Burkina: Diendéré inculpé d’assassinat dans le dossier de la mort de l’ex-président Sankara

Gilbert Diendéré

[GARD align= »center »]

Gilbert Diendéré
Gilbert Diendéré, l’ex-chef d’état-major de Blaise Compaoré à la tête des putschistes

Le général Gilbert Diendéré, auteur du putsch raté du 17 septembre au Burkina Faso et emprisonné depuis le 1er octobre, a été inculpé d’assassinat dans le dossier de la mort du président Thomas Sankara en 1987, a appris l’AFP auprès du parquet militaire lundi.

Le général Diendéré a été inculpé le 12 novembre dans le dossier Sankara des chef d’inculpation suivants: attentat, assassinat et recel de cadavre, a affirmé un membre du parquet à l’AFP.

L’enquête sur la mort de Sankara a été ouverte fin mars 2015 cinq mois après le renversement de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue après deux journées d’insurrection populaire fion octobre 2014. Le sujet de la mort de Sankara, devenu une icône en Afrique, était tabou sous ses 27 ans de régime.

Le général Diendéré, ancien bras droit de Compaoré, était le chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui a tenté de mettre fin au régime de Transition issue de l’insurrection et du départ de Compaoré. Plusieurs de ses anciens membres avaient déjà été inculpés dans le cadre de l’enquête sur la mort de Sankara.

Surnommé le Che Africain, le capitaine Sankara a été tué, après quatre années au pouvoir, le 15 octobre 1987 lors d’un putsch qui a porté son compagnon d’armes Blaise Compaoré au pouvoir et qui a été soupçonné d’avoir commandité le meurtre. Douze autres personnes avaient été tués en même temps que l’ancien président.

Cette enquête, dont les résultats étaient très attendus, vise à lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de la mort de Thomas Sankara. Officiellement sous le régime Compaoré, Sankara était décédé de mort naturelle, à 37 ans.

En réalité, selon plusieurs témoignages publiés, un commando a abattu le père de la révolution le jeudi 15 octobre 1987 au Conseil de l’Entente, siège du gouvernement en plein centre de Ouagadougou, alors qu’il était en tenue de sport rouge, le jeudi étant une journée de sport de masse obligatoire pendant la révolution.

Selon l’autopsie réalisée cette année après exhumation du corps fin mai, M. Sankara a été criblé de balles. Le rapport des tests d’ADN qui doivent confirmer qu’il s’agit bien du corps de Sankara, est prêt mais n’a pas encore été transmis au parquet, a indiqué le parquet.

Dans le cadre de l’enquête sur le putsch raté du 17 septembre, le général Diendéré est déjà inculpé de crimes contre l’humanité. Amnesty international avait estimé que l’unité putschiste avait fait preuve d’un mépris flagrant pour la vie humaine.

Que des soldats ouvrent le feu sur une foule de manifestants non armés, dont des enfants, avec des armes automatiques, est un flagrant usage excessif de la force qui constitue un crime de droit international, avait estimé Amnesty.

Par l’AFP

Burkina : Diendéré se serait réfugié à l’ambassade du Vatican

Le général Gilbert Diendéré

[GARD align= »center »]

Le général Gilbert Diendéré
Le général Gilbert Diendéré

L’armée loyaliste a repris mercredi le contrôle de la situation dans la capitale du Burkina Faso, au lendemain de son assaut-éclair contre la caserne des ex-putschistes de la garde présidentielle. L’ex-chef putschiste s’est momentanément réfugié dans une ambassade.

De nombreux soldats étaient positionnés à presque tous les coins de rue du quartier Ouaga2000, qui abrite la caserne du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). C’est cette unité d’élite de l’armée burkinabè, ancienne garde prétorienne de l’ex-président Blaise Compaoré, qui avait mené le coup d’Etat du 17 septembre, mis en échec au bout d’une semaine.

Le chef du RSP et auteur principal du putsch, le général Gilbert Diendéré, se trouvait mercredi après-midi « dans une représentation diplomatique » de la capitale. Des négociations étaient en cours pour qu’il soit remis aux autorités, a indiqué un communiqué du gouvernement.

Le gouvernement a ajouté que l’armée loyaliste continuait mercredi de passer « au peigne fin le Camp Naba Koom en vue de dresser un bilan exhaustif des opérations militaires ». Il a réitéré son « appel à la tolérance et au bon accueil de nos frères de l’ex-RSP ».

Toujours pas de bilan des victimes
Mardi soir, l’armée régulière, déterminée à en finir avec les irréductibles du RSP qui rechignaient à rendre leurs armes, avait mené un assaut-éclair à l’arme lourde contre la caserne Naaba Koom. Le général Diendéré, ancien bras droit de Compaoré, avait alors affirmé craindre un bilan élevé, mentionnant la présence dans le camp, en temps normal, des familles de militaires et d’une clinique.

Mercredi matin, des tireurs allongés étaient positionnés, l’arme pointée vers des terrains vagues où des soldats du RSP auraient pu trouver refuge après avoir fui leur camp au moment de l’assaut.

L’opération de ratissage et de sécurisation du quartier Ouaga2000, dans le sud de la capitale, était menée alors même qu’une circulation très intense de centaines de petites motos, le moyen de locomotion le plus populaire à Ouagadougou, avait repris sur l’axe principal menant au centre-ville. Sur le bord de la route, les travailleurs prenaient leur petit-déjeuner sur le pouce dans des gargotes, signe d’une normalité en partie retrouvée dans la capitale.

La société civile, qui avait rejeté une première médiation de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) comprenant une amnistie des putschistes, n’a cessé de rappeler que le putsch avait fait une dizaine de morts et une centaine de blessés et que ses principaux responsables devaient être traduits en justice.

Prochaines élections
Le régime de transition doit à présent mener à bien sa principale mission: l’organisation des élections générales. L’Union européenne (UE) s’est félicitée de « la fin des affrontements » à Ouagadougou, saluant « un pas important vers la normalisation de la situation ».

Ces élections sont censées tourner la page de la transition ouverte il y a un an à la suite du soulèvement populaire qui a chassé du pouvoir le président Compaoré, après 27 ans à la tête de ce pays. L’histoire du Burkina Faso est jalonnée de coups d’Etat militaires depuis son indépendance en 1960.

(ats)

«Nous regrettons d’avoir fait ce putsch» vient de déclarer à la presse le général Diendéré

Gilbert Diendéré

[GARD align= »center »]

Gilbert Diendéré
Gilbert Diendéré, l’ex-chef d’état-major de Blaise Compaoré à la tête des putschistes

«Nous regrettons d’avoir fait ce putsch» vient de déclarer à la presse le général Diendéré à l’issue d’une entretien Le général putschiste a fait cette déclaration à l’issue d’un entretien avec les président béninois et nigérien.

RFI