Congo – Dolisie : deux co-épouses aident leur mari polygame à fabriquer des briques

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Image d’archive|DR
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A Dolisie, dans le département du Niari, deux co-épouses aident leur mari polygame à fabriquer des briques. L’harmonie semble régner. Tout le monde y gagne.

Natacha Ngoma Mbouita et Aurélie Mboungou Namitelamio vivent toutes les deux en concubinage avec Brice Roland Kadi Kimbembe, un maçon-briquetier de 38 ans. La bonne entente paraît régner au-delà des murs de la maison. « Je fabrique des briques aux côtés de mon mari, car je ne peux pas le voir travailler tout seul », lâche Natacha, première femme de Brice. A 27 ans et mère de six enfants, Natacha en est à sa huitième année de travail avec son époux.
Aurélie, la seconde concubine, partage le même amour pour Brice. Comme Natacha, hors de question pour elle d’être jalouse ou querelleuse. Au sein de la petite entreprise, l’harmonie semble régner. A 19 ans et mère d’un enfant, c’est la première expérience professionnelle du genre pour Aurélie : « Moi non plus, je ne peux accepter que mon mari souffre seul. Je lui ai donc demandé de m’apprendre ce travail très dur. »
Un travail qui, en majeure partie, se fait davantage en saison sèche, une période plus favorable du fait de la rareté de pluies. Les co-épouses de Brice pétrissent alors ensemble la terre, moulent et montent le four. « Il n’y a pas de travail réservé aux femmes ou au mari. Nous participons à toutes les étapes de la fabrication, y compris la recherche du bois pour faire cuire les briques », expliquent-elles d’une même voix.

Partager peines et recettes 
Selon Brice, l’apport de ses femmes est capital pour la survie de son foyer. « Lorsque je fais les briques, mes épouses ne m’abandonnent jamais. Elles m’aident parce qu’elles savent que les briques nous ravitaillent beaucoup. Nous faisons ainsi face aux besoins des enfants et à nos propres besoins », fait-il savoir avec joie.
Le polygame comblé poursuit : « Fabriquer des briques est un projet commun, réalisé avec mes femmes. Donc, après la vente, je les fais asseoir pour avoir leur avis sur comment utiliser cet argent. » Une entente rentable puisque chaque saison, Brice et ses concubines façonnent jusqu’à 10 000 briques. Cette année par exemple, ils en ont fabriqué 9 000 et vendu 6 000, à raison de 50 Fcfa (0,075 €) la brique. Soit un total de 300 000 Fcfa (près de 460 €) pour l’ensemble de la saison. Les recettes sont donc partagées entre monsieur et ses deux épouses.

Chaque femme à sa part.
Grace à cette activité, le foyer polygame a acquis un lopin de terre et construit une maison. Mercia, la fille aînée (14 ans) de Brice, est née d’un premier lit. Même si Natacha et Aurélie ne sont pas ces ‘vraies’ mamans, elle sourit : « Cela me fait plaisir lorsque je vois ‘mes mamans’ aider papa. Ces briques vendues nous aident beaucoup. A la rentrée, l’argent permet à papa de nous acheter les fournitures scolaires et les équipements de la maison. »
La réussite de ce trio peu ordinaire fait l’admiration des voisins. « Tous les trois sont souvent à l’œuvre. C’est la première fois de ma vie que je vois une telle chose. Je les encourage beaucoup, car je les apprécie ! », fait savoir, par exemple, Willy Biya.

Ngoma Sandrine

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