Les ruses des filles abidjanaises pour « escroquer » leurs amants au nom de l’amour

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Image d’illustration (archives) ©DR

Par ces temps de vaches maigres, tous les moyens, mêmes indécents, sont bons pour se faire des sous et en la matière, au nom de l’amour, les jeunes filles abidjanaises ne manquent pas d’imagination pour « escroquer ou arnaquer » leurs amants qui tombent dans leurs pièges.

De simples astuces auxquelles l’homme, certainement, aveuglé par l’amour, ne prête souvent pas attention, du moins où il ne voit que du feu, pour dépenser sans compter, au plaisir de la dulcinée. Quand le pot aux roses est découvert, c’est la séparation. L’homme ayant réalisé la supercherie de celle qu’il couvait de billets de banques à sa moindre sollicitation.

Nombre de garçons ont été victimes de ces scénarii dignes de grands réalisateurs hollywoodiens. Des fausses couches aux maladies imaginaires en passant par les anniversaires fictifs, les stratégies foisonnent pour « plumer » les hommes incrédules.

La fausse grossesse est une pratique très courante! Généralement, jusqu’au troisième mois, la grossesse n’est pas visible. La fille en use pour signifier à son homme que depuis leur dernier rapport sexuel, elle ne voit pas ses menstrues. C’est le début d’un chantage inouï. Soit elle propose à son amant de lui donner suffisamment d’argent pour aller se faire suivre par une parente dans une autre ville.

Soit, elle opte pour une interruption volontaire de la grossesse. Ce qui nécessite, évidemment, des sous. Si l’homme est marié et qu’il fait de la résistance à cette option, la fille menace de porter l’affaire dans son foyer. De peur de voir son couple brisé, le malheureux est contraint de mettre la main à la poche pour satisfaire la copine.

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Le faux deuil, fait également partie de l’arsenal des filles pour ‘’sucer » leurs gars. Quel être humain peut-il resté insensible au malheur qui frappe l’un de ses proches ? Le témoignage de Paulin Kablan, jeune cadre d’assurances est édifiant.

‘’ Un matin, ma copine m’informe du décès de son oncle qui l’aurait élevée. Pour participer aux obsèques, elle exige et obtient 150.000FCFA en plus des pagnes comme l’exige sa coutume », relate-t-il dans un entretien à APA.

En réalité, sa dulcinée, une fois les ‘’dons » de son amant en sa possession, quitte la commune qu’ils habitent tous les deux pour se ‘’refugier » chez une amie dans un autre quartier. Inutile de dire comment l’argent destiné à des ‘’obsèques’‘ a été dilapidé. L’infortuné Kablan constatera les dégâts plus tard. A son corps défendant.

Que dire alors des anniversaires imaginaires ? Le procédé est simple. La jeune fille demande à son « pigeon » une ‘’contribution » pour son anniversaire avec des ‘’amies », toujours, les mêmes.

Toutefois, elle prend soin de le berner en insistant que ce sera une ‘’affaire » de femmes. Donc point de mec. Question de tenir l’homme loin de cette ‘’soirée ». Le pauvre, il ne saura pas qu’il n’y aura jamais d’anniversaire. Sa poche a, déjà, pris un coup sérieux.

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La technique du ‘’projet » est, de plus en plus, utilisée par les filles pour soutirer énormément d’argent à leurs amants. En général, cette technique est l’apanage des filles ‘’éternelles assistées ». Leurs discours se résument à dire à l’amant qu’au lieu ‘’de me donner du poisson, il faut m’apprendre à pêcher ».

‘’Un soir, ma copine me fait asseoir pour me tenir ce discours. J’ai compris qu’elle voulait se prendre, désormais en charge pourvu que je lui donne des moyens conséquents pour commencer son activité. Elle fait un devis, pour la vente de sandwich devant l’école de son quartier, qui s’élève à 90.000FCFA que je débourse sans rechigner » raconte Daouda Koné, gendarme de son état, pensant qu’avec ce petit commerce, c’en était fini pour la ‘’main tendue » de sa copine.

Mal lui en prend. Des jours, des semaines, voire des mois passent, il ne voit rien poindre à l’horizon. Le fonds de commerce sollicité a pris une autre destination. En guise d’explications, il reçoit une menace de rompre de son amante.

Comme l’astuce du ‘’projet », celle du ‘’loyer » à payer constitue une arme de destruction pour les jeunes filles avides d’argent. Ce sont elles qui ont toujours des ‘’soucis » avec le propriétaire qui ne cesse de les menacer d’expulsion.

‘’Une fois, en pleine réunion de direction, mon portable sonne. Je m’entends dire par ma copine que les huissiers sont devant sa porte pour l’expulser de l’appartement pour trois mois d’impayés soit 120.000FCFA » explique Guillaume Yao, Chef de personnel dans une importante société de la capitale économique ivoirienne.

Il dépêche son chauffeur sur les lieux avec la somme indiquée pour régler ce ‘’petit » problème. La jeune fille accueille l’envoyé au bas de l’immeuble où elle loue une chambre pour réceptionner l’enveloppe. Plus tard, la fille rappelle le Chef du personnel pour le remercier pour sa magnanimité avec toutes les bénédictions.

Dans la soirée, sa surprise sera grande quand il apprendra, une fois chez la fille, que depuis la mi-journée, celle-ci a déserté le coin sans laisser de traces. Le comble, son téléphone portable ne sonne plus.

D’autres procédés non des moindres comme la « maladie imaginaire » ou la « perte » du portable sont utilisés par les filles pour piéger les amants dans l’optique de leur arracher de craquants billets de banque. Les hommes qui dépensent avant de réfléchir au contraire des femmes qui réfléchissent avant de dépenser, sont les victimes expiatoires des filles sans scrupules.

Avec l’APA

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Congo : deux ethnies, un seul amour

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Photo d'illustration|DR
Photo d’illustration|DR

A Sibiti, dans le département de la Lékoumou, à environ 400 km au sud-ouest de Brazzaville, Odette Pembé, une autochtone (Pygmée), et Franck Madounga, un bantou, vivent ensemble depuis 6 ans. Pour eux, peu importe les moqueries, puisqu’ils s’aiment. Une évolution positive vers l’intégration des populations autochtones dont se félicite Jean Denis Toutou Ngamiyé, président de l’Association pour la promotion socioculturelle des populations autochtones du Congo (APSAC).

Monsieur Franck Madounga, pouvez-vous nous raconter le jour de votre rencontre avec Odette Pembé ?
J’ai rencontré maman Odette Pembé ici à Sibiti, il y a six ans. Depuis, nous vivons ensemble.
Odette Pembé, pouvez-vous nous raconter dans quelles circonstances vous vous êtes rencontrés avec Franck Madounga ?
Nous nous sommes rencontrés d’abord à Indo lors d’une veillée, puis dans un bistro à Sibiti. Après avoir fait davantage connaissance, nous avons décidé de vivre ensemble.
Monsieur Madounga, pourquoi ne pas faire comme d’autres bantous qui sortent secrètement avec des femmes autochtones puis les abandonnent par la suite ?
Quand tu aimes une femme autochtone, il faut le faire ouvertement et vivre avec elle dans une même maison. Mais, les autres hommes bantous sortent la nuit avec les femmes autochtones et les dénigrent la journée… De mon côté, j’avais pris la résolution de vivre avec maman Odette au vu et au su de tout le monde, bien qu’elle soit autochtone.
Pourquoi avez-vous choisi de vivre avec maman Odette ?
La vie est faite ainsi. Je l’aime et elle aussi m’aime. Nous vivons donc ensemble.
Maman Odette, pourquoi avez-vous accepté de vivre avec monsieur Franck ?
Il m’aime et moi aussi je l’aime.
Papa Franck, comment ont réagi vos enfants, mis auparavant au monde par une autres femme ?
Avant de vivre avec Odette, j’ai eu cinq enfants avec une femme bantoue. De son côté, maman Odette aussi a eu cinq enfants d’une première union avec un autochtone. Mais, nous nous aimons, j’ai ainsi accepté ses enfants comme les miens. A la maison, nous avons dix enfants. Tous savent que je suis leur père et Odette leur mère.
Comment réagissent vos parents et la communauté bantoue ?
En ce qui me concerne, les parents ne parlent jamais. Ils savent que je suis toujours avec maman Odette Pembé. C’est le cœur qui parle. J’ai fait mon choix : je reste avec elle. Les gens parlent ou critiquent, je ne fais pas attention à eux.
Il y a quand même des gens qui se sont moqués de vous ?
Il y en a eu beaucoup, surtout les premiers jours de notre vie commune. Il fallait avoir du cœur pour surmonter toutes ses railleries et moqueries, mais j’ai défendu mon couple.
Que disent concrètement les gens qui se moquent de vous ?
Souvent, quand ils me voient, ils disent avec un air moqueur : « Regardez le jeune bantou qui a épousé une femme autochtone ! » Je m’efforce de ne pas s’occuper de ce qu’ils racontent.
Vous avez fait six ans de vie commune avec Odette, avez-vous des regrets ?
Je n’ai aucun regret. Seule la mort pourra nous séparer.
Monsieur Jean Denis Toutou Ngamiyé, que dit la loi 2011 sur les couples discriminés ?
Selon la loi du 25 février 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones, la personne discriminée peut porter plainte. Son article 1er interdit d’appeler un autochtone « pygmée ». En cas de plainte, celui qui emploie ce mot est passible d’un emprisonnement de 30 ans et d’une amende allant de 200 à 500 000 Fcfa (300 à 750 €, Ndlr).

Est-ce qu’au niveau de Sibiti il y a déjà eu des plaintes ?

Il n’y a jamais eu de plaintes d’un couple bantou-autochtone discriminé. Dans la Lékoumou, le couple Franck et Odette n’est pas le premier. Au village Moukassi, une femme bantoue a quitté son mari, bantou lui-aussi, pour rejoindre un homme autochtone. En tant que président de l’Association pour la promotion socioculturelle des populations autochtones du Congo (APSAC), c’est une victoire pour moi de voir ces couples mixtes se former.
Franck, vous subissez des discriminations, pourquoi ne portez-vous pas plainte ?
A cause du manque de moyens financiers.
Et vous, Odette, pourquoi ne portez-vous pas plainte ?
Les gens se moquent souvent de Franck quand ils le voient dans les bars dancings, mais devant moi, ils ne peuvent pas se moquer de lui. Du coup, je ne peux pas les poursuivre.
Franck, quels sont vos projets avec Odette ?
Cette année, nous avons un champ de manioc et d’arachides à maturité que nous comptons vendre. Nous attendons aussi un enfant, premier fruit de notre union commune.

Connaissez-vous d’autres couples mixtes à Sibiti ?
Bien sûr ! À 5km d’ici il y a deux couples mixtes bantou-autochtone. Un de ces couples a même déjà 4 enfants.
A l’avenir, vos enfants épouseront-ils facilement les gens d’une autre communauté ?
Pourquoi pas ? Si nous, les parents, avons commencé à le faire, pourquoi nos enfants ne le pourraient-ils pas ?
Maman Odette, comment voyez-vous l’avenir de votre futur enfant ?
Notre enfant sera libre d’épouser la personne de son choix.

Ngoma Sandrine

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