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Les échéances électorales qui pointent à l’horizon au Congo Brazzaville sont devenues au centre des préoccupations majeures des partis politiques de l’opposition et de la majorité présidentielle. Ces différentes formations politiques ne ménagent aucun effort afin d’avoir des élus locaux et aussi des députés au sein de la nouvelle architecture de l’Assemblée Nationale. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les candidatures de Juste Bernardin Gavet et de Jérémie Lissouba, deux poids lourds de la jeunesse de deux grandes formations politiques congolaises à savoir le PCT et l’UPADS, qui sont soumis à une véritable compétition électorale pour la conquête du siège de l’arrondissement 2, l’une des circonscriptions électorales de la ville de Dolisie. Les deux, dans leurs programmes de société respectifs, ont porté un accès particulier sur la nouvelle vision politique de la gestion de la chose publique. Le premier est le Premier Secrétaire de la Force Montante Congolaise et le second est l’un des enfants de l’ancien Président Pascal Lissouba que l’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS) parti de son père, a investi pour défendre ses couleurs aux législatives du 16 juillet 2017.
Juste Bernardin Gavet et Jérémie Lissouba : Une messe de requiem déjà dite avant le duel
Certains observateurs de la scène politique congolaise estiment à tort ou à raison que Jérémie Lissouba est mieux placé pour remporter cette bataille électorale.
D’abord, Jérémie Lissouba bénéficie du soutien de l’UPADS et aussi de certains caciques de la classe politique congolaise.
Les cadres de l’UPADS rassemblés autour de la commission d’investiture des candidatures de ce parti, ont jeté leur dévolu sur sa personne afin de conserver ce siège stratégique au soir des législatives du 16 juillet 2O17.
Jérémie Lissouba succède à Guillaume Mfoutou, député sortant de cette circonscription électorale et cadre influent de l’UPADS, qui avait pris une part très active en 2015 sur le débat relatif au changement de la constitution du 20 janvier 2002. Un député qui est muté à Pointe Noire plus précisément à Loandjili 2.
Certains cadres de la majorité présidentielle et du PCT consultés à ce sujet, ont exprimé leurs mécontentements à la suite de la désignation de l’un de leurs camarades notamment le Premier Secrétaire de la FMC comme candidat du PCT dans une circonscription électorale qui demeure une chasse gardée de l’UPADS. Ils estiment que Juste Bernardin Gavet a été envoyé à l’abattoir dans une circonscription électorale acquise à la cause de l’UPADS. Un des observateurs de la scène politique congolaise qui a requis l’anonymat nous a signifiés : Le Premier Secrétaire de la FMC est en mauvaise posture politique face à Jérémie Lissouba. Son échec est prévisible tout comme sa victoire à cette bataille électorale émanera peut être de l’instauration du principe de la violation de la souveraineté populaire comme cela est devenue la règle d’or dans notre pays où pendant les élections législatives nous assistons au jeu de qui perd gagne pour répondre l’expression cocasse du feu Jacques Mouanda Mpassy. Nous subissons en fait les effets de la messe de requiem qui a été déjà dite avant le combat. Une messe dont la matérialisation s’appliquera sans coup férir au soir du premier tour des élections législatives du dimanche 16 juillet 2017.
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Les deux circonscriptions électorales de la ville de Dolisie représentent depuis belle lurette une citadelle imprenable de l’UPADS qui est le principal parti de l’opposition. Dans cette localité où l’UPADS a une très bonne assise et aussi une très bonne base électorale de par l’engouement et la détermination de ses membres et de ses sympathisants qui appliquent avec efficacité les consignes données par leurs dirigeants avant et pendant les échéances électorales, il serait très difficile pour Gavet de s’affirmer devant le fils de celui qui est considéré comme un Messie par les populations du Grand Niari.
D’ailleurs, à la sortie de la Conférence Nationale Souveraine qui a eu lieu en 1991, le Président Pascal Lissouba était l’élu de cette circonscription électorale où son fils se présente pour la première fois comme candidat.
Ayant très tôt constaté la popularité de Pascal Lissouba ainsi que son charisme politique dans cette localité acquise à sa guise, le feu Pierre Kambou prétendant candidat aux élections législatives de 1992, ancien cadre du Trésor Public et ancien Trésorier Payeur Régional de la ville de Dolisie et de ses environs, personnalité influente de cette dite localité à l’époque, était obligé de céder sa place à Pascal Lissouba, qui était le favori de cette course électorale. A la suite de cette alliance reposant sur des arrangements politiques, Pascal Lissouba fera de lui son suppléant.
Les liens amicaux, de solidarité et de camaraderie qui existent entre le couple présidentiel et la famille Lissouba peuvent également influencer sur la victoire de Jérémie Lissouba. Cette illustration trouve sa justification à travers l’élection de Gabriel Lissouba, frère aîné de Jérémie Lissouba comme Vice-Président du Conseil Départemental du Niari. Certaines indiscrétions disent que l’élévation de Gabriel Lissouba à ce poste juteux émane non seulement de l’influence de son patronymique dans cette contrée où son père a une très bonne presse mais plutôt de l’intervention des poids lourds de la scène politique congolaise actuelle qui s’étaient donnés corps et âmes afin qu’il fasse partie du bureau dirigeant de ce Conseil Départemental.
Appelée zone de turbulence pour les uns et chasse gardée de l’UPADS pour les autres, cette circonscription électorale représente pour bon nombre de personnes l’apanage de ce principal parti de l’opposition congolaise en dépit de quelques fraudes et tricheries constatées au cours des élections législatives passées. A déclaré un des membres de la société civile.
Enfin, en envoyant Juste Gavet dans cette circonscription électorale comme leur candidat, le PCT veut, comme l’avait fait le MCDDI pendant les législatives de 1992 plus précisément dans la circonscription électorale unique de Boundji, se lancer dans une voie sans issue. On se souviendra de l’ancien Secrétaire Général de MCDDI Antoine Letembet Ambily, qui a été sévèrement battu dans le fief du PCT notamment dans la circonscription unique de Boundji pendant les élections législatives de 1992 par Juste Lékoundzou, candidat du PCT.
Les populations de la circonscription électorale de l’arrondissement 2 de Dolisie apportent souvent leurs soutiens et aussi leurs accueils chaleureux au candidat qui porte le logo de l’UPADS peu importe son comportement et son appartenance ethnique. Elles votent sans coup férir le parti et non des idées et les personnes. La preuve en est, en 2002, année de la première expérience d’organisation des élections générales au Congo Brazzaville après la guerre civile de 1997, Joseph Adam Boussou Diangou candidat à ces élections, avait obtenu dès le premier tour des élections législatives de cette année le mandat de représenter ses électeurs à l’Assemblée Nationale à cause de l’usurpation du logo de l’UPADS qui représente pour les uns un acquis et pour les autres un signe irréversible de la victoire.
Jérémie Lissouba est sur le sillage de son aîné Jean Marc Thystère Tchycaya qui, après la disparition de son père Jean Pierre Thysthère Tchycaya, s’était servi du charisme politique de ce dernier et du logo de son parti le RDPS pour reconquérir le siège de Mvou- Mvou, siège de son défunt père, reconnu comme étant un domaine déjà conquis par le RDPS. Ce faisant, il avait battu dès le premier tour des législatives de 2012 Anatole Collinet Makosso, membre du PCT, ancien Directeur de Cabinet de la Première Dame et actuel Ministre de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation.
Après son bref séjour à l’Assemblée Nationale, Jean Marc avait fini par faire son entrée au Gouvernement.
Pour la gouverne, Jean Pierre Thystère Tchycaya, père de Jean Marc a été l’un des membres influents du PCT, Ministre, Président de la République Populaire du Congo pendant une durée de 48 heures et aussi Président de l’Assemblée Nationale, dernier poste qu’il occupera avant de mourir. Voilà pourquoi Jérémie Lissouba veut sans doute exploiter cette piste utilisée par son aîné afin de parvenir à ses fins.
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