La crise financière et les négociations avec le FMI ont marqué l’économie congolaise en 2018

Des francs CFA

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Des francs CFA
Des francs CFA. © RFI/Paulina Zid

La crise économique qui gangrène le Congo depuis la chute des prix des produits pétroliers, principale ressource économique du pays, et les revendications sociales qui ont conduit aux négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d’une aide pour sortir de cette situation, sont les faits saillants de l’économie congolaise durant l’année 2018.

L’économie congolaise qui repose sur le secteur pétrolier est dans une crise latente depuis l’abaissement des produits pétroliers sur le marché international, à partir de 2014. Cette situation a placé l’économie congolaise sous le poids d’une dette estimée, selon le FMI, à un peu plus de 5329 milliards de FCFA, soit 110% du produit intérieur brut (PIB) ou plus (120%).

La crise économique a eu pour conséquence la baisse des recettes publiques et des ressources budgétaires, avec comme effets collatéraux : l’accumulation de plusieurs retards de salaires dans les entreprises paraétatiques, des arriérés de pensions des retraités et de bourses des étudiants.

De même, elle a occasionné l’arrêt de plusieurs chantiers, le licenciement d’employés dans plusieurs entreprises privées, créant ainsi une situation économique morose dans le pays.

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Entamées depuis 2017, les négociations du gouvernement avec le FMI qui devaient redonner un nouveau souffle à l’économie congolaise, n’ont pas

encore abouti sur un programme bien défini, malgré plusieurs missions (au moins trois en 2018) effectuées au Congo par les experts de l’institution de Bretton Woods pour évaluer les conditions d’éligibilité du pays.

Le FMI, qui trouve insoutenable la dette du Congo envers la Chine et les traders, estimée respectivement à 34,15% et 29,90%, exige du Congo

des négociations avec ces derniers afin de la rendre plus soutenable pour pouvoir adhérer à son programme. En revanche, le gouvernement congolais a entrepris des reformes pour assainir sa gouvernance financière.

Mais malgré la santé économique fragile du Congo, l’année 2019 augure de lendemains meilleurs d’après les statistiques du Comité monétaire national, qui table sur un taux de croissance qui pourrait atteindre 1,9%, loin des moins deux pour cent (-2%) enregistrés en 2017.

Avec APA

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Crise financière : La Banque mondiale appelle le Congo à poursuivre les réformes économiques et financières

ville de Brazzaville

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ville de Brazzaville
La ville de Brazzaville

La représentante de la Banque Mondiale, Mme Korotoumou Ouattara a exhorté le gouvernement congolais à s’engager dans un ensemble cohérent et coordonné de réformes au cours des trois prochaines années afin de sortir le pays de sa fragilité économique et éviter la dérive. 

« Afin de sortir le pays de cette situation économique fragile, le gouvernement congolais doit s’engager dans un ensemble cohérent et coordonné de réformes au cours des trois prochaines années », a-t-elle recommandé, soulignant que « le changement de cap nécessite de s’éloigner du modèle économique insoutenable basé sur le pétrole, dont les prix sont très volatiles ».

Mme Ouattara s’exprimait mercredi soir à Brazzaville au cours de la publication du rapport de son institution sur la situation économique au Congo.

Ce rapport intitulé « Situation économique du Congo, changer de cap et éviter la dérive » présente une économie congolaise plus affectée et qui continue de subir une récession dans la zone de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), avec un taux d’endettement de près de 117% du PIB, alors qu’au niveau régional et international, la situation semble favorable.

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Intervenant à son tour lors de la présentation de ce document, Samba Bâ, économiste principal de la Banque mondiale a relevé que « l’économie congolaise pourra connaitre une croissance de son PIB estimé en 2% en 2018, mais qui devrait s’accélérer à 3,7% en 2019 ».

Toutefois, M. Bâ a affirmé que le pays pourrait retomber dans une récession en 2020 à cause de la fragilité de sa croissance.

Après avoir félicité la Banque mondiale pour ce rapport qui « met à nu les points forts et faibles de l’économie congolaise », le directeur de cabinet du ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Portefeuille public, Raymond Dirat a promis que le gouvernement va « s’approprier de ce document pour en faire bon usage ».

Avec APA 

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La tabaski célébrée au Congo sur fond de crise financière

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Des moutons dans un point de vente pour la Tabaski.© RFI/Ndiassé SAMB

Les musulmans congolais célèbrent, ce mardi, la fête de la tabaski, mais cette année, la crise financière a freiné l’ampleur de l’évènement pour les 800.000 fidèles que compte le pays.

Yacouba, un éleveur rencontré à Brazzaville, affirme ne pas pouvoir écouler ses moutons comme les années passées à cause de la crise économique qui secoue le pays.

« Le mouton le moins cher est vendu à 50.000 FCFA et le plus cher à 300.000 FCFA. Toutefois, je n’arrive pas à écouler mes moutons car, tout le monde se plaint de la crise », indique Yacouba.

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Surpris en train de marchander un mouton, Souleymane Cissé confie : « L’argent ne circule pas dans le pays. Avant, on pouvait acheter le mouton le jour de la tabaski à 200.000 FCFA ou 800.000 FCFA, mais aujourd’hui on ne peut pas le faire parce qu’il n’y a pas d’argent dans ce pays. C’est pourquoi, on se contente du mouton le moins cher, l’essentiel étant de passer la fête dans de bonnes conditions ».

Au Congo, dans beaucoup de structures publiques, les employés sont restés plusieurs mois sans percevoir leur salaire.

Avec l’APA 

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Congo – Crise financière : Le mea culpa stratégique du gouvernement congolais

Le Premier ministre congolais Clément Mouamba

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Le Premier ministre congolais Clément Mouamba
Le Premier ministre congolais Clément Mouamba

Le gouvernement congolais convaincu que la meilleure façon de permettre aux citoyens congolais, notamment les fonctionnaires, les étudiants et les retraités de mieux vivre consistait à « réparer l’économie ». Mais, il admet son erreur : « la crise économique et financière causée par l’effondrement des cours du baril de pétrole sur le marché international, ne permet plus au gouvernement de tenir ses engagements », ont reconnu, devant les députés, le vice-Premier ministre, chargé de la Fonction publique, de la réforme de l’Etat, du travail et de la sécurité sociale, Firmin Ayessa et le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua.

Ereinté par la chute des cours du brut à partir de 2014, le Congo, pays pétrolier, n’a plus les moyens de rembourser sa dette.

Lors de leur dernier passage à Brazzaville, les experts du FMI ont commencé à mettre le nez dans les comptes du pays pour connaître la réalité de sa détresse financière, assez édulcorée dans la comptabilité publique.

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Ils estiment que la dette congolaise se monte à 9 milliards de dollars. Cela représente 110% du PIB.

Selon les américains, la Chine est coupable de ce surendettement. Une accusation en partie justifiée car la Chine a évidemment prêté par intérêt pour assurer ses besoins en matière première.

Attirés par les rendements futurs de cette dette, beaucoup d’acteurs sont en embuscade et prêts à racheter avec une grosse décote dans l’espoir de gagner de l’argent au moment de la restructuration.

Des fonds à l’affût, et aussi des acteurs plus inattendus parmi lesquels la banque russe VTB, alliée au pétrolier Rosneft qui serait prête à racheter la dette privée du Congo.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville

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Congo : Vers un gouvernement d’union nationale pour sortir le pays de la crise financière ?

Le président congolais Denis Sassou Nguesso

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Le président congolais Denis Sassou Nguesso
Le président congolais Denis Sassou Nguesso

L’idée trotte dans des esprits et non des moindres. S’il faut nécessairement faire un remaniement ministériel, quel type de gouvernement faut-il former ? C’est ainsi que certains analystes, et non des moindres, dans l’opposition comme au sein de la majorité présidentielle, n’hésitent pas à dire qu’un «gouvernement d’union nationale» ou de réconciliation ne serait pas hasardeux. Ce ne sont pas les arguments qui manquent.

Un gouvernement d’union nationale ou de réconciliation voudrait dire qu’il y a crise. Oui, il y a effectivement crise ! Et ce, depuis la dégringolade aussi brutale des prix du baril de l’or noir et de la crise du Pool en avril 2016.

Quand on considère la situation socio-économique dans laquelle se trouvent la majorité des congolais, on ne peut s’empêcher de dire que les crises s’installent. Sur le plan politique, entre l’opposition et la majorité, il n’y a pas de dialogue.

Chaque jour qui passe creuse davantage le fossé entre eux. Autrement dit, les questions qui les divisent sont nombreuses. Il est évident qu’au sein de l’opposition, la gouvernance du régime est chaotique. Que ce soit sur le plan sécuritaire, économique et surtout social, les congolais se plaignent. En témoignent les multiples grèves et autres manifestations depuis maintenant plus de deux ans.

Ce n’est pas de gaité de cœur que les organisations syndicales organisent ces mouvements d’humeur. Il y a un véritable malaise social. Autrement, les revendications qui ont lieu en ce moment datent de plusieurs années. Si c’est aujourd’hui qu’elles sont sur la table, c’est qu’il y a problème.

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Les raisons d’un gouvernement d’ouverture s’inscrivent donc sur les plans politique, sécuritaire, social et international. Elles peuvent aussi venir des négociations avec le FMI dont la pression est très forte depuis que Brazzaville lui a caché une partie de sa dette publique lors de leurs discussions bilatérales en vue de parvenir à un programme d’aide et de réformes.

Face à cette situation de crise, l’idée d’instaurer un gouvernement d’union nationale semble la plus idoine pour la situation actuelle du pays. Ce gouvernement sera appelé à s’atteler à poursuivre la lutte prioritairement contre le premier grand fléau du pays, à savoir la corruption. Il doit aussi désenclaver les régions intérieures, en les sortants de la marginalisation.

Enfin, ce gouvernement doit œuvrer à responsabiliser aussi les jeunes et la diaspora congolaise, afin de les inclure dans le processus d’édification du pays.

Véritablement, il y a des questions sur desquelles les congolais doivent se retrouver. Sans crainte aucune !

Ce serait d’ailleurs une grande ouverture que le président de la République, Denis Sassou Nguesso aurait faite à l’endroit des fils et filles de son pays, afin que chacun, à quelque niveau qu’il soit, apporte sa pierre à l’édifice pour construire ensemble le pays.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville

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Congo : La crise financière modifie les habitudes alimentaires

Image d’archive|Le marché Total de Bacongo

«Mangez trois fois par jour et équilibré.» Le message est connu de tous et s’affiche dans nombre de publicités alimentaires depuis des années, mais il ne passe plus. En raison de la crise financière ou économique qui essore le pays, on assiste à une banalisation de cette recommandation dans plusieurs foyers des congolais économiquement faibles.

La moitié de la population congolaise est considérée comme pauvre étant donné la faiblesse de leurs revenus. Nombreux ne disposent pas des ressources suffisantes pour satisfaire leurs besoins alimentaires.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que 78 % ne prennent pas de petit-déjeuner, tandis que 32 % ne mangent que deux fois par jour.

Au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner et parfois même au goûter, c’est vraiment très dur pour des congolais démunis.

«C’est vraiment très dur, tout le monde ici souffre de cette crise financière et de la hausse des prix des denrées alimentaires. En général, les congolais ont l’habitude d’en manger trois fois par jour. Maintenant, c’est plutôt une fois le soir, une fois l’après-midi. Nous avons peu d’espoir pour l’avenir. Mais il faut que les prix redescendent par rapport à nos moyens. Sinon, plus personne ne pourra en manger», nous ont confié de nombreux congolais.

Pour les plus précaires, les journées sans repas sont habituelles : plus de 50% des adultes et 20% des enfants n’ont pas mangé pendant au moins une journée entière au cours du dernier mois.

Une personne sur deux déclare ne pas manger à sa faim «souvent», ou «parfois». Et 78% sont en situation d’insécurité alimentaire pour raison financière.

Depuis la chute des cours du pétrole, le Congo est frappé par une inflation galopante et une pénurie de nourriture. Même les produits de base, comme le manioc, la banane, le riz, l’igname, le foufou sont devenus quasiment inaccessibles.

Les sociétés qui gravitaient autour de l’activité pétrolière ont fermé les unes après les autres. Les licenciements ont été massifs. La misère a gagné les grandes villes du pays où il faisait pourtant beau vivre. Le gouvernement a des difficultés à payer les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités et les bourses des étudiants.

Germaine Mapanga 

Les Echos du Congo Brazzaville

Congo – Brazzaville : comment les ministres vivent-ils la crise financière?

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©DR

« Nous sommes à 2 mois d’arriérés de salaires », m’a confié, sous couvert d’anonymat, un ami ministre de la République. J’écarquillai alors les yeux, en signe d’étonnement, tout en ôtant mes lunettes de myopie.

La réalité est bien perceptible dans certains cabinets de ministres dépourvus d’administrations sous tutelle qui génèrent de juteuses menues recettes. C’est le cas des ministères sports, instruction civique, artisanat, santé, développement industriel, plan, enseignements(supérieur, secondaire, technique), communication et médias, recherche scientifique.

Tel n’est pas le cas aux ministères des finances, commerce, transports, hydrocarbures, économie forestière, tourisme…Où les chefs de département ne ressentent pas suffisamment les contrecoups de la crise financière aiguë qui frappe durablement le Congo, suite à la dégringolade des prix du brut sur le marché international.

Ministère des postes et télécommunications, comme sur du velours!

S’il est un ministre qui est, pour l’instant, à l’abri du besoin, c’est celui de Léon Juste Ibombo, le ministre des Postes, des Télécommunications et de L’Economie Numérique. Dans un pays où les opérateurs de la téléphonie mobile font de bonnes affaires, le ministère de tutelle reçoit mensuellement 25 millions de FCFA de l’Arpce (Agence de régulation des postes et communications électroniques ) pour le fonctionnement du cabinet et, aussi, le paiement régulier des indemnités aux collaborateurs( du ministre).

Bien plus, l’Autorité de Régulation commande, à chaque début du mois, des cartes de crédit destinées au ministère pour un montant total de 3,5 millions de FCFA , à raison de 1,7 million de fcfa par opérateur (MTN et Airtel), auxquels il faut y adjoindre 1 million de cartes de crédits téléphoniques, toujours commandées par l’Arpce, pour le compte de la direction générale de l’administration des Postes et Télécommunications(DGAPT).

Last but no least, il y aussi la dotation mensuelle des cartes de carburant respectivement reparties de la manière suivante : ministre (500.000 fcfa), Direction générale (400. 000 fcfa), Directeur de cabinet du ministre (300. 000), soit un total de 1,2 million de FCFA de cartes carburant offertes pas l’Arpce. 

En ces temps d’assèchement financier, n’est-il pas temps que toutes ces dotations de l’Autorité de régulation transitent par le Trésor, unique caisse publique de l’Etat?

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