Brazzaville et Pointe-Noire face à la montée du grand banditisme

la machette

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la machette
Image d’archive|DR

Des agressions physiques de personnes innocentes sont en recrudescence dans certains quartiers périphériques de Brazzaville et Pointe-Noire, montrant que les deux principales villes du Congo font face, depuis quelque temps, à la montée du grand banditisme urbain. Sur le terrain, les forces de police font ce qu’elles peuvent pour endiguer le phénomène, non sans rappeler qu’en l’occurrence, elles doivent doubler d’efforts.

Dans l’opinion, les noms « bébés noirs », ou encore « bébés rouges », pour désigner les groupes de gangs qui opèrent de nuit et parfois en plein jour dans les quartiers de Brazzaville notamment sont égrenés sans arrêt. Sans que l’on sache quelles sont les motivations réelles de ces brigands parmi lesquels se trouveraient des adolescents. Armés de machettes, de couteaux, de barres de fer et de gourdins, ils sont prêts à en user pour porter des coups et blessures, extorquer de l’argent, ravir des sacs à main, des téléphones portables de leurs victimes qu’ils peuvent au besoin agresser mortellement. Quand ce n’est aux paisibles citoyens directement, ils s’en prennent aux câbles de la Société nationale d’électricité en les sectionnant pour ensuite les revendre.  

Au mois de juillet dernier, à Pointe-Noire, neuf membres d’un gang avaient été arrêtés par la police. Ils écumaient les quartiers Matendé, Saint-Pierre et Rex, opérant presque de la même manière que ceux de Brazzaville. Toujours dans la capitale économique, deux autres gangs de six et quatre acolytes présumés ont été appréhendés il y a quelques semaines en novembre. Constitués de jeunes âgés entre 16 et 25 ans, le premier groupe opérait au quartier Culotte du deuxième arrondissement Mvou-Mvou, le second accumulait des forfaits à Mongo-Mpoukou, Mpaka, Tchiali et Patra.

À Brazzaville, plusieurs cas similaires sont signalés de façon récurrente au quartier Jacques Opangault, à Talangaï. D’après les témoignages, ces bandes de gangsters semblent être parvenus à tenir en respect une population apeurée qui ne sait à quel saint se vouer. Ces bandits ne vont pas leurs victimes que dans le sixième arrondissement de la capitale. Le 5 août, ils avaient été signalés tard dans la nuit, à Mfilou, dans le septième arrondissement. Le souvenir reste vivace dans les esprits des femmes à qui ils avaient ravi des sacs à main, un tenancier d’une cabine téléphonique avouant à son tour avoir été sommé par ces derniers de leur rétrocéder sa recette du jour ainsi que trois téléphones portables. Le 10 novembre, dans le quartier de Texaco la Tsiémé à Talangaï, des brigands ont semé la terreur dans plusieurs rues, notamment vers la Paroisse Saint-Augustin, blessant quatre personnes dont trois femmes. La police appelée au secours avait pu mettre la main sur trois assaillants, alors qu’ils seraient quelques dizaines au total.
A côté de ces bandes de crapules plus ou moins attirés par le téléphone portable, la petite pièce de monnaie ou la petite coupure du billet de banque enfouis dans le sac de leur victime, Brazzaville et Pointe-Noire sont peut-être désormais confrontées à une autre race de criminels. Le 10 août passé, faisant le point sur l’agression d’un homme à Madibou, dans le 8è arrondissement de Brazzaville, le porte-parole de la police rappelait la présence d’un groupe appelé « Araignée » soupçonné d’être à l’origine de cette agression. Supposé travailler de connivence avec un autre gang opérant à Pointe-Noire, « Araignée » envisageait, disait-on, de mener quelques opérations violentes contre certains lieux publics dans les deux villes. Quelques membres du groupe avaient été interpellés tandis que leur meneur avait réussi à s’enfuir.
Dans un communiqué de presse rendu public le 1er décembre, la direction générale de la police a signalé des attaques à l’arme automatique, la veille, des commissariats de Police de Massengo et Nkombo dans la périphérie nord de Brazzaville. Elle a averti que «  des dispositions pour renforcer les mesures de sécurité ont été prises pour garantir la paix et la sécurité des populations ».
A l’évidence, sans tirer insidieusement le parallèle entre l’omniprésence des « bébés noirs ou rouges » dans les quartiers de Brazzaville et Pointe-Noire et les derniers événements tels que présentés par la police, il y a lieu de s’interroger sur leur apparente coordination. Sans oublier de signaler la psychose qui s’empare des populations dans les deux villes devant ce banditisme grandissant.

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Brazzaville – Banditisme : la police interpelle vingt-huit délinquants résiduels

Brazzaville - Banditisme

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Brazzaville - Banditisme
Vingt-huit délinquants résiduels, surpris en flagrant délit, ont été interpelés par les services de police, le 28 mai à Brazzaville, et présentés à la presse nationale|DR

Vingt-huit délinquants résiduels, surpris en flagrant délit, ont été interpellés par les services de police, le 28 mai à Brazzaville, et présentés à la presse nationale avant que soit enclenchée une procédure judiciaire.

Répartis en plusieurs groupes, ces bandits résiduels ont échappé ces derniers temps au contrôle rigoureux de la police nationale. Ils opèrent avec des armes blanches, de jour comme de nuit, dans les quartiers périphériques de Brazzaville.

Selon les témoignages d’un officier de police, l’un des groupes a violemment bastonné et poignardé une femme qui, pour l’heure, est hospitalisée au CHU de Brazzaville. Un autre groupe est très réputé pour le braquage aux quartiers Soprogi et Jacques Opangault, situés au nord de Brazzaville. Trois autres ont été surpris de jour en train de voler les ventilateurs d’une échoppe, dans le 2earrondissement de la capitale.

En bref, ils commettent aussi des actes de viol sur des jeunes comme sur de vieilles dames, poignardent parfois les victimes innocentes en leur ravissant bijoux et téléphones portables.

Pour confirmer tous ces faits, le colonel Jules Moukala Tchoumou, porte-parole de la police nationale, a expliqué : « On a dû constater à Brazzaville qu’à certains moments de la nuit comme de la journée, il y a quelques jeunes qui ont le malin plaisir de s’attaquer aux populations. Ils sont tous jeunes. Une procédure sera ouverte afin qu’ils soient déférés au parquet de Brazzaville. Avec la collaboration des populations, les services de police sont toujours en éveil pour poursuivre leurs opérations ».

Dans cette vague de vingt-huit délinquants il y a aussi des jeunes qui, dans un récent passé, avaient été interpellés par la police, déférés à la maison d’arrêt mais par la suite mis en totale liberté.

Face à cette situation, le porte-parole de la police a répondu : « En tout cas pour la police, il s’agit de lutter contre le crime même s’il est commis par un récidiviste. L’insécurité zéro n’existe nulle part au monde. Ce sont les phénomènes de société et la police s’emploie toujours à traiter ce genre de phénomène. Les procédures judiciaires vont être enclenchées et la suite reviendra au parquet de Brazzaville ».

La ville de Brazzaville est très calme du point de vue sécuritaire. Et, les différentes opérations de police sont pérennes. Dans un récent passé, les services de police avaient réussi à démanteler dans les quartiers périphériques de la capitale les grands groupes de bandits.   

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