Brazzaville : des comportements regrettables dans les autobus de l’État

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Des comportements regrettables dans les autobus de l’État|DR
Des comportements regrettables dans les autobus de l’État|DR

L’initiative, pourtant salutaire, du gouvernement d’acquérir et de mettre en circulation des autobus destinés au transport en commun dans les deux grandes villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire, a été vivement accueillie et saluée par les Congolais. Un peu plus d’un mois après, le constat fait soulève de nombreuses questions.

Depuis la mise en service début juin d’une soixantaine d’autobus à Brazzaville, certains usages n’en reviennent toujours pas. En effet, il se développe de jour en jour des antivaleurs, notamment des injures qui n’épargnent personne. Même les contrôleurs de tickets (souvent des femmes) sont pris à partie par des jeunes inciviques. Ce comportement déviant est beaucoup plus observé sur l’axe CFCO-rond-point Koulounda-La Tsiemé-Terminus Mikalou-rue Ndolo-Ngamakosso-Kintélé.

Les usagers ayant emprunté cette ligne, un après-midi du mardi 14 juillet, peuvent se rappeler et en témoigner. « C’est malheureux ! Je regrette d’avoir emprunté ce moyen. Je préfère me sacrifier me saigner avec les demi-terrains », s’est plainte une femme lassée d’entendre des insanités. Comme elle, certains usagers ont dû descendre à mi-chemin.

« Parce que ce sont des bus publics, certains citoyens se croient tout permis », regrette un sexagénaire outré par des comportements qui tranchent avec la morale et l’éducation. « Comment peut-on cracher dans un bus ? Est-ce l’incivisme, le mépris des autres ou simplement l’ignorance des règles de vie en société ? », s’interroge-t-il non sans lever le voile sur des pratiques qu’il qualifie de « sauvages ». Et de proposer des campagnes de sensibilisation et de conscientisation des jeunes assorties plus tard de« sanctions pour tous les actes antisociaux. » 

Non respect du nombre de places

L’autre problème qui interpelle sur les pratiques observées dans ces bus porte sur le non respect du nombre de clients à embarquer. À l’instar des bus privés qui surchagent à volonté, les bus de l’État foulent aux pieds les consignes de sécurité et d’hygiène. En effet, au lieu de 35 places assises et 39 débout, tel qu’annoncé avant l’arrivée, il n’est pas étonnant de voir une centaine de passagers à bord.« Je vis à Kintélé, je suis obligé de me confiner ici », avoue une jeune femme coincée, debout, entre deux hommes, dans une configuration peu acceptable. Ajouté à ceci, l’athmosphère suffocante née du surnombre. Une ambiance qui rend inefficace le système de ventilation existant dans ces bus.

Devant un tel tableau, l’idéal est d’augmenter le nombre de bus. À propos, le gouvernement avait annoncé l’acquisition de 200 bus. 150 seraient déjà arrivés dont 82 destinés à Brazzaville et 68 à Pointe-Noire. Un nombre encore insuffisant pour régler l’épineux problème de transport en commun dans les deux villes.

©Adiac-Congo

Congo: un premier lot de 70 autobus arrivé à Pointe-Noire

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 un premier lot de 70 autobus arrivé au port autonome de Pointe-Noire|Adiac
un premier lot de 70 autobus arrivé au port autonome de Pointe-Noire|Adiac

Après plusieurs mois d’attente, un premier lot de 70 autobus devant assurer le transport en commun dans les villes de Pointe-Noire et Brazzaville est enfin arrivé au port autonome de Pointe-Noire. Dans les prochains jours arrivera le deuxième avec autant de bus.

Ces autobus de fabrication indienne attendus par la population ont la lourde charge de régler l’épineux problème de transport en commun dans les villes de Pointe-Noire et Brazzaville. De marque Ashok Leyland, ils sont pourvus entre autres de 35 places assises, 39 places debout, 2 écrans, une cabine chauffeur, une cabine aménagée pour le contrôleur de tickets, 3 portières dont une pour le chauffeur, 2 caméras de surveillance, un système de ventilation. Comme annoncé par le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso dans son récent message de voeux de fin d’année, ces autobus seront gérés par une société de transport public, encore en gestation. L’objectif étant d’endiguer le sempiternel calvaire des populations en matière de transport en commun. Lesquelles populations subissent les caprices et l’incivisme des équipages des taxi-bus, devenus maîtres dans le phénomène de morcellement des trajectoires, communément appelé « demi-terrains ». Ils procèdent aussi délibéremment à l’augmentation abusive des prix de transport qui varient selon leurs hummeurs.

Certes, le processus d’arrivée des bus est amorcé à la grande satisfaction des populations, mais celles-ci s’interrogent déjà sur leur gestion, laquelle se doit être rigoureuse, vue les expériences chaotiques du passée. Et, les faillites des Sociétés de transport urbain de Brazzaville (STUB) et de la Société de transport de Pointe-Noire (STPN) sont encore vivaces dans les mémoires.

La plupart des Congolais interrogés à Pointe-Noire sur la question suggèrent, qu’il soit mis à la tête de la nouvelle société, des gens intègres et rompus dans l’orthodoxie financière.

Aussi, demande-t-ils, la construction de nouvelles routes bitumées dans les quartiers périphériques de Brazzaville et Pointe-Noire. Ce qui favorisera non seulement disent-ils, la fluidité de la circulation mais aussi contribuera à la désserte des nouveaux arrondissements par les nouveaux bus.

Signalons que les chauffeurs sélectionnés sur la base des tests à Pointe-Noire et le personnel mécanicien ont été formés à l’étranger. Reste donc des formalités administratives et la mise en place de la nouvelle société de transport pour que l’exploitation de ces bus ne soit plus une simple vue d’esprit.

© Adiac-Congo