Soudan: Saisie de l’équivalent de 113 millions de dollars dans la résidence de Béchir

l'ancien président Omar el-Béchir

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l'ancien président Omar el-Béchir
L’ancien président Omar el-Béchir

Lors de la fouille, la police et l’artmée ont trouvé sept millions d’euros, 350.000 dollars et cinq milliards de livres soudanaises (93 millions d’euros).

L’équivalent de plus de 113 millions de dollars ont été saisis en liquide dans la résidence de Omar el-Béchir, président déchu du Soudan, à Khartoum (la capitale du pays). C’est le chef du Conseil militaire de transition, qui lui a succédé, qui a donné l’information ce dimanche.

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Des membres de la police et de l’armée et des agents de sécurité ont trouvé sept millions d’euros, 350.000 dollars et cinq milliards de livres soudanaises (93 millions d’euros) lors d’une fouille de la résidence de l’ex-chef de l’Etat emprisonné, a déclaré le général Abdel Fattah al-Burhane.

Avec AFP 

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Soudan: le président el-Béchir défie à nouveau la CPI

Omar el-Béchir et Fatou Bensouda

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Omar el-Béchir et Fatou Bensouda
Le président soudanais Omar el-Béchir et Fatou Bensouda procureur de la Cour Pénale Internationale

Le président soudanais Omar el-Béchir, recherché pour génocide par la Cour pénale internationale (CPI), a quitté ce lundi 15 juin l’Afrique du Sud, faisant ainsi fi de la justice sud-africaine qui lui avait interdit de quitter le pays dans l’attente d’une décision de justice. Il y a quelques années encore, l’Afrique du Sud était l’un des rares poids lourds africains à crier haut et fort vouloir respecter ses engagements envers la CPI. Ce n’est plus le cas.

Le président Omar el-Béchir est arrivé à Khartoum ce lundi soir. Certains n’hésitent pas à dire qu’il a fui l’Afrique du Sud. C’est aussi ce que doit penser le tribunal de Pretoria qui lui avait interdit dimanche de quitter le territoire tant que la justice sud-africaine n’avait pas statué sur son cas. Le président soudanais a donc enfreint une décision de justice.

Du côté des autorités soudanaises, on pense bien évidement l’inverse. Le ministre des Affaires étrangères du Soudan affirmait samedi sur RFI que cette action en justice était une affaire interne à l’Afrique du Sud et il ajoutait qu’elle ne concernait pas le Soudan car des assurances lui avaient été données par Pretoria en termes de respect de l’immunité du président soudanais.

Eventuelle complicité de l’Afrique du Sud

Ce départ pose la question de la complicité de l’Afrique du Sud. N’avait-elle pas le devoir d’arrêter Omar el-Béchir ? Pour la CPI, il n’y a aucune ambiguité. Pretoria devait respecter ses engagements envers la CPI et procéder à l’arrestation du président soudanais. La Cour l’avait d’ailleurs rappelé fin mai. Ce week-end encore, la chambre préliminaire de la CPI a rendu une décision de justice clarifiant les obligations de l’Afrique du Sud.

Les diplomates sud-africains sont allés à la CPI, en préparation de ce sommet, pour expliquer leur position, mais la CPI est restée ferme. Pour elle, les arguments avancés par Pretoria, à savoir le concept « d’obligation concurrente », c’est-à-dire l’organisation d’un sommet de l’Union africaine (UA), sont des arguments qui ne tiennent pas. De même, la notion d’immunité d’un président en exercice que l’Union africaine a érigée en principe depuis plusieurs années, ne tient pas davantage. L’UA considère que la CPI ne peut pas poursuivre des présidents en exercice, car ils sont, selon elle, censés jouir d’une immunité.

L’Afrique du Sud n’a pas toujours eu cette position. En 2009, Pretoria annonçait publiquement qu’elle n’adhérait pas aux décisions de l’UA visant à protéger Omar el-Béchir avec le principe de l’immunité. Pretoria affirmait même que si le numéro un soudanais venait en Afrique du Sud, il serait arrêté.

Quels risques pour le président sud-africain ?

En n’arrêtant pas Omar el-Béchir, hormis des remontrances, le président sud-africain Jacob Zuma ne risque pas grand chose. La CPI n’a pas les moyens de forcer un Etat à respecter sa parole, mais peut faire constater un refus de coopérer.

En revanche, sur le plan interne, le président Zuma vient de s’exposer à la vindicte de la société civile et des ONG de défense des droits de l’homme. Il va devoir s’expliquer. D’autant que la justice sud-africaine a affirmé ce lundi après-midi que l’Afrique du Sud avait agi en contradiction avec sa propre Constitution en n’arrêtant pas le numéro un soudanais.

Un nouveau pied de nez à la CPI

L’Afrique est-elle en train de tourner le dos à la CPI ? Depuis 2009, date du premier mandat d’arrêt émis par la CPI contre Omar el-Béchir, l’Union africaine est montée au créneau pour empêcher l’arrestation du président soudanais. Celui-ci a pu bénéficier de prises de positions très fermes de l’UA et de certains de ses dirigeants qui estiment, comme l’Ougandais Museveni, que les Etats africains devraient quitter la CPI car elle serait, à ses yeux, un outil pour viser l’Afrique. Une théorie du complot mise aussi en avant par le KényanUhuru Kenyatta.

Changement aussi de la position sud-africaine. Durant des années et sous la présidence Zuma, on estimait que le pays devait remplir ses obligations envers la CPI. Ce n’est plus cas depuis que l’ANC, parti de Jacob Zuma, estime que la CPI n’est plus une organisation utile. Ce nouvel épisode Omar el-Béchir a donc éloigné un peu plus l’Afrique du Sud et la CPI. C’est une mauvaise nouvelle pour la Cour qui compte de moins en moins de supporters sur le continent. 

Par RFI

Le président soudanais, Omar el-Béchir, quitte Johannesburg pour Khartoum

Le président soudanais Omar el-Béchir

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Le président soudanais Omar el-Béchir
Le président soudanais Omar el-Béchir

Oumar el Bechir n’attendra pas la décision du tribunal sud-africain qui statue sur son cas en rapport avec les mandats d’arrêt lancés par la CPI.

Il s’apprête à quitter l’Afrique du Sud.

Un reporter de la BBC sur place rapporte que l’équipage de son avion a reçu l’autorisation de décoller et son jet privé pourrait quitter l’Afrique du Sud à n’importe quelle heure.

La sécurité est renforcée à la base aérienne de Waterkloof à Prétoria.

Un académicien sud-africain a également affirmé qu’il ne s’attend pas à ce que le président soudanais soit livré à la Cour Pénale Internationale par son pays.

« Je ne vois pas le gouvernement l’arrêter”, a affirmé Shadrack Gutto, directeur du Centre Africain d’études sur la Renaissance africaine à l’Université d’Afrique du Sud, au journal Business Day.

Un membre de la délégation présidentielle soudanaise a déclaré à l’AFP que Béchir est toujours à Johannesburg et qu’il partira lundi.

Deux mandats d’arrêt ont été lancés par la CPI contre Omar el-Béchir, en 2009 et 2010, en relation avec le Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie aux violences depuis 2003. Selon les estimations de l’ONU, plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit.

M. Gutto a indiqué que l’affaire va aller en appel et, le temps que la cour statue, Oumar El Bechir aura quitté le territoire sud-africain.

Un tribunal sud-africain qui siégeait dimanche à la demande d’une ONG, lui a interdit de quitter le pays au moins jusqu’à ce que la justice se soit prononcée sur la demande d’arrestation envoyée par la CPI. Une audience était prévue en fin de matinée à Pretoria.

C’est la première fois que la justice d’un pays africain tente d’empêcher un chef d’Etat en exercice de quitter son territoire en réponse à une demande de la CPI.

Par BBC