En fréquentant les cimetières de Brazzaville, l’on constate que les moustiquaires ne sont pas toujours utilisées pour lutter contre le paludisme.
Au cimetière d’Itatolo, dans le neuvième arrondissement de Brazzaville, Djiri, plusieurs tombes sont couvertes de moustiquaires. La même réalité est observable dans d’autres cimetières de la capitale, notamment Mâ Campagne, au quartier Kinsoudi, dans le premier arrondissement Makélékélé.
Dans la conscience collective, la moustiquaire est un instrument de lutte contre le paludisme. Une des pandémies qui constituent un sérieux problème de santé publique avec un taux de mortalité assez élevé, notamment chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Il est clair que sur les tombes, les moustiquaires ne sont pas utilisées pour protéger les morts du paludisme. « Pour éviter que les gerbes de fleurs ne soient emportées par le vent, nous les couvrons de moustiquaires », a expliqué Roland Bikouta qui s’occupe des petits travaux au cimetière de Mâ Campagne.
Si certains achètent des moustiquaires pour couvrir les tombes, d’autres utilisent celles distribuées à l’occasion des campagnes de lutte contre le paludisme. A propos, les pouvoirs publics et partenaires mettent gratuitement à la disposition de la population des moustiquaires imprégnées pour réduire l’incidence de la pandémie sur le taux de mortalité.
Les chiffres mis en relief par le Programme national de lutte contre le paludisme font état d’un faible taux d’utilisation de la moustiquaire imprégnée à l’issue des campagnes de distribution de masse de 2019 et 2020 avec une couverture de 86,2% pourtant. Autant dire que l’usage social de la moustiquaire n’est pas toujours celui qui lui est reconnu : instrument de lutte contre le paludisme.
Rominique Makaya