Emmanuel Ramazani Shadari le dauphin de Kabila présenté à la population de Kinshasa
Emmanuel Ramazani Shadari, le dauphin du président sortant Joseph Kabila Kabange à la présidentielle du 23 décembre 2018, a été officiellement présenté samedi à la population kinoise venue massivement assister au meeting organisé à cet effet par la majorité présidentielle, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC).
A cette occasion, il a appelé la population congolaise à faire confiance à la machine à voter, avant de promettre de révéler son programme d’action dans les prochains jours.
En dehors du président de la République, ce meeting a été marqué par la présence de tous les autres ténors du pays notamment les présidents de deux chambres du parlement, le premier ministre et pratiquement tous les membres du gouvernement présents dans la capitale ainsi que la plupart des gouverneurs des 26 provinces de la RDC.
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Ancien vice-premier ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité, Emmanuel Ramazani Shadari qui est actuellement député national est secrétaire exécutif du parti présidentiel, le PPRD.
L’opposition congolaise a organisé vendredi à Kinshasa une marche pacifique au terme de laquelle ses leaders ont déposé un mémorandum au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce mémorandum reprend les principales revendications de l’opposition en rapport avec les scrutins prévus le 23 décembre prochain, notamment le rejet de la machine à voter et le retrait du fichier électoral de tout « Congolais enrôlé irrégulièrement », autrement dit les électeurs enrôlés mais dépourvus d’empreintes digitales.
Des partisans de Jean-Pierre Bemba célèbrent son acquittement, à Kinshasa, en RDC, le 8 juin 2018. Crédits : JOHN WESSELS/AFP
La tension est repartie à la hausse en République démocratique du Congo où la candidature de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba a été jugée « irrecevable » vendredi par la commission électorale, ce qui a suscité la colère de l’opposition contre le président Joseph Kabila et un « simulacre » d’élection.
La commission électorale nationale et indépendante (Céni) a officiellement rejeté la candidature de M. Bemba, adversaire du président Kabila depuis 2006, en raison de sa condamnation par la Cour pénale internationale dans une affaire annexe de subornation de témoins.
M. Bemba avait fait un retour triomphal à Kinshasa le 1er août après son acquittement en juin par la CPI dans l’affaire principale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité (18 ans de prison).
Début juillet, l’affaire pour subornation de témoins est revenue devant un procureur de la CPI qui a requis un maximum de cinq ans de prison. Les avocats de M. Bemba plaident la relaxe, mettant en avant ses dix ans déjà passés derrière les barreaux.
A Kinshasa, le cas Bemba est avant tout politique.
Juste avant l’annonce de la commission électorale, l’ensemble de l’opposition au président Joseph Kabila avait lancé un appel à la « mobilisation générale » en accusant « le pouvoir en place » de vouloir « exclure » plusieurs de ses candidats.
L’opposition exige « que monsieur Kabila et sa famille politique libèrent le processus électoral, en arrêtant de donner des injonctions à la commission électorale », lit-on dans ce communiqué signé par M. Bemba, l’opposant en exil Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi.
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– Liste définitive le 19 septembre –
Au total, la commission électorale a écarté six candidats sur les 25 qui avaient déposé leur dossier à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre.
Outre M. Bemba, la commission a écarté trois anciens premiers ministres de M. Kabila, Samy Badibanga, Adolphe Muzito, et Antoine Gizenga, 92 ans, ex-frère d’armes du héros de l’indépendance Patrice Lumumba en 1960.
« Ces invalidations sont inacceptables et montrent encore une fois l’instrumentalisation totale de la Céni par Kabila », a réagi sur Twitter Moïse Katumbi.
Ex-gouverneur du Katanga passé à l’opposition en 2015, M. Katumbi affirme avoir été lui-même empêché de rentrer en RDC pour déposer sa candidature lorsqu’il s’est présenté les 3 et 4 août au poste-frontalier entre la Zambie et le Congo.
Il vit depuis mai 2016 en Belgique et a été condamné en son absence à trois ans de prison. « Un fugitif », pour le ministre de la Justice, qui fait état d’un mandat d’arrêt international contre lui.
« Avec la population, l’opposition, la société civile, et nos partenaires, faisons front, augmentons la pression, refusons le simulacre d’élections +kabilistes+ », ajoute M. Katumbi.
Les six candidats écartés peuvent saisir la Cour constitutionnelle dans les 48 heures. La commission électorale doit publier la liste définitive -après recours- des candidats le 19 septembre.
La commission a en revanche retenu le dossier de Félix Tshisekedi, président du parti historique d’opposition UPDS, et fils de son fondateur, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.
Elle a aussi validé la candidature de l’ex-ministre de l’Intérieur et chef du parti présidentiel PPRD Emmanuel Ramazani Shadary, le « dauphin » désigné par le président Kabila et sa coalition Front commun pour le Congo (FCC).
Le retrait de M. Kabila, qui ne pouvait plus se représenter mais que ses adversaires soupçonnaient de vouloir passer en force, avait été perçu comme un signe encourageant par certains observateurs.
« Le renoncement de M. Kabila à un troisième mandat inconstitutionnel ne constituait pas la fin du combat dans la quête d’élections inclusives, transparentes, crédibles et apaisées », préviennent les opposants dans leur communiqué.
Plus grand pays d’Afrique sub-saharienne (2,3 millions de km2, quelque 80 millions d’habitants), la RDC n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir.
Le pays regorge de coltan, cobalt cuivre, or…mais le revenu moyen de ses habitants est de 1,25 dollar par jour.
La commission électorale a aussi validé 15.222 candidatures aux élections législatives, en écartant 283 dossiers.
Les trois élections présidentielle, législatives, et provinciales doivent se tenir le 23 décembre. Elles ont été deux fois reportées depuis décembre 2016, date de la fin officielle du deuxième et dernier mandat de M. Kabila.
Les membres du Conseil fédéral du Parti congolais du travail du département de Brazzaville ont collecté cette somme à l’issue de la session extraordinaire tenue à Brazzaville le 21 janvier. Au cours de celle-ci, ils ont également fait le point de « l’opération gagnons avec le peuple », initiée récemment par ce principal parti de la majorité.
« La contribution du PCT- Brazzaville, pour le soutien de la candidature de Denis Sassou N’Guesso, président du PCT est de 46.154.150 f CFA », a notamment souligné le communiqué final lu à cette occasion.
Cette somme est le résultat des efforts fournis par les neufs comités d’arrondissement de la commune de Brazzaville ainsi que le district de l’île Mbamou. Outre cette collecte, le Conseil fédéral a examiné le point relatif à la sensibilisation des militants sur l’opération de révision des listes électorales.
A cet effet, le président de la fédération de Brazzaville, Gabriel Ondongo, a mis l’accent sur l’importance de cette opération à l’approche de l’élection présidentielle du 20 mars 2016. Il a enjoint les membres du Conseil fédéral et les responsables des organes de base, à mobiliser les militants non-inscrits sur les listes et ceux qui ont l’âge de voter, de se rendre dans les centres d’enrôlement.
Il a également demandé à tous les militants en manque de pièces d’identité de se les procurer dans les brefs délais. Emboitant le pas à cette initiative, les femmes de l’OFC, réunies en session extraordinaire du Conseil fédéral le 22 janvier au Palais des congrès de Brazzaville sous la direction de la secrétaire permanente du bureau politique du PCT, chargée de la promotion de la femme, Esther Ahissou Gayama, ont à leur tour collecté la somme de 2 millions 32.600 F CFA pour la même cause.
Elles ont par la même occasion adopté et publié une motion de soutien au président du Comité central du Parti congolais du travaiil, Denis Sassou N’Guesso, dans laquelle elles lui ont demandé de vive voix à faire acte de candidature à la prochaine élection présidentielle.