Congo : Lancement d’un contrôle des produits alimentaires dans les marchés

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Le directeur général de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des fraudes (DGCCRF) au ministère congolais du Commerce, Philippe Ntsondé Mondzie, a lancé jeudi à Brazzaville, un contrôle des produits alimentaires non conformes à la réglementation commerciale.

« Un contrôle commercial se fera sur toute l’étendue du territoire national pour évaluer la conformité au respect de la réglementation commerciale par les établissements alimentaires », a déclaré Philippe Ntsondé Mondzie. Selon lui, l’opération nettoyage des produits périmés se déroulera dans les 11 autres départements du pays.

Pour lui, un accent particulier sera mis sur les dates de péremption des produits alimentaires, cosmétiques, pharmaceutiques et parapharmaceutiques, d’hygiène et d’entretien. Philippe Ntsondé Mondzie a expliqué que tous les produits en vente au Congo devraient avoir des notices écrites en langue française, la langue officielle. « Les produits qui n’auront pas ces notices seront aussi saisis », a-t-il prévenu.

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Par ailleurs, Philippe Ntsondé Mondzie a exhorté ses agents à plus de vigilance sur le respect et à la publication des prix des produits pharmaceutiques. « Vous avez un serment de loyauté envers la République. Votre mission première est de protéger le consommateur et de veiller à la loyauté des transactions commerciales », a-t-il lancé.

Cette décision a été prise pour donner suite à l’entêtement des commerçants qui gardent encore dans les rayons des différents espaces commerciaux, des produits susceptibles de nuire à la santé et même de donner la mort aux consommateurs.

Avec PANA 

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La RDC interdit l’importation de la viande de porc de l’UE

viande de porc de l’UE

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viande de porc de l’UE
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L’importation, la commercialisation et la consommation des produits à base de la viande de porc sont interdites jusqu’à nouvel ordre sur toute l’étendue de la RD Congo, annonce le ministère du Commerce extérieur. 

En outre, les services du commerce sont instruits à procéder au retrait du marché et à la destruction desdits produits suivant les normes, précise la même source qui enjoint aux services opérant aux frontières de la RD Congo de consigner ces produits.

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Cette prise de position du gouvernement congolais fait suite à une directive de l’Union européenne du 22 janvier 2019 en rapport avec la viande de porc en provenance de l’UE en général et des Pays-Bas en particulier. Cette denrée alimentaire est soupçonnée d’être à la base d’une épidémie d’origine alimentaire, rapporte encore le communiqué.

Avec APA 

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Congo : Trois agents du Ministère du commerce pris en flagrant délit de faux et d’usage de faux en matière d’écriture publique

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Trois agents de la direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales ont été pris en flagrant délit de faux et d’usage de faux en matière d’écriture publique par une enquête menée par le cabinet du ministre congolais du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, selon le directeur général de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales, Philippe Nsondé-Monzié.

«Ils scannaient la signature du directeur général pour s’auto-établir des ordres de missions et aller sur le terrain pour harceler injustement les commerçants de la place de Brazzaville.

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Précisément dans les secteurs de l’alimentation et cométique, des dépôts de boisson, bars, caves, chambres froides et boucheries, restaurants, hôtels, boulangerie, pâtisserie, pharmacie, boutiques et magasins de vente d’habillement, boutiques de vente des pièces détachées, quincaillerie », a expliqué Philippe Nsondé-Monzié à la presse nationale.

Le directeur général de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales, a annoncé que les trois agents pris en flagrant délit de faux en écriture feront l’objet des poursuites pénales, jusqu’à leur emprisonnement.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville

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Le G20 moins ambitieux qu’espéré sur l’Afrique

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Le G20 s’est pour la première fois engagé samedi à soutenir l’économie africaine, dans le but de réduire l’immigration, sans se montrer pleinement à la hauteur des promesses d’Angela Merkel ni des attentes des ONG.

« Nous sommes prêts à aider les pays africains intéressés » et « encourageons le secteur privé à saisir les opportunités économiques africaines en soutenant une croissance durable et la création d’emplois », écrivent les principaux pays développés dans leur déclaration finale.

L’objectif est de « lutter contre la pauvreté et les inégalités en tant que cause essentielle des migrations », soulignent-ils, faisant de cette entrée de l’Afrique à l’agenda du G20 une initiative clairement destinée à endiguer l’arrivée en Europe d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la misère.

L’Allemagne, qui a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile depuis 2015, avait dès février soumis au G20 Finances ses partenariats baptisés « Compact with Africa » avec la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie, visant à stimuler l’investissement privé, avant de les préciser en juin lors d’un G20 Afrique, format inédit.

« Nous avons pour la première fois un plan de développement pour et par l’Afrique, et nous pouvons désormais travailler avec l’Afrique », s’était réjouie la chancelière allemande Angela Merkel vendredi lors de l’ouverture du sommet.

– Jihadisme au Sahel –

L’approche choisie par Berlin, « sur un sujet que les Français ont beaucoup porté par le passé », marque une volonté « de renouveler les pratiques » en se concentrant sur les initiatives privées, souligne Sébastien Jean, directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).

Si l’Allemagne a nettement augmenté son aide au développement – la portant à 0,7% de son produit intérieur brut contre 0,38% pour la France, selon l’ONG One -, elle n’a obtenu de ses partenaires du G20 aucun engagement sur le soutien public à l’Afrique, notion absente du communiqué final.

« Les Etats-Unis ne seront probablement pas en position de s’engager en Afrique, comme cela serait pourtant nécessaire – et ce d’autant moins qu’ils n’ont quasiment plus d’intérêts pétroliers dans les régions arabe et africaine », expliquait Mme Merkel jeudi à l’hebdomadaire Die Zeit, livrant une des clés du problème.

Mais loin du plan annoncé pour le continent, les initiatives « Compact » ne concernent pour l’heure que sept pays qui attirent déjà les investisseurs, et sont loin d’être les principales sources d’immigration en Europe.

Paris a certes insisté sur l’importance « de ne pas oublier dans ce contexte les pays les plus fragiles », en particulier ceux du Sahel, en première ligne dans la lutte contre le jihadisme. Mais de source proche des négociations, la France a été la seule délégation à soulever cette question.

– Education et blanchiment –

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L’initiative du G20 « repose sur la supposition, d’une naïveté dangereuse, que développer l’investissement privé aidera automatiquement les plus pauvres du continent », a critiqué Oxfam samedi.

Or, selon l’ONG One, « il faut encore que les conditions d’investissement soient bonnes, avec une population bien formée », ce qui implique à la fois « une aide publique massive et une hausse des dépenses des pays africains » dans l’éducation.

Sur ce sujet, la prix Nobel de la paix Malala Yousafzai et le chanteur Bono, cofondateur de One, avaient justement appelé jeudi le G20 à s’engager plus nettement, faute de quoi leur sommet serait « un échec ».

L’enjeu n’est pas symbolique: il s’agissait d’appuyer explicitement la nouvelle Facilité de financement international pour l’éducation (IFFEd) proposée par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, afin que la présidence argentine du G20 la fasse avancer l’an prochain.

Mais le G20 s’est borné à souhaiter des initiatives conjointes pour « soutenir l’éducation », et s’est montré tout aussi vague sur la transparence financière, sujet dont il s’était pourtant saisi en 2014 sous présidence australienne, sans réelle avancée depuis.

« C’est décevant, parce que c’est une question cruciale pour l’Afrique: le continent reçoit environ 46 milliards de dollars par an, mais en perd le double en flux financiers illicites », souligne auprès de l’AFP Friederike Röder, responsable de One pour les sommets du G7 et du G20.

Par l’AFP

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Congo : Les « West-Af » en fête de Tabaski, le commerce perturbé à Brazzaville et Pointe-Noire

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Les Congolais ont constaté le 12 septembre la fermeture de commerces  tenus, pour la plupart, par des commerçants ouest africains (West-Af) qui célèbrent ce jour la fête de Tabaski ou l’Aïd al-Adha, selon la tradition musulmane. Les populations ont été perturbées dans leurs courses de ce matin.

Dès les premières heures de la matinée, tous les musulmans étaient habillés en tenue traditionnelle Bazin. Ils se dirigeaient avec une natte à la main vers les mosquées pour une prière marquant la fête du sacrifice. Une scène qui ne devrait pas étonner les Brazzavillois et les Ponténegrins si les boutiques n’étaient pas fermées.

Les commerces et échoppes aux abords du grand marché de Pointe-Noire, le marché de Fonds Tiétié et d’autres commerces le long de grandes artères telle que l’avenue de l’Indépendance sont restés fermés une bonne partie de la matinée. A Brazzaville, la même scène a été observée le long de l’avenue de La Paix où les commerçants ouest africains ont implanté leurs commerces. Boutiques et galeries ont également été scellées au marché Total ou à Ouenzé, considérés comme les grands centres commerciaux dans la capitale.

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Certains commerçants ont commencé à ouvrir leurs boutiques, mais pas pour longtemps, ont-ils prévenu. L’après-midi devrait être un moment festif en famille. C’est la fête du mouton. Après ce repas de famille, plusieurs parents ont prévu promener leurs enfants à travers la ville. Ce qui ne devrait pas leur permettre d’ouvrir leurs magasins.

Les musulmans ont encore prouvé qu’ils tiennent le commerce dans les principales villes du Congo. Le vestimentaire, l’alimentation, la quincaillerie et l’électroménager sont pour la plupart entre leurs mains. Le fait d’aller prier ce matin, toutes les courses ont été profondément perturbées. Certaines ménagères ont dû ajourner leurs achats.

La fête de Tabaski a lieu le 10 du mois de  Dhou al-hijja, le dernier mois du calendrier musulman , après waqfat Arafa, ou station sur le mont Arafat. Elle marque chaque année la fin du Hajj. Cette fête commémore la soumission d’Ibrahim  (Abraham dans la tradition juive) à son Dieu, symbolisée par l’épisode où il accepte d’égorger, sur l’ordre de Dieu, son unique fils Ismaël .

© Vox Congo

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Le Japon s’engage à investir 30 milliards de dollars en Afrique

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Industrialisation de l’Afrique, amélioration des soins de santé et stabilité du continent: la grand-messe des relations nippo-africaines s’est ouverte samedi à Nairobi avec la promesse japonaise de 30 milliards de dollars (27 MDS EUR) d’investissements de 2016 à 2018 en Afrique, où Tokyo cherche à démarquer son offre de celle de son puissant voisin chinois.

« Il s’agit d’un investissement qui a confiance dans le futur de l’Afrique », a déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe à l’ouverture de la sixième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad), précisant qu’un tiers de cette somme serait consacré à la construction et amélioration des infrastructures africaines.

Organisée conjointement par l’ONU, l’Union africaine, la Banque mondiale et le Japon, la Ticad est une opportunité pour l’Afrique d’attirer des capitaux japonais pour accélérer son développement. Elle est pour Tokyo le moyen de consolider sa position sur le marché africain.

Une trentaine de chefs d’Etat participent à cette conférence, notamment pour superviser la signature de plus de 70 protocoles divers et accords commerciaux entre le Japon et l’Afrique.

« Nous avons le sentiment profond que le Japon peut croître vigoureusement en Afrique, où les possibilités abondent », a soutenu M. Abe, rappelant que la Ticad est organisée pour la première fois sur le sol africain, et non au Japon comme c’est le cas depuis l’édition inaugurale de 1993.

Les investissements, publics et privés, viseront notamment à mettre en oeuvre les trois principaux objectifs choisis pour cette Ticad, à savoir l’industrialisation avec la diversification de l’économie africaine, l’amélioration des soins de santé d’un continent régulièrement touché par des épidémies, ainsi que la stabilisation de l’Afrique, minée par de nombreuses crises.

– L’ombre de la Chine –

Les 30 milliards de dollars promis par le Japon incluent de nouveaux engagements à hauteur de 21 milliards de dollars ainsi que 9 milliards de dollars provenant de la précédente promesse d’investissements, prononcée trois ans plus tôt lors de la cinquième édition de la Ticad, a expliqué à l’AFP un porte-parole du gouvernement japonais, Yasuhisa Kawamura.

En 2013, le Japon avait promis 3.200 milliards de yens d’assistance sur cinq ans (28 milliards d’euros au cours actuel). Fin 2015, 33% de cet objectif restait encore à réaliser, soit un peu plus de 9 milliards de dollars, selon le gouvernement japonais.

Evoquant la construction, l’expansion et la rénovation de routes et de ports, l’accès à l’électricité ou le développement d’une couverture santé universelle, M. Abe a lourdement insisté sur la « qualité » des services proposés par son pays, une référence à peine voilée au fait que Tokyo est perçu sur le terrain comme un prestataire de meilleure qualité, même s’il est plus lent et élabore des projets de moindre ampleur que ceux de la Chine.

Car il s’agit aussi pour le Japon, qui a longtemps boudé le continent en tant que partenaire commercial, de démarquer son offre de celle de son encombrant voisin chinois.

D’autant que la diversification de l’économie africaine crée autant d’opportunités dans des secteurs d’excellence pour le Japon, notamment la planification urbaine, l’énergie, l’assainissement des eaux ou la prévention de catastrophes naturelles.

Les échanges commerciaux entre le Japon et l’Afrique s’élevaient à 24 milliards de dollars en 2015, bien loin des 179 milliards de dollars d’échanges du continent avec le géant chinois.

– « Bataille pour le développement » –

« A quelques rares exceptions près, les nations les plus prospères sont devenues riches grâce au commerce avec d’autres nations », a de son côté affirmé le président kényan Uhuru Kenyatta.

Le président tchadien Idriss Deby, qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, a lui rappelé que l’économie africaine est actuellement sévèrement touchée par la baisse du prix des matières premières, les nombreux conflits à travers le continent ainsi que par les conséquences du dérèglement climatique.

« Notre bataille pour le développement ne saurait prospérer sans la paix, la stabilité et surtout la sécurité », a-t-il notamment soutenu, appelant « tous nos partenaires » à contribuer au Fonds africain de lutte contre le terrorisme récemment institué par l’Union africaine, ainsi qu’à accélérer la croissance africaine, diminuer la pauvreté et améliorer les soins de santé.

En marge de la Ticad, la Banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont d’ailleurs annoncé des investissements de 24 milliards de dollars (21 milliards d’euros) en Afrique sur les trois à cinq prochaines années afin d’aider à la réforme des systèmes de soins de santé du continent.

Par l’AFP

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Congo-Brazzaville: quand un cimetière se transforme en lieu de commerce

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Image d’archive| DR
Image d’archive| DR

Des produits alimentaires (mangues, avocats, safous, pains, boissons) en vente libre par des jeunes vendeurs ambulants dans un cimetière en plein enterrement, des images surréalistes devenues courantes dans le cimetière privé de Loukanga au sud de Brazzaville. Des scènes qui choquent les habitants qui vont inhumer leurs proches sur ce site. Et ce n’est pas le seul exemple. Le cimetière de la Tsiémé au quartier Talangaï dans la zone nord de Brazzaville, fermé au public depuis 1976, est devenu un dépotoir et un grand terrain de jeu pour les riverains.

Par RFI

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LIRE AUSSI >>Pointe-Noire : l’ancien cimetière de Mont-Kamba transformé en champ de manioc et maïs

Le président égyptien a inauguré une nouvelle voie du canal de Suez

Abdel Fattah al-Sissi

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Abdel Fattah al-Sissi
Sur ce cliché fournit aux médias par la présidence égyptienne, le président Sissi à bord du yacht qui avait transporté l’impératrice française Eugénie.|AFP

A la tête d’une fastueuse parade navale et en présence de chefs d’Etat dont le français François Hollande, le président Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige l’Egypte d’une main de fer, a inauguré jeudi l’élargissement du canal de Suez pour tenter de relancer une économie à genoux.

La cérémonie a cependant été ternie par la menace d’une nouvelle atrocité du groupe jihadiste Etat islamique (EI), dont la branche égyptienne menace d’exécuter un jeune otage Croate travaillant pour une compagnie française. Au moment même où M. Sissi, l’ex-chef de l’armée qui a destitué en 2013 l’islamiste Mohamed Morsi et réprime implacablement toute opposition, veut rassurer touristes et investisseurs étrangers en proclamant qu’il a restauré la sécurité.

Ouvert en 1869, le canal de Suez relie la mer Rouge et la mer Méditerranée. C’est l’une des routes essentielles du commerce mondial et une source précieuse de devises pour l’Egypte, qui cherche à relancer une économie en crise depuis la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.

Défilé de Rafale et F16

M. Sissi, dans son uniforme de maréchal à la retraite, a embarqué en début d’après-midi à Ismaïlia, dans le nord-est, pour conduire la parade à bord d’un élégant yacht qui avait transporté l’impératrice française Eugénie, l’épouse de Napoléon III, lors de l’inauguration du canal en 1869.

Il était suivi par la frégate multimissions FREMM achetée à la France, tandis que les trois premiers avions de combat français Rafale commandés à Paris et huit F16 récemment livrés par le grand allié américain ont participé à un défilé aérien.

« Invité d’honneur » de la cérémonie, M. Hollande s’est assis au côté de M. Sissi, qui avait revêtu un costume civil pour recevoir ses homologues étrangers.

« En un an, les Egyptiens ont produit un très grand effort pour offrir un cadeau au monde », s’est ému M. Sissi.

Le chef de l’Etat a été interrompu par les sirènes de deux gigantesques portes-conteneurs, premiers navires à emprunter la nouvelle voie du canal sous les applaudissements des invités.

L’émir du Koweït, le président Palestinien Mahmoud Abbas, le roi Abdallah II de Jordanie, les présidents yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et soudanais Omar el-Béchir étaient notamment présent.

L’élargissement du canal représente l’un des travaux phares de M. Sissi qui avait lancé en grande pompe ce projet comprenant l’ouverture d’une nouvelle voie doublant, sur 35 km, le célèbre canal long de 193 km, et l’élargissement et l’approfondissement d’un tronçon sur 37 autres kilomètres.

Le président égyptien avait donné un an pour réaliser ce projet. Pari tenu, grâce à une souscription de quelque 9 milliards de dollars qui a attiré de nombreux Egyptiens.

Un Croate menacé d’exécution

La nouvelle voie doit permettre de doubler le trafic à l’horizon 2023, assure le Caire, promettant quelque 97 navires par jour sur le canal contre 49 actuellement. La nouvelle artère permettra la circulation dans les deux sens, réduisant de 18 à 11 heures l’attente des bateaux, et doit faire passer les revenus du canal de 5,3 milliards de dollars (environ 4,7 milliards d’euros) attendus en 2015 à 13,2 milliards de dollars (11,7 milliards d’euros) en 2023, selon les autorités.

Mais pour des experts du commerce international, il s’agit d’un très coûteux « vœu pieux », voire d’un gaspillage, au moment où la croissance du commerce mondial marque sensiblement le pas.

« La priorité pour les armateurs c’est de réduire les coûts du transport, pas d’accroître sa vitesse », commente Ralph Leszczynski, directeur des recherches de la compagnie de courtage maritime italienne Branchero Costa.

« La tendance récente est de réduire la vitesse des navires pour réduire la consommation de carburants », explique-t-il, concluant: « Au bout du compte, tout le monde est content de faire la queue » pour passer le canal de Suez, « pourvu que l’on paye moins cher ».

Pour M. Sissi, toujours avide d’une reconnaissance occidentale depuis qu’il a destitué M. Morsi, ce « nouveau canal » vise aussi à assoir sa légitimité sur la scène internationale.

Sa popularité est très grande au sein d’une population égyptienne lassée par quatre années de chaos. Mais les organisations internationales de défense des droits de l’Homme jugent son régime -qui réprime dans le sang l’opposition islamiste et muselle toute dissidence libérale et laïque-, plus répressif que celui de Moubarak.

En représailles, l’Egypte est le théâtre de nombreux attentats perpétrés par des groupes jihadistes, dont la branche locale de l’EI, « Province du Sinaï ».

Ces jihadistes ont menacé mercredi d’exécuter dans 48 heures un Croate de 30 ans, Tomislav Salopek, enlevé près du Caire en juillet, si le gouvernement ne libère pas « les femmes musulmanes » emprisonnées.

L’exécution de ce père de deux enfants travaillant pour la compagnie française d’exploration pétrolière CGG changerait la donne pour M. Sissi en effrayant les touristes, déjà moins nombreux, et les nombreuses entreprises étrangères présentes en Egypte.

Par l’AFP