Le porte-parole de la Fédération de l’opposition congolaise, Charles Zacharie Bowao a déclaré que l’accord devant ramener la paix dans le département du Pool (sud) a été signé en catimini.
«Pourquoi devrait-on se gêner d’associer à une telle affaire la communauté internationale », s’est interrogé l’ex ministre congolais de la Défense.
On rappelle que le gouvernement congolais et le pasteur Ntoumi ont conclu le 23 décembre à Kinkala, un accord de cessez-le-feu pour ramener la paix dans le Pool.
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Mais, l’opposition et la société civile congolaises continuent à s’interroger sur les conditions et autres paramètres qui ont abouti à sa signature.
Elles exigent plus d’explications aux deux parties signataires de cet accord.
L’ancien ministre de la défense du Congo et figure de l’opposition, Charles Zacharie Bowao a dénoncé lundi via twetter, l’encerclement de son domicile, ainsi que celui de madame Munari, par la force publique congolaise.
Selon Charles Zacharie Bowao, un dispositif policier posté autour de sa résidence restreindrait ses mouvements, l’empêchant carrément de sortir de chez lui, et bloquerait les personnes désireuses de s’y rendre.
À en croire Charles Zacharie Bowao, le même dispositif serait aussi déployé à la résidence du madame Claudine Munari.
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De Paris, La Représentation en Europe de la Fédération de l’Opposition Congolaise et la Veille Permanente de l’Espace de Concertation a par la voix de Mariotti Ouabari, dans un communiqué, condamné « une opération d’embastillement des dirigeants de la Fédération de l’Opposition Congolaise » et exigé, « sans condition, la levée des dispositifs militaires visés ».
Ancien Ministre à la Présidence chargé de la défense, Professeur des Universités, porte-parole de la Fédération de l’Opposition congolaise, M. Charles Zacharie BOWAO a accordé une interview exclusive au journal Polélé-Polélé dans laquelle il a abordé plusieurs questions dont celles des prisonniers politiques, la crise du Pool, la marche du 03 octobre ainsi que la crise socio-économique que traverse le pays. Interview.
Polele-Polele : Quel est l’état de lieu que vous pouvez faire de la situation socio politique du Congo Brazzaville ?
Bowao : Les faits montrent que nous sommes dans une situation d’insalubrité publique généralisée. En réalité, nous ne sommes pas une démocratie depuis que le pays s’est embarqué dans un coup d’État anticonstitutionnel en 2015, suivi du holdup présidentiel du 04 avril 2016 et des mascarades législatives, locales et sénatoriales de juillet-aout 2017. Nous avons donc, au fond, affaire à des institutions qui ne sont pas légitimes et qui ont du mal à respecter leur propre légalité. Pour preuve, le Chef du gouvernement ne s’est pas présenté devant le parlement pour déclinera son programme d’action tel que le recommande l’article 103de la constitution « octroyée », celle du 25 octobre 2015. En réalité, personne ne sait où va le pays : retards des salaires, non-paiement des pensions et des bourses, licenciement abusif des travailleurs, entreprises en faillite. Le Pays ressemble à une entreprise en cessation de paiement. Le Congo a des problèmes. Des grèves partout y compris au CHU-B. L’université Marien Ngouabi pourrait ne pas échapper à une année académique blanche. Le panier de la ménagère n’existe plus et s’est remplacé par la fragilité du sachet qui refait surface. Pour la presse propagandiste d’un Etat en faillite, comme pour les autorités établies, c’est une situation heureuse. Pour autant, personne n’est dupe. Les congolais souffrent et protestent en silence. Les forces de la minorité présidentielle s’empêtrent dans la légitimation d’un pouvoir qui a perdu la boussole. La majorité républicaine organisée autour de la Fédération FROCAD-IDC-CJ3M a sans succès tendu la main pour un dialogue inclusif sous l’égide de la communauté internationale pour faire face à cette insalubrité généralisée. Nous aurions pu nous asseoir pour parler, mais le pouvoir de Brazzaville refuse systématiquement le dialogue en imposant à la société, la force des armes. Le pouvoir de Brazzaville est seul responsable de la tragicomédie que nous vivons dans un pays au bord de l’implosion et qui a perdu toute crédibilité dans le concert des Nations
Polele-Polele: Quelles sont les démarches que vous avez déjà menées auprès des ONG des droits de l’homme, de la société civile et ainsi que du gouvernement afin de libérer tous les prisonniers politiques ?
Bowao: Nous travaillons dans les limites qui sont celles d’une fédération des partis-politiques que dirige la Présidente Claudine Munari. Parlant des prisonniers politiques, toutes les déclarations depuis le début de ce processus historique négatif dont le pays n’avait nul besoin, attirent l’attention des pouvoirs publics, de l’opinion nationale et internationale sur cette question des prisonniers politiques. Tout a commencé avec le référendum illégal sur un projet de constitution que les congolais ont découvert en pleine campagne référendaire, suivi par l’arrestation de l’Opposant Paulin Makaya, puis avec l’élection présidentielle anticipée et les évènements du 04 avril. Plus de 150 prisonniers politiques dont les deux candidats à la présidentielle Jean Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI SALISSA et les autres leaders Anatole LIMBONGO-NGOKA, Jacques BANANGAZALA, Marcel MPIKA, Jean NGOUABI, Gustave NTONDO et bien d’autres qui sont en prison du fait de l’intolérance politique triomphante. La Fédération poursuit sans désemparer le travail de sensibilisation et d’information. Aujourd’hui, c’est un secret de polichinelle, ce sont des prisonniers politiques reconnus comme tel par toutes les organisations des droits de l’homme. Ce qui est malheureux, c’est qu’aucun procès ne pointe à l’horizon, les infractions n’étant certainement pas constituées ni pour les uns, ni pour les autres. Signalons aussi le cas du journaliste Fortuné Ndombé qui est emprisonné pour n’avoir fait que son métier. Les dossiers sont vides selon les avocats. Vous avez suivi, à l’époque, comment le colonel Thomas BAKALA MAYINGA (paix à son âme) disait avoir bouclé l’enquête sur les évènements du 04 avril 2016. Qu’est-ce qui fait que le procès ne se tient pas? On fait du dilatoire sur les procédures. En fait, notre justice n’est pas indépendante. Je doute même que ces procès soient organisés, à moins que l’on nous serve un jour du stalinisme judiciaire. Oui, la Présidente Munari avait dit que la Fédération devrait se battre pour libérer tous les prisonniers sinon nous finirons tous par nous constituer prisonniers politiques face à cette injustice institutionnalisée. Il nous reste encore deux mois c’est à dire le mois de novembre et celui de décembre. Nous continuons à nous battre sur le plan national et international pour obtenir purement et simplement la libération de tous ces prisonniers politiques. Ceux qui devaient être en prison ce sont ceux-là qui ont volé les différentes victoires du Peuple en confisquant sa souveraineté. Ce sont les organisateurs du coup d’Etat anticonstitutionnel et autres mascarades électorales qui devraient faire la prison. Dans un esprit d’apaisement et de dépassement de l’insignifiance historique, la Fédération de l’Opposition dit allons-y à un compromis politique afin que, établissant les responsabilités des uns et des autres, nous soldions la crise politique postélectorale et ses conséquences, entre autres le drame sécuritaire du Pool. Le Congo est devenu, à tout point de vue, un pays dont la nullité gouvernementale n’est plus à démontrer.
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Polele-Polele: Pourquoi la marche du 03 Octobre n’a plus eu lieu ? Est-ce à cause de votre désorganisation ou de la mauvaise volonté du pouvoir en place ? Si c’est le Gouvernement qui est responsable de cet échec, alors quelles sont les dispositions prises par votre organisation pour que vos activités politiques puissent se concrétiser en l’avenir ?
Bowao: Les forces citoyennes de la Nation, toutes composantes intéressées, s’étaient mobilisées pour le mardi 03 octobre 2017 à 10h00 à la grande poste de Brazzaville, en vue d’une manifestation pacifique pour la transparence des négociations avec le FMI et la préservation des acquis sociaux des congolais. Il s’est agi des étudiants, des retraités, des sans-emplois, des travailleurs des secteurs privés et publics, des sinistrés du 04 mars, des déplacés du Pool, des créanciers de la dette intérieure, des partis politiques, des syndicats, des jeunes et des femmes. Nous n’avons pas été surpris, comme le 04 juillet 2017 au rond-point de Moungali par l’occupation des lieux par la force publique dont les agents étaient lourdement armés pour empêcher la tenue de la manifestation pacifique. Pendant ce temps, les dirigeants de la Fédération étaient assignés à résidence au domicile de la Présidente Munari. Le pouvoir ne voulait pas nous voir en mouvement dans le cadre de cette mobilisation pacifique. La manifestation citoyenne a été ainsi étouffée dans l’œuf. Le pouvoir a prouvé, une fois de plus aux yeux du monde entier, que les libertés politiques et le droit de manifester publiquement n’étaient pas d’actualité au Congo, que le régime est policier, non policé, donc la démocratie est un vain mot sous les tropiques. Nous avons affaire à un Etat de pouvoir. On est dans un Etat de non droit. L’Opposition politique ne peut, ni s’exprimer à travers les médias d’Etat qui sont des lieux par excellence du culte propagandiste de la personnalité du chef et des dirigeants établis contre toute volonté populaire et démocratique. Malgré tout, nous travaillons, si non pourquoi chaque fois nous « embastiller ». La lutte pacifique se poursuivra. La non-violence politique qui est notre crédo, finira par triompher pacifiquement de la violence d’Etat qui est au cœur de tout pouvoir autocratique. C’est le sens de l’avenir qui se joue à travers les combats de la Fédération en vue de conquérir dans ce pays la cohésion républicaine, la solidarité nationale et le bien-être des populations. Il nous faut absolument vaincre le désordre public entretenu par le pouvoir qui ne veut entendre parler ni des grèves légales, ni la désobéissance civile ou citoyenne, alors qu’il s’agit bien des moyens pacifiques pour lutter contre tout régime tyrannique. Or l’Opposition politique bien organisée est la police de la démocratie.
Polele-Polele: Peut-on encore parler d’une Opposition unie au Congo ?
Bowao: Vous savez, en politique, on ne peut être d’accord aujourd’hui et ne plus l’être demain. C’est un débat d’idées qu’il faut savoir honorer, y compris dans l’Opposition politique. Quand on est d’accord on avance ensemble. Nous avons eu une charte de la victoire signée par cinq candidats à l’aune de l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016. Le 25 mars 2016, les cinq candidats ont signé une déclaration commune rejetant les résultats proclamés de la présidentielle anticipée dans les conditions que chacun sait. Les résultats provisoires ont été proclamés nuitamment par le ministre de l’intérieur. Les résultats définitifs l’ont été par une cour inconstitutionnelle à la solde d’un pouvoir, et dans les conditions d’un Etat de siège qui ne dit pas son nom. Puis, selon des tractations visibles ou invisibles, nous avons été surpris de constater le détachement de Guy Brice Parfait KOLELAS et Pascal TSATY MABIALA qui ont pris acte des faux résultats. Nous avons dit que nous restons l’Opposition politique dans toute sa rectitude morale, pour respecter la charte de la victoire du 29 février 2016, et la déclaration du 25 mars 2016 signées par les cinq candidats, dont l’incarnation est symbolisée aujourd’hui par la candidate Munari, les candidats MOKOKO et OKOMBI étant en prison. Au fond, la ligne de partage aujourd’hui est la suivante : il y’a dans ce pays des forces qui sont dans la mouvance présidentielle et celles qui sont dites de l’opposition constitutionnelle. Cette opposition qui hier a rejeté la constitution octroyée au Peuple et aujourd’hui elle la soutient et la revendique. La minorité présidentielle et l’opposition dite constitutionnelle constituent en fait la mouvance présidentielle. Elles sont dans la dynamique de ce que nous continuons à dénoncer stratégiquement, notamment le coup d’Etat anticonstitutionnel de 2015, le hold-up présidentiel de 2016 et les mascarades électorales de 2017. A partir de ce moment-là, cette ligne de démarcation stratégique devrait permettre à chacun de constater qu’il y’a une opposition républicaine, c’est celle que nous constituons à partir de la charte de la victoire autour des trois candidats qui sont restés conséquents. Une Opposition républicaine ouverte à toutes les autres forces politiques et citoyennes qui sont dans le même axe stratégique que nous. Il y’a une opposition dite constitutionnelle, animée par Pascal TSATY-MABIALA et Guy Brice Parfait KOLELAS, et qui dispose d’un statut protocolaire imposé par le pouvoir. J’espère que demain nous allons faire le débat de clarification pour sortir de la confusion institutionnelle actuelle, pour faire retrouver à la notion d’opposition politique sa noblesse. On ne peut se dire de l’Opposition dans un gouvernement qui met en œuvre le programme réputé d’un autre parti politique. C’est un non-sens. Tout cela relève de la fragilité de l’espace public congolais. Vous ne pouvez pas siéger dans un gouvernement dirigé par une personnalité qui a un programme, alors que vous êtes de l’opposition. Ce n’est pas performatif. Notre combat est démocratique et pacifique. Nous espérons qu’à l’échelle de l’histoire, l’avenir nous dédouanera. Nous reviendrons un jour dans le cadre d’un débat plus serein, qui ne fera pas de la notion de l’opposition politique un fonds de commerce qui s’accommode du clientélisme militant et non de l’intérêt général de la Nation et de la République. Que la démocratie puisse réellement retrouvée définitivement ses lettres de noblesse. C’est une honte, ce qui se passe actuellement en Afrique centrale en général et au Congo en particulier en matière de démocratie et de développement. Pour les élites, c’est vraiment dommage, que de soumettre la conscience à la servitude volontaire ou involontaire.
Polele-Polele: Quel regard portez-vous sur la rencontre du Président de la République avec les sages et fils du Pool en donnant son accord de principe sur un éventuel dialogue avec le Révérend Pasteur Ntumi ?
Bowao: La Fédération n’est pas au courant des termes de références qui sous-tendent cette démarche pour mieux l’apprécier. Nous constatons simplement que les lignes bougent dans le sens de ce que nous avons toujours souhaité depuis le 04 avril 2016, à savoir qu’il n’y a pas lieu d’une solution militaire à la crise sécuritaire dans le Pool. Il faut résolument aller vers une solution politique, en impliquant effectivement le Pasteur Ntumi dans le jeu, ainsi que le reste de la classe politique et de la société civile dans le cadre d’un dialogue politique inclusif. Toute manigance politicienne, partisane et exclusive ne peut aboutir qu’à des conclusions fragiles, parcellaires, non durables, et avec le temps, à la répétition tragique au détriment du pays. C’est la position de principe de la Fédération. Il nous faut sortir du cercle vicieux et vicié de l’instrumentalisation ethnocentriste et messianique de la question du Pool pour promouvoir un véritable élan de solidarité nationale et de cohésion républicaine. Le Département du Pool est une urgence humanitaire et sécuritaire dans l’économie politique de la crise multiforme que traverse le pays. Polele-Polele: Pouvez-vous nous confirmer le retrait de vos gardes par le chef de l’Etat major Général ?
Bowao: Acceptez, s’il vous plait, que je m’en tienne à ma dernière lettre adressée au Chef d’Etat Major des forces armées congolaises. .Je n’en dis pas plus, même pas pour répondre à une réaction amusante d’un compatriote qui n’existe pas.
Propos recueillis par Rufin Mahinga et Celmond Koumba.
Bonjour mon bien cher Hugues! Tu as dû te rendre compte de mon absence à la présentation officielle de ton opuscule. J’en suis désolé. Ce jour-là en effet, j’attendais une interpellation des «Renseignements généraux», pour refus de répondre à une convocation jetée au portail de ma résidence par des inconnus en civil et dans un véhicule non immatriculé. J’ai dû dépêcher mon avocat sur les lieux pour l’authentification de ladite pièce.
Fait insolite, en retour, son interlocuteur des services «spécieux» évoque une erreur administrative, allusion faite à un dysfonctionnement dans les arcanes de la sureté de l’Etat.
Or, lorsque dans un pays, les services de sécurité ne font pas preuve de sûreté dans ce qu’ils entreprennent, le règne de l’arbitraire est assuré. Le temps fait son temps. C’est bien cela l’insalubrité publique, quand le dramatique et le cocasse se conjuguent allègrement. Il y a une telle propension pitoyable à la tragi-comédie, qu’il n’est pas aisé d’honorer des cérémonies consacrées ou non. Que diantre faire du vivre ensemble qui préoccupe tant les autorités établies dans une société où, dans les faits, le droit positif habilite le vice! N’ai-je pas pu offrir la disponibilité à une fête annoncée de l’esprit? La liberté d’expression, chez nous, est un supplice moral. Au travers de la souffrance intellectuelle, elle manifeste une contrainte latente entre la volonté de satisfaire et l’incapacité de tenir promesse. Aux tribulations de l’altérité, cette tension devient scepticisme, notamment lorsqu’elle questionne les valeurs universelles, celles qui fondent toute société humaine. Au Congo comme ailleurs, la quête de l’universel est une remise en projet perpétuelle par la critique littéraire, scientifique ou philosophique. Certes, l’élan des lumières suscite des controverses. La critique s’actualise, même si pour les idéologues de l’exception culturaliste africaine la modernité est déficience ou conflit de temporalités, plutôt que tradition délibérative d’invention critique de l’avenir. Cette modernité-là est un oubli frelaté de soi. Ici, la conscience historique lève l’hypothèque D’une cure de désintoxication mentale et de désaliénation historique dont la renaissance africaine célèbre l’horizon indépassable, surtout absolument incontestable. De la conscience historique à la démocratie à l’africaine, le pas est vite et bien franchi. Les africains ont leur propre histoire et/ou leur propre identité culturelle et politique à reconquérir ou à promouvoir dans le concert des Nations. Soit! Puis, la contrainte latente se politise. Elle investit, par exemple, l’ornement de la banalité du vivre ensemble. Une Séraphine peut ne pas savoir que son prénom rappelle à la conscience chrétienne un esprit dans la hiérarchie supérieure des anges éparpillés dans les cieux. Une ignorance met en orbite autour de la terre un compatriote coupable de la nouvelle république, mais innocenté par cette dernière, parce qu’il refuse, par amour pour le bon sens, d’articuler l’alternance démocratique à la démystification du pluralisme politique. Ce refus machiavélique postule une stabilité gouvernementale à l’effet prolongé d’un despotisme hasardeux. La représentation symbolique plébiscite l’unanimisme de la tradition et la pratique autocratique postcoloniale. La République peut alors, par le fétichisme de l’élection, s’accommoder d’une dévolution monarchique du pouvoir, tandis que la royauté hante le souvenir impérissable d’une palabre vertueuse, laquelle autrefois consacrait pacifiquement la concentration du pouvoir dans les mains d’un Individu déifié. La légende des termites annonce la postérité du pouvoir perverti en Afrique par le mimétisme occidental. C’est la revanche de la préhistoire sur l’histoire. Même sans invitation de ta part, je tenais à vivre la réception solennelle de ta publication qu’une chevalière de la plume m’a offerte. Bravo, tu as le mérite d’un écrit sur «le parti congolais du travail». J’ai pris le temps de lire. Puis, tu as dit. Malgré, l’encombrement, j’ai pu t’écouter en pleine circulation, grâce aux prouesses des N.t.i.c. Nous sommes dans le soupçon de la mondialité. Je suis la querelle. Tu mets en question l’expérience du P.c.t. A tort, pour les conservateurs de triste réminiscence. Ils s’empêtrent dans l’argument d’autorité. A raison, pour les rénovateurs de bon augure. Ils excellent dans l’autorité de l’argument. Ceux-là s’enlisent dans l’abus de l’autorité. Ceux-ci célèbrent la beauté de l’argument. Les passions se déchaînent. Le dialogue des sourds s’installe. L’intolérance prospère… J’en sais quelque chose, avec mes réflexions sur la thématique querellée. Je me souviens des protagonistes irascibles qui te traitent de traite, de bon ingrat. Hier, ils ont parlé d’un coup d’Etat des «Katangais» contre les «Mbochis». Cette finasserie ne semble plus à la mode. Je constate que les camarades n’indexent aucune ethnie dans ce procès nauséabond. Aucune allusion sur le «Frolibaba» dans leur invective. Tant mieux! Est-ce ta proximité subjective avec le boos qui les dissuade, je n’en sais rien. Je ne peux rien en dire. Toutefois, je lis chez nos camarades la propension ethnocentriste au pouvoir de la tragédie, notamment avec leur célébration du vrai «coup d’Etat anticonstitutionnel» du 25 octobre 2015 et du «holdup présidentiel» du 4 avril 2016. Ton livre retient plus leur attention critique que ce qui se passe dans le Département du Pool. Le P.c.t ne s’est pas dégagé du paradigme corrupteur de la répétition historique. Le pouvoir est, non pas au fond des urnes, mais au bout du fusil. La pierre d’achoppement des mentalités n’a été pas été dégrossie. Les aspérités demeurent. Le temps n’a pas fait son temps, hélas! Pour le pays, persiste l’intrigante question du faire autrement la politique, avec ou sans le P.c.t. Le P.c.t a atteint le seuil de son incompétence historique. Il ne peut pas faire la politique autrement que comme vecteur privilégié de la tragi-comédie nationale en cours. Je ne suis pas pessimiste. Loin s’en faudrait! Curieusement, tu ne déclines pas l’hypocentre de la décision politique dans le système décrié et dont le P.c.t n’est que l’épicentre. Quelle intelligence entre l’hypocentre et l’épicentre? Pourtant, tes questionnements font signe à un plaidoyer historique à la bonté d’un Prince incompris et à l’abri de toute suspicion de faillibilité. Le Prince est infaillible. Le peuple est faillible. Le système est faillible. Le Prince a absolument raison. IL est Irréprochable. Il est Inattaquable. Critiquer le Chef est un crime de lèse-majesté. Le Chef est irresponsable des dévastations du système et de l’inconscience du peuple. L’Institution est comptable de l’irresponsabilité mythique du Chef. Le Chef tire sa suprématie du culte organisé de sa personnalité. Le culte de la personnalité du Chef est son refuge de complaisance. C’est le tiraillement de la nouvelle république entre une révolution prolétarienne inaccomplie et une monarchie traditionnelle balbutiante. Un tiraillement improductif, qui a pour nom la démocratie à l’africaine. C’est le point de jonction entre l’existant (la république tropicalisée) et l’inexistant (le royaume réifié). Ainsi la représentation symbolique néantise la République et actualise le Royaume. Le passé est insaisissable. L’avenir est illisible. De la sorte s’exprime la subjectivité paradoxale d’une modernité introuvable. La conscience historique se dévoile en se dévoyant. Notre pays a du mal à entrer dans l’avenir, alors que, à l’instar du reste du continent noir, il est suffisamment entré dans l’histoire. Aucun analyste sérieux ne le conteste. Notre problème, ce n’est pas l’histoire, car nous savons d’où nous venons. Notre problème, c’est l’avenir, car nous ne savons pas où nous allons. L’avenir est notre inquiétude.
Oui mon bien cher Hugues! Tu le vois bien, tous ceux qui te chahutent, ne s’en prennent pas à la chefferie. Leur mécréance historique subjugue. Tu n’as pas ciblé la clé de voûte des Institutions. Ils taisent royalement ce silence. Pour eux, cette absence de trace est un mérite militant, et pas des moindres. Tu es encore récupérable. La manie du politiquement correct se configure. Une psychanalyse du (ou de la) geste présidentialiste s’impose. Devient intelligible la difficulté de donner sens à la prescience «faire la politique autrement». Je comprends le silence sur ton silence partagé par le salut relevé de ta militance audacieuse. Un philosophe l’a dit. J’entrevois tes convictions, tes hésitations et tes réserves. Je réalise la désaffection disciplinaire au cœur de tes initiatives décentrées d’un parti fossilisé et sclérosé. Autrefois, tu serais déjà exclu des rangs. «Po na ékolo ou pona ékolo»? Tu es sujet de caution pour la commission pré-disciplinaire: tu as des comptes à rendre aux instances supérieures du parti sur ton parti-pris-sans-parti-pris au profit de la déraison partisane. Mais, il sera difficile de te sanctionner. Tout sera mis au bon compte à faire de la critique et de l’autocritique entre camarades de lutte. De toutes les façons, le dernier mot partira de l’hypocentre. Mais, l’épicentre assumera en se voilant la face. Finie la mise en scène! La liberté du préfacier n’a pas mis en péril les dissymétries du champ politique congolais. Gageons le flambeau de la prospective à la prudence et à la retenue dans les intempéries passées, présentes ou futures. Le temps fera son temps. Si le débat contradictoire pouvait engager la cause éthique de dédramatisation du jeu politique, la vie en société gagnerait en limpidité. Fort heureusement, l’avenir d’un pays ne se négocie pas volets clos. Tu as raison, nous sommes condamnés à vivre ensemble. Apprenons à savoir vivre ensemble, en positivant avec le préfacier. Habitons l’avenir. Le temps a fait son temps. Le temps n’a pas fait son temps. Le temps fait son temps. Le temps ne fait pas son temps. Le temps fera son temps. Le temps ne fera pas son temps. Laissons donc le temps au temps. Que le jour saint de la renaissance cosmique du Christ éclaire l’an 2017 d’une lumière qui n’aliène ni l’amour, ni la vérité, ni la justice! Bien à toi et famille mon cher Hugues!
Réuni à Talangaï dans le sixième arrondissement de Brazzaville, le comité de Coordination des plateformes IDC-FROCAD élargi à la composante J3M, présidé par Charles Zacharie Bowao, appelle le peuple congolais à des manifestations pacificiques et citoyennes de désobéïsance civile dès le mois de juillet. « Le combat ne fait que commencer. Mobilisez-vous pour la désobéïssance civile et citoyenne », a écrit Charles Zacharie Bowao sur sa page facebook.
En même temps, les portes du dialogue inclusif, sous la houlette de la Communauté internationale, ne sont pas fermées. Elles restent entrevourtes. « Oui, le dialogue inclusif reste d’actualité, dans les mêmes conditions », a dit Charles Zacharie Bowao par téléphone. Entendre par là que le dialogue inclusif n’aura pas lieu si les prisonniers politiques ne sont pas libérés.
Mais, d’ores et déjà, cette stratégie commence à énerver plus d’un acteur de la vie politique du Congo. D’aucuns estiment que l’appel à la désobéïssance civile ne sera pas forcément suivi d’effets, et pour cause, la première manifestation pacifique de ce genre n’a rien donné. « C’est une stratégie molle ; face à la violence de monsieur Sassou, nous avons bésoin d’une réponse forte », clame un opposant non-membre de l’Idc-Frocad, avant d’ajouter : « Pourquoi ne pas appeler le peuple congolais à sortir dans la rue dès aujourd’hui ? Si les miliciens et les mercenaires nous tirent dessus, Sassou devra en assumer seul la responsabilité et nous espérons que la CPI servira enfin à quelque chose. »
Pour un observateur étranger au Congo, s’émerge une autre ligne beaucoup plus radicale que celle prônée par la coordination des plateformes Idc-Frocad. Toutefois, toujours selon Maxime Sil, ces deux lignes ne se juxtaposent pas, bien au contraire elles pourraient se compléter. Rendez-vous le 01 juillet prochain,
Le coordonnateur des deux principales coalitions d’opposition congolaises a déclaré avoir refusé mardi de se rendre à la police qui l’a convoqué dans le cadre d’une enquête sur les attaques survenues début avril dans les quartiers sud de Brazzaville.
La convocation adressée à Charles Zacharie Bowao, « pour affaire le concernant », lui a été déposée dimanche à son domicile. Elle est signée par le colonel Thomas Bakala Mayinda, président de la commission d’enquête sur les attaques qui ont visé des bâtiments publics le 4 avril et ont fait 17 morts selon le gouvernement.
« Je ne répondrai pas à cette convocation quim’a été déposée de façon irrégulière : quatre personnes (en civil) se sont présentées chez moi dans un véhicule non immatriculé », a déclaré M. Bowao à l’AFP.
« Je considère qu’il s’agit d’inconnus. Je ne réponds donc pas à la convocation », a ajouté l’opposant, préférant envoyer son avocat pour « authentifier la convocation et cette commission d’enquête ».
Enseignant de philosophie, M. Bowao coordonne depuis 2015 l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) et le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), deux plateformes de partis d’opposition opposées au changement de la constitution l’an dernier et ayant contesté la réélection du président Denis Sassou Nguesso en mars.
M. Bowao est le premier opposant convoqué par cette commission mise en place au lendemain des troubles, selon une source policière, pour « faire la lumière et dégager les responsabilités » sur les attaques du 4 avril dans les quartiers sud de Brazzaville.
Elle est composée de représentants de la police et de la justice qui y travaillent « main dans la main », a ajouté la source policière sans autres détails.
L’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, arrivé deuxième à la présidentielle, a réclamé en vain une enquête parlementaire indépendante.
Menées par les ex-combattants des milices « ninjas » de Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, selon le gouvernement, les attaques du 4 avril sont survenues peu avant la validation par la cour constitutionnelle des résultats de la présidentielle du 20 mars.
Ceux-ci ont donné le président Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir à la tête du Congo, vainqueur avec plus de 60% des suffrages dès le premier tour. Ces résultats ont été qualifiés de « forfaiture » par cinq opposants.
Le coordonnateur de la colaition de l’opposition IDC-FROCAD est convoqué le mardi 7 juin à 11h par le colonel Thomas Bakala président de la commission mixte d’enquête sur les événements du 4 avril 2016. Il s’agit en fait des troubles survenus dans les quartiers sud de Brazzaville ayant impliqué des éléments de la force publique contre des « ninjas nsiloulou du Pasteur Ntumi » selon les autorités congolaises.
Cette commission mixte mise en place par le gouvernement congolais pour faire la lumière sur ce qui s’était passé dans les quartiers sud, mène des enquêtes à charge contre les membres de l’opposition, accusés d’être en intelligence avec le Pasteur Ntumi. Le 4 avril dans son communiqué officiel, le pouvoir de Brazzaville n’avait pas hésité de faire le lien entre la contestation des résultats par l’opposition et les événements survenus à Makélékélé.
La convocation de Charles Zacharie Bowao est perçue par certains leaders de l’opposition comme « une provocation de la part de M. Sassou. Nous ne nous laisserons pas intimider. M. Sassou a perdu les élections, il demande le dialogue en intimidant l’opposition par ce type de manoeuvre » nous a déclaré un responsable politique parisien.
L’ancien ministre congolais de la défense, Charles Zacharie Bowao|Capture d’écran de France24
C’est dans un communiqué publié dans la soirée du 15 décembre 2015 que l’ancien ministre de la défense et membre fondateur de la Plateforme IDC (opposition) a annoncé son retour imminent pour le Congo-Brazzaville, dans le but de » fédérer tous les acteurs de la classe politique, ceux de l’opposition traditionnelle comme les dissidents de la majorité présidentielle qu’il appelle à le rejoindre en nombre… » A suivre.
Merci à l’Institut International IDEA pour le dialogue qui s’est tenu et auquel j’ai participé à Libreville autour du th…
L’ex-ministre de la défense Charles Zacharie Bowao claque la porte du PCT
Charles Zacharie BOWAO
Professeur Titulaire de Philosophie,
Professeur des Universités
A Monsieur le Secrétaire Général du PCT
– Brazzaville –
Objet : Démission du PCT. Monsieur le Secrétaire Général du PCT, Je ne suis plus membre du PCT à compter de ce vendredi 25 Septembre 2015. Et pour cause ?
Au cours des réunions du Bureau Politique du PCT courant 2014, j’ai pris fermement position contre le projet d’abrogation inopinée de la Constitution du 20 janvier 2002, à l’effet de permettre au camarade Denis Sassou Nguesso de demeurer au pouvoir.
A travers deux Lettres Ouvertes, j’ai demandé au Président de la République, SEM Denis Sassou Nguesso, en Homme d’Etat, de préserver le pays d’un coup d’Etat anticonstitutionnel. Sublimant la responsabilité éthique et intellectuelle du politique, une fois de plus, je dis: La plume qui prévient vaut mieux que le canon qui détruit ! Nul doute que l’idée d’abrogation intempestive de la Constitution du 20 janvier 2002, se révèle minoritaire dans l’opinion nationale et sans crédibilité aucune dans l’opinion internationale.
Malgré toutes les tractations visibles et invisibles, voulues ou non, aucun consensus national n’a pu être obtenu (et ne pouvait l’être) autour d’un tel projet machiavélique, surtout dans une République qui ne connait pas de crise aiguë et persistante dans le fonctionnement de ses Institutions. Or, malgré ce constat sans appel, le Président Denis Sassou Nguesso vient, hélas, de commettre une « Mal-Adresse » ce mardi 22 septembre 2015. Une de plus ! Le Premier Magistrat a engagé le pays dans la voie, socialement chaotique et juridiquement confuse au demeurant, d’une consultation référendaire sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. Est-il besoin de le rappeler, à l’exception de l’une d’entre elles, toutes les propositions du « Dialogue de Sibiti 2015 » relatives à une prétendue évolution des Institutions, auraient pu être examinées, si besoin, selon la procédure régulière de révision constitutionnelle. Notamment, la proposition relative à la nomination d’un Premier Ministre qui, curieusement, n’est pas le Chef du Gouvernement. Cela ne préfigure pas une évolution significative.
Encore qu’une procédure régulière de 2 révision constitutionnelle serait requise, même dans l’hypothèse de l’instauration d’un Exécutif bicéphale ou d’un régime parlementaire. La proposition qui fait exception, concerne la fixation de la durée du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable indéfiniment. C’est clair, la motivation profonde du changement illégal de la Constitution du 20 janvier 2002, est bien la remise en cause du principe de la limitation du nombre des mandats du Président de la République (article 57), et de la clause de fermeture juridique qui rend intangible ce sacrosaint principe de l’alternance démocratique (Article 185). Ce n’est pas l’Utilité commune qui préside à la démarche illégale d’un changement de la Constitution, mais le refus de l’alternance démocratique, en vue d’une « présidence à vie (ou à mort) », au bénéfice du Président Dénis Sassou Nguesso. S’il vous plait, Cessons de jouer à l’autruche. Le PCT ne fait qu’amplifier dramatiquement ce qu’il a courageusement dénoncé (donc à tort ?) au lendemain de la Conférence Nationale Souveraine : la démocratie de l’intimidation, de la diabolisation et de l’intolérance de l’autre. La « bêtise humaine » s’est construite au prix de cet aveuglement qui laisse prospérer l’affairisme clanique sur fond d’une intelligence électorale sujette à caution. Personne n’est dupe.
Pour ma part : L’optimisme historique né de l’admiration vouée au camarade Président Marien Ngouabi, qui a amené l’étudiant à adhérer librement au PCT, puis l’universitaire à servir la République aux côtés du Président Denis Sassou Nguesso, a atteint son point critique. Je refuse de cautionner l’escroquerie historique dont Vous êtes, Monsieur le Secrétaire Général du PCT, le chantre aux commandes d’une formation politique fanatisée, empêtrée dans l’archaïsme idéologique et incapable de se démocratiser. Un parti historique qui n’a jamais su faire son autocritique, ni retenir de l’internationalisme prolétarien, un ancrage dans les valeurs universelles de solidarité et de fraternité entre les peuples. On comprend l’indifférence, si ce n’est l’hostilité, coupable du PCT à la résistance citoyenne triomphante du peuple burkinabé contre l’autocrate Blaise Compaoré, puis contre l’épiphénomène Gilbert Ndiendéré. C’est le même cynisme que le PCT adopte face à l’héroïque peuple burundais victime du pouvoir de la tragédie de Pierre Nkurunziza.
Je refuse de cautionner le coup d’Etat anticonstitutionnel en cours, dont le Président Denis Sassou Nguesso est l’architecte. En installant le pays dans la désespérance, le Président Denis Sassou Nguesso a trahi sa qualité d’Homme d’Etat. Il a bien 2 perdu la légitimité historique de La Nouvelle Espérance, confortée par Le Chemin d’avenir, en désavouant le sens de l’honneur que confère la Constitution du 20 janvier 2002. Ce sens de l’honneur aurait pu épargner la République et la Nation de la stupide « querelle des ethnocraties » que cachent mal la revendication culturaliste d’une pseudo-démocratie à l’africaine et une rhétorique pauvre de la souveraineté. Je refuse de me rendre complice de défendre l’indéfendable, ou d’accepter l’inacceptable.
Quelle misère pour notre pays de voir des juristes, des journalistes et autres cadres, et non des moindres, enliser la geste présidentielle dans la résurgence du refoulé. Heureusement, nombreuses sont les personnalités qui écoutent la voix de la raison et épousent la démarche de rupture stratégique avec le passéisme pathétique qui est au cœur du coup d’Etat anticonstitutionnel. Bien d’autres camarades et moi, sommes organisés avec les autres forces politiques et sociales de la nouvelle opposition républicaine en émergence, pour faire échec à ce référendum sans avenir.
La manipulation des esprits et des urnes, la corruption des mœurs et l’intimidation sous toutes les formes, n’auront pas raison de la résistance citoyenne à l’oppression tyrannique. L’avenir dira. En homme libre et de bonnes mœurs, loin de tout esprit partisan, ma responsabilité intellectuelle ne s’enracine que dans le bien universel, dont la République du Congo, notre beau pays, est une composante inaliénable. / –
Image d’archive|Charles Zacharie Bowao, l’ancien ministre à la présidence, chargé de la Défense nationale
A défaut d’obtenir le document de son initiateur présumé, il circule sur le Net, à la signature de Charles Zacharie Bowao, une lettre ouverte datée du 20 janvier, adressée au président de la République, Denis Sassou N’Guesso.
Dans ce courrier porté par le slogan « Je récuse », l’ancien ministre à la présidence, chargé de la Défense nationale, par ailleurs membre du Bureau politique du Parti congolais du travail (PCT), et professeur de philosophie à l’université Marien Ngouabi, s’exprime notamment sur le débat en cours dans le pays relatif au changement ou non de la Constitution qui régit actuellement le Congo.
Disant profiter de la date anniversaire de la Constitution adoptée par référendum, le 20 janvier 2002, Charles Zacharie Bowao tente de démontrer comment au sein de son parti, le débat est vicié par des « camarades du Bureau politique qui excellent dans la caricature », et souligne qu’en prônant le changement de la loi fondamentale, cette instance du parti chercherait à engager la majorité « dans une impasse historique ». Il se dit opposé à cette démarche. Monsieur le président, écrit l’auteur : « vous avez l’expérience de l’hypocrisie ou de l’honnêteté des cadres. Vous avez vécu le mensonge des uns et la franchise des autres ». Puis il prend à partie la formation politique dont il demeure un des éminents dirigeants ajoutant : « Vous savez comment le PCT se confine (…) dans l’incapacité d’anticipation historique. Face à la pérestroïka, la suite se passe de commentaire ». Nommé successivement secrétaire général du gouvernement, ministre à la présidence chargé de la coopération, de l’action humanitaire et de la solidarité, (2009), puis ministre à la présidence chargé de la Défense nationale (2011), Charles Zacharie Bowao avait été écarté du gouvernement lors d’un remaniement intervenu six mois après les explosions du 4 mars 2012.
Depuis lors, il critique sévèrement les méthodes de direction de son parti et la gouvernance publique en général. Son livre « l’Imposture ethnocentrisme », paru chez Hemar en 2013, dans lequel il dénonce des « dérives ethnocentristes » qui auraient cours dans la pratique politique au Congo, montrait déjà, s’il en était besoin, que l’homme était entré en dissidence vis-à-vis de son parti.