L’opposant Félix Tshisekedi proclamé vainqueur de la présidentielle en RDC

Félix Tshisekedi

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Félix Tshisekedi
L’opposant Félix Tshisekedi, élu à la tête de laRDC, à Kinshasa, le 29 décembre 2018. LUIS TATO / AFP

La commission électorale (CENI) de la République démocratique du Congo (RDC) a fait durer le suspense avant de proclamer le nom du successeur du président Joseph Kabila, dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 janvier. Aux premières heures de jeudi, la CENI a révélé qu’en vertu des résultats provisoires du vote du 30 décembre 2018, l’opposant Félix Tshisekedi avait été élu à la tête du pays.

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« Ayant obtenu 7 051 013 suffrages valablement exprimés, soit 38,57 %, est proclamé provisoirement élu président de la République démocratique du Congo M. Tshisekedi Tshilombo Félix », a déclaré le président de la CENI, Corneille Nangaa.

Ce résultat sans précédent en RDC peut encore faire l’objet de recours. Les vaincus, parmi lesquels le candidat du parti au pouvoir Emmanuel Ramazani, ont la possibilité de saisir le Conseil constitutionnel, qui dispose alors de dix jours pour mener des auditions et juger de la validité des résultats.

Des sympathisants de l’UDPS de M. Tshisekedi étaient réunis au siège du parti pour suivre cette soirée électorale. Des policiers ont été déployés autour du siège de la CENI à Kinshasa et sur le principal boulevard de la capitale, de crainte de violences.

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Internet coupé depuis le 31 décembre

Trois fois reportée depuis fin 2016, cette élection a permis de désigner le nom du successeur du président Kabila, qui n’a pas brigué un troisième mandat interdit par la Constitution. Trois principaux candidats sur 21 étaient en course : son dauphin, Emmanuel Ramazani Shadary, et les deux opposants, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu.

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Les résultats annoncés sont en contradiction avec le décompte effectué par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), selon laquelle la victoire revient à Martin Fayulu, ont cependant déclaré deux diplomates quelques instants après l’annonce de la CENI, rapporte l’agence de presse Reuters.

Des opposants ont accusé les autorités de fraude et des rumeurs font état de négociations secrètes entre le gouvernement et M. Tshisekedi, en vue d’un partage du pouvoir. Internet est coupé depuis le 31 décembre 2018 au lendemain du scrutin en RDC, pays qui n’a jamais connu de transmission pacifique du pouvoir.

C’est la Cour constitutionnelle qui proclamera les résultats définitifs de l’élection. Dans le calendrier initial, celle-ci était prévue pour le 15 janvier, avec une prestation de serment du nouveau président élu le 18 janvier. Ce calendrier a cependant pris quatre jours de retard avec le report de la proclamation des résultats provisoires de dimanche à ce jeudi.

AVEC AFP 

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RDC : Les élections auront lieu en novembre 2018, selon Corneille Nangaa, président de la CENI

Corneille Nangaa

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Le président de la CENI a, dans sa présentation du calendrier électoral possible suite aux options levées par le forum (présidentielle, législatives et provinciales en une séquence), annoncé aux délégués du dialogue que les scrutins devraient se tenir en novembre 2018.

A compter de juillet 2017, quand le fichier électoral sera disponible, « il faudra 504 jours à la CENI pour organiser les scrutins ».

La CENI espère enrôler 45 millions d’électeurs mais, selon Corneille Nangaa, « les défis à surmonter seront ensuite d’ordre légal, technique et financiers ».

Au niveau légal, avant l’inscription des candidats, le parlement devra voter une loi sur la répartition des sièges par circonscription en fonction du nouveau fichier.

A ce moment-là seulement, la CENI sera en mesure de passer commande des bulletins de vote et effectuer ensuite leur déploiement, dans les différents bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national, avec urnes, encre et autres matériels électoraux. En plus du matériel, la CENI devra recruter et former le personnel du processus électoral.

Tout cela a un coût certain (non encore connu), à mobiliser dans les délais.

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