Congo: le président Sassou conforte son image de bâtisseur avant la présidentielle

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Le président congolais Denis Sassou Nguesso, candidat à sa propre succession, a lancé lundi à Brazzaville le chantier d'un nouvel hôpital
Le président congolais Denis Sassou Nguesso, candidat à sa propre succession, a lancé lundi à Brazzaville le chantier d’un nouvel hôpital

Le président congolais Denis Sassou Nguesso, candidat à sa propre succession, a lancé lundi à Brazzaville le chantier d’un nouvel hôpital lors d’une cérémonie aux allures de meeting politique à un peu plus d’un mois de la présidentielle du 20 mars, a constaté un journaliste de l’AFP.

Armé d’une truelle, le chef de l’État a posé symboliquement la première pierre de cette future structure d’une capacité d’accueil de plus de 440 lits, dont quatre bâtiments ont déjà commencé à sortir de terre.

M. Sassou Nguesso avait inauguré mercredi une route reliant la Sangha (nord du Congo) au sud du Cameroun. Jusqu’au 3 mars, il doit participer en plusieurs endroits du pays à une série de lancements de chantiers ou d’inaugurations de projets (route, usine, université…), selon un programme du protocole national consulté par l’AFP.

« La vision d’un grand homme est la force d’une nation. Sassou Nguesso, notre choix pour aller plus loin », pouvait-on lire sur des banderoles sorties pour l’inauguration du chantier de l’hôpital de Brazzaville, marquée par une forte présence de militants du Parti congolais du travail (PCT), la formation du chef de l’État.

Destiné à être géré par l’armée, l’hôpital, d’un coût estimé à 167,2 milliards de francs CFA (plus de 250 millions d’euros) et dont la construction devrait durer quatre ans, sera ouvert à tous et comprendra notamment un service pédiatrique et obstétrique, selon les autorités.

Les travaux sont réalisés par une société israélienne, AMS, sous la supervision du groupe français Egis International.

Dix candidats, dont M. Sassou Nguesso, se sont déclarés pour la présidentielle du 20 mars.

La participation du chef de l’État sortant à ce scrutin est rendue possible par un changement de constitution ayant fait sauter les deux verrous qui lui interdisaient de briguer un troisième mandat.

La nouvelle loi fondamentale a été promulguée en novembre après son adoption lors d’un référendum boycotté par la quasi-totalité de l’opposition, qui en a rejeté les résultats.

La campagne électorale pour la présidentielle doit s’ouvrir le 4 mars.

Par l’AFP

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Alain Akouala, ministre congolais: «Le président est dans une posture de construction d’un legs historique»

Le ministre Alain Akouala-Atipault.

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Le ministre Alain Akouala-Atipault.
Alain Akouala Atipault, Ministre à la présidence de la République chargé des Zones économiques spéciales

Ministre à la présidence de la République, chargé des zones économiques spéciales, membre du bureau politique du P.c.t (Parti congolais du travail), Alain Akouala-Atipault a accordé une interview au magazine «Marchés Africains», qui a consacré une édition hors-série au Congo, parue en mai 2015. Dans cette interview, il critique les leaders de l’opposition qui «ne militent pas pour le progrès et l’amélioration des conditions de vie, mais pour leurs intérêts personnels».

Il considère que «le président Sassou-Nguesso, aujourd’hui, n’est véritablement plus dans une posture de conquérant du pouvoir, mais plutôt de construction d’un legs historique pour la postérité». Voici l’intégralité de cette interview.

* Que répondez-vous aux leaders de l’opposition qui sont farouchement opposés à une modification de la Constitution congolaise?
** Nos frères de l’opposition manquent de constance dans leurs idées, et cela les rend ridicules. Je rappelle qu’en 2009, tous ces soi-disant leaders de l’opposition étaient pour le changement de la Constitution. Mathias Dzon, Clément Mierassa, Joseph Kignoumbi Kia-Mboungou et autres Pascal Tsaty-Mabiala ne sont pas des politiciens de conviction. Leur souci n’est pas le Congo, mais leur petite personne. Ils ont peut-être oublié et croient s’être racheté une conduite. Et pourtant, quand ils étaient candidats à la présidentielle du 12 juillet 2009, chacun a déclaré vouloir, une fois élu, changer en priorité la Constitution du 20 janvier 2002. Exemple de ce que Clément Mierassa, l’un de ceux qui «gueulent» le plus, ardent défenseur de la Constitution aujourd’hui, a soutenu, à l’époque; je cite: «Le mandat de sept ans est une aberration. Pourquoi? Prenez les États-Unis. C’est un régime de type présidentiel. Et vous savez que la durée du mandat est de quatre ans. Et au Congo, on a voulu renforcer les pouvoirs entre les mains d’une seule personne. Et faire un mandat de sept ans. Si on renforce autant de pouvoirs entre les mains d’une seule personne, il faut fondamentalement revoir la durée du mandat». On comprend que la plupart de ces opposants ne militent pas pour le progrès et l’amélioration des conditions de vie, mais pour leurs intérêts personnels…

*Mais les temps ont changé, puisque l’opposition congolaise semble avoir trouvé un allié de taille dans la communauté internationale: Washington et Paris sont opposés à tout changement de cette Constitution. Ces positions ne peuvent-elles pas conduire le P.c.t ou le président Sassou-Nguesso à faire marche arrière sur ce supposé changement de la Constitution?
** Croyez-vous qu’en Afrique et, particulièrement au Congo, nous ayons de la boue à la place du cerveau? Est-ce que nous sommes des demeurés? Cette communauté internationale devrait «manger son chapeau», notamment au regard de ce qui s’est passé en Lybie, en Irak ou encore en Syrie, ou de ce qui a failli se produire en Iran. Cette même communauté internationale n’a pas en elle-même un fonctionnement démocratique. Quand vous voyez que certaines dispositions, à l’exemple de la Charte des Nations unies, ne sont pas respectées quand il s’agit de déclencher un certain nombre de conflits, où est la soi-disant démocratie mondiale? Lorsque la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu, que l’on attend depuis les années 90, n’est toujours pas entreprise, alors que des pays importants comme l’Allemagne et le Japon, qui ne sont pourtant pas africains, attendent qu’on daigne leur octroyer un siège, où est la démocratie? Ils ont leur point de vue, mais qui est sous-tendu par une réalité économique. Qu’on ne perde pas de vue que l’Afrique est au cœur des convoitises internationales, même si cela ne doit pas nous dédouaner de nos fautes et de nos erreurs au niveau de la gouvernance de nos États, et qui servent de prétexte à ces dites «grandes puissances», pour mettre cela en relief et dire à nos jeunes: vous voyez comment vos gouvernants travaillent mal, alors faites la révolution…

* Beaucoup pensent qu’en cas de changement de Constitution, ce sera toujours le président Sassou-Nguesso à la barre. Mais jusqu’à preuve du contraire, celui-ci n’a rien dit et pourrait à la surprise générale ne même pas se présenter. Par son silence, n’alimente-t-il pas involontairement la pression et ce climat de rumeur?
** Denis Sassou-Nguesso est, incontestablement, le dernier des géants de la politique africaine, un homme qui domine, par son aura, toute la classe politique congolaise et qui a vu émerger tout son personnel politique actuel, un homme qui, dès 17 ans, s’est engagé dans l’action politique.
En 1963, lors de la démission de l’abbé Fulbert Youlou, c’est lui qui ouvre le portail du Palais à Jacques OpangauIt qui avait abrégé sa mission à Rome, pour venir se constituer, par solidarité, prisonnier au côté du président Fulbert Youlou. Bref, cela vous donne une idée de la place qu’il occupe dans l’histoire de notre pays. Mais, c’est un homme qui ne parle jamais de lui. Par conséquent, face à lui, tous ces opposants se disent: s’il est encore candidat, nous n’avons aucune chance. Cela signifie qu’ils veulent le pouvoir pour le pouvoir, et n’ont aucun projet politique. Alors que le président, aujourd’hui, n’est véritablement plus dans une posture de conquérant du pouvoir, mais plutôt de construction d’un legs historique pour la postérité. L’opposition et tous les candidats virtuels à la magistrature suprême, ne l’ont toujours pas compris.

Propos recueillis par
Christian LAPEYRE
(Pour le magazine «Marchés Africains» Edition Congo, hors-série n°43 Mai 2015, page 13).

Sassou N’Guesso lance les travaux de construction des voies d’accès au stade de Kintélé

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Le président de la République saluant la population après avoir lancé les travaux
Le président de la République saluant la population après avoir lancé les travaux

Le président de la République a procédé le 8 mai à Talangaï, dans le 6e arrondissement de Brazzaville, au lancement officiel et à la visite des travaux de construction des voies d’accès au complexe olympique de Kintélé qui abritera dans quelques mois les 11e Jeux africains, dits jeux du cinquantenaire.

Les travaux dont la fin est espérée dans dix-sept semaines concernent la construction de deux échangeurs au niveau du carrefour « Keba na virage » et d’un viaduc de 2×2 voies (3e sortie nord de Brazzaville. Toujours dans le même cadre, il s’exécute également deux autres projets de réhabilitation, d’élargissement et de réaménagement de la RN2 dans son tronçon rond-point Mikalou-pont Djiri ainsi que la deuxième sortie nord de Brazzaville. « C’est un ensemble d’ouvrages intimement intégrés, communiquant étroitement entre eux, qui se conçoivent pour créer une parfaite symbiose et une fluidité entre la ville de Brazzaville et l’épicentre des Jeux africains situés à 7 km », a indiqué le ministre chargé de l’Aménagement du territoire et de la Délégation générale aux grands travaux, Jean Jacques Bouya en présentant les ouvrages.

Selon lui, l’étude des voies d’accès au complexe de Kintélé a révélé qu’il est possible d’assurer en un temps record, l’acheminement de 35 000 spectateurs par bus en trois rotations, 25 000 par véhicules privés et 12 223 personnes par taxis. En effet, il est prévu la réalisation d’un premier échangeur à « Keba na virage » avec un passage supérieur permettant les échanges entre les avenues des Trois-Martyrs, Marien-Ngouabi et la troisième sortie nord. Un deuxième échangeur avec un passage supérieur sera construit à hauteur du ruisseau Kélékélé pour fluidifier les échanges entre la deuxième sortie nord et la troisième sortie. Les travaux réalisés actuellement à 45% par la société SGEC Congo pour un montant de 28,1 milliards FCFA, concernent aussi le réaménagement de l’avenue des Trois-Martyrs sur 660 m entre l’école Fleuve-Congo et le carrefour Keba na virage et la réalisation de la rampe d’accès sud du viaduc sur 1 km.

Quant à la construction du viaduc de 2×2 voies (3e sortie nord de Brazzaville), les travaux sont exécutés à 67% par la société China road & bridge corporation (CRBC) pour un montant de 102, 5 milliards FCFA. Ils portent, entre autres, sur la réalisation d’un ouvrage d’art de 7 km le long du fleuve-Congo, de type viaduc à travées indépendantes par poutres précontraintes. Il y est aussi prévu la réalisation de la rampe d’accès nord du viaduc sur 800 m. Le contrôle des deux lots est assuré par la société française Egis International.« Le viaduc permettra aux touristes et aux défenseurs de la nature de contempler la pittoresque et ressuscitée baie de Ngamakosso en passe d’être valorisée en ville du futur, dans un projet harmonieux. La réalisation de ce chantier est finalement venue ressusciter un site qui partait à l’abime et qui n’accrochait pas grand monde », a rappelé Jean Jacques Bouya.

S’agissant des autres travaux, ils sont liés à la réhabilitation, l’élargissement et au renforcement de la chaussée existante circulable de 7 m à 9 m, avec création des arrêts de bus hors chaussée. Ceci sur la RN2, le tronçon rond-point Mikalou-pont Djiri sur une longueur de 14,30 km. Le chantier est exécuté à 35% par la société Andrade Gutierrez pour un coût de 40, 8 milliards FCFA et le contrôle est assuré par le bureau d’études Afri-Congo. Le dernier volet consiste au réaménagement de la deuxième sortie nord de Brazzaville. Il s’agit notamment du renforcement de la chaussée existante et la réfection des trottoirs et des équipements de la route dans la zone périurbaine, entre la rivière Kélékélé et le pont sur la Djiri. Le niveau d’exécution des travaux réalisés en duo par le groupement Colas pour un montant de 55, 3 milliards FCFA, est estimé à 20%.

Le ministre de l’Aménagement du territoire a enfin déclaré que le projet consistant à rallier le pont du Djoué au viaduc Kintélé, en passant par la Case de Gaulle, le restaurant Mami Wata, la Slog, le rond-point St Tropez, hôpital de Talangaï et « Keba na virage » permettra un rééquilibrage de l’agglomération. Il s’agira d’un basculement presque régulier des flux automobiles et humains portés par l’activité qui s’annonce vitale dans la désormais ville de Kintélé. « D’ici à quelques mois seulement, pour rallier Mpila, Talangaï et Kintélé à partir de Bacongo, on ne sera pas obligé d’affronter l’engorgement du CCF, Congo-Pharmacie, la Gare centrale, Dragage et consort. On s’affranchira tranquillement au bord du fleuve, en suivant la corniche », a conclu Jean Jacques Bouya.

>>> À lire aussi : 11è Jeux africains – Sassou N’Guesso –  « contre vents et marées, les Jeux doivent se tenir comme prévu »

Rappelons que les 11e Jeux africains sont prévus du 4 au 19 septembre à Brazzaville.

© Adiac-Congo