L’ancien président burundais Pierre Buyoya condamné à la prison à vie

L’ex-président burundais Pierre Buyoya, actuel haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, a été condamné lundi 19 octobre par contumace au Burundi à la prison à perpétuité pour l’assassinat du président Melchior Ndadaye en 1993.

Premier président démocratiquement élu du Burundi et premier Hutu à accéder au pouvoir, Melchior Ndadaye a été assassiné en octobre 1993 lors d’un coup d’État militaire qui allait entraîner le pays dans une guerre civile opposant l’armée, dominée par la minorité tutsie, à des groupes rebelles hutus et qui fera 300.000 morts jusqu’en 2006. Il avait succédé à Pierre Buyoya, porté par l’armée au pouvoir en 1987 et qui redeviendra président, à la faveur d’un nouveau coup d’État, entre 1996 et 2003, avant de remettre le pouvoir à Domitien Ndayizeye, un Hutu, en vertu d’un accord de paix signé en 2000 à Arusha (Tanzanie).

Pierre Buyoya a été condamné pour «attentat contre le chef de l’État, attentat contre l’autorité de l’État et attentat tendant à porter le massacre et dévastation», selon le texte qui ne comporte que le dispositif (déclaration de culpabilité et peine) de la décision rendue par la Cour suprême. Le nom de Pierre Buyoya avait déjà été cité en lien avec cet assassinat, sans que le début d’une preuve soit apporté.

Dix-huit hauts responsables militaires et civils proches de l’ancien chef de l’État ont été condamnés à la même peine, trois autres à 20 ans de prison pour «complicité» des mêmes crimes et un seul, l’ancien premier ministre de transition, Antoine Nduwayo, a été acquitté. Seuls cinq accusés, quatre hauts gradés tutsis à la retraite et un général de police en activité, Ildephonse Mushwabure, étaient présents au procès.

Les autres, dont Pierre Buyoya, tous à l’étranger, étaient visés depuis novembre 2018 par un mandat d’arrêt international émis par le Burundi après l’arrestation des quatre ex-hauts gradés tutsis, accusés de figurer parmi les «auteurs» de l’assassinat de Melchior Ndadaye.

Le verdict a été rendu lundi en l’absence des accusés et de leurs avocats, qui n’avaient pas été prévenus, a expliqué à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, l’un des condamnés qui a dénoncé «un procès inique et du théâtre».

Avec AFP

Zoom sur les pays qui ont félicité le président Tshisekedi

Félix Tshisekedi

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Félix Tshisekedi
Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi

Les Etats-Unis d’Amérique, dont l’ambassadeur accrédité à Kinshasa, Mike Hammer, a été reçu mardi par Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi, ainsi que la République du Congo figurent parmi les pays qui ont adressé mercredi des messages de félicitations au nouveau chef de l’Etat de la République Démocratique Congo qui prête serment ce jeudi au Palais de la Nation. 

L’Algérie a également fait de même, allongeant ainsi une liste comprenant déjà le Burundi, l’Afrique du Sud, l’Angola, la Chine, la Russie, la Tanzanie, le Kenya et le Mozambique, la France, en plus de l’Union européenne et de l’Union africaine.

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S’agissant de la cérémonie de passation de pouvoirs jeudi, le programme prévoit notamment une prestation de serment du nouveau président devant la Cour constitutionnelle, la remise des symboles du pouvoir au président élu par son prédécesseur et par la Cour constitutionnelle ainsi que le discours du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Le président sortant, Joseph Kabila Kabange devait adresser son dernier message à la Nation mercredi soir.

Avec APA

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Tanzanie: un séisme fait au moins 11 morts et une centaine de blessés

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Au moins onze personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le district de Bukoba, dans le nord-ouest de la Tanzanie, épicentre d’un séisme survenu samedi, a-t-on appris auprès de la police tanzanienne.

Nous déplorons actuellement 11 morts et plus d’une centaine de blessés, dont plusieurs sont hospitalisés. Nous sommes mobilisés, les opérations de secours se poursuivent, a déclaré à l’AFP par téléphone Augustine Ollomi, chef de la police de la province de Kagera, dont dépend le district de Bukoba.

Un séisme d’une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter, selon l’institut géologique américain (USGS), a frappé samedi la Tanzanie et les pays voisins.

L’épicentre du séisme, qui s’est produit à 12h27 GMT, est situé à 23 km à l’est de la ville de Nsunga, dans le district de Bukoba, dans l’extrême nord-ouest de la Tanzanie et tout près du lac Victoria.

La secousse a également été ressentie au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et au Kenya, selon des informations recueillies par l’USGS.

Des témoins joints par l’AFP dans la ville de Bukoba ont fait état de dégâts matériels, dont des bâtiments qui se sont écroulés.

Les murs de ma maison ont tremblé, ainsi que le frigidaire et toutes les armoires. Mais il n’y a eu aucune casse, a témoigné de son côté un correspondant de l’AFP basé à Kampala, capitale de l’Ouganda.

Les séismes ne sont pas rares dans la région des Grands Lacs, mais ils sont généralement d’une magnitude un peu inférieure.

Par l’AFP

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Burundi : polémique sur une loi ciblant «la longueur des jupes»

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Un projet de loi sur les violences basées sur le genre a été voté le 18 août par le Sénat. Un texte qui comporte une disposition controversée sur l’interdiction des « tenues indécentes » sur la voie publique.
Les jeunes filles de la capitale n’en reviennent pas. Entendre que l’on ne peut plus porter sa jolie robe, sa jupe achetée à prix d’or, juste parce qu’elle est jugée trop courte ? Qu’il faut prendre ses leggins (pantalon moulant), les jeter à la poubelle pour le simple fait qu’ils exhibent des jambes de manière trop sexy ?

La nouvelle est tombée jeudi 18 août quand un projet de loi sur les violences sexuelles basées sur le genre, portant une disposition qui fait d’une « tenue indécente » une nouvelle infraction, a été voté au Sénat. La raison : il y aurait des tenues provocatrices qui attirent tous les regards, et qui seraient susceptibles d’entraîner des agressions sexuelles. Sous-entendu : les filles sont parfois responsables de ce qui leur arrive. Un discours misogyne qui provoque un tollé dans les rues de Bujumbura, et bien évidemment sur la Toile.

Déjà des arrestations à Bujumbura

Au Burundi, la polémique ne cesse d’enfler. Certaines voix s’élèvent déjà pour rire au nez des sénateurs « qui ont voté un projet de loi comportant une disposition qui ne vise qu’à détourner l’attention des jeunes de leurs vrais problèmes ». D’autres s’en prennent directement à la police qui, zélée, a déjà commencé à mettre en pratique un texte qui attend toujours sa promulgation pour devenir une loi.

« Six filles viennent de se faire arrêter par la police au Lacoste Beach (une plage située au sud de la capitale) pour avoir porté des collants et des minijupes. J’ai dû emporter une sur ma moto qui était sur le point d’être appréhendée », témoignait déjà un conducteur de taxi moto, dimanche 21 août. Et de commenter la mesure avec raillerie : « Nous les motards allons être un peu à l’abri des policiers. Ils reviendront vers nous que quand ils auront épuisé les 2 000 Francs de ces jeunes filles [un billet réputé être fréquemment utilisé par les chauffeurs pour corrompre les policiers, NDLR] ».

Selon le gouvernement, il n’y a aucune clause qui parle expressément de minijupe et de collant mais d’habillement indécent qui constitue un attentat à la pudeur

Selon d’autres témoignages, d’autres arrestations ont été observées au centre-ville durant le même weekend. À en croire certaines sources, et les images qui circulent sur les réseaux sociaux, c’est la police anti-émeute, l’unité connue pour la terrible répression qu’elle mène dans les quartiers dits contestataires, qui conduisait l’opération.

« Apprendre aux hommes à respecter les femmes »

Pour l’initiateur du projet de loi, Martin Nivyabandi, ministre des Droits de l’homme et du Genre, cette histoire de minijupe et de collant n’est qu’une invention de ceux qui veulent torpiller les initiatives de son ministère. Il s’en est expliqué dans un post Facebook, dimanche 21 août. « Après l’adoption du projet de loi sur les VSBG (violences sexuelles basées sur le genre), de fausses informations parfois malveillantes semblent faire l’anti-propagande de ce projet de loi. Il n’y a aucune clause qui parle expressément de minijupe et de collant mais d’habillement indécent qui constitue un attentat à la pudeur. Il serait sage de ne pas faire dire à ce projet ce qu’il ne dit pas ».

Une justification qui passe mal aux oreilles de Pamela Mubeza, qui défend les droits des mères célibataires au sein de l’association Single mother association asbl (SMO). « Une tenue est indécente par rapport à quoi, à qui ? Et qui va juger ? », s’interroge-t-elle avant d’exprimer sa déception. « C’est dommage de voir que l’on doit toujours voter des lois, émettre des recommandations sur le corps des femmes. On devrait plutôt apprendre aux hommes à les respecter au lieu de continuer à restreindre le peu de droits qu’elles ont ».

La théorie de l’ourlet resurgit

Les autorités de Bujumbura reprendraient-elles à leur compte la fameuse (et controversée) théorie de l’ourlet de l’Américain Georges Taylor (1920) ? Celle-ci prétend établir une relation inverse entre la vitalité économique d’un pays et la longueur des jupes de ses habitantes… Quoi qu’il en soit, le débat trouve aujourd’hui un nouvel écho sur les réseaux sociaux, au vu des difficultés budgétaires actuelles du Burundi.

© JA

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Burundi: l’ancienne ministre Hafsa Mossi assassinée à Bujumbura

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L’ancienne ministre burundaise Hafsa Mossi, proche du président Pierre Nkurunziza, a été assassinée mercredi près de son domicile à Bujumbura, a annoncé le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye.

Députée au Parlement de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) depuis 2012, Mme Mossi a été « assassinée à 10H30 » (08H30 GMT) dans le quartier de Gihosha, dans l’est de Bujumbura, par « deux criminels dans un véhicule », a indiqué M. Nkurikiye sur son compte twitter.

Membre du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, Mme Mossi avait été successivement ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement (2005-2007), puis ministre aux Affaires de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (2009-2011).

Ancienne journaliste, passée par la télévision nationale (RTNB) et la BBC, Mme Mossi avait aussi été la conseillère en communication du président Nkurunziza.

« L’assassinat d’Hafsa Mossi est un acte ignoble et lâche. C’est une perte inestimable pour le Burundi, sa famille et toute l’EAC », s’est indigné ce dernier sur son compte Twitter.

Plusieurs membres du gouvernement ont également exprimé leur émotion après ce meurtre. « Attristé par l’assassinat aujourd’hui à Bujumbura d’Hafsa Mossi (…) Une grande perte pour la Nation et pour l’EAC », a twitté le ministre des Affaires étrangères Alain-Aimé Nyamitwe.

Plusieurs militaires de haut rang proches du pouvoir ont été tués depuis le début de la crise au Burundi, en avril 2015, mais Mme Mossi est la première personnalité politique de premier plan à être assassinée.

Elle s’était montrée très discrète depuis le début de la crise et les motifs de son assassinat n’étaient pas connus mercredi.

Bien que proche du pouvoir, Mme Mossi n’était pas perçue comme une dure du régime. En juin 2015, elle avait visité avec d’autres parlementaires de l’EAC le camp de réfugiés burundais de Mahama au Rwanda, et n’avait pas pu retenir quelques larmes devant la misère des déplacés.

Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères du Rwanda, un pays qui entretient des relations très difficiles avec le pouvoir burundais, s’est aussi déclarée sur son compte twitter « en deuil pour mon amie burundaise, Hafsa Mossi, juste assassinée à Bujumbura! Une femme bonne et une politique dévouée. Repose en paix ma soeur! »

Amnesty International a réclamé qu’une enquête indépendante soit menée sur la mort d’Hafsa Mossi. Sa disparition « est une grande perte pour le peuple burundais et la région d’Afrique de l’Est », a estimé Muthoni Wanyeki, directrice pour l’Afrique de l’Est chez Amnesty.

« Son meurtre doit rapidement faire l’objet d’une enquête indépendante et impartiale, et ceux qui sont soupçonnés d’être responsables devront rendre des comptes lors de procès équitables », a-t-elle ajouté.

Le président du Parlement de l’EAC, Daniel Kidega, a également espéré que « les autorités (burundaises) agiront rapidement pour s’assurer que ceux qui sont derrière cet acte barbare et lâche soient immédiatement appréhendés ».

Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet. Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.

Par l’AFP

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Plus de 300 collégiens renvoyés au Burundi pour avoir griffonné sur une photo du président

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Dans des manuels de sciences sociales, le portrait du président burundais a été gribouillé. On peut lire en haut "Nkurunziza le tête, mauvaise nouvelle" et "3e mandat".
Dans des manuels de sciences sociales, le portrait du président burundais a été gribouillé. On peut lire en haut « Nkurunziza le tête, mauvaise nouvelle » et « 3e mandat ».

Plus de 300 collégiens de Ruziba, dans la périphérie sud de Bujumbura, ont été renvoyés de leur école depuis vendredi, pour avoir griffonné sur une photo du président burundais Pierre Nkurunziza dans un manuel scolaire, a-t-on appris jeudi auprès de parents et de source administrative.

« Après avoir découvert des griffonnages sur la photo de Nkurunziza du livre de sciences humaines, la direction a chassé tous les élèves de 8e année (entre 14 et 16 ans, ndlr) depuis vendredi (…) et a dit qu’ils ne reprendront les cours qu’après avoir dénoncé les responsables de ce crime », s’est plaint auprès de l’AFP, sous couvert d’anonymat, un parent d’élève joint par téléphone depuis Nairobi.

Il y a une semaine, la direction de l’Ecole fondamentale et du lycée communal de Ruziba I, regroupés sur un même site, avait découvert que sur la quarantaine de livres utilisés par les élèves de cinq classes de 8e année, la photo du président Nkurunziza avait subi des dégradations de toutes sortes.

Dans certains livres, les yeux du président ont été troués. Dans d’autres, sa photo a été gribouillée, ou des propos insultants à son égard ont été inscrits.

« Hier (mercredi), au cours d’une rencontre avec la direction, nous avons demandé pardon, nous avons proposé d’acheter de nouveaux manuels scolaires, mais la direction n’a rien voulu savoir », a ajouté le parent d’élève. « C’est terrible, nous ne savons pas ce qui va se passer ».

Contacté par téléphone par l’AFP, le directeur de cet établissement, Yves Marimba, a assuré qu' »une solution a été trouvée », sans vouloir ou pouvoir donner la date de retour des collégiens, avant de raccrocher son téléphone.

Le chef de la zone de Kanyosha, Abdul Bampoye, a refusé de s’exprimer sur le sujet, disant « ne pas avoir de détails pour le moment ».

« Tout le monde a peur car c’est le SNR (Service national de renseignement qui dépend directement de la présidence, ndlr) qui a pris l’affaire en mains et ce sont des soldats de la position de Ruziba qui sont venus fermer à clé toutes les classes de 8e année », a expliqué à l’AFP un professeur ayant requis l’anonymat.

Le sous-quartier de Ruziba dans la zone de Kanyosha, dans le sud de la capitale burundaise, est considéré comme un fief de l’ex principal opposant burundais, Agathon Rwasa, aujourd’hui vice-président de l’Assemblée Nationale.

Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet. Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.

Par l’AFP

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CPI : la procureure ouvre un examen préliminaire sur les récentes violences au Burundi

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La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a annoncé lundi l’ouverture d’un examen préliminaire, étape préalable à une enquête, sur les violences commises au Burundi depuis avril 2015.

Après avoir examiné des rapports faisant état de meurtres, d’emprisonnements, d’actes de torture, de viols et autres formes de violence sexuelle…, Fatou Bensouda a conclu que ces actes semblent relever de la compétence de la Cour.

J’ai par conséquent décidé d’entamer un examen préliminaire en ce qui concerne la situation qui prévaut au Burundi depuis avril 2015, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Un examen préliminaire sert à déterminer s’il existe une base raisonnable pour ouvrir une enquête, a-t-elle précisé : le procureur est tenu d’analyser en particulier les questions liées à la compétence, à la recevabilité et aux intérêts de la justice.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature en avril 2015 à un troisième mandat, qu’il a obtenu un juillet au terme d’une élection controversée. Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.

Le Président est accusé par l’opposition, la société civile et une partie de son camp d’avoir violé la constitution ainsi que l’accord d’Arusha qui mit fin à la guerre civile entre 1993 et 2006 (300.000 morts).

Depuis avril 2015, je suis de près la situation au Burundi et j’ai exhorté, à plusieurs reprises, toutes les parties impliquées à ne pas céder à la violence, a ajouté Mme Bensouda : je les ai prévenues que les personnes qui commettraient des crimes relevant de la compétence de la CPI pourraient être tenues responsables à titre individuel.

Installée à La Haye, la CPI est compétente pour poursuivre des auteurs présumés de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis depuis le 1er juillet 2002. Au total, 123 Etats, dont le Burundi, ont à ce jour adhéré au statut de Rome.

Aucun délai n’est fixé par le Statut de Rome (le traite fondateur de la CPI, ndlr) s’agissant de la suite à donner à un examen préliminaire, a précisé la procureure. Des examens préliminaires ont pour l’instant été ouverts en Afghanistan, en Colombie, en Guinée, en Irak, au Nigeria, en Palestine et en Ukraine.

Par l’AFP

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Burundi : Sepp Blatter avait proposé à Nkurunziza d’être ambassadeur de football en vain

Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza et Sepp Blatter, l’ancien président de la Fifa

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Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza et Sepp Blatter, l’ancien président de la Fifa
Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza et Sepp Blatter, l’ancien président de la Fifa

Sepp Blatter, l’ancien président de la FIFA  a révélé dans sa biographie qui vient de paraître qu’il avait mené une mission diplomatique jusque-là restée. Celle qui a consisté à ramener le président burundais Pierre Nkurunziza de ne plus se présenter à l’élection présidentielle dans son pays alors que la Constitution et les accords d’Arusha ne lui permettaient pas.

Lors de la présentation de l’ouvrage à Zurich jeudi, Sepp Blatter a déclaré avoir été mandaté en mai 2015 par le ministère suisse des Affaires étrangères, à la demande des Etats-Unis, pour intervenir auprès du président du Burundi, Pierre Nkurunziza, afin de le convaincre de ne pas se représenter.

« Les Suisses, qui voulaient défendre les intérêts du Burundi, m’ont demandé de parler avec le président Pierre Nkurunziza, qui est aussi un grand fan de football, pour le persuader de ne pas se représenter », a-t-il expliqué.

Dans le livre, Blatter indique que l’intervention pour le compte de la Suisse avait été faite « à la demande des Américains » qui cherchaient une solution à la crise au Burundi née de la volonté de Pierre Nkurunziza de s’éterniser au pouvoir.
L’ex-patron de la FIFA a déclaré avoir proposé au président burundais d’être ambassadeur du football pour l’Afrique ou en dehors. Même si Nkurunziza s’était dit très touché, il a réfléchi et a fini par répondre « Non », s’enfermant dans sa position de se représenter’.

Il s’agit d’une rencontre qui avait eu lieu en mai 2015, avant que n’éclate le scandale de corruption à la Fifa.
A l’ex-président de la Fifa de déclarer ensuite que ce n’était pas la première fois que des missions du genre ont été menées avec le ministère suisse des Affaires étrangères.

« J’ai toujours invité ou informé l’ambassadeur ou le consul général suisse de mes visites. Parfois, il pouvait même assister à un entretien avec le chef d’Etat qu’il n’aurait jamais eu tout seul, car le football ouvre des portes », a-t-il dit.

L’information a été ensuite confirmée par le ministère suisse des Affaires étrangères (FDFA) à travers un communiqué.
Le ministère reconnait qu’il y avait eu un contact entre le secrétaire d’Etat Yves Rossier et M. Joseph Blatter dans l’intention de contribuer à une solution pacifique afin de résoudre la crise actuelle au Burundi. Mais diplomatie oblige, le FDFA a précisé n’avoir jamais demandé au président Nkurunziza de ne pas se représenter à l’élection présidentielle.

Le Burundi s’est empêtré dans une crise sécuritaire sans pareille depuis l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat à la présidence que n’autorise pas la Constitution.

Après avoir échappé à un coup d’Etat, il s’est fait réélu en juillet au terme d’une élection controversée. Depuis lors, le pays enregistre des violences et on déplore plus de 500 morts et 270.000 déplacés.

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Le Burundi suspendu de la Francophonie

Pierre Nkurunziza

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Pierre Nkurunziza
Pierre Nkurunziza

Le Burundi est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Après l’Union européenne qui a suspendu mi-mars son aide financière au Burundi, c’est l’Organisation internationale de la francophonie qui a suspendu sa coopération avec le pays jeudi. Le Burundi n’est pas exclu de l’organisation. Mais l’OIF estime que Bujumbura n’a pas fait preuve de bonne volonté pour sortir de la crise et a décidé de faire monter la pression d’un cran.

Une situation sécuritaire qui se dégrade de jour de jour, des droits de l’homme bafoués et toujours pas d’amorce d’un véritable dialogue politique avec l’opposition. Voilà ce qui a poussé l’OIF à hausser le ton et à suspendre sa coopération avec le Burundi jeudi.

« Cette décision fait suite à la décision en juillet dernier de ce même conseil permanent de la francophonie, qui avait placé sous observation le Burundi suite à l’élection du président Nkurunziza, explique Louis Hamann, porte-parole de la secrétaire générale de la francophonie. Maintenant la décision (de jeudi) vise à augmenter d’un cran la pression sur le gouvernement burundais dans le but bien sûr d’inciter à un rétablissement de la situation sécuritaire, l’instauration également d’un dialogue politique réellement inclusif pour favoriser une sortie de crise. »

Cette sanction ne concerne pas les programmes qui bénéficient directement aux populations sans passer par les comptes du gouvernement, ni ceux qui peuvent aider « au rétablissement de la démocratie ». En revanche, plus question pour l’OIF par exemple de plaider la cause du Burundi auprès de la Banque mondiale comme elle le fait souvent. Comme l’Union européenne avant elle, l’OIF espère ainsi susciter une réaction de Bujumbura alors que les caisses de l’Etat sont vides et que les prévisions du FMI pour l’année en cours sont désastreuses.

La Centrafrique en revanche, qui avait été provisoirement exclue des instances de l’OIF après le coup d’Etat de mars 2013, a elle été officiellement réintégrée jeudi suite aux élections présidentielle et législatives qui se sont tenues aux yeux de l’organisation dans « des conditions satisfaisantes ».

Par RFI

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Le général Niyombare à la tête de la nouvelle rébellion au Burundi

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Le général burundais Godefroid Niyombare
Le général burundais Godefroid Niyombare

Le général burundais Godefroid Niyombare, qui dirigeait le putsch des 13 et 14 mai 2015 au Burundi, a été placé à la tête de la rébellion burundaise mise sur pied en décembre pour chasser le président Pierre Nkurunziza du pouvoir, a annoncé jeudi le mouvement.

Le général Nyombare, 47 ans, fut un compagnon d’armes de Pierre Nkurunziza au sein de la rébellion hutu du CNDD-FDD, que ce dernier dirigeait durant la guerre civile burundaise (1993-2006), avant de devenir le premier chef d’état-major hutu de l’armée burundaise (2009-2013), puis le chef du Service national de renseignement (SNR) entre décembre 2014 et son limogeage en mars 2015.

« La coordination générale des Forebu est assurée par le général Godefroid Niyombare », a annoncé, dans un document sonore transmis à l’AFP, le nouveau porte-parole des Forces républicaines du Burundi (Forebu), le commissaire de police Edouard Nibigira, ancien membre de l’état-major de la police et ancien directeur de la protection civile.

M. Niyombare est depuis novembre sous le coup de sanctions américaines, de même que le n°2 du putsch – arrêté et emprisonné – le général Cyrille Ndayirukiye, et que plusieurs hauts responsables des autorités burundaises.

Également issu de l’ex-rébellion du CNDD-FDD, le colonel Jules Ndihokubwayo, ancien officier de liaison auprès de la force africaine en Somalie (Amisom) et qui a récemment déserté, devient chef d’état-major général des Forebu.

Il est secondé par le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana, jusqu’ici porte-parole de la nouvelle rébellion, qui a confirmé à l’AFP ce nouvel organigramme.

Le Burundi a plongé fin avril dans une grave crise émaillée de violences, à l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat qui, selon ses adversaires, viole la Constitution et l’Accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile entre l’armée, alors dominée par la minorité tutsi, et des rébellions hutu.

Après deux semaines de manifestations interdites et brutalement réprimées, le général Niyombare avait annoncé le 13 mai la destitution du président Nkurunziza, alors à l’étranger.

Après 48 heures d’incertitude, le coup s’était soldé par un échec, la reddition de plusieurs meneurs et la fuite du général Niyombare.

Malgré l’échec du coup d’État, la mise au pas à la mi-juin des quartiers contestataires de Bujumbura et la réélection controversée à la mi-juillet de M. Nkurunziza, les violences se sont intensifiées et des groupes armés affrontent régulièrement la police.

Les Forebu cherchent à unir sous une même bannière les différents groupes armés opérant sur le terrain, a expliqué à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, un cadre des Forebu, « ce n’est pas un hasard si cette annonce coïncide avec l’arrivée (d’une délégation) du Conseil de sécurité de l’Onu », attendu au Burundi jeudi et dont les membres doivent rencontrer vendredi le président Nkurunziza.

Par l’AFP