Echec d’un coup d’Etat au Gabon au moment où le président, malade, était à l’étranger

Le président Ali Bongo leur de ses vœux télévisés aux Gabonais le 31 décembre 2019

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Le président Ali Bongo leur de ses vœux télévisés aux Gabonais le 31 décembre 2019
Le président Ali Bongo leur de ses vœux télévisés aux Gabonais le 31 décembre 2019

Une tentative de coup d’Etat menée par une poignée de soldats a échoué lundi au Gabon, pays dont le président, malade, est absent depuis deux mois et demi et où le gouvernement n’assure plus que les affaires courantes.

Le chef du commando, le lieutenant Ondo Obiang Kelly, commandant-adjoint de la Garde républicaine (GR) chargée de la protection de la présidence, a été arrêté et deux autres membres du commando ont été tués, a annoncé la présidence.

Un groupe de militaires est apparu lundi à l’aube à la radio-télévision nationale (RTG) appelant à un soulèvement et annonçant la prochaine formation d’un « Conseil national de restauration » de la démocratie.

Le chef du groupe « a été arrêté », selon la présidence. « La situation est sous contrôle ».

Les forces de sécurité ont « pris le bâtiment (de la radio) d’assaut, abattu deux membres du commando et libéré les otages », selon un communiqué. Les membres du commando, après avoir « neutralisé » des gendarmes ont lu leur communiqué.

Les forces de sécurité ont été déployées, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou. Les frontières du pays restent ouvertes.

En revanche, l’internet était toujours coupé dans Libreville en soirée. L’ONG Internet sans frontières a « condamné avec la plus grande fermeté la coupure internet intervenue au Gabon le 7 janvier 2019, à la suite d’une tentative de coup d’Etat militaire ».

M. Mapangou, a parlé d’une dizaine de militaires impliqués dans la tentative de coup d’Etat. La présidence avait indiqué auparavant que six militaires étaient impliqués.

« Il ne sera toléré aucun trouble et aucune incitation à la haine ni à l’insurrection », a ajouté le porte-parole, invitant les Gabonais « à vaquer librement à leurs activités ».

La RTG a repris ses programmes lundi soir.

En début de soirée, les rues de Libreville étaient calmes et vides.

L’Union africaine a « fermement » condamné « la tentative de coup », réaffirmant « le rejet total par l’UA de tout changement inconstitutionnel de pouvoir ».

Paris a également condamné cette tentative de coup d’Etat, appelant au « strict respect » de la Constitution dans cette ancienne colonie française et pays producteur de pétrole.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné la tentative de putsch et lancé un appel pour que tous les acteurs politiques suivent les moyens constitutionnels. M. Guterres a toujours été opposé « aux changements de pouvoir non constitutionnels, surtout par la force », a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric.

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– Blindés –

Dans la matinée, des coups de feu ont été entendus. Des blindés avaient bloqué l’accès à l’un des grands boulevards de Libreville.

Dans un seul quartier populaire proche de la radio, des dizaines de jeunes ont incendié une voiture et enflammé des pneus, semblant vouloir répondre à l’appel au soulèvement des mutins.

Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Le lieutenant Ondo Obiang Kelly s’est dit président d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS). Deux militaires, coiffés des bérets verts de la GR et tenant des fusils d’assaut, se tenaient derrière lui lors de la lecture de son message.

Le mouvement « demande à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre à nous », a déclaré le militaire en annonçant la prochaine formation d’un « Conseil national de restauration » afin de « garantir au peuple gabonais une transition démocratique ».

– « Si vous dormez, réveillez-vous! » –

Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, âgé de 59 ans et dont la famille est au pouvoir depuis 1967, a été transféré au Maroc, où il poursuit depuis sa convalescence.

La vacance du pouvoir n’a pas été déclarée en l’absence du chef de l’Etat. La Cour constitutionnelle a transféré une partie de ses pouvoirs au Premier ministre et au vice-président.

« Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins (…), levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue », a encore déclaré le militaire à la radio. Il a invité « tous les hommes du rang et les sous-officiers » à se procurer « armes et munitions » et à « prendre le contrôle » des points stratégiques du pays.

Le militaire a appelé la population à les soutenir, « pour sauver le Gabon du chaos ».

Le 31 décembre, le président Bongo, affaibli, avait pris la parole de Rabat pour la première fois depuis son hospitalisation. Sa déclaration du nouvel an a été qualifiée par les militaires putschistes de « honte » pour un « pays (qui) a perdu sa dignité ».

Les militaires putschistes ont dénoncé la « confiscation du pouvoir par ceux qui le 31 août 2016 ont fait assassiner nos jeunes compatriotes », en référence aux troubles qui avaient suivi la dernière présidentielle qui avait vu la réélection, contestée par l’opposition, d’Ali Bongo.

Le président a succédé en 2009 à son père Omar, à la mort de ce dernier, et a été réélu en 2016. Omar Bongo a dirigé le Gabon de 1967 à sa disparition.

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Congo : Le journal Troubadour accuse le général Norbert Dabira de faire un coup d’Etat

Général Norbert Dabira

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Général Norbert Dabira
Le Général Norbert Dabira ©DR

Le mois de décembre a été marqué au Congo, entre autres faits, par la mise à nu par les services de renseignement congolais d’une tentative de coup-d’état, dont le général Norbert Dabira serait le cerveau. Selon notre confrère le Troubadour dans sa parution n°122 du 21 décembre, cette affaire aurait mis en évidence des failles manifestes créées dans l’appareil sécuritaire du président congolais.

Avec maints détails tirés à l’évidence des procès verbaux d’auditions, le Troubabour, par la plume d’Anicet Samba livre un récit glaçant sur la tentative de coup-d’état, dont le but était l’élimination physique du président Denis Sassou N’Guesso, en faisant exploser son avion en plein vol.

Extraits :

« Lorsque le général Norbert Dabira franchit le seuil de la direction générale de la surveillance du territoire (DGST) ce matin du 7 décembre 2017, il ne sait pas vraiment s’il va repartir chez lui. Prévoyant, avant de quitter son domicile, il avait pris soin de souffler à ses proches d’ébruiter cette convocation. C’est que l’homme se doutait bien de quelque-chose. Mais il était loin de penser qu’il avait commis une grosse «bourde» en approchant le général Nianga Mbouala Ngatsé pour le mettre au courant d’un projet visant à «neutraliser» le président de la République, Denis Sassou-N’Guesso. Mais, peu après, lorsqu’on lui fait écouter dans les locaux de la DGST sa conversation téléphonique avec le Commandant de la Garde républicaine, il réalise alors l’étendue de sa méprise et manque de peu de s’écrouler tant qu’il est confondu au plus haut point. Sur le moment, il regrette d’avoir fait confiance en cet officier général dont il pensait qu’il n’était plus en odeur de sainteté avec le pré- sident de la République depuis l’incarcération de ses deux cousins, Okandzé Okourou Jean Stéphane et Okandzé Okourou Elie, le second ayant été son directeur de cabinet. »

Selon le Troubadour, la méprise du général Dabira d’associer le général Nianga Ngatsé Mbouala à son projet, serait due au fait qu’il le croyait en rupture de banc avec le président de la république, depuis la prétendue affaire de son accointance avec le pasteur Ntoumi.

Et de poursuivre :

« Convaincu certainement que cette affaire avait fini par jeter un coup de froid entre le président de la République et son commandant de la Garde républicaine, le général Norbert Dabira aurait décidé de se rapprocher de ce dernier.

À l’occasion d’un premier contact, l’ancien haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants aurait dépeint la situation économique et sociale que traverse le Congo. Il lui aurait confié qu’à l’allure où allaient les choses, eux qui étaient au pouvoir risquaient de tout perdre à la suite d’une explosion sociale. Il lui aurait alors fait une proposition, vue sa proximité avec le président de la République.

D’après les premiers éléments de l’enquête, le général Norbert Dabira aurait suggéré l’élimination physique du président de la République. À cette proposition, le général Nianga Mbouala Ngatsé aurait répondu qu’il valait mieux le déposer et l’assigner à résidence à Oyo, son village natal. Mais le général Norbert Dabira aurait rétorqué en ces termes: «Denis Sassou-N’Guesso est un grand guerrier. Il peut se retourner contre nous, même retiré dans son village natal». C’est alors que le Commandant de la Garde républicaine aurait demandé à son interlocuteur ce qu’il fallait faire en définitive. Norbert Dabira aurait alors fait cette proposition extrême à son interlocuteur : faire exploser l’avion présidentiel en plein vol.

C’est sur cette entente que les deux hauts officiers se seraient séparés.

Norbert Dabira devait quelques jours plus tard se rendre à Paris. Mais, avant de voyager, il aurait fait parvenir au général Nianga Mbouala Ngatsé un téléphone avec une puce d’un opérateur de téléphonie mobile de la République Démocratique du Congo, en lui recommandant de ne jamais l’appeler par un numéro de Brazzaville. Mais il ressort dans les premiers éléments de l’enquête que le général Nianga Mbouala Ngatsé aurait malgré tout appelé son «complice» à Paris par un numéro de Brazzaville. »

C’est une communication téléphonique échangée par les généraux Dabira et Nianga Mbouala qui aurait confondu le général Dabira. Le Troubadour raconte la scène dans ses moindres détails. « Lorsqu’on lui fait écouter dans les locaux de la DGST sa conversation téléphonique avec le Commandant de la Garde républicaine, il réalise alors l’étendue de sa méprise et manque de peu de s’écrouler tant qu’il est confondu au plus haut point. »

« Devant l’évidence des enregistrements téléphoniques, le général Norbert Dabira n’aurait pas eu de grands arguments de défense.

S’il n’a pas été gardé à la DGST, l’ancien haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants ne peut plus sortir de Brazzaville jusqu’à la fin de l’enquête, son passeport lui étant retiré.

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Aujourd’hui, les enquêteurs cherchent les éventuels complices du général Norbert Dabira aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. On dit qu’il aurait eu de nombreux contacts en Europe, notamment avec des marchands d’armes.

D’autres interrogatoires pourraient avoir lieu et même une confrontation entre les deux généraux. »

Selon notre confrère le Troubadour, des officiers et sous officiers voire des hommes de rangs de la garde et sécurité présidentielles seraient compromis dans cette affaire dont l’enquête suit son cours. D’où l’analyse qu’il en dégage :

« Ce projet de complot a déjà installé un véritable malaise au cœur du pouvoir. La programmation de l’assassinat de Denis Sassou N’Guesso (lequel apparaît comme le point d’équilibre de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le pays) par des proches, ne pouvait laisser que ce sentiment. Cette conspiration peut laisser supposer aujourd’hui, s’agissant du pouvoir, que le ver serait dans le fruit.

Avant même l’aboutissement de l’enquête, cette conspiration présumée a introduit la méfiance et la suspicion dans les rouages du pouvoir. Ajouté à la grave crise économique et financière que connaît le pays, ce complot, s’il est avéré, devrait nécessiter, en toute logique, une recomposition des forces au sein du pouvoir. »

Notes de lecture de Bertrand BOUKAKA

Les Échos du Congo Brazzaville

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Un coup d’Etat a été déjoué au Niger

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 Mahamadou Issoufou, président du Niger|DR
Mahamadou Issoufou, président du Niger|DR

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a affirmé qu’une tentative de coup d’Etat a été déjoué au Niger, justifiant une vague d’arrestations de militaires à travers le pays, au cours d’une allocution à la télévision nationale jeudi soir.

Le gouvernement vient de déjouer une tentative malheureuse de déstabilisation des institutions, a déclaré M. Issoufou dans un message traditionnel diffusé à la veille des cérémonies de l’indépendance.

Les réseaux sociaux et la presse locale avaient évoqué lundi des arrestations de militaires, informations qui n’avaient pas été pas jusqu’à présent confirmées par les autorités.

Aucun représentant de l’opposition n’était joignable dans l’immédiat.

L’objectif de ces individus animés par je ne sais quelle motivation était de renverser les institutions démocratiquement élues en utilisant les moyens mis à leur disposition par le peuple pour assurer sa sécurité, a ajouté M. Issoufou.

Une élection présidentielle est prévue le 21 février 2016. M. Issoufou, qui a été élu en 2011, brigue un second mandat lors de ce scrutin.

Alors que toutes les institutions, qui en ont la charge préparent activement les élections afin que le peuple nigérien puisse faire son arbitrage dans la transparence, une poignée d’individus qui ont la tête dans les années 1960 ont décidé de substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain, a poursuivi le président.

Ces derniers envisageaient notamment d’utiliser la puissance de feu des moyens aériens, a-t-il ajouté.

Les principaux auteurs de cette folle aventure ont pu être tous identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul en fuite. La situation est calme et sous contrôle, l’enquête en cours permettra d’identifier les autres acteurs et complices éventuels de ce funeste complot contre la sûreté de l’Etat, a-t-il conclu.

Parmi les personnes arrêtées selon la presse et les réseaux sociaux, figurent le général d’aviation Souleymane Salou, 62 ans, ancien chef d’état-major des armées sous le régime militaire du Général Djibo Salou (2010) auquel M. Issoufou avait succédé au pouvoir, le lieutenant-colonel Idi Abdou Dan Haoua, commandant de la Base aérienne de Niamey ou le Commandant Naré Maidoka, chef du 1er Bataillon d’Artillerie de Tillabéri, une ville située à une centaine de km à l’ouest du pays et proche de la frontière avec le Mali.

En 2011, le président Issoufou avait déjà annoncé dans un message à la Nation avoir déjoué un putsch contre son régime. Selon les autorités, dix militaires dont des officiers avaient alors été arrêtés pour tentative de renversement du régime et tentative d’assassinat du chef de l’Etat.

Les relations sont tendues entre le pouvoir et l’opposition à l’approche des élections de février. Mardi, l’opposition a suspendu sa participation au comité sur l’audit du fichier électoral réclamant des experts internationaux et critiquant les délais trop courts.

En outre, les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection alors qu’un des principaux opposants Hama Amadou, candidat à la présidentielle, est emprisonné depuis son retour au Niger il y a trois semaines. Il est accusé de trafic présumé de bébés avec le Nigeria mais l’opposition dénonce un procès politique.

En août, l’opposition avait rejeté le calendrier fixé par la commission électorale, dénonçant une absence de consensus. Elle avait auparavant critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son allégeance au président.

Vendredi, le Niger va célébrer le 57e anniversaire de son indépendance dans la sobriété en compassion pour les victimes des attaques jihadistes et du groupe islamiste nigérian Boko Haram, selon le Premier ministre, Brigi Rafini.

Depuis février, Boko Haram mène des attaques meurtrières dans la zone de Diffa, frontalière du fief des insurgés islamistes dans le nord-est du Nigeria, alors que l’armée nigérienne peine à contenir ces incursions.

Par l’AFP