Le boxeur franco-congolais est sorti victorieux de ses débuts chez les pros, en s’imposant facilement face à son adversaire américain.
Le boxeur franco-congolais Tony Yoka a débuté sa carrière professionnelle par une victoire rapide sur l’Américain Travis Clark, arrêté par l’arbitre à la deuxième reprise d’un combat prévu en six, vendredi 2 juin au soir au Palais des Sports de la Porte de Versailles à Paris. Son rival de 38 ans, bien qu’invaincu en 12 combats jusqu’à présent, lui rendait 15 cm et 7 kg. Passé par la lutte libre et le MMA, Clark, ancien ouvrier en sidérurgie de l’Ohio, s’est incliné face à Yoka.
Après un premier round d’observation, le jeune boxeur de 25 ans a accéléré dans le deuxième round, et envoyé l’Américain au tapis à deux reprises, avant que l’arbitre n’indique la fin du combat. Le médaillé d’or de Rio chez les super-lourds n’avait pas boxé depuis le 21 août 2016, date de son triomphe olympique, mais il a été d’emblée dans le rythme. Yoka a donc débuté par un K.O.
le cycle d’environ quatre ans qui doit lui permettre de devenir le premier champion du monde tricolore des poids lourds, après avoir été le premier champion olympique français dans la catégorie reine. « Ce n’est que le début, il y a beaucoup d’autres combats à venir et je vais la ramener cette ceinture », a déclaré l’athlète de 25 ans au micro de Canal+.
L’une des plus belles images de Rio
Tony Yoka avait ému le monde entier aux Jeux olympiques de 2016. À Rio, le boxeur était tombé dans les bras de sa compagne Estelle Mossely après avoir remporté la médaille d’or. Quelques jours plus tôt, celle-ci était également sortie victorieuse dans la même discipline, dans la catégorie -60 kilos. Quelques mois plus tard, le boxeur français de 25 ans n’a rien perdu de sa fougue.
Mohamed Ali, au Championnat du monde en 1976. Crédits photo : 1857552/Imago / Panoramic
« I am the greatest »: l’emphase de cette tirade maintes fois lancée par Mohamed Ali ne suffit pas à mesurer la légende du boxeur le plus célèbre de l’histoire, qu’il a écrite un demi-siècle durant avec ses poings, un verbe acéré et un charisme fou.
Le boxeur américain né Cassius Marcellus Clay Jr est décédé vendredi à Phoenix à l’âge de 74 ans après un long combat avec la maladie de Parkinson.
L’une de ses dernières apparitions publiques, en juillet 2012 lors de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Londres, avait montré au monde que l’ancien triple champion des poids lourds, rongé par la maladie, était entré dans le dernier round de son ultime combat.
Une alerte l’avait déjà conduit à l’hôpital en janvier 2015 pour soigner une sévère infection urinaire.
Mais cette image de vieillard presque paralysé n’effacera jamais la personnalité hors norme du boxeur couronné « Sportif du siècle » par Sports Illustrated et la BBC en 1999, un homme aux multiples vies, marié à quatre reprises et père de sept enfants, dont une fille -Laila- qui suivra ses pas dans la boxe.
Autant que le boxeur doté de dons uniques, d’une technique très pure, d’une étonnante mobilité et d’un punch au-dessus de la moyenne, l’histoire retiendra l’homme qui a bouleversé les conventions sur et en dehors du ring, avec son rare sens de la formule, son instinct de grand communicateur, son goût pour la provocation et son combat permanent contre l’ordre établi.
C’est pour se venger d’un gamin qui lui a volé son vélo que ce petit-fils d’esclave, né le 17 janvier 1942 à Louisville dans le Kentucky, apprend la boxe. Très vite, c’est la gloire. A 18 ans, il est champion olympique à Rome.
– Converti à l’Islam –
Sitôt professionnel, Cassius Clay entame son auto-promotion à coup de formules dont la plus fameuse: « Je vole comme un papillon, je pique comme une abeille, je suis le plus grand ». Une providence pour les médias.
A 22 ans, il est champion du monde aux dépens du redoutable Sonny Liston. Le lendemain, il décide de changer de nom et se fait appeler Cassius X en l’honneur du leader des « Black Muslims », Malcolm X. Un mois plus tard, il se convertit à l’Islam et prend le nom de Mohamed Ali.
Grâce à son style unique, les bras souvent ballants le long du corps, il conservera son titre mondial jusqu’en 1967, date à laquelle il refuse d’aller faire la guerre au Vietnam. Il échappe à la prison mais est interdit de ring, vilipendé par une majorité de l’opinion publique américaine mais tenu par d’autres comme un pilier de la contre-culture et un champion de la cause des noirs qui se battent alors pour l’égalité des droits.
Ali est gracié en 1971 mais sa suspension lui a volé trois belles années de carrière dans la pleine force de l’âge. Il remet très vite les gants et, dans ce que beaucoup avec lui qualifient de « combat du siècle », il s’incline aux points face au battant qu’est Joe Frazier, le 8 mars 1971 au Madison Square Garden de New York. Pour la première fois de sa carrière, Ali va au tapis.
Quarante plus tard, quand Frazier sera mis en terre après une bataille contre le cancer, Ali sera là, malgré la maladie.
Ali prend sa revanche sur Frazier début 1974 et, le 30 octobre 1974, dans la mémorable « bataille dans la jungle » (« rumble in the jungle ») à Kinshasa, au Zaïre, il mystifie devant près de 100.000 spectateurs le surpuissant George Foreman (KO, 8e) pour reconquérir le titre de champion des lourds.
– Le combat de trop –
Vainqueur notamment d’une belle inoubliable (KO, 13e) face à Frazier en 1975 à Manille, il conservera sa couronne jusqu’en 1978, où il est battu par Leon Spinks.
Fait unique, Ali récupère le titre mondial pour la troisième fois face à ce même Spinks, sept mois plus tard, aux points.
Retraité en 1979, il est contraint de remettre les gants deux ans plus tard, à 39 ans, faute d’avoir su gérer sa fortune.
C’est le combat de trop. En octobre 1981, il est tristement humilié par son compatriote Larry Holmes, trop fort pour lui (abandon 11e reprise). Ali n’est plus le plus grand mais il s’entête. En décembre de la même année, une défaite face à Trevor Berbick sera toutefois son dernier combat.
Après 56 victoires en 61 combats, dont 22 en championnats du monde et 37 avant la limite, Ali raccroche les gants. Il a poussé trop loin sa carrière: très vite, les premiers effets de la maladie de Parkinson se manifestent.
En 1996 aux jeux Olympiques du centenaire, à Atlanta, c’est un homme tremblotant mais irradiant que le monde regarde avec émotion allumer la vasque olympique. Dans cette grande ville du sud des Etats-Unis où trente ans plus tôt la ségrégation persistait, il reçoit une deuxième médaille d’or.
Jeune homme, il avait jeté dans la rivière Ohio celle remportée à Rome en 1960, après avoir été refusé dans un restaurant « réservé aux blancs ».
Floyd Mayweather et Manny Pacquiao lors de leur combat le 2 mai 2015 à Las Vegas|AFP
Floyd Mayweather a encore bien géré son affaire: il est resté invaincu, a unifié la catégorie des welters et va recevoir, au bas mot, 120 millions de dollars, sans vraiment avoir impressionné face à Manny Pacquiao, samedi à Las Vegas.
Comme largement attendu, « le combat du siècle » entre les deux meilleurs boxeurs de leur génération s’est décidé aux points à l’issue des douze reprises.
Mayweather a été déclaré vainqueur à l’unanimité des trois juges-arbitres (118-110, 116-112, 116-112) et reste donc invaincu en 48 combats, mais l’annonce de sa victoire a été accueillie par quelques sifflets.
Il a beau se présenter comme le meilleur boxeur de l’histoire, Mayweather, 38 ans, n’est pas un boxeur spectaculaire, mais un redoutable puncheur, très habile en défense et dans l’art d’imposer son rythme au combat.
« Manny a fait ce qu’il avait à faire, il a donné tout ce qu’il avait, il a frappé fort, mais j’ai montré que j’étais le plus intelligent », a expliqué à sa descente du ring celui qui est surnommé « Money » (littéralement argent) et qui détient désormais les titres WBC, WBA et WBO des welters.
Le combat en lui-même ne restera pas dans la postérité par sa qualité.
– 148 coups contre 81 –
Fidèle à ses habitudes, Mayweather a fait la différence avec son jab et en contrant son adversaire, beaucoup plus offensif que lui, mais moins précis.
Certes l’Américain de 38 ans a été mis en difficulté lors des 4e et 9e reprises. Mais il a surtout géré à merveille l’enthousiasme de Pacquiao, le touchant à 148 reprises, contre 81 coups arrivés à destination pour le Philippin.
Ce qui n’a pas empêché « Pac-Man », 36 ans, demi-dieu dans son pays, où il est député, d’affirmer qu’il aurait « mérité de remporter ce combat »: « Je pense que j’ai gagné ce combat, il n’a rien fait du tout pendant les douze reprises », a accusé « Pac-Man », qui a concédé sa 6e défaite pour 57 victoires et deux nuls.
Le Philippin a révélé ensuite qu’il s’était blessé à l’épaule droite lors de la préparation et que son entourage avait même envisagé de demander le report du combat.
« Cette blessure m’a limité à partir de la troisième reprise, je n’ai pas pu utiliser autant ma droite que je l’espérais », a-t-il expliqué.
C’est donc surtout pour la mirobolante prime de 120 millions de dollars au minimum promise à Floyd « Money » Mayweather que ce combat restera dans l’histoire.
De fait, jamais un combat n’aura généré autant d’attention, d’attente et de recettes. Il aura fallu cinq ans pour que Pacquiao et Mayweather parviennent à un accord pour s’affronter.
Ce nouveau « combat du siècle » devrait rapporter plus de 400 millions de dollars, du jamais vu pour la boxe ou même tout autre sport.
– Beyonce, De Niro, Magic Johnson –
Ce duel a été suivi par 16.800 privilégiés qui ont déboursé des dizaines de milliers de dollars pour être au bord du ring, comme les acteurs Denzel Washington, Clint Eastwood et Robert De Niro, le Jake La Motta du « Raging Bull » de Scorsese, les anciennes stars du tennis Steffi Graf et Andre Agassi, la légende du basket Magic Johnson ou le couple en or de la variété US Beyonce et Jay-Z.
Quant à la retransmission télévisée aux Etats-Unis par les réseaux rivaux HBO et Showtime, elle a connu quelques difficultés techniques, face à l’énorme demande de téléspectateurs prêts à payer entre 90 et 100 dollars.
Mayweather a en tout cas répété qu’il voulait mettre un terme à sa carrière fin 2015 à l’issue d’un 49e et dernier combat qu’il espère victorieux.
Il s’est même fendu d’une énième surprise en annonçant qu’il allait prochaînement abandonner tous ses titres.
« D’autres boxeurs doivent avoir leurs chances, il y a des jeunes lions qui doivent se battre pour les avoir », a insisté celui qui s’auto-proclame « The Best Ever » (le meilleur de l’histoire).
Pas sûr cependant qu’après ce « combat du siècle » décevant, ces futurs adieux génèrent autant d’intérêt et de dollars.
Mais Mayweather, à la réputation sulfureuse pour avoir été condamné à de la prison pour violences conjugales, est à l’abri: il est le sportif le mieux payé de la planète.
« Tout ce que je veux, c’est que mes enfants, ma famille ne manquent de rien, on veut constamment me juger, mais seul Dieu le peut », a-t-il lâché.