« Même si tu n’aimes pas le lièvre, tu ne peux pas refuser qu’il court vite », renseigne un proverbe Burkinabè. Il y a quelque chose de fascinant chez cet homme dont les adversaires tombent l’un après l’autre sans que Gbagbo en soit ni de loin, ni de près à la manœuvre. Étrange.
À commencer par Sarkozy, considéré comme le cerveau penseur de la chute suivie de l’humiliation du président fondateur du FPI. Alors que Chirac, le premier à vouloir déboulonner Gbagbo, est devenu inapte, Sarko a, contre toute attente, lamentablement échoué à la présidentielle française devant un François Hollande dépourvu d’expérience politique. Wade, le relais de Sarkozy, a été balayé par l’ouragan politique de Dakar.
Idem pour Goodluck Jonathan et, surtout, Blaise Compaoré, le parrain de la rébellion dirigée par Soro. Tandis que Bongo et Kadhafi, le financier de la rébellion, sont passés à l’au-delà. Raïla Odinga, le médiateur( bien partisan) de l’Union Africaine pendant la période de crise à Abidjan, vole d’échec en échec pour accéder à la magistrature suprême au Kenya.
Et que dire de Jean Ping, le président de l’UA à l’époque de la crise ivoirienne? Il demandait récemment le recomptage des voix, à l’issue de la très discutable présidentielle au Gabon à laquelle il a lui-même pris part. L’arrosoir arrosé. C’est exactement ce qu’il a refusé à Laurent Gbagbo. C’est cela le vrai « kwembali « ( malédiction de l’ethnie téké)!
Et, cerise sur le gâteau, Moreno O Campo, l’ex procureur argentin de la CPI, est au cœur d’énormes scandales qui puent abondamment l’instrumentalisation, les conflits d’intérêts…
Reste à présent le sort qui sera réservé à tous ceux qui, en interne, ont joué au pitoyable rôle de « valets locaux de l’impérialisme « , selon les anciens marxistes léninistes congolais de Brazzaville .
Par Alphonse Ndongo
