’ailleurs, la définition du Petit Larousse 2004, corrobore ce que nous soutenons. Il définit la dot comme étant : « Biens qu’une femme apporte en se mariant. Biens donnés par un tiers et par contrat de mariage à l’un ou à l’autre des époux ». Cette définition est très claire, ce n’est donc pas le patrimoine du nouveau ménage qui doit être soustrait, mais plutôt les biens des deux familles qui doivent apporter assistance au nouveau couple afin de les aider à démarrer une nouvelle vie.
La dot est une pratique qui remonte à l’Antiquité, particulièrement au Moyen-Orient où l’on observe déjà chez les Israélites, une sorte de compensation quand une fille juive était violée. Car « connaître » une fille juive avant le mariage était un signe de déshonneur non seulement pour la fille mais également pour toute la famille. Aller en mariage tout en étant vierge était un précepte très important dans la société israélienne.
La dot devrait donc servir en notre langage actuel, de dédommagement moral en vue de réparer le préjudice causé, c’est-à-dire, du viol. On peut avoir un exemple dans la bible Genèse 34 où l’histoire, nous enseigne que Dina, fille de Jacob fut violée par Sichem. Malgré le fait que le jeune homme ai voulu payer la dot, cela ne pu calmer la colère de ses frères. Ces derniers tuèrent toute sa famille et refusèrent de recevoir la dot car ils considéraient cet acte impropre.
Cette tradition mérite d’être perpétuée certes, mais elle doit être encadrée juridiquement.
Il a conditionné cette interdiction à la tenue du mariage aux parents de sa fiancée alors qu’il venait de recevoir la liste de Dot.
Il s’en est fallu de peu pour qu’un homme renonce à la femme de sa vie à cause du montant faramineux de la Dot. La scène s’est passée dans le quatrième arrondissement de Brazzaville Moungali.
Fernand Ossiala qui a décidé enfin de franchir le cap et de s’éloigner à jamais du célibat demande la main de sa fiancée Rosine.La demande se fait à travers une lettre qu’il remet en main propre aux parents de sa fiancée.
A cette occasion le futur époux se fait accompagner de son père, d’un oncle maternel et de deux amis où selon la tradition, la demande est accompagnée de quelques casiers de boisson et du vin de table. Tout se passe sans normalement et la bande à Fernand prend congé dans l’attente de la réponse de sa future belle famille.
Les futurs mariés entretiennent une relation amoureuse depuis près de trois ans, après une rencontre fortuite dans une administration où Rosine vient solliciter un stage de formation. Fernand qui est responsable prend l’affaire en main et facilite la procédure à Rosine.
Pendant un mois, ils vont se voir presque tous les jours avant que Rosine ne reparte à l’université. L’amour qui nait entre eux par la suite pousse Fernand à se présenter chez la famille de Rosine pour ne pas paraitre un moins sérieux.
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Fernand devient alors comme un fils pour ses « beaux parents » et leur fournit une aide multiforme, s’engageant parfois dans des situations de détresse. Il va trouver du boulot à l’un de ses « beaux frères » et prendre en charge de nombreuses hospitalisations de la maman de Rosine.
Quand il reçoit la lettre que lui adresse la famille de Rosine en guise de réponse à sa demande de mariage, Fernand n’en revient pas et crie à l’ingratitude. La liste de Dot lui coûte ni plus ou moins la bagatelle de 2.200.000 francs Cfa.
Et s’il faillait additionner le coût du mariage civile, il arrivait à plus de 4.000.000 francs Cfa de dépenses. Après son indignation, les parents de Rosine se dédouanent et responsabilisent les oncles et tantes de Rosine.
Rosine qui s’en veut à sa famille les réunit pour leur transmettre les conditions de son fiancé Fernand à la célébration du mariage. Elle leur fait savoir que si Fernand s’acquittait de tout ce qu’ils demandent, il ne voudra voir personne chez lui après le mariage, et qu’elle-même partageait l’avis de son fiancé.
Elle insiste aussi devant sa famille que son futur mari ne devrait en aucun cas être sollicité par elle, même en situation détresse. Sentant la tournure des événements, la famille se concerte et décide d’alléger considérablement la liste de Dot dit elle « pour le bonheur de leur fille et reconnaissance du soutien de Fernand »
Au Congo Brazzaville, le Code de la Famille fixe la dot à 50 000 Fcfa (75 € environ). Mais, certains parents exigent parfois vingt fois plus ! Valorisation ou marchandisation de la femme ? Les débats sont passionnés. Des autorités suggèrent de modifier le Code pour limiter cette surenchère.
Huguette Massamba Kolélas est chargée de communication dans une entreprise portuaire de Pointe-Noire. Il y a deux ans, elle a célébré son mariage. Bien que son époux ait un niveau de vie correct, il n’a versé que 50 000 Fcfa (75 € environ) à ses parents. « Par le passé, la cérémonie de la dot variait selon les ethnies. Aujourd’hui, on a standardisé. Ce sont des montants exorbitants que le prétendant verse à sa future belle-famille. Dans ma famille, nous nous conformons à l’article 140 du Code de la Famille fixant la dot à 50 000 Fcfa. Si mes parents avaient demandé plus, je m’y serais opposée!« , assure Huguette. Sa sœur aînée, Bernadette Nganga-Manza, confirme : « Depuis que nous nous marions, nos parents ne demandent que 50 000 Fcfa à leurs futurs gendres.«
Au Congo Brazzaville, les témoignages sont généralement bien différents… « Il m’a fallu faire des économies pendant deux ans pour avoir le million de Fcfa (plus de 1 500 € !) nécessaire pour doter ma femme« , se souvient Brice*, un jeune de 30 ans. « Verser un montant élevé pour la dot est la meilleure façon d’honorer la femme et ses parents. Si c’est une femme qui a beaucoup étudié, vous devez remplir vos poches ! Ce n’est pas n’importe qui que vous allez épouser. Donc, la dot est aussi en fonction de la valeur de la femme« , estime Aïcha, la vingtaine, mariée depuis ses 18 ans. Une exigence à laquelle s’accommodent certains hommes. « Les gens ne s’occupent pas du Code de la Famille. Ils demandent des montants élevés, mais nous n’avons pas le choix« , explique Alain, un jeune sur le point de se marier.
Aucune sanction…
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Une passivité complice que dénoncent certaines femmes. « La dot n’est qu’un symbole ! Je me demande pourquoi les jeunes ne s’opposent pas à ces montants faramineux. La dot ne doit pas être un échange. Demander des montants colossaux au gendre est, à mon avis, une façon de chosifier la femme« , estime encore Huguette Massamba Kolélas. Sans parler des conséquences matérielles immédiates, puisque plusieurs jeunes hommes, face à ce coût élevé, retardent, voire annulent leur mariage. « Si tu n’as pas la volonté, tu peux abandonner… La dot devient donc un moyen de chantage au sein du foyer… », déplore encore Brice.
Conscientes de cette situation, quelques autorités condamnent la pratique. « Effectivement, le Code de la Famille fixe la dot à 50 000 Fcfa. Quand nous célébrons un mariage, les mariés répondent toujours qu’ils ont respecté le principe établi dans les textes. Mais, souvent, les montants versés dépassent largement celui fixé par le Code… Or, la dot a une valeur symbolique. Elle ne peut pas être une occasion pour la famille de la femme de se remplir les poches ! », déplore Guy André Edmond Loemba, administrateur-maire de l’arrondissement 3 Tié-Tié de Pointe-Noire. A ce jour, le Code pénal ne prévoit pas de sanctions à l’encontre des contrevenants qui ne respectent pas l’article 140 du Code de la Famille.
Pour le maire Loemba, les parlementaires, en examinant le Code de la Famille en cours de révision, devraient observer et limiter cette surenchère. « Le Code dit bien que la dot en nature ou en espèces ou sous toutes les deux formes ne doit jamais dépasser 50 000 Fcfa. Mais, le costume prêt-à-porter demandé au gendre par exemple coûte près de 200 000 Fcfa (plus de 300 €). Si déjà, pour un seul article, on dépasse le montant légal, imaginez quand on ajoutera des pagnes, des bouteilles de vin, des marmites, etc. On peut frôler, voire dépasser le million de Fcfa« , confirme-t-il, impuissant.
La folie traditionnelle continue de battre son plein en Afrique centrale dans les mariages coutumiers. Un père de famille a inclus dans la liste de Dot, un voyage tout frais payé pour lui à Dubaï. Une requête qui a exacerbée sa propre fille qui lui a traité d’escroc, rapporte le site LC.
Monsieur Nkodia Bernard,un Kongo de Boko a battu le record de l’escroquerie sur la dot en exigeant du fiancé de sa fille un séjour complet à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis.Cette requête auraitété faite pour se comparer à ses nombreux voisins qui ont visité à plus d’une occasion ce pays arabe. Monsieur Nkodia ne supportait plus voir ses voisins lui raconter les merveilles de Dubaï, et le mariage coutumier de sa fille tombait à pic pour réaliser son rêvede se comparer à eux.
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Au Congo, le code civil établi à 50000 frs cfa le prix de la dot,mais aucune famille ne respecte cette loi jugée fantaisiste par tous.Les filles sont devenues des marchandises dont le mariage doit rapporter à la famille du cash et matériel.Les familles évoquent toutes, les dépenses faites pour l’éducation de leurs filles depuis la naissance,alors que c’est une responsabilité qui leur revient.
Les ressortissants de Boko, au Congo Brazzaville sont réputés détenir la palme de tous les excès sur la dot.Il n’est plus rare au Congo que les familles déconseillent à leurs fils de prendre en mariage des filles de Boko. Leur dot n’est jamais en dessous de 2 millions de francs cfa, et toujours sous la menace de la sorcellerie en cas de non respect.
Mais, cette fois Bernard Nkodia a été confronté à l’opposition de sa propre fille qui lui a exigé le retrait de la liste de dot de certaines demandes jugées déplacées et inappropriées telles que ce séjour complet à Dubaï, fusil de chasse, des smartphones…
A Goma, à l’est de la RD Congo, des familles, trop gourmandes au moment de la dot, découragent les couples de se marier. Certains jeunes restent en concubinage, d’autres se séparent. Les filles demeurent ainsi à la charge de leurs parents…
« Grâce à ma fille, ma vie va changer. Je vais demander quatre vaches. Chacune vaudra 2 000 dollars et, avec ça, je m’achèterai une voiture ! » Jean-Pierre, habitant de Goma, à l’est de la RD Congo, y pense depuis longtemps. Il explique son projet à son porte-parole, qui le représente pendant les discussions sur la dot de sa fille. Les porte-parole ont le dernier mot : ils posent des exigences et tranchent souvent en défaveur du jeune homme qui espère la main de la fille. Ce qui révolte beaucoup de jeunes, qui, du coup, préfèrent vivre en couple sans la bénédiction de leur famille. « Je vis avec ma fiancée, et non ma femme, à cause de ma belle-famille qui a exigé une somme exorbitante qu’il me faudra au moins quatre ans pour trouver. Le peu que j’avais, ils ne l’ont pas voulu. Et attendre, c’est trop long. Alors nous avons décidé, avec ma fiancée, de vivre ensemble sans leur accord. Le reste viendra après« , raconte Théodore, 29 ans.
Beaucoup de filles en ont aussi assez. Face à cette pratique, elles plaident souvent la cause de leur prétendant. « Pour honorer la famille, les parents ont droit à un cadeau, c’est vrai. Mais, il ne faut pas que cela soit exagéré ! Moi, j’ai suivi mon fiancé pour deux raisons : d’abord par amour, et puis parce qu’il a quand même voulu donner le peu qu’il possède à ma famille. Mais, mes parents en veulent plus ! S’il parvenait à verser tout ce qu’on lui demande, comment subviendrait-il ensuite à mes besoins ?« , s’interroge la fiancée de Théodore.
Yvette ne dit pas autre chose. Ferme, elle raconte comment elle tente d’expliquer la situation de son fiancé à ses parents : « Je voudrais vivre avec ce garçon. Pourquoi voulez-vous rendre cela compliqué ? En lui demandant beaucoup d’argent, vous rendez ma vie difficile. Laissez-moi une chance de me marier. Sinon je me suicide !«
Célibataires malgré elles
A côté de ces « amoureuses », d’autres filles n’hésitent pas à se faire l’instrument des projets parentaux. Par exemple en complotant contre leurs futurs époux : « Pour que mon mari me considère et m’attribue une grande importance, il doit me doter avec beaucoup d’argent. Et mes parents vont en profiter pour se payer une parcelle au centre-ville. Ils ont souffert pour m’élever et payer mes études. Il faut qu’ils profitent de cette occasion ! », exlique Hélène à ses amies étudiantes de l’université de Goma lors des préparatifs de son mariage. Les autres membres de la famille ne sont pas moins intéressés. A l’image de cet oncle qui explique à son beau-frère « que chaque membre doit trouver son compte dans cette dot. Il ne faut pas oublier que les oncles et les tantes sont des ayants droit privilégiés. Nous devons respecter cette coutume afin que la mariée ait la bénédiction. » Cette pratique entraîne une concurrence entre les familles, soucieuses de leur bonne réputation. Il est en effet bien vu par certains de marier sa fille en recevant une dot importante.
Face à de telles exigences, des fiancés se découragent et s’en vont. « J’ai raté mon mariage à cause d’une dot trop élevée. Deux ans après, les garçons me négligent… », regrette Gisèle. Plus les jeunes femmes avancent en âge, moins elles trouvent de fiancés. Certains sont alors prêts au compromis pour éviter d’avoir une fille traînant éternellement à la maison : « Le monde a changé. Nous ne devons pas penser qu’à l’aspect matériel. Cela ne donne aucun avantage à notre fille qui va finir par rester seule », explique ce vieil homme expérimenté.
Les filles s’insurgent aussi désormais contre leur statut d’objet monnayable : « La dot est un cadeau que la famille du garçon remet à celle de la fille. Mais, il n’est pas gentil de me vendre comme une marchandise. C’est l’amour qui compte dans un foyer, pas le matériel. Seuls le comportement social et l’éducation de base valorisent la femme« , argumente Rolande auprès de son père. « Nous devons faciliter les démarches pour les garçons afin qu’ils n’induisent pas nos filles en erreur. Il faut orienter les jeunes couples sans les dérouter », conclut diplomatiquement Joséphine Nabishusha, une porte-parole réputée dans les discussions de dot à Goma.