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Le Chemin de fer Congo océan (CFCO) a été secoué du 5 au 12 février dernier par un mouvement de grève. Une motion de défiance avait été prise par les employés contre le directeur général de l’entreprise et son staff. Les travailleurs réclament aussi le paiement de deux années d’arriérés de salaire, les deux années concernant l’immobilisation des activités du fait des violences armées au Pool.
Au terme des négociations, un relevé de conclusions a été signé entre la direction générale et l’intersyndicale. Mais le climat de tension a obligé le ministre des Transports Fidèle Dimou, à aller à la rencontre des employés à Pointe-Noire.
Les délégués du personnel et les travailleurs ont parlé au ministre qui a cherché à savoir si le relevé des conclusions qui avait été signé pour désamorcer la crise était la manifestation d’un consensus. Mais il s’est par la même occasion montré direct et ferme: «Le Gouvernement ne peut pas travailler sous la pression des syndicats», a-t-il averti. Il a plutôt exhorté les travailleurs à reprendre le travail.
Le Chemin de fer Congo-Océan vient à peine de reprendre son activité. Le mouvement de grève déclenché en a surpris plus d’un. Les employés accusent leurs syndicats d’avoir été corrompus à hauteur de 14 millions de francs Cfa, alors que les travailleurs attendent le paiement de leurs arriérés de salaire.
M. Apollinaire Mavoungou, président de l’intersyndicale du CFCO, a tenté d’expliquer la situation: «Nous sommes à deux ans (sans salaire, Ndlr) et vous savez quelle est la vie d’un Africain. Oui, le chemin de fer a été relancé mais quelle est la condition de vie des travailleurs? Nous sommes restés comme les enfants abandonnés», a-t-il dit.
Selon lui, l’agitation et les échauffourées ont débuté au Km4. «Dès lors que nous avons signé ce relevé de conclusions, le travail devrait reprendre. Ceux qui ne vont pas se plier à cette volonté, l’administration devrait s’occuper d’eux. Nous ne pouvons pas accepter que les gens puissent organiser un tel désordre dans l’entreprise. Nous nous opposerons à cela», a-t-il fait savoir.
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Le ministre Fidèle Dimou, lui, n’a pas voulu laisser planer les ambiguïtés: «Vous avez soulevé une pierre qui vous retombe dessus. Il y a des procédés et des manières. Vous avez rédigé une motion de défiance par laquelle vous demandez le départ du directeur général et son staff. Encore que ce n’est pas de votre compétence. Nous, tutelle, nous savons ce que nous avons à faire. Le rôle du syndicat a ses limites. Vous n’avez pas à demander à l’administration de prendre ses responsabilités. Le Gouvernement ne peut travailler sous la pression des syndicats», a-t-il martelé.
Dans leurs revendications, les travailleurs ont également évoqué la concurrence de la route avec le chemin de fer. «N’ayez pas peur de la concurrence. Ça ne doit pas vous gêner. Ne demandez pas ça à un Gouvernement, il ne le fera pas. Ce qui est vrai, c’est qu’il y a des choses que le train fait et que la route ne pourra pas faire. Si la tutelle est celle que j’incarne, je sais ce que je fais. Ne m’apprenez pas à faire mon métier. Vous avez vos fonctions à vous», a dit le ministre, satisfait tout de même que les travailleurs aient décidé de reprendre le travail.
Concernent les retards des salaires, il a fait remarquer aux travailleurs que le trafic venait à peine de reprendre. «On ne peut pas dire qu’on a déjà engrangé des milliards pour tout régler. Vous avez supporté deux ans, maintenant que le train est revenu sur les rails, vous vous mettez en grève. C’est de l’agitation, parce que la grève a un fond juridique et un processus. Si vous ne travaillez pas, comment voulez-vous que l’Etat puisse vous payer? Ne vous trompez pas, les salaires du CFCO, c’est vous! L’Etat travaille à vous soutenir dans l’investissement du chemin de fer. Le reste, il ne faut pas l’attendre de l’Etat. Vous êtes une entreprise à caractère industriel et commercial, ne commettez pas l’erreur de demander à l’Etat de vous payer les salaires. Mettez-vous au travail, il y aura des conséquences. Il faut qu’on remette de l’ordre dans cette maison», a-t-il estimé.
Pour sa part et interrogé sur les allégations portées contre lui, le directeur général du CFCO, Jean-Claude Tchibassa Louboungou, s’est dit serein: «Je suis partagé entre le dépit et le sourire. Sourire pas de joie; tout simplement pour dire une chose: nous occupons des postes pour avoir succédé à des anciens et celui-ci sera un jour occupé par quelqu’un d’autre. Mais, il vous revient l’obligation de léguer un héritage, une entreprise qui est viable et qui permet une pérennité et une longévité pour les générations qui viennent. Ce que j’ai fait avec mes collaborateurs relève de la gageure. Ça devrait plutôt nous valoir des félicitations plus que des quolibets. Je suis de passage. Je partirai, soit par la retraite ou bien Dieu me rappellera. Les deux années passées à la tête du CFCO, je puis vous rassurer que j’en suis fier», a-t-il déclaré.
Cyr Armel YABBAT-NGO
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